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Photo: Marie Laliberté

Séverine Accus et Focus – Longueuil

Séverine, 48 ans, est venue au Québec pour être formée en leadeurship. Elle est passée par l’Institut biblique du Québec et par l’Institut de théologie pour la Francophonie. Si elle devait retourner en France au bout d’une année, Séverine, conquise, est toujours au Québec 23 ans plus tard. Entourée d’une équipe, elle crée Focus, un programme de formation en leadeurship féminin, conçu pour éviter aux femmes les erreurs qu’elle estime avoir faites. Pourtant, si l’on dit que certains sont nés pour mener, ce ne serait pas son cas.

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Le Verbe : Comment cette œuvre est-elle née?

Sévérine Accus: Au départ, j’étais très suiveuse, même tristounette. J’aspirais à de grandes choses, mais je n’y croyais pas. À l’église Nouvelle Vie [une église chrétienne évangélique basée à Longueuil], j’ai trouvé ma place. Je me suis donnée à fond. J’ai monté les échelons. Je me découvrais. J’avais beaucoup de succès et je constatais que je faisais la différence autour de moi. Il y avait des signes avant-coureurs qui me montraient que j’étais sur le bord de l’épuisement, mais je ne me suis pas écouté. 

En 2011, j’ai «crashé»! Épuisement professionnel… et de toute ma vie! Je n’avais plus aucune capacité. C’est dans ce silence, cet arrêt total, que Dieu m’a montré où j’étais rendue. Il m’a fait voir que ce n’était pas ce qu’il souhaitait pour moi. J’ai réalisé que je me définissais pour ce que j’accomplissais, et non pour qui j’étais. Mais Dieu, lui, m’aimait pour qui j’étais depuis toujours, gratuitement! J’avais une fausse conception de Dieu. Je croyais qu’il attendait toujours quelque chose de moi. C’était de vieilles façons de fonctionner dû à des blessures d’enfance.

Pourquoi un leadeurship féminin?

Cette longue traversée du désert m’a amené à me réconcilier avec plusieurs aspects de ma féminité. J’ai réalisé que j’étais très masculine dans ma façon d’être leadeur. Par exemple, lorsque je suis devenue directrice de la section évènementielle, à la tête d’une vingtaine de personnes dont la majorité était des hommes, on m’avait dit d’être ferme, de montrer «qui était le boss».

En fait, en rentrant au boulot, je revêtais quelqu’un d’autre. Quand je ressortais, je redevenais Séverine… Est-ce que je voulais être ce genre de leadeur? Je me dénaturais. Alors, je me suis autorisé à être moi-même, une force tranquille, même si je craignais d’avoir l’air faible et de perdre de la crédibilité. J'ai rejeté toutes les injonctions qu'on avait mises sur moi, et j’ai décidé d'être moi, d'incarner un leadeurship qui me ressemblait, davantage dans l'énergie féminine. Et ça a marché!

Qu'est-ce que l'énergie féminine?

C'est un leadeurship qui est davantage dans l'intuition, le ressenti, l'analyse, la réflexion. Par exemple, en réunion, j’avais cette pression de «devoir prendre ma place», d’avoir de la répartie, de trouver rapidement des solutions, alors que, intérieurement, j’avais besoin de temps pour réfléchir, de consulter les autres, etc. La plupart des femmes fonctionnent ainsi.

Focus, c’est le résultat de mon parcours. C'est ce que je veux transmettre aux femmes: éviter toutes ces façons d’être qu’on nous impose et qui ne nous sont pas ajustées. Focus est né d’un vécu qui a bouleversé ma vie. Les hommes ont rarement besoin que leur projet soit en lien avec leur histoire. Ils sont ambitieux, ils ont une vision et ils veulent obtenir ce résultat, alors ils y vont! Les femmes, c'est plus au niveau du vécu. Une femme se dira: «J'ai vécu quelque chose. Je veux redonner pour aider». La source du leadeurship n'est pas la même.

Je vois trop de femmes qui tombent dans les écueils des Wonder Woman ou des Boss Lady de ce monde. Moi, je veux sensibiliser les femmes à prendre soin d’elles, à passer du temps en couple et en famille. Beaucoup de femmes leadeures gâchent leur vie personnelle parce qu'elles ne sont pas conscientes qu’elles ne respectent pas leur féminité. Il y a des femmes qui se réveillent trop tard. Je l’ai appris à la dure, et je veux leur éviter ça!

Pour en savoir plus :

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Brigitte Bédard
Brigitte Bédard

D’abord journaliste indépendante au tournant du siècle, Brigitte met maintenant son amour de l’écriture et des rencontres au service de la mission du Verbe médias. Après J’étais incapable d’aimer. Le Christ m’a libérée (2019, Artège), elle a fait paraitre Je me suis laissé aimer. Et l’Esprit saint m’a emportée (Artège) en 2022.