
Marie-Camille Duquette et Clinique compassion – Québec
Mariée depuis 20 ans, Marie-Camille, 45 ans, est médecin et mère de trois adolescents. Cofondatrice du Centre de pédiatrie sociale de Québec, elle a aussi travaillé à la Clinique pédiatrique de Sainte-Foy. Au bout de quelques années dans ce secteur d’activité, elle tombe gravement malade et vit un moment de remise en question. Le 10 juin 2021, à l’invitation d’un prêtre de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin à Québec, elle décide de fonder la Clinique compassion au sous-sol de l’église pour venir en aide aux plus démunis.
Le Verbe : Comment cette œuvre est-elle née?
Marie-Camille Duquette: En vérité, j’étais en burnout, mais je refusais de le croire. Je me disais que je retournerais travailler après un mois de repos. Eh bien, non! Je n’étais plus capable de rien faire. Je ne m'attendais pas à ça. J'ai dû tout arrêter pour un temps indéfini.
J'avais dans mon cœur de retourner avec les personnes sur le terrain, les plus démunies. Au Centre Centre de pédiatrie sociale de Québec, je faisais beaucoup d’évènements caritatifs, j'étais chef de direction. Je croyais y retourner en étant seulement médecin, mais j’ai dû faire le deuil de tout ça. Ç’a été un vrai arrachement pour moi. Cette clinique, c’était mon bébé! J'ai dit à l'équipe que je n'avais plus le feu sacré, que j’avais le gout d’autre chose, sans trop savoir de quoi il s’agissait.
J’étais accompagnée par un prêtre, et ça m’a énormément aidé à voir clair. J’avais repris une pratique à temps très partiel à la Clinique pédiatrique de Ste-Foy. La paroisse Saint-Thomas-d’Aquin avait commencé à m'envoyer des enfants malades qui n'avaient pas de carte de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). C’était terrible pour eux! Je les voyais gratuitement, mais ça devenait de plus en plus difficile de le faire dans une clinique régulière. C’est à ce moment-là que le prêtre qui m’accompagnait m’a proposé de recevoir les familles au sous-sol de l’église. Intérieurement, ça a fait ‘’wow!’’. Je venais de trouver ce que je voulais faire!
Pourquoi et pour qui, cette clinique?
Mon objectif premier était de soigner les enfants, d’accueillir les familles. Ce sont des enfants sans carte, des demandeurs d’asile ou d’autres enfants en situation de grande vulnérabilité qui nous sont recommandés par des organismes communautaires du quartier. Nous accueillons deux familles par semaine. Là, on est rendu à notre 55e patient. Quand ils sont plus stables, on peut leur proposer d’autres cliniques, mais comme il manque de médecin de famille, ce n’est vraiment pas évident.
L’autre objectif c’était de m’entourer d’une équipe de bénévoles croyantes, priantes, afin que nous puissions porter dans la prière tous ces enfants-là. Les familles vivent tellement de situations difficiles! Elles paraissent insurmontables. Dans mon esprit, j’ai cofondé cette clinique avec d'autres mamans. Actuellement, il y a Claire-Angela, une infirmière d'une vingtaine d'années qui travaille à temps plein et qui vient donner du temps tous les jeudis. Ça m'aide au niveau du suivi des patients. Il y a Diane qui m’aide avec l’administration. Nicole, qui était pharmacienne en Haïti, est à l’accueil. Elle s’occupe aussi de la petite friperie. Lucie, une maman de cinq enfants, vient chaque jeudi. Pauline, qui est longtemps venue comme infirmière, est en congé de maternité de son troisième bébé.
C’est une belle équipe de femmes dont certaines étaient là dès les débuts. Il a même une ancienne bénéficiaire de nos services qui vient nous donner un coup de main à Noël. Elles redonnent au suivant! Pour elles, ce service fait partie de leur cheminement de foi. Avant d’accueillir nos familles, nous nous réunissons toutes à la petite chapelle en haut dans l’église pour un temps d’adoration et de prière. Ensuite, on descend à la clinique.
Je voulais accueillir les familles en difficulté, mais je ne voulais pas le faire seule; je voulais travailler en équipe et permettre à toutes ces femmes de poser des actes de charité avec moi.
Ce contenu n'a pas été chargé automatiquement puisqu'il provient d'un fournisseur externe qui pourrait ne pas respecter vos préférences en matière de témoins.