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Photo: Marie Laliberté

Jeanne d’Arc Tremblay et Mission Visitation – Saint-Hyacinthe

Autrefois adjointe à la direction d’un Cégep, puis courtière d’assurances avec son mari, Jeanne d’Arc a décidé de mettre son sens des affaires et de l’organisation au service de la communauté. À 77 ans, elle fonde Mission Visitation, un organisme d’accompagnement spirituel à domicile pour personne seule.

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Le Verbe : Comment cette œuvre est-elle née?

Jeanne d’Arc Tremblay: J’ai accompagné mon mari Réal jusqu’à sa mort, survenue à la maison. Il perdait souvent connaissance et revenait soudainement à lui. À un moment donné, il a dit: «Je pense que je suis en train de mourir». Il a levé les bras dans les airs. Je lui ai demandé s’il rêvait, il a répondu presque en souriant: «Je ne sais pas…». Ç’a été ses dernières paroles. Je peux dire que c’est l’un des plus beaux moments de ma vie. Les années de maladie ont d’ailleurs été les plus belles de notre vie de couple. Réal en menait large. Malade, il est devenu doux comme un agneau, accessible.

Mais après les funérailles, j’étais enragée contre lui! Je pleurais, couchée dans mon lit. Puis, j’ai entendu à mon oreille: «L’amour ne meurt pas». C’était la voix de Réal. Je ne veux pas faire d’ésotérisme en disant ça, mais une grande chaleur a envahi mon cœur et tout mon corps. Ça m’a bouleversé. Je me suis dit: «C’est vrai, il y a une vie après la mort! J’ai commencé à chercher partout. Dans la maladie, Réal était retourné à la messe. J’ai décidé d’y retourner aussi.

Après quelque temps, on m’a proposé de m’impliquer dans l’équipe pastorale, moi qui ne connaissais rien à ce monde-là! On m’a juste dit que chaque personne avait sa place à l’église. Un bon matin, j’ai réalisé que j’avais un coloc, un grand chum dans ma vie: Dieu! Ça fait 7 ans et j’ai toujours cet élan incroyable. Je voudrais que tout le monde vive ça.

  • Photo: Marie Laliberté

Pourquoi visiter les gens esseulés?

On a fait toute sorte de choses à ma paroisse, mais quand mon curé m’a proposé Mission Visitation comme projet, mon cœur a sursauté. C’était comme si j’avais porté ce projet-là toute ma vie. Je suis l’ainée de 12 enfants. J’ai toujours pris soin des autres. J’ai accompagné trois frères vers la mort. Ça fait longtemps que j’ai cette fibre-là. C’est comme si Mission Visitation est en moi depuis toujours.

Avec Réal, j’ai compris que le plus important est d’être écouté et de se sentir aimé. Il ne voulait pas mourir seul à l’hôpital «entre deux rangées de rideaux», comme il disait. Visiter les gens seuls chez eux, leur témoigner de l’amour, en les écoutant, tout simplement, c’est une mission extraordinaire.

Il y a toute sorte de choses pour les personnes malades, mais pour les personnes seules, il n’y a pas beaucoup de ressources, qu’elles soient malades ou non. Ceux qui s’occupent des malades le font très bien, mais ils n’ont pas le temps de prendre du temps avec les personnes. Ils ne peuvent pas tout faire! Mission Visitation est là pour compléter. Si monsieur untel a mal dormi, du côté médical, on va ajuster la médication, tandis que nous, nous allons chercher à comprendre pour quelle raison il a mal dormi. Souvent, la réponse est simple. Il nous raconte, par exemple, qu’il s’est chicané avec son fils, la veille.

La personne peut être croyante ou non, ça n’a pas d’importance. Devant la maladie, ou la mort imminente, dans la solitude et l’isolement, on est tous pareils et on se pose tous les mêmes questions.

Les 7 bénévoles de Mission Visitation formés au SASMAD (Service d’accompagnement spirituel des personnes malades ou âgées à domicile) de Montréal sont à l’œuvre depuis le 9 février 2025. Chacun visite une personne par semaine. Une autre cohorte est en préparation pour le mois d’avril. Pour contacter l’organisme : missionvisitation@cathosth.ca.

Brigitte Bédard
Brigitte Bédard

D’abord journaliste indépendante au tournant du siècle, Brigitte met maintenant son amour de l’écriture et des rencontres au service de la mission du Verbe médias. Après J’étais incapable d’aimer. Le Christ m’a libérée (2019, Artège), elle a fait paraitre Je me suis laissé aimer. Et l’Esprit saint m’a emportée (Artège) en 2022.