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  • Au secours de la Saint-Jean-Baptiste

    La fête de la Saint-Jean-Baptiste est le théâtre, depuis plusieurs années déjà, d’une ambigüité systémique. On fête une nation qui n’en est pas (encore) une. On souligne une fierté québécoise dont on oublie la source. Et les autorités insistent pour que le message soit inclusif et terne, parce que la plus grande crainte de ces fonctionnaires feutrés est de déplaire à quelqu’un. Dès lors, la table est prête pour le débat habituel. Ce jeu politique du consensus beige et de la plus basse platitude commune se trouve critiqué par les zélés de la cause souverainiste, et ceux qui insistent pour qu’on

  • grand saint Jean Baptistegrand saint Jean Baptiste

    Quelque chose comme un grand saint

    « Ce n’est jamais par la volonté d’un homme qu’un message prophétique a été porté :c’est portés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. »2 Pierre 1, 21 Nous fêtons aujourd’hui saint Jean Baptiste, patron des Québécois, connu pour son vêtement de chameau et son style marginal. Présentation d’un homme qui a toujours un message pour le Québec, d’un saint étrangement réactionnaire.  Jadis au Québec, on se figurait saint Jean Baptiste comme un bambin aux cheveux blonds frisés et bien léchés. C’était l’image collective qu’on en avait lorsqu’il apparaissait encore dans les défilés et les festivités.  Un saint

  • Fleurs de lysFleurs de lys

    Haut les cœurs (et les fleurs de lys)

    En cette veille de la Saint-Jean-Baptiste, il est bon de voir ses amis, sa famille et de fêter la nation québécoise. Il est bon de sortir nos drapeaux, de les mettre sur notre dos, de les accrocher à nos balcons ou de les brandir fièrement. Mais savons-nous d’où vient l’emblème du Québec qui trône sur toutes nos institutions et, aujourd’hui, au milieu de toutes les rues ? La Saint-Jean-Baptiste, fête des Canadiens français, est à nos portes, amenant avec elle son lot d’organisation. Or, par-delà les préparatifs matériels, il n’est pas mauvais de se dépoussiérer la mémoire. La Saint-Jean-Baptiste est avant

  • Jean-Paul IIJean-Paul II

    Jean-Paul II, qu’as-tu fait de ton baptême ?

    Nous célébrons aujourd’hui le centenaire du baptême de Jean-Paul II. C’est l’occasion pour revenir sur un pape aujourd’hui saint, dont les grandes entreprises suscitent encore aujourd’hui la réflexion.  Je l’avoue, depuis la dernière année, je m’intéresse beaucoup aux anniversaires de baptême. Sans doute parce que pour la première fois, je suis parrain (deux fois plutôt qu’une, salutations à Caterina et Klara !) et que j’ai été particulièrement interpelé par cette homélie lors de mon dernier passage à Paris. 20 juin 2020. Nous célébrons aujourd’hui le centenaire de l’anniversaire du baptême de Karol Józef Wojtyła. Quel heureux prétexte pour parler de sainteté, alors que ce sacrement lui est

  • universunivers

    Aucune révolution à l’horizon : que restera-t-il de la crise ?

    Avec la réouverture des restos, gyms, cinémas et lieux de culte, on peut dire que le confinement est passé, même si des mesures de distanciation demeurent. L’heure est aux bilans et perspectives : que restera-t-il de cette crise ? Va-t-elle transformer de manière profonde et durable notre monde ? Pas de révolution Difficile aux premiers abords de ne pas être cynique. Le déconfinement nous a prouvé que la logique économique allait toujours avoir le dessus dans un monde matérialiste. Les révolutions sociales, écologiques ou spirituelles attendues n’auront manifestement pas lieu.  Depuis le début du confinement, la seule préoccupation des gouvernants comme des citoyens

  • punition Botticcellipunition Botticcelli

    Le coronavirus est-il une punition divine ?

    Le coronavirus est-il une punition divine ? Depuis le début de la pandémie, j’ai eu l’occasion de me frotter à diverses réflexions à ce sujet, réflexions me laissant souvent assez perplexe.  La certitude avec laquelle certains répondent « oui » et d’autres « non » m’a en outre étonnée. Il y a somme toute quelque chose de surprenant à se prononcer aussi catégoriquement sur la volonté de Dieu à propos d’un évènement comme l’épidémie actuelle. Ce qui frappe également dans ces discours autour de la punition divine, c’est l’opposition radicale entre le « oui » et le « non ». Une chose est claire me semble-t-il : clamer que tous ceux

  • Faire les séries

    Imaginez une saison de sport qui dure en moyenne 82 matchs, mais qui peut se terminer après 13 ou 43 parties. Tous peuvent participer aux séries. Certains y travaillent avec cœur en espérant y prendre part, d’autres s’entrainent de manière exemplaire sans trop savoir s’il y a des séries. Étonnamment, beaucoup sont persuadés de l’impossibilité d’une après-saison. Qu’importe, quand les séries commencent, trois voies s’annoncent, et elles n’ont rien d’éliminatoire. Avec la populaire locution latine carpe diem […], il faut bien se rappeler aussi sa cousine memento mori. La première mène directement à la coupe, source de joie éternelle. La seconde nous

  • La Société Saint-Vincent-de-Paul : lutter contre la faim du monde

    Qu’est-ce qui fait qu’en 2020, dans nos rythmes de vie de fou, des gens trouvent le gout d’offrir gratuitement du temps à des œuvres de charité ? Maxime Boisvert, photographe, et moi sommes partis à la rencontre de trois bénévoles de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Montréal (SSVP), fondée en France en 1834 par le bienheureux Frédéric Ozanam et arrivée au Québec à peine douze ans plus tard. Zoom sur les plus récentes évolutions de la SSVP, mais surtout sur les visages humains de ces bénévoles investis dans la société au service des plus pauvres. Myriam « En priorité, je te dirais que

  • Patrimoine négligé : un rapport vicié au passé

    Pas un mois, pas une semaine ne se passe sans que l’actualité ne ramène à l’avant-scène une vieille église ou une maison ancestrale sur le point de s’effondrer ou d’être démolies par des barons de villages ou des promoteurs sans scrupules. On s’indigne, on pointe du doigt Jean et Jacques, mais l’hécatombe se poursuit, comme si de rien n’était.  Le dernier rapport de la Vérificatrice générale (VG) ne fait donc que confirmer ce que nous savions déjà : notre État « national » néglige le patrimoine bâti.  Vous souhaitez qu’un bâtiment soit classé et protégé ? Deux fois sur cinq, vous risquez d’attendre au moins

  • entraide cultiver pour donnerentraide cultiver pour donner

    Cultiver pour donner : un jardin d’entraide

    Le projet Cultiver pour donner est parti d’une simple passion pour le jardinage et d’un désir d’entraide. Aujourd’hui, l’organisme compte neuf terrains pour la culture et distribue ses produits à de nombreux bénéficiaires à Québec. Entrevue avec Jacques Bilodeau, diacre et fondateur.  Passionné de jardinage depuis de nombreuses années, Jacques Bilodeau a voulu redonner au suivant. Il y a cinq ans, avec sa femme, le diacre de la paroisse Saint-François-de-Laval a cultivé chez lui des légumes qu’il a offerts à des familles démunies de Limoilou. Le projet Cultiver pour donner venait ainsi de naitre. « J’ai travaillé pendant 13 ans au

  • barnabébarnabé

    Saint Barnabé ou comment voir clair au fond du pichet

    Si saint Médard est un grand pissard, saint Barnabé, Dieu soit loué lui reboutonnera la culotte– Vieux proverbe picard, qui fait référence à la Saint-Barnabé comme étant le solstice d’été du calendrier julien. Fin de la pluie et début du beau temps. Saint Barnabé, qu’est-ce ? D’abord, une fête célébrée le 11 juin qui a donné d’excellents proverbes un peu grivois. Ensuite, l’homme qui a amené un certain Saul de Tarse aux apôtres, l’a fait voyager et s’en est finalement séparé — les hommes et les femmes de caractère, les saints, ne s’entendent pas toujours ! Portrait d’un voyageur infatigable qui savait flairer le

  • femme évêquefemme évêque

    Une femme évêque ?

    Anne Soupa, théologienne bien connue[1], a fait connaitre sa « candidature » pour le « poste » d’archevêque de Lyon le 26 mai dernier. Elle ne demande pas l’ordination ; simplement une fonction de haute direction. Le hic, c’est que pour être évêque, il faut d’abord être prêtre. Je n’apprécie guère le militantisme dans l’Église, quel qu’il soit, mais cette bravade, je l’avoue, m’a attendri. Je me suis sentie proche de ma sœur en Christ. Son texte, qui explique ses motifs, ressemble davantage à un cri du cœur.  Même si on n’est pas d’accord, ni sur le fond ni sur la forme, comment rester de glace devant

  • Apocalypse Martin PradèreApocalypse Martin Pradère

    Maranatha ! Attendre le retour du Christ avec le père Martin Pradère

    Le père Martin Pradère est prêtre de la Communauté de l’Emmanuel et auteur de plusieurs livres, dont Aller tout droit au ciel avec la petite Thérèse (2016). Nous l’avons rencontré à Paray-le-Monial. Il a accepté de répondre à nos questions sur l’apocalypse, mais surtout sur la manière dont les chrétiens sont appelés à vivre ces temps qui sont (peut-être !) les derniers. Le Verbe : Apocalypse en grec signifie « révélation ». Qu’est-ce que ce livre nous révèle exactement ? Père Martin Pradère : C’est le dévoilement de la verticalité du sens profond de l’histoire, que Dieu seul peut donner. En l’occurrence, le triomphe d’une Église de martyrs qui

  • racisme manifestationracisme manifestation

    Manif, masques et racisme

    À Sherbrooke, Montréal, Trois-Rivières et bien d’autres villes du Québec, des manifestations ont eu lieu dimanche pour dénoncer le racisme systémique et la brutalité policière. Je suis allé à celle de Québec, j’ai écouté les discours et j’ai interviewé une organisatrice et une manifestante. Compte-rendu de la manifestation et points de vue sur l’antiracisme et la religion.  Comme plusieurs manifestations américaines auxquelles elles font écho, la manifestation d’hier s’est déroulée dans le sérieux, la joie et le bon ordre. « On s’était organisés pour que la manifestation soit pacifique, et on est très heureux qu’il n’y ait pas eu de casse »,

  • maison en ordre mère enfantsmaison en ordre mère enfants

    Maison en ordre et âme en paix

    Un texte de Catherine Giguère Quelle maman ne s’est pas déjà sentie dépassée par la quantité de choses à faire ? Parmi celles-ci : l’attention à donner à chacun de nos enfants et le désir d’en donner également à l’un et à l’autre, sans oublier notre mari ; le ménage ; le lavage ; la vaisselle ; les repas ; les courses, etc. La liste pourrait s’allonger encore, et sans même que nous ayons parlé de Dieu. Celui-là même qu’on finit souvent par négliger par manque de temps. C’est ici que le livre Manuel de survie d’une mère de famille, comment tenir sa maison en ordre et son

  • Le défi de la fragilité

    La pandémie du coronavirus dont nous subissons actuellement les effets nous aura mis en présence de notre universelle fragilité. Notre propre fragilité et celle des gens qui nous sont chers nous ramènent à l’essentiel, et nous rappellent qu’en dernière instance seuls l’amour et l’amitié peuvent donner son plein sens à l’existence humaine. Comment pourrait-on affirmer, à la suite de Pascal, que « l’homme passe infiniment l’homme » (Pensées, Lafuma 131 ; Brunschvicg 434) ? L’expérience de l’amitié authentique est ce qui nous révèle le mieux à nous-mêmes, car elle porte au jour le soi humain profond qui se découvre dans la relation éthique que chacune et

  • députés Montréaldéputés Montréal

    COVID-19 : confidences de trois députés

    Entre le 20 et le 29 mai dernier, Le Verbe a discuté avec trois députés de Montréal, épicentre canadien de la pandémie, dont un ministre fédéral. Ils nous ont partagé leurs peurs et leurs réflexions. Trois histoires, trois instantanés d’un drame planétaire qui n’en est pas à son dernier acte. Une communauté tissée serrée Isabelle Melançon, du Parti libéral du Québec, est députée de Verdun. La pandémie n’a pas seulement touché son travail à l’Assemblée nationale. « Depuis le début de la pandémie, j’ai une nouvelle amie. Elle s’appelle insomnie. La nuit, mon cerveau continue à travailler. Malheureusement, je me lève la nuit

  • Un féminisme pour les femmes ordinaires

    La semaine dernière, on a vu déferler des offensives féministes. Selon plusieurs, la crise de la COVID-19 serait une crise « genrée » puisque le virus frapperait un sexe plus durement que l’autre. Les femmes sont victimes parce qu’elles sont majoritairement « au front », dit-on, occupant des postes traditionnellement féminins, donc moins bien payés.  Relance « genrée » Noémi Mercier, dans L’actualité, rappelle que les femmes représentent 90 % des infirmières et 88 % des aides-soignantes et préposées aux bénéficiaires. Elles occupent des postes qui, avec la crise, en ont pris pour leur rhume : professeures, éducatrices, serveuses, vendeuses, coiffeuses, esthéticiennes.  Évidemment, on accuse le gouvernement ; les salaires et

  • LibanLiban

    La résilience des Cèdres

    La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone.On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu.– Isaïe 35, 2 Ces dernières années, la situation politique et économique du Liban s’est terriblement dégradée. À cette crise s’est ajouté le coronavirus. Même si des appels au confinement ont été lancés par les révolutionnaires, les manifestations continuent. Compte rendu de la situation au Liban, qui n’est pas sans rappeler celle de l’Amérique et le mécontentement dû à l’assassinat de George Floyd. Je suis débarqué pour la première fois au Liban il y a un peu plus

  • Ma confession

    S’il n’était pas dans les parages, je redeviendrais la perdue que j’étais. Absorbée par la vague catho du vedettariat (eh oui, ça existe !), j’oublie parfois que, sans lui, je serais seule sur l’ile de ma suffisance. Lecteur, auditeur ou téléspectateur habitué à m’entendre dire « Jésus » à tout bout d’champ, cette fois-ci je te le dis, ce n’est pas ça. Je désire te jaser de celui qui vient juste après. Ma meilleure moitié. L’épique époux. Bref, le mari. Ce n’est pas sans raison que Dieu s’est dépêché de me le trouver. Il m’a laissé languir un peu, mais pas trop. Juste

  • George Floyd universalisme chrétienGeorge Floyd universalisme chrétien

    Meurtre de George Floyd : combattre le racisme par l’universalisme

    La question du racisme et de la reconnaissance des minorités culturelles, qui a récemment fait surface avec l’assassinat de George Floyd, est au cœur de la vie politique occidentale depuis au moins une vingtaine d’années. Les différents camps se questionnent et débattent par rapport au racisme et au multiculturalisme. Ils ne devraient toutefois pas oublier une vision fondatrice du monde occidental : l’universalisme chrétien. Notre voisin du sud est à nouveau plongé dans une crise historique depuis la mort de George Floyd, ce citoyen noir de Minneapolis injustement assassiné le 25 mai dernier par un policier. Il souffle depuis sur les

  • Sylvain BédardSylvain Bédard

    Après le fléau : Sylvain Bédard, ex-cocaïnomane

    Démêlés avec la justice, drogue, alcool, trafic de drogue, multiples tentatives de suicide… Sylvain Bédard a été plongé dans les ténèbres pendant plusieurs années avant de se tourner vers Dieu, lent à la colère, compatissant et miséricordieux. Récit d’un homme qui l’a échappé belle. Cadet d’une famille de six enfants, Sylvain Bédard n’a pas eu une vie facile. Originaire du quartier Neufchâtel à Québec, Sylvain a accueilli dans sa famille — qu’il qualifie de « dysfonctionnelle » — deux sœurs adoptées. « Dans les années 1970, les critères des services sociaux n’étaient pas vraiment stricts. Il n’y avait pas d’étude de dossier », se souvient-il. Au

  • chaussetteschaussettes

    Des hauts et des bas : pour une gestion écologique des… chaussettes

    Avez-vous déjà vécu cette expérience ? Il est temps de s’habiller, on est un peu pressé, on enfile nos bas en vitesse avant de dévaler l’escalier… sauf qu’un orteil a visiblement trouvé que c’était le moment de découvrir le monde sans ses congénères : la chaussette est trouée. Le lavage n’a pas encore été fait : il ne reste plus qu’une vieille paire de fond de tiroir aux motifs douteux. En partant travailler, on se dit qu’il faudrait bien regarnir le stock de chaussettes un peu. Oui, mais avec quoi ? D’autres chaussettes de piètre qualité qui, plus tôt que tard, libèreront nos orteils

  • Hommage au canoniste Francis G. Morrisey

    Un texte d’Anne Asselin, professeure à l’Université Saint-Paul à Ottawa Le père Francis G. Morrisey, Oblat de Marie-Immaculée, est décédé le 23 mai 2020, à Ottawa, à l’âge de 84 ans. L’Église catholique a perdu un serviteur fidèle, un missionnaire généreux, un défenseur passionné des droits des personnes, un prêtre qui n’a jamais cessé d’aider l’Église à réaliser sa tâche de révéler et de communiquer le projet salvifique de Dieu. Le père Morrisey est né à Charlottetown, à Île-du-Prince-Édouard, le 13 février 1936, et a été ordonné prêtre le 23 septembre 1961. En 1972, il obtenait le doctorat en droit

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