Magazine
  • La laïcité à l’italienne

    Le rapport Rousseau-Pelchat recommandait récemment une journée nationale de la laïcité pour le Québec. Mais pour célébrer quoi, exactement? La neutralité de l’État ou, comme le voudraient certains, l’effacement de la religion de la sphère publique? Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, un pays semble à rebours de cette mentalité laïciste: l’Italie. Un férié aboli en 1977 a été rétabli le 4 octobre dernier, jour de la fête de saint François d’Assise.

  • Bitcoin

    Je l’avoue, ce mot me choque. Sans doute est-ce à cause de sa première partie: bit. Je n’aime pas qu’on dise «bit». Bit est plus et même moins que vulgaire. Bit vient de l’informatique. Son homophonie pourrait le rendre convenable: la bitte renvoie soit au terme d’argot qui désigne l’organe sexuel masculin, soit au terme de marine qui se rapporte au billot de fonte autour duquel sont enroulées les amarres.

  • Les grands arbres

    Notre gros bâtard d’érable est tombé. Je ne dis pas bâtard pour l’insulter, on ne doit jamais rire des morts. Je dis bâtard parce que c’était, semble-t-il, un érable à Giguère; une essence banale qui pousse comme de la mauvaise herbe. C’est arrivé le soir de la Saint-Jean. Grosse tempête. Autant de feuilles d’érable qui s’effondrent au sol sous un vent de fête nationale québécoise… certains pourraient y voir un présage. J’y ai surtout vu un soleil caniculaire de fin d’été qui plombe franc sud, sur les heures ouvrables.

  • Le pardon, pour ou contre?

    Côté baseball, nos Capitales de la Capitale-Nationale-qui-n’est-pas-Ottawa, ont remporté les grands honneurs dans la ligue Frontière. Ils ont battu, en territoire américain, les Boomers de Schaumburg, en Illinois. Pourtant, lors des réchauffements d’avant-match, les Boomers (ça ne s’invente pas comme nom!) portaient tous un chandail sur lequel on pouvait lire “Jesus won” (Jésus a gagné).

  • Faut-il se réjouir de la mort de Charlie Kirk?

    C’est le chaos chez moi. Il faut dire qu’on mange de la morue. Pas le repas préféré de mes enfants, sauf pour ma fille de trois ans, qui confond toujours avec le poulet. Tout le monde est enfin sorti de table, presque indemne, quand je reçois une notification du groupe de discussion des Verbomoteurs. Douce échappatoire, que je me dis! Sauf que je tombe des nues en le lisant: Charlie Kirk a été assassiné alors qu’il discutait sur un campus. Le temps s’arrête.

  • La religion à l’école

    Je suis une animatrice de pastorale heureuse de retrouver son poste au secondaire, dans un contexte où des coupes majeures affectent l’ensemble du réseau de l’éducation. L’établissement qui m’emploie n’est pas épargné, mais j’imagine que nous avons davantage de marge de manœuvre que nos voisins du public.

  • Body count

    À partir de combien commence-t-on à compter? Zéro, déclarent les mathématiques. — Cinq ou six, répond la réalité. Avant cela, nous voyons le nombre sans avoir à dénombrer. Le dé en donne l’évidence. Certes, l’homogénéité des points et leur disposition facilitent cette perception directe. Avec des enfants, c’est assez différent. Je ne sais plus à partir duquel nous nous sommes mis, ma femme et moi, à compter notre progéniture pour vérifier que nous n’en avions pas égaré un en route (Jacob, sans doute, c’est-à-dire cinq).

  • Il faut détruire la religion

    Dans la lutte sans merci qu’il mène contre la religion, l’actuel gouvernement du Québec témoigne d’une ardeur à combattre dont la rareté n’a d’égale que l’obstination. Non content de sa Loi sur la laïcité de l’État, il met en place un «Comité d’étude sur le respect des principes de la Loi sur la laïcité de l’État et sur les influences religieuses». Alors que ses conclusions font l’objet de délibérations médiatiques, on discute maintenant de l’interdiction de la prière dans l’espace public.

  • Grand cru

    La première bouchée de cheeseburger est toujours la meilleure. De même en est-il de la première bouffée d’une cigarette et des premières bulles sifflées dans une flute. En langage biblique, ces choses excellentes que sont les bourgeons d’une joie ou les premiers fruits d’une récolte portent le joli nom de prémices.

  • Désencombrer sa vie pour alléger sa mort

    Ça fait près d’un an que je repousse ce moment. Je suis en train d’organiser mon espace et je ne veux garder que ce qui compte. Depuis le décès de ma mère, je traine mon enfance dans six boites toutes débordantes de documents divers: bulletins scolaires, cartes d’anniversaire, coupures de journaux, etc. Me voici maintenant prise avec la tâche de trier ces fragments de notre histoire commune.

  • Plus qu’un simple chauffe-eau de piscine

    Saint-Michel-de-Bellechasse, jour de vacances. Il fait soleil, mais pas très chaud — 24 degrés au thermomètre, pour ceux qui ont besoin d’un chiffre. Après une lutte acharnée pour mettre mes trois enfants en maillot, je les amène se baigner à la piscine du «Club des 22», le regroupement de chalets dont fait partie ma belle-mère.

  • C’est le temps des vacances

    Il fait quatre soleils aux glissades d’eau. Je baigne dans la pataugeoire comme une crevette dans son cocktail. Il y a trois ou quatre jours depuis le début des vacances. Grâce à Dieu, j’évite les coups de soleil et les piqures avec presque autant d’adresse que le Canadien esquivant la coupe Stanley.

  • Safe space

    Il faut au seuil de cet article que je pose un trigger warning, car je vais parler de safe space. Le trigger warning, il convient de le dire en français, est l’avertissement qu’on lance, d’après une «pédagogie saine», avant d’aborder un thème qui risque de heurter les sensibilités délicates; quant au safe space ou «espace sécurisé», il désigne précisément le refuge qui permet à la personne émotionnable d’éviter l’exposition au thème potentiellement traumatique: le racisme, le transgenre, l’islam, le PSG… Mais que se passe-t-il si, à cette liste qui s’allonge sans cesse, j’ajoute le safe space lui-même? Énorme trigger warning entouré de lampes rouges clignotantes! De fait, si le safe space devient une menace, où trouver un safe space pour s’en protéger?

  • La souveraineté, le nouveau combat des jeunes

    Le jour de la Saint-Jean-Baptiste, Urbania sortait un documentaire intitulé « Les nouveaux souverainistes ». Mounir Kaddouri, alias le Maire de Laval, y décortique le nouvel engouement des jeunes pour l’indépendance du Québec. Le phénomène témoigne, me semble-t-il, de la quête de sens des jeunes aujourd’hui. Décortiquons à notre tour.

  • Voter avec son dollar

    Acheter sur Amazon en toute connaissance de cause… puis dire non, enfin. Une rupture discrète, mais nécessaire.

  • L’amour est-il mort?

    L’amour se fait rare chez les jeunes… et pour Émile Roy, ce serait à cause d’un trop-plein de romantisme. Mais a-t-il raison?

  • Ma cabane au Canada

    1963. Nouveaux mariés, Jean et Thérèse se portent acquéreurs d’une maison flambant neuve, dans les hauteurs de Charlesbourg. Vraiment, rien de spécial. Quatre murs en brique et un toit sur le coin de la rue. À quelques pas de l’église et de l’école du quartier, la maison répond aux besoins du couple et des trois enfants qu’il accueillera, sans plus.

  • Sexe et genre: les sages seront confondus

    Le 30 mai dernier, le Comité de sages formé par le gouvernement du Québec a rendu son rapport sur l’identité du genre. Depuis, les critiques fusent, tant chez les militants LGBTQIA+ que chez leurs opposants.

  • Rien n’arrive pour rien?

    L’automne dernier, dans ces mêmes pages, je vous confiais mes problèmes d’infertilité. Je concluais: «Un enfant, si Dieu le veut.» Quelques jours après la rédaction de ce texte, je tombais enceinte. Était-ce un clin d’œil divin?

  • Ces profs ont changé ma vie

    Pour nous redonner espoir en l'éducation au Québec, Normand Baillergeon a publié dernièrement «Ces profs de ma vie» regroupant 17 témoignages de personnalités connues qui racontent leurs plus beaux souvenirs d’école.

  • Self-Help

    Le mot composé veut littéralement dire «auto-aide». Il se traduit généralement par «développement personnel».

  • L'humanisme poli de Ferrandez

    Devant le traitement scandaleux qu’a subi une jeune femme aux prises avec une déficience intellectuelle, Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau ont proposé d’élargir l’euthanasie à ce genre de «cas».

  • La politesse: fausse vertu?

    Dernièrement, le ministre Drainville a annoncé un plan pour renforcer le respect et le civisme dans les écoles du Québec. À partir de janvier prochain, les élèves devront notamment vouvoyer leur professeur.

  • Des cathédrales en papier

    Alors que la technique moderne nous donne l’impression d’une grande proximité, la technique ancestrale nous rapproche de la matière, révèle la nature et permet de la façonner.

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