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  • présomption d'innocence

    Agresseurs présumés innocents

    En réponse aux dénonciations d’abus sexuels sur les réseaux sociaux, on entend souvent qu’on doit préserver la présomption d’innocence. Tant qu’une condamnation judiciaire n’aurait pas été prononcée, nous devrions présumer que l’accusé est innocent. Le public devrait s’abstenir de croire la victime tant que le tribunal n’a pas tranché. La réalité est plus complexe. La présomption d’innocence est un principe juridique selon lequel l’accusé n’a pas à prouver son innocence. Son accusateur doit démontrer que l’accusé est coupable et, tant que cette démonstration n’est pas accomplie, on doit le traiter comme s’il était innocent. Vient ensuite le fardeau de la

  • Maximilien KolbeMaximilien Kolbe

    Maximilien Kolbe et la mission du Verbe

    À mon père dont c’est l’anniversaire. Et le Verbe s’est fait chair et il a campé parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire. Jean 1, 14 L’histoire du martyre du père Maximilien Kolbe est assez connue. Arrêté en 1941 par la Gestapo, il est ensuite transféré au camp de travail du village d’Oswiecim, mieux connu par son appellation allemande d’Auschwitz. En juillet, un prisonnier de la même baraque que le père franciscain s’échappe. Le règlement du camp est clair : pour un qui se fait la belle, dix autres doivent être exécutés. Les dix condamnés à mort sont choisis, l’un

  • Y a-t-il une vie après le CHSLD ?

    On parlait à la radio, ce matin, du combat de Jonathan Marchand. Cet homme de 43 ans, atteint de dystrophie musculaire et d’insuffisance pulmonaire, est contraint d’habiter dans un CHSLD pour être branché sur un respirateur artificiel 24 h sur 24. Il est posté, depuis mercredi, devant l’Assemblée nationale en guise de protestation et d’appel à l’aide. Je me suis dit qu’il réclamait probablement un assouplissement des règles pour l’aide médicale à mourir. Son handicap est trop lourd à porter, les critères sont arbitraires et inhumains, le gouvernement manque de compassion.  Bref, le témoignage rempli de pathos qui réussit habituellement à

  • aimeraimer

    Est-ce que je sais aimer ?

    La plupart d’entre nous construisent leur vie sur l’amour. Si certains cherchent le bonheur dans l’argent, les plaisirs ou la popularité, la majorité des hommes et des femmes ont compris que la vraie et unique source de bonheur était l’amour. Or, bien que nous cherchions tous l’amour, bien que nous en fassions le fondement et le but de notre vie, nous saurions très mal répondre à cette question : qu’est-ce que l’amour ? Imaginez qu’un homme parte en quête d’un trésor, consacrant toute sa vie à cette quête, assuré d’y trouver son bonheur. L’homme marche d’un pas décidé, sans jamais se demander

  • ritesrites

    L’Église pratique-t-elle un seul rite ?

    Plusieurs pensent que la messe, c’est toujours pareil ! Certains aiment la routine, d’autres pas. Mais est-ce que c’est bien vrai que les messes sont toutes identiques ? Déjà, d’un célébrant à l’autre, on remarque quelques différences. Il y a aussi les temps liturgiques qui font varier la liturgie (carême, Pâques, avent, Noël, fêtes, etc.) et ensuite, bien sûr, l’homélie. Par contre, c’est vrai, il y a un cadre assez strict et une manière de faire assez structurée. On ne peut pas faire n’importe quoi. C’est ce cadre qui nous parait quelquefois ennuyeux, répétitif, répétitif, répétitif et fade. Voilà justement la raison

  • Paul Racette et LisePaul Racette et Lise

    Paul Racette : la foi en action

    L’homme que je regarde dans mon écran d’ordinateur est installé au milieu d’une vaste pièce tout en bois, d’où émane une éclatante lumière. Nous nous sommes connus lors de mon reportage sur la pastorale maritime, qui sera bientôt publié dans le magazine de septembre du Verbe. Il m’a fasciné. J’ai donc voulu en savoir davantage sur sa vie ainsi que sur son cheminement spirituel qui l’ont mené vers le diaconat permanent et sur le chemin de Compostelle. Lorsque Paul Racette partage à sa femme, Lise, son souhait de devenir diacre permanent, elle lui répond du tac au tac qu’il s’implique déjà suffisamment. Sa

  • légende noire Vaticanlégende noire Vatican

    Pour en finir avec la légende noire du catholicisme

    Les dernières semaines ont été marquées par la montée du mouvement antiraciste partout dans le monde à la suite de la mort de George Floyd. En pleine pandémie de Covid-19, des citoyens de tous les horizons semblent avoir ressenti le besoin de sortir de leur hibernation sociale pour prendre la parole.  Malgré sa juste cause, le mouvement antiraciste à l’œuvre s’accompagne d’un projet de révisionnisme historique exempt de nuances. Iconoclaste, ce courant radical entend rayer tout monument, ou presque, rappelant le fait colonial dans les Amériques. Bonne cause, mauvais moyens  Aux États-Unis, des manifestants ont endommagé puis retiré de leur

  • Édith Stein : sainte, juive, catholique et philosophe

    « Une vie dans l’abondance et le confort bourgeois est en contradiction avec l’esprit d’une sainte pauvreté et sépare du Pauvre crucifié » Édith Stein, La crèche et la croix Il y a 78 ans aujourd’hui, la carmélite Thérèse-Bénédicte de la Croix, sa sœur Rosa et presque mille autres déportés juifs mourraient gazés au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Quelques jours auparavant, lorsque les deux sœurs Stein se font arrêter au Carmel d’Echt, aux Pays-Bas, Édith aurait adressé cette ultime exhortation à l’endroit de Rosa : « Viens, allons, pour notre peuple. »  Ces paroles révèlent la grandeur d’âme et l’attachement profond que la sainte juive portait à sa

  • optionoption

    L’option dominicaine : comment vivre en chrétien dans un monde qui doit le redevenir

    L’option bénédictine En 2017, le chrétien orthodoxe Rod Dreher publiait L’option bénédictine que le New York Times a qualifié d’essai religieux le plus important et discuté de la décennie. L’option bénédictine, ce n’est pas un choix d’œufs pour un bon déjeuner ! Pour le résumer en une phrase, dans les mots mêmes de Dreher, il s’agit d’une stratégie inspirée de la règle de saint Benoît pour vivre en chrétien dans un monde qui ne l’est plus. Dreher propose ainsi de redécouvrir l’ascétisme, le sens de sacrifice, l’ordre, la stabilité, le silence et l’autarcie en s’inspirant de la règle de vie légendaire des plus

  • punitpunit

    Dieu punit-il l’injuste ?

    Devant la fortune de certains grands profiteurs, ou l’apparent bonheur de gens de mal, nous sommes parfois tentés de croire que Dieu ne punit pas l’injuste. Il faut toutefois aller plus loin, et voir que la punition se trouve souvent dans la faute, et que Dieu sait aussi ajouter des corrections qui suscitent le repentir. À la suite de mon dernier article sur la punition divine, j’ai eu la chance de recevoir, publiquement et en message privé, quelques réflexions intéressantes.  De fait, pareil thème ne laisse pas indifférent. Et plusieurs questions s’en dégagent. On m’a suggéré notamment — en paraphrasant —

  • Paul ClaudelPaul Claudel

    Ce que Paul Claudel avait à dire

    Si l’œuvre littéraire de Paul Claudel (1868-1955) se compare esthétiquement à une fresque contenant toutes les nuances possibles, son message, lui, est univoque. « J’ai une chose à dire et il faut absolument que je la dise. » Cette chose le presse, le met en route, l’enrôle. Désormais, ses poèmes, ses essais, ses pièces de théâtre et surtout son immense correspondance se calquent sur cette chose mystérieuse, irréfutable. Depuis le 25 décembre 1886, Claudel ne peut plus se taire. Quand il franchit le porche de la cathédrale de Notre-Dame de Paris pour assister aux vêpres de Noël, il n’a pas la foi

  • conservateurconservateur

    Pourquoi je suis conservateur

    Enrobé d’un brouillard sémantique, le mot fait sourciller. Il suscite les moqueries, pour ne pas dire qu’il est marqué au fer rouge de l’inacceptabilité sociale. Pour aller droit au but, je suis conservateur. Avant même d’être de gauche ou de droite. Pour certains, cette disposition et cette sensibilité sont naturelles, alors que, pour d’autres, elles s’acquièrent. Je ne suis pas de ceux qui ont toujours été partisans de l’autorité, de l’ordre, de la tradition et de la propriété privée. Ce qui ne m’empêche pas de penser aujourd’hui que le conservatisme est non seulement un frein salutaire devant les promesses démesurées

  • miraclemiracle

    L’envers du miracle

    Il y a eu mille manières de vivre la crise sanitaire. Certains se sont donnés au front ; d’autres, sans emploi, ont appris à pétrir le pain, à rapiécer des vêtements, à travailler le bois ; plusieurs parents ont réinventé l’art de jouer avec leurs enfants. Sara Chapdelaine, elle, a réappris à marcher, après 14 années passées à rouler en fauteuil. Par écrans interposés, Sara m’apparait en plan buste et je ne vois pas qu’elle a une prothèse. J’aurais été ébahie de l’apercevoir se lever tout bonnement pour aller chercher un verre d’eau. La dernière fois que je l’ai croisée, elle roulait dans son

  • LeRouzèsLeRouzès

    Que nous prépare le Père Dom Cuisine ?

    Pendant le confinement, les fidèles ont pu nourrir leur foi grâce aux nombreux rendez-vous en ligne du père Dominic LeRouzès, réalisés en collaboration avec l’Église catholique de Québec. Le nouveau responsable de la pastorale jeunesse a également lancé, début juillet, son émission de cuisine Père Dom Cuisine. Le Verbe a pu s’entretenir avec lui afin de découvrir l’origine de cette nouvelle occupation plus qu’originale, et pour revenir sur son expérience personnelle et professionnelle au cours de la pandémie.   Pendant le confinement, vous avez conclu un partenariat avec l’ECDQ, comment ce projet a-t-il vu le jour ? J’étais assis à mon bureau lorsque l’annonce

  • Benoît Patar LouvainBenoît Patar Louvain

    Jadis, la formation philosophique à l’Université de Louvain : entretien avec Benoît Patar

    Benoît Patar est médiéviste. À 81 ans, ce docteur en philosophie et lettres de l’Université de Louvain poursuit son patient et méticuleux travail de traduction et d’annotation de textes issus de la tradition scolastique. En 1992, il a obtenu le grade de maitre-agrégé en philosophie, pour une édition latine du Traité de l’âme de Jean Buridan, philosophe du XIVe siècle dont il est aujourd’hui l’un des plus éminents spécialistes. Depuis lors, il s’est chargé de l’édition critique, en version latine ou en traduction française, de plus d’une dizaine d’œuvres de Jean Buridan, Nicolas Oresme et Albert de Saxe.  Comme il a reçu sa

  • gunmangunman

    Gunman n’a pas peur de mourir

    1983. À 23 ans, Pierre est le criminel dangereux le plus recherché au Québec. Il s’est évadé encore une fois. Depuis ses 14 ans, les vols à main armée, les évasions, les séquestrations et les prises d’otages, c’est sa vie. Quand il est arrivé dans la prison pour adultes, la toute première fois, à 18 ans, il avait fait une entrée héroïque : il revenait de l’hôpital, car il avait été tiré à bout portant par les policiers qui avaient eu trop peur de lui avec son « 12 pompeux » artisanal entre les mains et son révolver à la ceinture. Pour les détenus, c’était Gunman. Un gars

  • compositeurscompositeurs

    La foi composée

    Mozart, Vivaldi, Haendel, Bach. Parmi les grands compositeurs, ces quatre maitres ont en commun d’avoir laissé à l’humanité un legs musical impressionnant. Ce qu’on oublie parfois, c’est que plusieurs de leurs œuvres ont été écrites pour Dieu. Une enquête historique de Frédérique Francœur. En marchant vers l’église, j’ai des papillons dans l’estomac. Je me tourne vers mon mari et je lui demande : « Quels chants vont-ils chanter ce soir, tu penses ? » J’y ai pensé pendant tout le trajet en voiture. La musique. C’est pour moi l’élément le plus touchant des célébrations religieuses. L’une des manières les plus dignes de louer le

  • Le poteau d’Hydro

    Par la fenêtre de ma cuisine, j’ai pu admirer, tout au long de mon confinement, le jeu de séduction d’un petit couple de moineaux. Matin après matin, petit à petit, ils ont fait leur nid dans la cabane à oiseaux qu’on avait posée sur le poteau d’Hydro. Ce poteau m’a toujours dérangée. Ça fait 12 ans qu’on habite cette maison, et je n’ai toujours pas compris pourquoi Hydro a décidé de planter son poteau juste en face de ma fenêtre. Ils auraient pu le planter un peu plus à gauche — à peine deux mètres — et ça aurait tout changé.

  • Laurent TurcotLaurent Turcot

    À propos « Des prêtres catholiques mariés » de Laurent Turcot

    J’apprécie généralement le travail de vulgarisation de Laurent Turcot. Or, les raccourcis historiques de sa dernière capsule renforcent malheureusement certains préjugés sur l’Église catholique. Force est de constater qu’il n’y a aucun spécialiste de l’histoire de l’Église ou de théologien catholique dans les auteurs de ce texte utilisé par M. Turcot, lesquels auraient grandement aidé à la rigueur de sa capsule. Quelques inexactitudes : « Le pape François est pressenti comme celui qui peut ouvrir un peu les portes sur ce sujet […] Pendant plusieurs siècles, l’Église accepte sans problème des prêtres mariés ». Et elle en accepte toujours !

  • éducationéducation

    L’éducation, c’est toujours la même histoire

    Bien qu’on la tienne souvent pour acquise, l’éducation est encore une priorité pour les Québécois. Lorsqu’on compare la proportion de notre budget annuel accordée à ce domaine avec celle d’autres pays, on voit comment cet intérêt est loin d’être partagé par tous. Le livre collectif Une histoire de la formation des maitres au Québec, dirigé par Michel Allard, nous aide à mieux comprendre les raisons et les processus historiques qui rendent compte de l’importance qu’a aujourd’hui l’éducation au Québec.  D’abord, ce livre nous permet de situer plusieurs des grands débats actuels en matière d’éducation. Alors que nos sociétés changent à un

  • alcoolalcool

    Alcool et conduite irréprochable ?

    En rapport aux dénonciations d’agressions sexuelles, Florence Malenfant, dans son dernier article, a voulu aller à la racine du problème. Je voudrais, pour ma part, aller plutôt comme à la « périphérie » du problème et examiner une circonstance particulière entourant les actes commis : l’abus d’alcool de ceux qui posent de tels gestes. C’est en effet une bizarrerie à mes yeux. À écouter le discours ambiant, on devrait pouvoir se souler tranquillement, sans que rien d’insensé n’en découle. Autrement dit, on voudrait perdre la raison (car boire à l’excès cause cela) et toujours, pourtant, se comporter raisonnablement, tenir une conduite irréprochable.  On s’attend

  • Les exvotos de la bonne sainte Anne

    Encore une fois cette année, ma chronique du mois de juillet portera sur l’une des saintes les plus populaires du Québec, celle que l’on nomme tout candidement « la bonne » sainte Anne. L’an dernier, je me suis intéressé aux origines de la dévotion envers la grand-maman du Christ. Pour ce second opus, je vous propose d’examiner l’un des éléments les plus caractéristiques du sanctuaire de Beaupré : les exvotos. Tout d’abord, définissons ce qu’est un exvoto. Le mot provient de l’expression latine exvoto sucepto, qui signifie « selon le vœu fait ». Un exvoto est simplement un objet commémorant un vœu.  Il existe plusieurs artéfacts qui nous permettent de

  • ermite urbainermite urbain

    Dialogue virtuel avec un ermite urbain

    Ermite urbain. Voilà qui sonne comme une contradiction à nos oreilles. En effet, dans notre imaginaire, ce mot est associé à la forêt ou encore à une grotte dont l’accès est difficile. Pourtant, des hommes et des femmes ont décidé de suivre cet appel de la vie érémitique au cœur des villes. C’est le cas de l’abbé Jacques Larose. Discret, il a répondu à nos questions par courriel. Ces réponses lèvent le voile sur une partie de sa vie quotidienne, spirituelle… et virtuelle. Une vie virtuelle ? Vraiment ? Tout à fait ! L’ermite urbain possède sa page Facebook, son propre blogue et

  • camps de réfugiéscamps de réfugiés

    À l’orée d’un camp de réfugiés au Rwanda

    Nous avons rendez-vous près de l’église afin de rencontrer les enfants du camp de réfugiés de Gihembe. À l’heure convenue, nous les voyons arriver au loin par dizaines. Sac d’école au dos, ils courent le long du sentier qui longe la colline. Ils sont accueillis à bras ouverts par sœur Épiphanie, qui prend des nouvelles de chacun d’eux. Elle secoue la tête en riant : « Tous les enfants de la paroisse sont venus. » Il m’est impossible de distinguer les réfugiés congolais des enfants rwandais. Spontanément, la marmaille se regroupe, tape des mains et entame des chants. À priori, la scène est

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