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  • Mon fils sera-t-il athée ?

    J’ai rendez-vous avec mon accouchement cette semaine. J’ai fini par me ranger à l’avis de mon médecin, qui voit dans ma grossesse un autre cas « à risques » nécessitant un déclenchement. Polyhydramnios oblige !   Je devrais être heureuse, contente, fébrile. Mais j’ai peur. Pas de l’accouchement comme tel… J’ai peur de l’absurde. Je me sens de retour à la case départ.  Le début de la grossesse  La case départ, c’est l’état psychologique qui m’a habité durant mes premières semaines de grossesse. Après mon mari, c’est mon père spirituel qui a appris le premier la nouvelle. « Che bello ! Sono molto contento ! », s’est-il exclamé.  Mais

  • Une Église qui n’est plus celle du pauvre

        « Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? […] J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. » Is 5, 4-6 Par deux fois en trois semaines, je me suis vu, faute de préinscription ou à cause d’une erreur de code, refuser l’entrée d’une église. Cette fois, j’en ai pleuré. Certes ce phénomène, parmi d’autres, raconte ce que devient une société quand elle a peur. Mais l’Église peut-elle se contenter de répéter la société ? Réfugié dans un café,

  • Saint François d'AssiseSaint François d'Assise

    Pourquoi saint François a-t-il tout quitté ?

    Au père Yvon qui, il y a 9 ans, me guida dans les rues d’Assise à la suite de saint François et de sainte Claire « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Luc 10, 21 Y a-t-il eu une âme sur cette terre qui a plus ressemblé au Christ que celle du Poverello d’Assise ? J’en doute. Il a été, à l’instar de Jésus, l’incarnation même de l’Amour fait pauvre.  Il avait compris que pour gagner le monde au Royaume de Dieu il fallait

  • Octobre 70Octobre 70

    L’héritage d’Octobre 70 : rêver d’absolu

    L’ex-felquiste et professeur d’histoire retraité de l’UQAM Robert Comeau, publiait récemment sa version des faits d’Octobre 70. Son témoignage arrive à point pour souligner les 50 ans de la fameuse crise. Je vous propose de revenir sur cet ouvrage et sur quelques questions qu’il soulève.  La crise d’Octobre 70 constitue une période tumultueuse de l’histoire québécoise. Pour ceux qui ne l’ont pas vécue, elle évoque un épisode fascinant d’un passé à la fois proche et lointain. Il n’y a rien de banal en effet dans ce moment historique où de jeunes révolutionnaires se sont lancés dans le terrorisme pour faire valoir

  • jacques dufresne désertjacques dufresne désert

    Jacques Dufresne, contre l’avancée du désert

    Certains livres comportent des idées fortes et un témoignage particulier pouvant être repris bien longtemps après leur publication. Je ne doute point que le plus récent livre de Jacques Dufresne, La raison et la vie. Cinquante ans d’action intellectuelle, soit du nombre.  Méconnu des plus jeunes, figure familière pour les générations antérieures, Jacques Dufresne, qui est né au Québec en 1941, a été à la fois professeur de philosophie au cégep, chroniqueur aux quotidiens Le Devoir et La Presse, fondateur, avec son épouse Hélène Laberge, des revues Critère et L’Agora et, bien entendu, de l’Encyclopédie de l’Agora.  Active depuis 1998, cette encyclopédie numérique destinée à l’usage de la francophonie

  • Sans spectateurs

    Le sport professionnel est souvent qualifié, à raison, de spectacle. Une bonne partie du divertissement provient de l’ambiance des arénas, de la nourriture, de la musique, des applaudissements et des huées, des mésaventures de la mascotte ou du trompettiste (chapeau bas au mythique Claude Scott). Arrive une pandémie. Qu’arrive-t-il lorsque l’auditoire devient essentiellement celui des amateurs derrière leurs écrans ? L’avantage du match à domicile disparait. L’absence du fameux 12e joueur laisse un vide flagrant. (L’expression anglaise « the 12th man » fait référence aux sports où chaque équipe doit habiller 11 joueurs sur le terrain et où l’impact d’une foule locale enthousiaste donne un réel avantage

  • Amy Coney BarrettAmy Coney Barrett

    Amy Coney Barrett : candidate qualifiée ou choix politique ?

    Le 18 septembre dernier décédait Ruth Bader Ginsburg (« RBG »), juge à la Cour suprême des États-Unis, icône du féminisme et du progressisme pour des générations d’Américains. Son éventuel remplacement par la conservatrice Amy Coney Barrett (« ACB »), rendu probable par la majorité républicaine au Sénat, est un séisme politique dans une société déjà polarisée par les évènements. Qui est Amy Coney Barrett et quelles sont les implications de sa nomination ? Amy Coney Barrett est une juriste prolifique formée à l’Université Notre-Dame, où elle enseigne depuis plusieurs années. Reconnue pour la ferveur de sa foi catholique, Barrett est — en plus d’une

  • ursulinesursulines

    Autour du cloitre des Ursulines

    Trois-cent-quatre-vingt-un ans. C’est le nombre d’années que les Ursulines de Québec ont prié, enseigné, jardiné et tenu bon malgré le froid aride de nos hivers, la guerre, la disette, les incendies. Quand on marche dans les rues du Vieux-Québec d’un pas pressé, le nez collé aux façades du présent, on ne soupçonne pas que derrière l’édifice Price, le 28 rue des Jardins ou les belles demeures de la rue Sainte-Anne, se cachent des traces de cette histoire. Au-delà des murs du cloitre se révèlent des facettes méconnues de ces religieuses. L’hospitalité sacrée 28 rue des Jardins : une maison patrimoniale à la

  • Le for intérieur

    Corruptissima republica plurimae leges: «Plus l’État est corrompu, plus les lois se multiplient.» Cette phrase célèbre de Tacite (Annales, III, 27) visant la décadence romaine (Tiberius, Caligula, Claudius et Néron) rend brillamment comment faire fi des consciences. La décadence se trahit par la multiplication des lois, sa principale ennemie étant la conscience morale. « Pour moi, je considère, excellent homme, qu’il vaut mieux […] ne pas être d’accord avec la plupart des gens et dire le contraire de ce qu’ils disent – oui, tout cela plutôt que d’être, moi tout seul, mal accordé avec moi-même et de contredire mes propres principes » (Gorgias, 482 b-c). Hannah

  • LéandreLéandre

    Léandre l’inclassable

    Léandre Syrieix est Camerounais d’origine et est devenu plus tard citoyen de la France. Aujourd’hui Québécois, il a été ordonné prêtre le 24 juin dernier, dans son deuxième pays d’adoption. À 36 ans, Léandre est actuellement le plus jeune prêtre catholique du diocèse de Québec. Le Verbe a posé quelques questions à ce nouveau vicaire de Limoilou pour le moins inclassable. Qu’est-ce qui t’a conduit au Québec ? L’aventure ! C’est un ami avec qui j’ai étudié à Bordeaux qui essayait de me convaincre de venir ici, puisqu’il s’y était établi. Moi, ça ne me tentait pas, c’est l’Australie qui m’intéressait et j’avais déjà fait mes

  • Je suis catholique pro-choix

    Je suis pro-choix. Je suis catho, pratiquante. Et je suis pro-choix. Entendez-moi bien : je suis pro-choix. Genre un vrai choix. Parce qu’il y a de ces choix qui n’en sont pas. À la colonie de vacances où j’ai jadis travaillé, on les appelle les faux-choix.  Comme lorsque tu proposes à ton enfant qui ne veut pas manger de fruit de choisir entre la pomme et la banane. Ou quand, de façon encore plus sure, tu offres à l’enfant qui ne veut pas s’habiller chaudement de mettre son chapeau ou de rester à l’intérieur. Ça donne souvent le résultat escompté : il est content

  • martyrsmartyrs

    Ces martyrs qui nous ressemblent

    I would rather know of their vices and how they overcame them rather than just their virtues.Je préfèrerais connaitre leurs vices et comment ils les ont vaincus plutôt que leurs vertus seulement. – Le saint cardinal John Henry Newman à propos des saints de son temps Dans de nombreux diocèses au monde, on retrouve une paroisse dédiée aux saints martyrs canadiens. Leur renommée s’est taillé une place près des grands saints et saintes du catholicisme, ce qui n’est pas peu dire.  Jean de Brébeuf, Antoine Daniel, Noël Chabanel, Gabriel Lalement, René Goupil, Isaac Jogues, Jean de la Lande et Charles Garnier. Voici

  • chose du passéchose du passé

    L’histoire est une chose du passé

    Le 28 aout dernier, dans Le Devoir, un enseignant attirait notre attention sur le fait que le cours d’initiation à l’histoire de la civilisation occidentale offert aux cégépiens inscrits en sciences humaines allait être amputé des sections consacrées à l’Antiquité et au Moyen Âge. Apparemment, on cherche de la sorte à mieux « rattacher l’enseignement à l’actualité » et, ainsi, à susciter l’intérêt de l’étudiant pour le passé, dans un monde où le dernier trimestre boursier apparait comme une époque lointaine.  C’est donc au peuple québécois que revient l’honneur d’avoir engendré les génies qui ont enfin découvert que l’on comprendra mieux la démocratie sans

  • bouquineriebouquinerie

    Deux livres pour se réconcilier avec l’Antiquité et le Moyen Âge

    Comme promis dans L’histoire est une chose du passé — un article où il est question de notre désamour pour l’Antiquité et pour le Moyen Âge —, voici, en guise d’antidote à l’institutionnalisation programmée de l’oubli, deux ouvrages absolument formidables.  D’abord Humanisme et théologie, de Werner Jaeger, puis Exercices spirituels et philosophie antique, de Pierre Hadot. Le livre de P. Hadot, paru en 2002, nous rappelle que la tradition des études classiques, patristiques ou médiévales s’est prolongée malgré tout jusqu’au XXIe siècle, et donc jusqu’à nous. J’en donnerai d’ailleurs d’autres « preuves » dans une prochaine Bouquinerie. Mais pour l’instant, attardons-nous aux titres tout juste mentionnés. Ils nous

  • Michael LonsdaleMichael Lonsdale

    Michael Lonsdale : libre dans le Christ

    En apprenant la mort de Michael Lonsdale, une scène du très beau film Des hommes et des dieux sur les moines de Tibhirine m’est revenue à l’esprit. Dans un dialogue savoureux avec son prieur, frère Luc, magnifiquement interprété par Lonsdale, déclare qu’il n’y a pas de véritable amour de Dieu sans un consentement à la mort. Avant de quitter la pièce, il regarde son prieur avec un air moqueur et lui dit : « Laissez passer l’homme libre ».   Il me semble que tout Lonsdale est dans cette réplique. Il était libre parce qu’il aimait, et pas n’importe quel amour. En 2003, lors d’une rencontre

  • universunivers

    Déplanification stratégique

    Ça y est. Le confinement recommence peu à peu, mais cette fois par région. La métropole et la capitale semblent avoir une bonne longueur d’avance sur l’arc-en-ciel sanitaire. Vert, jaune, orange, rouge… préparez-vous à en voir de toutes les couleurs !  Comme à l’école, les mesures changent tous les jours et on ne sait jamais trop précisément si on est légal ou moral. Les deux choses étant souvent, mais pas toujours, en adéquation. 6, 10, 25, 50, 250… L’éthique est devenue une affaire de chiffres. Rester sur pause Avec toutes ces turbulences et ambivalences, difficile d’organiser un souper de famille, une

  • bassine bassines baptistère baptêmebassine bassines baptistère baptême

    Pourquoi y a-t-il une bassine d’eau à l’entrée des églises ?

    Mon collègue James Langlois publiait il y a quelques semaines un texte pour le moins étonnant sur l’invalidité de certains baptêmes, en expliquant les implications rituelles du premier sacrement. Il existe toutefois des conséquences d’autre type au baptême ; c’est pourquoi je propose ici un autre angle d’attaque, cette fois architectural : en quoi le baptême a-t-il modifié nos lieux de culte ? Pour répondre à cette question, il faut revenir aux tout débuts du christianisme.  Le contexte politique des débuts du christianisme Avant la légalisation du christianisme dans l’Empire romain, les premiers chrétiens étaient dans l’impossibilité de construire des bâtiments officiels pour y célébrer

  • Le virus est aux portes… ouvrons-les !

    Il fallait s’y attendre : à l’heure où le virus frappe encore, on demande aux croyants un sacrifice plus grand qu’aux cinéphiles. Mauvaise nouvelle pour ceux dont la mission est d’en annoncer une bonne !  D’autant plus que tous les efforts de collaboration semblent avoir été vains. Le sentiment qui surgit est compréhensible : indignation face aux efforts non reconnus, déception face à une autre fragmentation de nos communautés, incompréhension quant à la difficulté de communiquer avec le gouvernement. C’est une réaction bien humaine, mais est-ce vraiment une réaction chrétienne ?  Oui, nous avons fait preuve de responsabilité, mais est-ce que la charité nous

  • Chana tovaChana tova

    Chana tova ou Bonne année 5781 !

    Sociologue, auteure et dramaturge, Sonia Sarah Lipsyc est également chercheuse associée à l’Institut d’études juives de l’Université Concordia. Le Verbe lui a demandé de puiser dans les trésors de son héritage juif pour éclairer notre monde contemporain. Pour cette première collaboration, elle nous révèle le sens du Nouvel An hébraïque qui est célébré ces jours-ci. Selon la tradition juive, les livres de nos vies sont ouverts devant le Saint (béni soit-Il) lors des deux jours de la fête du Nouvel An hébraïque appelée Rosh Hashana. Cette année, elle sera du 18 septembre au soir jusqu’au 20 à la tombée à la nuit.

  • Rentrée scolaireRentrée scolaire

    Rentrée scolaire : des vertes et des pas mures

    Depuis quelques mois, plus d’un frémit à l’idée d’une rentrée scolaire en temps de pandémie. On a peur, on critique le système, on craint le pire. On se réjouit de revoir nos proches, on respire mieux, on habite le moment présent. Peu importe notre position, la roue continue de tourner et la vie scolaire reprend du service. Enseignants et élèves regagnent donc les bancs d’école, déchirés entre une joie indicible de revivre et un sentiment amer d’impuissance. Voici mon journal de pédagogue.  Le vendredi 21 aout  C’est la rentrée des enseignants. L’école a bien changé. Par terre, des flèches indiquent le

  • Carpe DiemCarpe Diem

    Carpe Diem, la maison qui n’oublie pas ses ainés

    Le fumet qui s’échappe de la cuisine me rappelle qu’il sera bientôt midi. Je pousse la barrière du jardin en cherchant du regard une préposée en uniforme, sans en trouver. Au fond, sous les grands arbres, jeunes et vieux se laissent bercer par les joyeux rigodons d’une violoniste. La jeune femme n’a pas été engagée pour venir faire son spectacle, puis repartir ; c’est une intervenante qui est aussi musicienne. À la Maison Carpe Diem, la polyvalence des intervenants offre la possibilité au personnel de ne pas être cloisonné dans un seul rôle. Nicole Poirier, fondatrice et directrice, dit que j’aurais

  • FatimaFatima

    Fatima : un cliché qui fait penser

    Le film Fatima raconte la vie de Lucia, Jacinta et Francisco. Même si la Vierge leur apparait, le récit n’est pas si rose ; ils rencontrent l’incrédulité des différentes autorités, qui les persécutent. Si le film n’a rien d’une prouesse dans la forme, il a le mérite de questionner les spectateurs sur leur rapport à plus grand qu’eux. Dans les films les plus clichés, on retrouve habituellement bien au haut de la liste les films de superhéros et les vies de saints.  En effet, qui n’a pas été étourdi par la mièvrerie sirupeuse de l’histoire de saint François d’Assise, François et le

  • Don PinoDon Pino

    Don Pino : le prêtre qui a tenu tête à la mafia

    Per il mio padre spirituale, per il suo nuovo incarico come Assistente della Comunità Giovanile San Michele. Possa dare la tua vita ogni giorno per i giovani come l’ha fatto don Pino. À mon père spirituel, pour son nouveau poste d’assistant de la Comunità Giovanile San Michele. Puissiez-vous donner votre vie chaque jour aux jeunes comme l’a fait Don Pino. Père Pino Puglisi, prêtre sicilien, est né et mort un 15 septembre (1937-1993), le jour de la fête de Notre-Dame des Douleurs.  Assassiné à Brancaccio, petit quartier de Palerme, l’Église lui a accordé le titre de « premier martyr de la mafia »

  • Ariane BeauférayAriane Beauféray

    Enfants à la maison : j’ai pris la porte

    Comme bien des parents, j’ai passé les six derniers mois à la maison avec mes enfants.  Ces six mois ont été remplis de joies, mais aussi de difficultés. Durant cette demie-année, j’ai épuisé toutes mes ressources parentales. J’ai utilisé toutes les techniques éducatives, j’ai relativisé, j’ai pesté, j’ai tempêté. J’ai pleuré aussi, de fatigue, mais également car « je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Rm 7, 19).  Trois malcommodes se sont régulièrement invitées chez moi. Malvenues, désagréables, toxiques même — j’ai tout fait pour me débarrasser d’elles. Je vous les

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