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« Pumpkin spice latte » : la saveur de la nostalgie
Avant de me lancer dans l’écriture de cette chronique, j’ai allumé une bougie aux arômes de « churros caramélisés ». J’ai lancé ma playlist automne 2021. Ces jours-ci, je suis dans les reprises folksy de chansons populaires des années 2000. Sur le buffet de la cuisine, j’ai disposé quelques bibelots au milieu des courges soigneusement alignées. Par la fenêtre, rien n’indique que l’automne s’est installé. J’habite dans la basse-ville de Québec, là où les feuilles ne rougissent pas : les arbres sont inexistants. C’est l’arrivée des lattés à la citrouille dans les cafés du coin qui me rappelle que l’hiver approche. Une tradition américaine Cette boisson phare de la
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Le temps de l’éternité
L’été est déjà derrière nous depuis quelques semaines. Nous revoilà bien plongés dans le nécessaire mais potentiellement néfaste temps chronologique des obligations. Potentiellement néfaste si l’on oublie que le temps n’est pas seulement composé de secondes, de minutes, d’heures, de jours, de mois et d’années. Il est élastique, vertical, invisible, multidimensionnel. Il ne se réduit pas à la quantité ni à la linéarité. Les Grecs anciens avaient quatre notions du temps : Le chronos : celui de la succession et du découpage en minutes, heures, etc., celui de l’avant et de l’après (mais jamais du pendant). Le kaïros : du nom d’un dieu qui représentait
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Attendez un peu avant de vous détester
La crise sanitaire se prolonge. Les privations – consenties ou imposées – pèsent de plus en plus. La patience des uns et des autres tire à sa fin. Entre vaccinés et non-vaccinés, le ton se durcit. Sur la scène politique, la tension monte. Dans ce contexte, les meilleures relations sont mises à l’épreuve. Des proches qui avaient une relation chaleureuse en viennent à se détester. C’était déjà vrai quand on parlait des mesures de confinement et ça devient beaucoup plus vrai maintenant qu’on parle de passeport vaccinal et d’obligation vaccinale. Les enjeux ne sont ni légers ni abstraits. On parle
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Quand l’enfant pointe le ciel, l’adulte regarde l’écran
« Alors que nous essayons d’enseigner la vie à nos enfants,nos enfants nous montrent ce qu’est la vie. » – Angela Schwindt À l’aube, un cri retentit. Mon enfant se réveille, déjà vigoureux. Dans un demi-sommeil, je saisis mon téléphone qui m’appelle à son tour. 6 h. Mes doigts glissent sur sa surface lisse éblouissante. C’est le premier réflexe de ma journée qui augure une multitude d’autres clics automatiques et frénétiques. Mais les cris continuent à percer la nuit qui décline, me sortent de ma léthargie. Je retrouve le fil et rejoins mon fils. Mon bébé a besoin de ma présence, toute présente.
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Trois résurrections dans une paroisse en mission
À Montréal, dans ce qu’on appelle le Nouveau-Rosemont, se trouve la paroisse Saint-Bonaventure, coin Saint-Zotique et 42e Avenue. C’est à cet endroit qu’une laïque, Élisabeth Boily, et son curé, Patrice Bergeron, ont eu l’idée d’organiser un forum pour réseauter les paroisses du Québec qui veulent « sortir de leur tombeau ». Et Dieu sait que lorsque laïcs et pasteurs embarquent côte à côte dans les mêmes folies, ça peut prendre des proportions inespérées! Dans cette église, qui aurait besoin d’être plâtrée et repeinte au grand complet, et rafistolée de tous bords tous côtés, des dizaines de vies ont été transformées depuis le jour où
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Marybel Mayorga : mettre une croix sur la scène
Vous l’avez peut-être vue dans une production du théâtre Saint-Denis, dans un concert des Jonas Brothers, aux côtés de Demi Lovato dans le film Camp Rock 2 de Disney ou encore à la télé dans L’auberge du chien noir ou dans Toute la vérité. Plus récemment, c’est au Vatican, avec le pape François, qu’on pouvait apercevoir Marybel Mayorga. Celle qui travaille désormais comme édimestre pour le diocèse de Montréal nous raconte comment elle a quitté le monde artistique pour mettre ses talents au service de l’Église. Marybel est la seule Canadienne (et la seule francophone) à suivre le programme Faith Communication in the Digital World. Cette formation
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L’archange Michel, champion du bon Dieu !
Le 29 septembre chaque année, les catholiques célèbrent la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël. De ces trois archanges majeurs, nous vous proposons de découvrir le récit fascinant de Michel, cet infatigable soldat de Dieu. Il faut d’abord s’attarder à l’étymologie du nom « Michel » pour bien en comprendre son rôle dans la cosmologie biblique. Le nom nous vient de l’hébreu מִיכָאֵל (Mîkhā’ēl), qui est la racine linguistique du « Michel » français. Le nom hébreu signifie « Qui est comme Dieu ? , faisant référence à la mythique question que l’ange lança à son adversaire, le démon, qui voulait se faire comme Dieu.
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Les déracinés de l’été
Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en date du 2 juillet 2021, plus de 500 ménages du Québec se sont retrouvés à la rue faute d’avoir pu trouver un logement. Derrière ce nombre, il y a des personnes : Une femme qui a la même adresse depuis 30 ans et qui a reçu un avis d’éviction pour rénovation. Un gros promoteur immobilier vient de racheter l’immeuble, qu’il souhaite diviser en plus petits appartements. Une famille venue d’un pays en guerre qui, dans sa recherche de logement, se heurte à la fois à la discrimination et à la rareté des grands logements. Un
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Guide de la famille parfaite : un reflet fidèle
Durant mon secondaire 5, la direction de mon école a engagé une firme de marketing pour se faire un rebranding : nouveau projet éducatif, nouvelle image, nouveau slogan. Ce nouveau slogan : L’énergie du succès. Ça sonne bien, vous ne trouvez pas ? Mais pourquoi le « succès » ? Pourquoi la « réussite » ne suffit-elle pas ? C’est bien, la réussite, non ? Pourquoi n’est-ce pas assez ? Pourquoi viser toujours plus haut ? Parallèlement, durant la même année, quatre filles de mon niveau seulement ont été suivies en pédopsychiatrie pour des troubles alimentaires. Étrangement, c’étaient les élèves avec les meilleures notes au bulletin. On dit des troubles alimentaires qu’ils sont une
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Le remède Soljenitsyne
Quatre ans après avoir été expulsé de l’Union soviétique pour avoir publié L’archipel du Goulag, l’écrivain Alexandre Soljenitsyne prononçait à l’Université Harvard un discours intitulé Le déclin du courage. Les élites intellectuelles d’alors ont été choquées par cette prise de parole dans laquelle il se posait en dissident, aussi bien des idéologies de « la foire du Parti » à l’Est que de « la foire du Commerce » à l’Ouest. Déjà en 1978, ce 70e lauréat du prix Nobel de littérature observait que le confort de la société occidentale commençait à « ôter son masque pernicieux ». Il discernait les symptômes d’une culture en décrépitude dans l’abrutissement télévisuel, l’absence de grands
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Édouard Shatov : « Sous le prétexte de l’égalité, on instaurait le totalitarisme »
Originaire de Russie, où il a grandi sous l’ancien régime autoritaire soviétique, le prêtre et religieux assomptionniste Édouard Shatov vit aujourd’hui à Québec où il dirige le Centre culture et foi Le Montmartre. Nous l’avons questionné sur notre rapport à la liberté en ces temps où elle est malmenée dans plusieurs pays et sphères de la société. Simon Lessard : En Russie, vous avez connu le régime soviétique communiste. Qu’est-ce qui était le plus difficile au quotidien dans cette société ? Édouard Shatov : On n’imagine pas jusqu’à quel point, sous le prétexte de l’égalité, on instaurait le totalitarisme, c’est-à-dire l’égalitarisme total, et sous le prétexte du
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Bande de prêtres
Guitare, batterie, cuillères et harmonica, ils sont quatre prêtres à se rassembler pour faire de la musique. Reprenant des chants de l’Emmanuel façon pop rock, samba, hébraïque, jazz ou reggae, Bande de prêtres a lancé son quatrième single le 15 aout dernier. Le Verbe a pu s’entretenir avec deux de ces prêtres, soit le père Martin Lagacé et le curé Brice Petitjean de la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin. Le Verbe : En tant que fondateur et directeur artistique du projet, d’où est venue l’idée de créer Bande de prêtres ? Père Martin : C’est avec Lumière de la joie que tout a commencé, c’est un peu le germe de Bande de prêtres. On faisait de
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Plaidoyer pour qu’on respire par le nez
Bien que les gamins aiment rarement faire le ménage, il peut arriver qu’un enfant de trois ans à qui on a demandé de ramasser les jouets du salon soit concentré sur sa tâche au point de piquer une crise quand un de ses frères ramasse à sa place une auto qui trainait. Il peut aussi arriver qu’une hystérie s’ensuive, que les uns tapent sur les autres et que tous se mettent à crier, même les parents. On excusera ceux-ci de sauter l’étape du bain et du brossage de dents et de les envoyer se coucher avec pas d’histoire. Mais je
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Lamphone Phonevilay : des jeux vidéos à la vie religieuse
Lamphone Phonevilay est originaire du Laos, mais a grandi à Montréal, où il a fait deux expériences de Dieu qui ont changé sa vie à jamais. Il nous a raconté ses deux moments de grâce qui l’ont conduit des jeux vidéos jusqu’à la vie religieuse. Lamphone, est-ce que tu dirais que tu as grandi dans la fois chrétienne ? Le Laos n’est pas un pays chrétien à la base, c’est plutôt bouddhiste et animiste. Il y a toutefois une petite minorité catholique dont mes parents faisaient partie. Même si j’ai été baptisé petit, je ne peux pas vraiment dire qu’ils m’ont
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La jalousie, pas seulement chez les autres…
Au cours d’une vie, plusieurs désirs nous habitent et nous animent. Or, si certains de ces désirs s’accompagnent de lumière, d’autres cependant se révèlent moins reluisants. Constat difficile à accepter ? Possible. Mais il s’agit tout de même d’une éclatante vérité : la jalousie n’est pas toujours que l’affaire des autres. Savourer ou dévorer la vie ? Tout dépend de l’attitude que nous adoptons face à nos peurs et à nos désirs. Et parmi les attitudes possibles, aussi tenaces que communes et difficiles à admettre, se trouvent la jalousie, l’envie, la convoitise. Dans le dernier film de Nicolas Maury, Garçon chiffon, une jeune femme de
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Lou-Adriane Cassidy : comme s’il y avait quelque chose de plus grand
Elle a grandi entourée de musiciens de talent, a été formée en chant jazz avant un passage à La Voix, puis a été choriste pour Hubert Lenoir. Son premier album (C’est la fin du monde à tous les jours [2019]) a reçu une pluie d’éloges. À peine a-t-elle vingt-quatre ans que Lou-Adriane Cassidy semble avoir eu plusieurs vies. Pourtant, tout s’intègre à merveille dans son parcours. Et à l’entendre, on comprend assez vite que la jeune chanteuse basée à Limoilou, en basse-ville de Québec, n’a pas volé l’aura de respectabilité artistique qui contraste avec la verdeur de sa carrière. À quelques semaines de la
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Ne manque que la finition
« Et puis, tu as passé de belles vacances ? Tu t’es bien reposé, j’espère ! » Bien sûr. Il ne manque que quelques moulures, des rideaux, une ou deux tablettes. J’ai presque terminé de construire la chambre des gars, au sous-sol. Presque. Mais croyez-moi (notez ici l’effort d’autopersuasion), je vous jure que ça achève vraiment. Tout en bricolant, je méditais ces mystérieuses paroles d’un vieux prêtre italien à la paroisse, quand j’étais plus jeune : « Le Christ veut nous rencontrer dans le sous-sol de notre être. » J’aurais préféré au salon, c’est plus joli. Revenons à la finition. Cette ultime étape de chaque projet de
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Dominique Gendron, alcoolique et outremangeuse
S’empiffrer ne suffisait plus, et se souler non plus. Religieuse ou pas, obèse ou pas, soule ou pas, il en aura fallu du temps pour que Dominique trouve enfin un sens à sa fuite sans fin et sans fond. Toute son enfance avait pourtant baigné dans les chants et les joies familiales. Son père était marguiller à la paroisse et chantait à la messe. Elle aimait cet esprit de fête, les weekends de jeunes et, évidemment, Jésus ! Puis, un jour, son père fait un infarctus. « Tout a basculé pour moi à ce moment-là. Pour la sécurité de la famille et
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Grand-maman, pourquoi es-tu partie si vite ?
Chère grand-maman, Plusieurs semaines déjà ont passé. L’eau érode la roche et le temps fait pareil avec ma mémoire. Les images de ta mort sont de moins en moins fortes. Elles ne me tourmentent plus la nuit. Je ne me perds plus dans mes pensées en prenant ma douche. Je m’en désole. Je garde le bracelet de visite que l’hôpital m’a remis. Je le porte pour me rappeler de prier pour toi. Quand les médecins t’ont recommandé l’opération, je me suis réjouie à l’idée que je pourrais alors te visiter plus facilement qu’à ta résidence. Mais tu as refusé cette
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Pénurie de parents
On entend beaucoup parler, depuis quelque temps, du manque criant de places en garderie. Ou plutôt de la pénurie de personnel, qui occasionne la limite du nombre d’enfants acceptés dans les milieux de garde. On accuse le gouvernement de ne pas agir, de maintenir des conditions de travail trop peu intéressantes pour les éducatrices, d’embourber ceux qui voudraient ouvrir des CPE dans les méandres d’une bureaucratie digne des 12 travaux d’Astérix. Oui, oui, et oui. D’accord. C’est bien vrai tout ça : ça prend de meilleures conditions de travail pour s’occuper des enfants, de l’avenir de notre société, de ces minichouchoux futurs payeurs
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10 films apocalyptiques pour réajuster votre espérance
Signe des temps, l’encyclopédie en ligne Wikipédia propose une liste en français de films postapocalyptiques. Classés par type de catastrophe : guerre (nucléaire, biologique ou technologique), catastrophe naturelle (astéroïde, volcan) ou sanitaire (virus, pollution), effondrement de la société (grève, crise économique) ou invasion extraterrestre, il y en a pour toutes les peurs et tous les jours de l’année (plus de 365 !). Notre équipe de rédaction vous propose son top 10 pour mieux éprouver votre espérance chrétienne contre toute espérance mondaine. Le jugement des parents est fortement conseillé… comme toujours ! Le retour du roi, Peter Jackson (2003) Grande fresque épique, Le retour du roi est une métaphore à
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Flannery O’Connor, la dame aux paons
On est en 1946, dans une résidence étudiante de l’Université d’Iowa. Une jeune femme de 21 ans, enfermée dans une chambre exigüe donnant sur l’unique toilette de l’étage, griffonne dans un calepin bon marché quelques « prières » d’un ton singulier. « Cher Dieu, je suis incapable de vous aimer comme je le voudrais. Vous êtes le mince croissant d’une lune que j’aperçois, et mon moi est l’ombre projetée par la terre qui m’empêche de voir cette lune tout entière. Le croissant est très beau, et peut-être est-ce là tout ce qu’une personne comme moi devrait en voir ; mais ce dont j’ai peur, cher
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Le cégep : la croisée des chemins
À mon frère, qui entre au cégep cette année Ces jours-ci, c’est la rentrée pour les étudiants du cégep. J’ai encore ma carte d’étudiante dans mon portefeuille, carte qui date déjà de 11 ans. Sur la photo, je porte mes boucles d’oreilles en forme de feuille de pot et ma chemise beige, qui me donnait un look hippie. J’ai le sourire fendu jusqu’aux oreilles et le regard légèrement vitreux… Un nouveau commencement. C’est ce que signifiait pour moi le cégep. Dès la fin du secondaire, je me suis sentie libérée. Libérée de la pression sociale. Libérée du désir de popularité. Je
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Milléniaux et croyants
Les milléniaux font fréquemment la manchette depuis quelques années. Née entre 1981 et 1996 selon le Pew Research Center, cette génération a supplanté depuis 2019, sur le plan numérique, celle des baby-boomers aux États-Unis. Souvent considérés comme des gens qui bousculent les normes et les conventions établies, comment les milléniaux se situent-ils sur le plan de la foi ? Trois milléniaux croyants ont accepté de partager leur expérience. Aujourd’hui âgés de 25 à 40 ans, les milléniaux constituent une force démographique indéniable et savent prendre leur place dans la société. Sur le plan religieux, un sondage Léger indique qu’au Canada, seuls 26 % des milléniaux adhèrent