Nos articles
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Dr. Bastien et Vivas: « L’Église n’a pas à choisir entre une obéissance aveugle ou la mise en danger d’autrui. »
Un texte de Pascal Bastien et Lucas Vivas Dr. Bastien et Dr. Vivas sont tous deux spécialistes en médecine interne en milieu hospitalier et soignent des patients atteints de la COVID-19 depuis le début de la pandémie. Dans son article Des messes inclusives sous la neige, Le Verbe a brillamment exposé la sainte débrouillardise manifestée à travers le Québec face à la fermeture de nos églises. Ces efforts sont d’authentiques marques de foi et sont dignes de louanges, mais ils ne peuvent cacher le problème tabou sous-jacent. Un commentaire de l’abbé Clément Lafitte de Châteauguay devrait résonner dans nos esprits
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Des messes inclusives sous la neige
Avec la série de confinements exigés par la Santé publique depuis le printemps 2020, on a vu de belles initiatives venant de quelques paroisses catholiques. Mais quand le passeport vaccinal est devenu obligatoire pour entrer dans un lieu de culte, le 20 décembre 2021, on a commencé à voir se déployer une véritable résistance catholique… face à la tiédeur spirituelle et aux giboulées de janvier. On pourrait dire que celui qui a ouvert le bal est l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, avec sa messe de Noël. On pouvait le voir sur YouTube, arborant son couvre-chef de trappeur, invitant les dizaines de fidèles réunis
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L’immonde Chromebook
Un impératif règne dans nos écoles : il faut intégrer la technologie. Derrière l’idée d’intégrer la technologie à l’éducation s’en cache cependant une autre, qui fait de la technologie quelque chose qui peut s’incorporer à tout, qui est entièrement soumise à notre volonté et nos fins. La technologie serait un pur moyen, un objet qui ne doit pas être pensé en soi, mais seulement à travers la fin qu’il sert. Ainsi, l’intégration de la technologie à l’école ne poserait pas de problème, la question serait seulement de trouver comment la technologie peut nous aider à mieux apprendre. On ne comprend rien
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La vérité si je mens
L’une des caractéristiques des sociétés à tendance totalitaire est sans contredit le mensonge systémique. La troublante série à saveur historico-apocalyptique Tchernobyl produite l’an passé par HBO l’illustre parfaitement. Lors d’un long séjour à Cuba sous le régime castriste, j’ai été frappé non seulement par les mensonges quotidiens dans les médias, certes, mais aussi par ceux de chaque citoyen dans ses conversations les plus banales. D’un côté, les gouvernants trafiquent la vérité pour cacher leur incompétence, réprimer la résistance et justifier l’injustifiable ; de l’autre, les gouvernés racontent des histoires pour se dérober à la surveillance des voisins, s’assurer un salaire et conserver moult
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Au-delà des étiquettes : Samuel, d’abord et avant tout fils de Dieu
Je retrouve Samuel devant l’église qu’il fréquente, à Montréal, pour la messe de 11 h 30. Ce n’est pas sans raison que nous nous rencontrons ici. Cette paroisse, située au cœur du Village gay, occupe une place essentielle dans le cheminement de Samuel. S’il est, aujourd’hui, en paix avec l’Église, Dieu et sa bisexualité, son parcours n’a pas été de tout repos. Son secret ? Ne jamais lâcher Dieu des yeux. Samuel ne s’est pas toujours qualifié de bisexuel. Il me confie d’ailleurs que ce terme le dérange encore, mais qu’il l’utilise afin d’être compris des gens avec qui il discute. « Notre orientation
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Jonathan Pageau : participer à la recréation du monde
Jonathan Pageau est un auteur et conférencier québécois qui s’est surtout fait connaitre dans le monde anglophone par sa chaine YouTube The Symbolic World (maintenant disponible sous le nom La vie symbolique), dans laquelle il décortique le monde contemporain dans le prisme du symbolisme chrétien. Mais il est avant tout un passionné de l’art, un sculpteur et un iconographe professionnel. Le Verbe l’a questionné sur la place de l’inspiration chez l’artiste chrétien. D’où vient ton intérêt pour l’art et l’iconographie plus spécifiquement ? Comment est née cette vocation ? J’aime le dessin depuis que je suis très jeune ; je pensais devenir bédéiste. Ensuite, au cégep, je me
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Picasso, corps étranger
L’image est simple et transparente, mais hypnotique. Sous le trait qui se veut innocent se cachent en réalité plusieurs couches de connaissance. Le tableau donne à voir un jeune homme à chapeau, un pinceau entre les doigts, qui retient sa main comme s’il avait été pris sur le fait, tout près de s’abandonner à la volupté de son art. Le sourire est malicieux, l’œil rieur et complice. C’est le visage de l’enfant-roi qui dit : « Oui, je le sais, ce “quelque chose” que je m’apprête à faire ne se fait pas, et cependant je le fais, pour ma propre joie comme
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Cette année, je commence à fumer !
Ça fait deux ans (2020/2021) que je prends des résolutions qui n’ont pas de bon sens. Alors cette année je me suis dit :« Arrête de vouloir être original.Fais donc comme tout le monde pour une fois. »Or, sur quoi porte la résolution la plus traditionnelle des Québécois ? La cigarette bien sûr ! Le seul problème, c’est que je ne fume pas.Mais c’est certainement pas ça qui va m’arrêter. Cette année, je prends la résolution de commencer à fumer. Je sais, c’est vraiment pas facile.Presque plus personne n’y arrive. Ça pue. Ça coute cher. Ça donne le cancer.En plus, on se fait toujours juger
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Joseph, icône du père
Père adoptif du Christ, époux de la Vierge, charpentier infatigable, patron des travailleurs, saint Joseph est l’une des principales figures des récits entourant l’enfance du Christ. Pourtant, Joseph était peu représenté dans l’art des débuts du christianisme et du Moyen Âge. Il était presque toujours intégré à des thèmes autres, comme la Nativité, la Sainte Famille ou la fuite en Égypte. Ce n’est qu’à partir du 16e siècle, avec la Contre-Réforme, que Joseph commença à être représenté comme un personnage entièrement autonome. Nous vous proposons donc de découvrir, à l’aide de cinq œuvres, les principaux épisodes de la vie de cette
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Quartier Saint-Michel : enrayer la violence à la source
La vie dans le quartier Saint-Michel, à Montréal, est loin d’être facile. Considéré comme étant le plus pauvre de la ville, il héberge une population issue de l’immigration à près de 50 %. Au cours des dernières années, le climat social s’est détérioré et des fusillades éclatent régulièrement. C’est dans ce contexte que le Centre lasallien Saint-Michel évolue. Inspiré par le fondateur des Frères des écoles chrétiennes, saint Jean Baptiste de La Salle, il offre aux jeunes et aux familles de ce quartier l’espoir d’un avenir meilleur. Autrefois très présents dans les écoles québécoises, les Frères des écoles chrétiennes sont désormais
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Sommes-nous des zombies ?
Pourquoi avons-nous produit autant de films, de séries, de livres et de bandes dessinées de zombies dans les dernières décennies ? Pourquoi, avant la crise de la covid-19, des milliers de personnes se déguisaient-elles et se rassemblaient-elles régulièrement un peu partout en Occident pour marcher en hordes de zombies ? Comment ce type de monstre a-t-il pris tant de place dans notre imaginaire ? C’est parce que nous tentons de nous comprendre nous-mêmes. Le zombie est une caricature de notre nihilisme, c’est-à-dire de l’absence de sens que nous détectons dans notre société. Trop souvent, comme le zombie, nous avons tendance à être obsédés par
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Immigrer en milieu rural…avec sa foi
Des produits exotiques apparaissent sur les tablettes d’épicerie. Des accents aux tonalités hispaniques se font entendre au coin des rues. Les bancs d’une église en déclin se remplissent à nouveau. Le phénomène est maintenant bien connu des habitants des MRC de L’Érable et des Etchemins : des travailleurs étrangers viennent combler le manque de main-d’œuvre dans les entreprises. Bien plus qu’un levier économique, ces hommes et leurs familles traversent la frontière avec leur histoire, leur culture, leur langue et leur foi. Incursion dans un processus d’intégration vécu en communauté rurale. L’ambiance du parvis de l’église de Sainte-Justine, à une centaine de
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La paternité surnaturelle de saint Joseph
*Dans un monde de plus en plus fragmenté et polarisé, Le Verbe médias s’engage à bâtir des ponts au service de la communion. Apprenez-en plus sur notre ligne éditoriale, qui prône un dialogue ouvert et la diversité d’expression, tout en cherchant l’unité dans la vérité et la charité. « Le monde a besoin de pères, […] il refuse ceux qui confondent autorité avec autoritarisme, service avec servilité, confrontation avec oppression, charité avec assistanat, force avec destruction. » Ces paroles du pape François, tirées de sa lettre apostolique Avec un cœur de père publiée en décembre dernier pour l’ouverture de l’année spéciale dédiée à saint Joseph, nous invitent
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Guide pour mieux discuter au réveillon
En ce temps de l’année, les familles se rassemblent. Et la famille, ce sont les personnes qu’on n’a pas choisies. Les gens dont on ne partage pas nécessairement les intérêts ni les opinions. Le plus souvent se présente donc le dilemme suivant : ou se contenter du small talk (nourritures, voyages, blagues, anecdotes, etc.) ou se disputer (politique, religion, vaccin, mesures sanitaires, etc.). Qu’on me comprenne : je n’ai rien contre le small talk. C’est comme les chips : simple et vite satisfaisant. Mais une soirée complète de chips, c’est un peu indigeste… Prenons donc un risque cette année : osons aborder, durant les réunions familiales, un
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Passeport et lieux de culte: « Redoutons surtout le mal qui ronge le Corps du Christ. »
Le moine russe Silouane l’Athonite (1866-1938), après des années d’épreuves et de tentations, complètement découragé de sa condition et à court d’espérance, reçoit du Christ lui-même ces mots mystérieux : « Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas. » Tout l’inverse de ce que gueulaient les badauds au Calvaire : « Sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix ! » (Mt 27,40) C’est devenu un poncif de le dire : la crise révèle et exacerbe ce qui était déjà là en latence. Notre incapacité individuelle et collective à envisager la moindre souffrance a été révélée et décuplée depuis le premier
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Christine Michaud : « Je parle tout le temps d’amour »
Auteure, conférencière et animatrice, Christine Michaud est particulièrement connue pour ses vingt années de présence à la télévision québécoise (Salut Bonjour/Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?/Ma liste à moi). Aujourd’hui, elle donne des formations en psychologie positive tout en se consacrant à l’écriture. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de la sortie de son plus récent livre Choisir la joie et la légèreté dans lequel elle raconte comment des expériences difficiles de sa vie l’ont métamorphosée. Un témoignage de foi et d’espérance pour illustrer notre formidable capacité à pivoter de l’ombre vers la lumière. Simon Lessard : Tu te présentes sans gêne dans les médias comme
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Ami lecteur
Le Verbe m’a fait une offre que je ne pouvais refuser : une chronique diffusée à l’échelle internationale et traduite en plusieurs langues, en échange de millions de dollars. Si étranger que je sois aux basses considérations de ce monde, j’ai accepté, non sans imposer une réduction spectaculaire de cachet. Il a été entendu, en outre, que ma chronique serait diffusée au Québec. Je remercie la rédaction d’avoir révisé son offre à la baisse. Mon ironie ne t’aura pas échappé, ami lecteur. En écrivant dans ce magazine, où la culture parle à la foi et la foi à la culture, je m’invite
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Année 2021 : la pornographie en procès
S’appuyant sur des études scientifiques qui se multiplient depuis quelques années, Le Verbe a plusieurs fois fait le procès de la pornographie dans ses pages. Les accusations sont nombreuses et la preuve est accablante : promotion de la culture du viol, exploitation sexuelle des mineurs, vision dégradée de la femme, dépendance… Or, voilà que 2021 nous quitte en nous laissant de bonnes raisons d’espérer : ce procès a maintenant lieu dans nos institutions judiciaires et politiques. Certes, n’exagérons pas l’ampleur de ce changement : il ne s’agit pas ici de la pornographie en général, mais de ce que les anglophones appellent « Big Porn », c’est-à-dire les
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Kanye West : la foi et l’ordre
Le dernier album de Kanye West, Donda, est apparu sur les listes de lectures de la planète de la même manière surprenante que les précédents. Plusieurs fois annoncé. Plusieurs fois reporté. Soudainement publié. Il faut croire qu’Universal Music, le distributeur de l’album, s’est tanné des hésitations de l’artiste qui est revenu plusieurs fois sur sa décision de le lancer. La prochaine fois que le rapeur donnera son « Ok », aussi incertain soit-il, on appuiera sur le bouton de téléversement. À ce jour, West affirme que l’album a été distribué sans sa permission. Ça donne ce que ça donne : un album qui ressemble
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Tout est-il relatif ?
Notre époque est fortement marquée par le relativisme. En bien des domaines, plusieurs pensent que la vérité dépendrait non pas de la réalité, mais des opinions subjectives de chacun. Jusqu’ici, pas besoin d’être un fin analyste pour observer ce phénomène. Si cette tendance n’est pas nouvelle, elle connait une accélération importante depuis quelques années. Ce ne sont plus seulement les croyances religieuses, existentielles ou morales qui sont relatives, mais même l’identité sexuelle et personnelle. Cette tendance est bien ressortie dans les réactions à l’égard du récent projet de loi 2. De plus en plus, on présente les sentiments comme une norme infaillible pour
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Ne lisez pas cet article si vous êtes en fin de session !
Noël approche. C’est la folie dans les magasins. Mais pour une partie de la société, ce ne sont pas les cadeaux qui pressent. C’est la fin de session. Pour la population étudiante, décembre rime en effet avec examens, oraux, travaux et… café. J’en sais quelque chose. J’entame cette année ma dixième année à l’université… Et par conséquent, ça fait aussi dix ans que je donne à Noël des cartes à ma famille dans lesquelles il est écrit : « Voici le cadeau que tu auras éventuellement, quand j’aurai le temps d’aller dans les magasins… » Une vertu spéciale Je ne ferai pas pleurer
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Lynn Avedikian, mannequin: « Si tu existes, je veux te connaitre. »
Jeune mannequin à Montréal, Lynn Avedikian a toujours cherché à être aimée, aussi bien par les hommes que sur les réseaux sociaux. Mais à 21 ans, elle a été saisie par un amour qui dépasse tout ce qu’elle pouvait imaginer. Un amour qui a changé l’image qu’elle avait d’elle-même et la gloire qu’elle cherchait. Un amour qui a changé jusqu’à sa propre manière d’aimer. Tu as des origines arméniennes et ta famille a immigré du Liban au Canada quand tu avais 10 ans. Est-ce que la foi était présente dans ton enfance et ton adolescence ? Je dirais que ma famille vivait dans
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Le plus vieux des pères Noël : la fascinante histoire de saint Nicolas de Myre
Saviez-vous que le père Noël tel que nous le connaissons aujourd’hui a des origines chrétiennes ? Nous vous proposons de découvrir la fascinante histoire de l’un des saints les plus populaires au monde: Nicolas de Myre, dont la fête liturgique est célébrée le 6 décembre. Il faut l’admettre d’emblée comme c’est souvent le cas avec les saints des premiers siècles, nous n’avons que bien peu de détails historiques avérés sur la vie de Nicolas. La plupart des informations que nous possédons à son sujet proviennent des récits hagiographiques médiévaux. Un saint oriental Nicolas serait né vers l’an 270 à Patare, dans la région
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Les Valoristes, ces travailleurs de l’ombre
De Québec à Montréal, en passant par Vancouver et plusieurs villes du monde entier, les Valoristes parcourent les rues à la recherche de contenants consignés. Le revenu d’appoint qu’ils tirent de ce butin leur permet d’acheter une gâterie, qui est banale pour plusieurs d’entre nous, comme un cornet de crème glacée sous le soleil plombant où le mercure affiche 28 degrés Celsius. J’en ai rencontré quelques-uns, à Québec et à Montréal, pour mieux les connaitre. Ils s’appellent notamment François, Jean-Paul, Linda et Lise. La majorité sont dans la soixantaine, l’un d’eux est dans la trentaine. Ils n’ont pas eu la vie
