Nos articles
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Célibataires volontaires… et heureux
Renoncer à se marier, à avoir des enfants, à vivre une sexualité épanouie. Revêtir une tenue à l’opposé de la mode, et la même tous les jours. Ne plus être maitre de ses choix de vie, obéir à des règles, vivre avec des personnes que l’on n’a pas choisies. Quand on s’engage dans la vie consacrée, la liste des renoncements est longue. Et pourtant, les quatre consacrés qui se confient sur leur appel parlent de liberté, de joie et de paix. Ce choix de vie radical est un signe visible de la réalité invisible qui les fait vivre: Dieu seul
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Anticosti: au pays des marginaux
Véritable sanctuaire fossilifère, l’ile d’Anticosti est depuis peu inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sur cette terre flottante de 8 220 km2 – 17 fois l’ile de Montréal –, environ 200 personnes cohabitent avec plus de 50 000 cerfs de Virginie. Le village de Port-Menier a beau être modeste, on y sent une effervescence qu’envieraient bien des municipalités québécoises. La vie qui émerge des relations entre les Anticostiens d’origine, les néoinsulaires et les travailleurs éphémères laisse présager quelque chose de neuf. Regard sur cette communauté en transition. Depuis le ciel, on croirait voir un nouveau continent vierge, une étendue de conifères presque inhabitée. Pour Adam et
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Le prophétisme, remède au conspirationnisme
Stéphane Bürgi, docteur en études du religieux contemporain, vient de signer un livre aux éditions Novalis : La dérive conspirationniste. Le Verbe l’a rencontré pour parler de ce phénomène qui remet en question, entre autres, le rôle des croyants dans la société moderne. Le Verbe : Dans votre livre, vous parlez de la dérive conspirationniste qui a touché certains milieux catholiques. Pouvez-vous nous en dire davantage sur le phénomène et son étendue? Stéphane Bürgi : Par rapport à l’ensemble des croyants, il s’agit d’une frange minoritaire, mais néanmoins très active. Le conspirationnisme s’exprime surtout dans les milieux que je qualifie de néotraditionalistes : ceux
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Freud’s Last Session : un affrontement fondamental
La vie de foi, est-elle un mouvement rationnel – intelligible et intelligent –, intrinsèque et propre à l’être humain. Ou serait-elle plutôt la manifestation d’une névrose? Les croyants ne chercheraient-ils pas simplement à sublimer le manque d’une figure paternelle? Voilà la question fondamentale posée dans le film Freud’s Last Session, sorti en salle le 12 janvier dernier. Le film présente une rencontre imaginaire entre Sigmund Freud (magnifiquement joué par Anthony Hopkins) et C. S. Lewis, écrivain britannique chrétien et auteur notamment des Chroniques de Narnia (interprété magistralement par Matthew Goode). Si la rencontre est imaginaire, elle est toutefois basée sur un fait
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L’histoire méconnue du Carnaval
Le Carnaval de Québec est l’un des évènements majeurs de l’hiver dans la Vieille Capitale. S’étirant sur une quinzaine de jours, il rassemble des touristes du monde entier, en particulier des familles avec de jeunes enfants. Devant les sculptures de glace, les glissades de neige ou le déguisement du Bonhomme Carnaval, il est difficile d’imaginer que ces festivités nous viennent de contrées beaucoup plus chaudes! Les premières traces de fêtes impliquant de la musique, des défilés et des déguisements se trouvent en Mésopotamie avec les Sacées. Elles se déroulaient au début du printemps et, pendant cette période, les rôles étaient
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Pascal contre TikTok
Il est 23h54, un soir de semaine insignifiant. Il y a déjà quelques heures de cela, épuisé par les tribulations d’une journée ingrate, vous vous êtes échoué sur le canapé du salon en décrétant que vous aviez besoin d’un «temps pour vous». Les yeux vous chauffent et des fourmis vous envahissent le bras, mais cette recette de pad thaï cuisinée sous vos yeux sur le petit écran de votre iPhone est extrêmement captivante. Oui, vous vous étiez promis de vous coucher tôt ce soir. Vous avez fait preuve de bonne volonté en migrant jusqu’à votre lit, mais vous n’êtes pas
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5 oeuvres à ne pas sacrifier
Plusieurs épisodes du récit biblique illustrent le sacrifice. Pensons, par exemple, à des figures comme Caïn et Abel, à Abraham et Isaac, à Samson, au prophète Isaïe, aux Maccabées, à saint Étienne, premier martyr, ou bien évidemment au Christ lui-même. Ces sacrifices survenant à des moments remplis de vives et grandes émotions, ils fournissent un terreau plus que fertile à l’expression artistique. En effet, c’est par le drame inhérent au sujet du sacrifice que les artistes chrétiens réussiront le mieux à véhiculer le sens véritable de l’enseignement biblique que leurs œuvres cherchent à illustrer pour ceux y faisant face. Explorons
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La victime, cette nouvelle idole
*Dans un monde de plus en plus fragmenté et polarisé, Le Verbe médias s’engage à bâtir des ponts au service de la communion. Apprenez-en plus sur notre ligne éditoriale, qui prône un dialogue ouvert et la diversité d’expression, tout en cherchant l’unité dans la vérité et la charité. Qui dit sacrifice dit victime. Mais toutes les victimes ne sont pas également pures et innocentes. Comment reconnaitre les véritables victimes sans les idolâtrer? Nous avons posé la question à Jean-Philippe Trottier, qui a récemment publié Les illusions dangereuses, un essai philosophique qui propose une profonde analyse des nouvelles idoles de notre culture. Le Verbe
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Quelle place pour les «Lucas» dans le monde?
Rares sont les occasions concrètes aujourd’hui de s’arrêter quelques instants pour réfléchir à la valeur de la vie. De se demander ce que signifie réellement cette expression galvaudée qu’est «la qualité de vie». De remettre en question ce que la société nous présente comme des évidences. Le documentariste Éli Laliberté nous offre le cadeau d’une de ces occasions. À travers son documentaire Lucas, une espèce humaine en voie de disparition, il s’attaque avec doigté et pertinence au sujet sensible de l’eugénisme. Au premier plan, le réalisateur nous présente l’univers de son fils Lucas, porteur de trisomie 21. Le jeune homme
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Marguerite Bourgeoys, fondatrice et pionnière
Marguerite Bourgeoys est née le 17 avril 1620 à Troyes, en France. Sixième d’une famille de douze, elle est dotée d’une nature enjouée et un brin frivole. La Vierge la saisit néanmoins à l’âge de 20 ans où, lors d’une procession, sa statue la bouleverse si intimement qu’elle ne s’en trouve plus jamais la même. Première marque de ce changement: elle intègre la portion externe de la Congrégation Notre-Dame de Troyes. Treize ans plus tard, son célibat et sa vocation incertaine lui servent enfin. De passage à Troyes, Maisonneuve, qui refuse de prendre avec lui des religieuses, car la situation en Nouvelle-France est
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Eugénie Bastié : s’affranchir des ressentis pour penser librement
Texte de Julia Itzkovitz Eugénie Bastié est grand reporter au Figaro et chroniqueuse sur CNews et Europe 1. Nous l’avons interrogée dans les locaux du Figaro situé dans le IXe arrondissement de Paris concernant son dernier livre La Dictature des ressentis, sorti le 5 octobre 2023 aux éditions Plon. Le Verbe: Nous baignons dans un écosystème médiatique dans lequel les sens sont continuellement assaillis par des stimulus visuels et auditifs, et qui nous distraient et nous extraient de notre intériorité. Quelles seraient les manières de retrouver ce gout de la lenteur, de la persévérance et de la réflexion? Eugénie Bastié:
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Épiphanie: galette ou couronne?
Le jour de l’Épiphanie, l’Église célèbre la visite des rois mages venus adorer Jésus. C’est alors l’occasion pour beaucoup de se retrouver autour d’une galette des Rois ou, dans certains pays, autour d’une couronne. Pourtant, il n’en est fait mention ni dans la Bible ni dans la tradition de l’Église. Mais d’où nous vient donc cette tradition et, question plus grave encore, qui a eu l’idée d’y glisser une fève? Le mot épiphanie vient du grec epiphaneia, qui signifie « manifestation ». Il était utilisé avant l’ère chrétienne pour désigner la fête célébrant la venue des dieux épiphanes, soit ceux qui se
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La face cachée des «tout inclus»
Je n’aime pas l’hiver. J’ai tout essayé pour m’y faire: choisir des vêtements chauds, apprivoiser le ski de fond, m’astreindre à des marches en nature. Je finis toujours par aller dehors par devoir plus que par plaisir. Dès janvier, je fantasme sur l’été à venir. Quand mars arrive, je n’en peux plus. Je planifie un voyage dans le Sud, dans un «tout inclus», en me faisant croire que je vais y aller. J’ai cédé deux fois, en 2012 et en 2018, et me suis envolée pour La Havane. Écueils des voyages à rabais Si nous sommes si nombreux à visiter les
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Devrait-on se sacrifier pour la planète?
Plusieurs répètent aujourd’hui: «il faut faire des sacrifices pour la planète», sans toujours s’entendre sur la teneur de ces éventuels sacrifices. De recycler davantage à limiter le nombre de naissances, disons que le spectre des suggestions est large. Que comporte vraiment une telle injonction, et que peut-on en tirer? C’est un précepte général en philosophie selon lequel, avant de se pencher sur les questions particulières, il faut remonter aux plus universelles. Avant même de déterminer dans le concret quelle action l’homme doit accomplir pour la planète, il importe de délimiter son rapport général aux autres créatures matérielles, selon le but
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8 films pour sortir de soi
Le sacrifice incompris Pour toujours Devant ces femmes qui font le libre choix de la vie monastique, la cinéaste est déconcertée. Comment peut-on promettre obéissance, pauvreté et chasteté, et ce, pour toute la vie? Comment peut-on joyeusement faire une croix sur la gloire, les avoirs, la carrière, la vie de couple et tout ce que le monde a à offrir? Et surtout: pourquoi? C’est ce que tente d’éclaircir ce documentaire honnête et sensible. Les religieuses rencontrées ont peu de mots pour satisfaire la réalisatrice. «Pour vraiment comprendre notre vie, il faut la vivre», déclare l’une d’elles. Documentaire d’Alina Marazzi, Italie,
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Louis-Guillaume Piéchaud, l’orfèvre de Dieu
De grand-père en fils en petit-fils, l’orfèvrerie est pour Louis-Guillaume Piéchaud un héritage paternel. L’art religieux est intimement lié à l’histoire familiale, puisqu’il est issu d’une lignée de sculpteurs depuis quatre générations. Passeur d’un héritage parfois millénaire, l’orfèvre se montre respectueux de la tradition et assume même un style d’inspiration médiévale avec émaux et cabochons de pierre un peu brute. À l’opposé de l’art contemporain et de la culture du jetable, il recherche l’intemporalité. Une belle pièce l’aurait été il y a 500 ans et devra l’être encore dans 500 ans. À l’impossible, l’orfèvre est tenu! Tailleur d’images Le renouvèlement d’un tabernacle
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L’Institut Philanthropos fête ses 20 ans d’existence!
C’est en Suisse, au cœur de la ville de Fribourg – qu’on appelle joliment la Rome francophone – que se trouve l’Institut européen d’études anthropologiques, surnommé Philanthropos. Fondé en 2003 par un groupe d’intellectuels catholiques en réponse à l’appel du pape Jean-Paul II pour la formation de la jeunesse, Philanthropos, qui fête ses 20 ans cette année, est désormais une référence en la matière et se démarque à tous les égards. L’approche se veut intégrale en offrant une année universitaire basée sur trois piliers: intellectuel, communautaire et spirituel. L’enseignement est centré sur l’anthropologie philosophique et théologique (60 crédits) et est
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Les marchés de Noël: entre l’Allemagne et la Provence
Les marchés de Noël gagnent en popularité d’année en année partout au Québec. La forme la plus connue nous vient des pays germaniques, le fameux «marché allemand». Il en existe cependant une autre, issue cette fois du sud de l’Europe. Elle est plus récente, mais peut-être plus directement liée à Noël. Vous connaissez? Les marchés de Noël tiennent probablement leur origine des marchés d’hiver européens, qui se déroulaient chaque année en décembre autour des églises. Celle-ci étant au centre du village, c’était le lieu idéal pour que les marchands y établissent leurs étals. Le marché d’hiver était traditionnellement plus important
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Les mille-et-un combats de l’abbé Pierre
Un texte d’Alexis Drapeau-Bordage L’Abbé Pierre : Une vie de combats arrive dans les cinémas québécois le 22 décembre prochain. Réalisé par Frédéric Tellier et sorti en France depuis novembre, il s’agit du premier long métrage représentant l’homme de foi français depuis son décès en 2007. Le Verbe a vu le film en projection de presse et a rencontré son acteur principal, Benjamin Lavernhe, de passage à Montréal pour une tournée de promotion. À l’écran, le célèbre prêtre, cofondateur d’Emmaüs (mouvement d’aide contre la pauvreté et l’exclusion), y est incarné par Benjamin Lavernhe. Un rôle qui vient avec une grande responsabilité considérant l’ampleur du personnage : « on
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Le Caravage romancé de Michele Placido
Texte de Marie C. Beaulieu Orna* Entériner l’image du créateur marginal et instable, incompris de l’Église, l’un de ses principaux mécènes, constitue l’écueil quasi inévitable à la réalisation d’un film biographique sur le peintre Caravage. Dès les premières scènes, on comprend que le scénario du Caravage de Michele Placido pose les fondements d’une version mythifiée du maitre italien. Exilé à Naples à la suite d’une accusation de meurtre, le Caravage tente, avec le soutien de l’influente famille Colonna, d’obtenir la grâce de l’Église lui permettant de revenir exercer à Rome. Afin de statuer sur cette requête avec discernement, le pape
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COP28: abandonner les énergies fossiles sans changer nos modes de vie?
Après 13 jours de travail, suivis d’une dernière nuit de négociations acharnées, un nouvel accord mondial de lutte contre les changements climatiques a finalement été adopté à la 28e Conférence des Parties des Nations unies (COP28). Si cet engagement est louable, est-il par contre réalisable? L’accord de Dubaï reconnait la nécessité de réduire « rapidement, profondément et de façon soutenue les émissions » de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, et appelle les états à « effectuer une transition hors » des énergies fossiles. Cet engagement renouvelé pour la préservation de notre
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De Steubenville peut-il sortir quelque chose de bon?
Après douze heures de route dans le Nord-Est américain, nous voici enfin arrivés au Leonardo’s Coffeehouse, moyeu de la communauté catholique de Steubenville, capitale mondiale de la vitalité catholique – dans nos cœurs en tout cas. Avec mon ami et collègue Louis Roy, nous sommes venus récolter le témoignage de cette petite bourgade sur les rives du fleuve Ohio dont la laideur n’a d’égal que le dynamisme chrétien, dont la pauvreté n’a de rivale que le pouvoir d’attraction. Nous avons traversé les plates autoroutes du pays à la recherche d’une rencontre, d’une expérience humaine fondatrice, nous qui nous sommes amourachés
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Quand la tête se sacrifie pour le corps
Parce que le corps est un microcosme, c’est-à-dire une petite version du cosmos, il recèle plusieurs symboles qui nous permettent de parler de celui-ci. L’auteur Matthieu Pageau, dans son livre The Language of Creation : Cosmic Symbolism in Genesis, donne un large éventail d’exemples. Probablement prééminente est la relation entre la tête et le corps. Ce symbolisme est tellement primordial qu’il est même utilisé dans les langues naturelles : si on dit que « X est à la tête de Y », on comprend immédiatement ce qu’on veut dire. Tête-corps D’abord, la tête est une médiatrice entre l’esprit et le corps. L’esprit, qui est
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Vous êtes animal (et plus encore)
Texte de Félix Lamontagne Ce sont les mots qu’on peut lire en énormes caractères sur une affiche dans le métro de Montréal : « Vous êtes animal ». On y voit la tête d’un homme à côté de celle d’un paon au plumage coloré et majestueux. J’admets que la publicité est intéressante, l’image provoque. Ce qui l’est moins, c’est l’idée de réduire l’humain à la pure animalité. Ça me semble dérangeant, voire malsain. Heureusement, il ne s’agit pas de propagande, mais d’une simple annonce pour une pièce de théâtre, à savoir une fiction qui met en scène un Charles Darwin
