Nos articles
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Quand Dieu se cache dans le texte
Dans bien des esprits, la Torah se résume à un ensemble de lois pour les Juifs. Or, loin d’être un long récit tranquille de vies modèles, elle décrit plutôt le meurtre, l’inceste, le viol, la rapine, la haine et la jalousie… Il faut avoir le cœur bien accroché ! Mais aussi, et surtout, elle présente cet attachement au bien par la recherche de la fraternité et de la sororité, de l’espérance et de la résilience. Le tout, au travers de la reconnaissance de la trace divine présente en soi et en chaque humain. La Torah désigne d’abord les cinq premiers livres de la
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Émilie Bélanger : aimer le prochain par la musique
Un article de Véronique Benoit Fondatrice et directrice de l’école de musique Le Jardin Musical à Longueuil, Émilie Bélanger se nourrit des contacts humains et de violon ; la musique fait partie intégrante de sa vie. Que le chant choral l’ait fait voyager en Autriche, en République tchèque et aussi à New York (au mythique Carnegie Hall), n’est qu’un fait saillant de son expérience. De même que d’avoir partagé la scène avec Gregory Charles, Florence K, Debbie Lynch-White et Jorane. Le Verbe l’a rencontrée afin de mieux comprendre son rapport à son art, la force de la musique et son souci d’autrui. Enseignante et
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Hommage à Captain Sir Tom Moore
Au moment d’écrire ces lignes, je venais tout juste d’apprendre le décès de Captain Sir Tom Moore (1920-2021), vétéran britannique de la Seconde Guerre mondiale et héros de la lutte contre la Covid-19. Les hommages affluent de partout depuis l’annonce de sa mort. La reine Elizabeth II, l’ensemble de la classe politique britannique ainsi que les médias anglais de toutes tendances sont unanimes : un grand de la nation vient de quitter ce monde. Je l’ai déjà dit, j’ai une affection particulière pour les vétérans. J’ai donc pensé vous faire découvrir ce sympathique centenaire empli de bonté. Parce qu’il faut bien le
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Trois questions sur les vaccins contre la COVID-19
Comment fonctionnent les vaccins contre la COVID-19 ? Est-il vrai que des fœtus avortés sont utilisés pour développer ces vaccins ? Peut-on en conscience recevoir de tels vaccins ? Si on refuse cette vaccination, quelles sont les conséquences ? Ariane Beauféray, biologiste de formation, répond à ces questions appuyée sur la littérature scientifique et les textes officiels de l’Église catholique. Comment fonctionnent les vaccins Pfizer et Moderna ? Le virus SRAS-Cov-2, qui est responsable de la COVID-19, ressemble à une balle recouverte de petits piquants. Cette balle est en fait l’enveloppe externe du virus, qu’on appelle capside, et les petits piquants s’appellent spicules. Ces spicules permettent au coronavirus
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À bas la monarchie ! Vive la royauté !
La démission de Julie Payette serait une nouvelle occasion de souligner l’inutilité du gouverneur général, une fonction couteuse de surcroit. Si la vice-monarchie est obsolète, que dire de l’idée de royauté, à la fois inutile et essentielle ? Les exemples du roi dans un jeu d’échecs et d’un certain « Roi des rois » le montrent mieux que tout. La démission de notre dernière vice-reine, à la suite d’une publication d’un rapport faisant état d’un climat de travail toxique, d’agressivité et de hurlements, donne de l’eau au moulin à ceux qui soutiennent que la fonction de gouverneur général est obsolète et qu’elle constitue
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Le sophisme du concret mal placé
Connaissez-vous la différence entre un arbre et une montre ? L’un est concret, l’autre pas. Concret (de concrescere, « croitre ensemble ») signifie ce qui s’est formé ensemble. Un arbre, ou n’importe quel vivant, est proprement concret en ce sens, alors qu’une montre ou quelque autre artéfact ne l’est pas, puisque les parties d’un artéfact ont été mises ensemble par un agent extérieur et sont indifférentes les unes aux autres, comme d’ailleurs au tout dont elles font partie ; celles de l’arbre, de tout être vivant, concourent au contraire à sa production de lui-même comme individu. Le tout concret vivant est dès lors irréductible à ses
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La mort du Canada français : entretien avec la sociologue québécoise Geneviève Zubrzycki
Geneviève Zubrzycki est professeure titulaire au département de sociologie à l’Université du Michigan, où elle dirige le Weiser Center for Europe and Eurasia en plus d’être directrice de la revue scientifique Comparative Studies of Society and History. Originaire de Québec, elle a obtenu son baccalauréat à McGill, sa maitrise à l’Université de Montréal et son doctorat à l’Université de Chicago. Ses recherches portent sur les liens entre l’identité nationale et la religion, la mythologie nationale et la mémoire collective, et le rôle des symboles religieux dans la sphère publique. Son plus récent ouvrage récemment traduit en français, Jean-Baptiste décapité. Nationalisme, religion et
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La Shoah : devoir de mémoire
Aujourd’hui, 27 janvier 2021, c’est la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Je dois admettre que j’ai hésité avant d’écrire ce texte. D’abord, parce que je me disais que je devrais probablement aborder quelque chose de plus léger, de plus réjouissant, pendant une période de confinement qui est fort difficile pour plusieurs. Après quelques jours de réflexions, j’en suis plutôt venu à la conclusion que je devais absolument écrire ce texte, ne serait-ce que par devoir de mémoire. Aussi, dans une moindre mesure, pour nous aider à réaliser que la vie présentement pourrait vraiment être pire. L’Holocauste, c’est
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Thomas d’Aquin : « Dieu, c’est quoi ? »
Que savons-nous vraiment de Dieu ? N’est-ce pas l’un des termes les plus galvaudés de notre vocabulaire ? Le jeune Thomas d’Aquin, que nous fêtons en ce 28 janvier, harassait les moines bénédictins du Mont-Cassin en leur demandant sans cesse : « Quid Deus — Qu’est-ce que Dieu ? » Dieu par-ci, Dieu par-là, l’on parle souvent de Dieu — surtout dans nos articles — mais aussi à bâtons rompus au fil des conversations mondaines ; pour dire qu’il n’existe pas, qu’il est mort, ou pire, qu’il est ressuscité. Les Frères prêcheurs de l’Ordre de Saint-Dominique (communément appelés dominicains) sont reconnus pour leur amour de la définition. Ils savent
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La guérison de Natshin Rousselot
Natshin Rousselot n’a pas passé sa jeunesse à jouer aux Barbies. Innue de sang, de cœur et d’esprit, la petite accompagnait plutôt ses grands-parents à la chasse au petit gibier et à la cueillette de petits fruits ou de plantes médicinales. Avec eux, elle a appris à vivre sous une tente, à maitriser l’art du sapinage, à connaitre la forêt comme le fond de sa poche. D’aussi loin qu’elle se souvienne, à la fin de la saison estivale, les ainés barricadaient les fenêtres et chargeaient leurs canots pour repartir dans leur territoire au cœur de la forêt boréale. C’est sous
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Abattage rituel : la liberté religieuse saignée à blanc ?
Dans la lignée des nouvelles internationales qui passent incognito, il y en a une qui a particulièrement attiré mon attention ces dernières semaines. Le 17 décembre, on apprenait que la Cour de Justice de l’Union européenne tranchait (s’cusez-la) en faveur d’un décret belge limitant les abattages rituels au nom du bienêtre animal. Pour être précis, les deux grandes régions de la Belgique ont unanimement voté pour que l’étourdissement (rendre inconscient) des bêtes soit obligatoire avant leur mise à mort. Pour les Juifs et les musulmans belges, cette nouvelle norme viendrait à l’encontre de leur rituel d’abattage exigeant que la bête soit
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La carrière ou la famille ? Le cas Kobe
À cette même date l’an dernier, Kobe Bryant ainsi que huit autres personnes ont perdu la vie dans un écrasement d’hélicoptère. L’évènement a secoué la planète entière. Tellement, que « Kobe » s’est retrouvé en troisième position parmi les mots les plus recherchés sur Google en 2020. Selon mon collègue Simon Lessard, cette tragédie a fasciné parce qu’elle a rappelé tout un chacun à son propre destin : la mort. Peu importe la célébrité, la richesse et le pouvoir, on meurt tous un jour. C’est bien vrai. Mais Simon est selon moi passé à côté d’un point important (et ce sans doute parce qu’il ne
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Les « péchés systémiques » de la porno
Abus sexuels, trafic humain, exploitation de mineurs. Les révélations-chocs du New York Times sur les dessous du site canadien Pornhub semblent avoir provoqué un réveil des consciences. Pourtant, depuis plus de 20 ans, des scientifiques nous alertent sur les liens intimes entre pornographie et culture du viol. Même si la porno existe depuis toujours (les Grecs anciens peignaient des images sexuelles sur leurs poteries), elle est incomparablement plus répandue et accessible de nos jours. Sans surprise, c’est avec Internet que tout a changé. Entre 1998 et 2003, les années folles de l’expansion du Web, le nombre de sites pornographiques a augmenté de 1 800 %.
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Une chambre à soi
Pour la première fois, depuis au moins 18 ans, je vous écris de ma chambre ! Ma chambre à moi ! Rien qu’à moi ! Eh bien quoi ? Vous ne comprenez pas ce que cela signifie ? Vous ne voyez donc pas ? Vous ignoriez que mon bureau avait toujours squatté une partie du salon, jamais très loin de la cuisine ? Aaaahhh ! C’est que peut-être n’êtes-vous pas mère de six enfants ! D’accord. Laissez-moi alors vous expliquer, vous faire un petit portrait de la situation de la femme en moi qui, bon an mal an, faisait tout pour garder un tant soit peu une vie à elle,
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L’université : naufrage clientéliste ou idéologique ?
C’était l’époque où l’on remettait des prix à des œuvres longuement muries, plutôt qu’à des militants qui brandissent la cause du jour. En 1996, le sociologue Michel Freitag recevait le Prix du Gouverneur général pour son essai Le naufrage de l’université (Nuit blanche éditeur, 1995). Un livre dense mais accessible et d’une grande profondeur. « La vocation de l’université, écrivait-il, est inséparable de l’idée d’une certaine transcendance du monde de l’esprit, de la science et de la culture, et de l’exigence d’unité réfléchie qui lui est propre. » Lieu de liberté et de synthèse, l’université avait longtemps été conçue comme un espace protégé des fureurs
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Des hommes à l’Atelier : sortir de l’isolement
Texte et photos de Marie-Josée Roy Il y a tout près d’une dizaine d’années, la ville de Rivière-du-Loup s’est donné une ambitieuse mission : sortir de l’isolement et de la solitude les hommes de 50 ans et plus. C’est en compilant les résultats d’une consultation publique réalisée par l’organisme VADA (villes amies des ainés) que le constat frappe : la Municipalité n’offre aucune activité pour les hommes retraités. À peu près au même moment, Marie-Noëlle Richard, agente de développement communautaire, assiste à une conférence où elle entend parler du mouvement australien Men’s Sheds. Dirigés principalement par des hommes et pour les hommes âgés, les
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Une jambette aux échecs
Les échecs c’est fascinant, élégant et même violent. Comme la vie. Et comme la série la plus populaire sur Netflix ces derniers temps : Le jeu de la dame (V.O. The Queen’s Gambit). Analyse d’un phénomène que personne n’a vu venir, mais que tout le monde a fini par regarder. Il aura fallu plus de 30 ans au scénariste Scott Frank pour que cette minisérie en sept épisodes voie finalement le jour. Durant des années, tous les studios qu’il contactait rejetaient son manuscrit, prétextant que personne ne s’intéressait assez aux échecs. Cette longue attente lui permettra de réécrire 9 fois l’histoire adaptée d’un
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McSween et Liberté 45 : devenir riche, pour quoi faire ?
Faites-vous partie des nombreux Québécois qui ont reçu dans leur bas de Noël le p’tit nouveau de Pierre-Yves McSween ? Liberté 45. Si oui, faut qu’on se jase. Sinon, on peut se jaser quand même. Avec sa couverture d’un bleu ciel tape-à-l’œil et son sujet chaud, ce nouveau bouquin frappe fort. McSween continue ce qu’il avait débuté avec En as-tu vraiment besoin ? publié en 2016. Mais cette fois, la frugalité et l’intelligence financière sont visées dans un but bien précis : devenir riche en actifs à 45 ans afin de pouvoir se libérer des chaines de la vie de salarié. Résultat : si on suit
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L’autre est un exil : brève introduction à la pensée d’Emmanuel Levinas
Un texte du père Dominic LeRouzès et illustrations de Louis Roy. D’après vous, quand quelqu’un vous pose la question : « Comment ça va ? » à combien de temps estimez-vous sa capacité d’écoute ? Disons pour une personne amie et bien disposée. Sans grande rigueur, on pourrait dire pas plus de 10 à 15 secondes pour une vaste majorité. Il y a bien sûr des écoutants naturels, mais quand j’ai entendu un jour cette phrase de sagesse : « Parler, c’est un besoin ; écouter, c’est un art », cela a comme éclairé mon propre besoin d’être écouté, entendu, compris. D’exister, tout simplement. Oui, le scénario est rigoureusement le
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Hong Kong : la démocratie vacille
Depuis le début de l’année 2019 se trame à Hong Kong une situation politique grave à laquelle l’Occident s’est trop peu intéressé. D’importantes manifestations se sont déclenchées en réaction à un projet d’amendement de la loi d’extradition applicable dans la région administrative spéciale de Hong Kong. Soupçonné de mettre en péril le caractère libéral et relativement démocratique, l’ordre politique en place est visé par ces contestations. Un brin de contexte s’impose pour bien comprendre cette partie du monde qui nous est peu familière. Soulignons pour commencer que Hong Kong jouit, dans sa relation avec le gouvernement chinois, d’un statut très particulier.
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Mieux connaitre le français au Québec avec Claude Simard
[Entrevue intégrale – lecture longue] Claude Simard est professeur retraité de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval. À la fois linguiste et didacticien du français, il a publié de nombreux ouvrages de référence, dont Grammaire de base (ERPI, 2000-2011 et De Boeck, 2006), Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui (Graficor, 1999) et Didactique du français langue première (De Boeck, 2010-2019). Avec son collègue Claude Verreault, professeur retraité du Département de langues, linguistique et traduction, il vient de faire paraitre, aux Presses de l’Université Laval, La langue de Charlevoix et du Saguenay–Lac-Saint-Jean : un français qui a du caractère. Dans cet entretien, Le Verbe cherche à comprendre avec l’auteur ce
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Récit de trois étudiants qui ont rencontré Dieu à l’étranger
L’exil est rarement un simple voyage ou un déplacement, mais une aventure toujours divinement rocambolesque. Rencontre avec trois étudiants « étrangers » au Québec. À 17 ans, Razafiarisoa Felana quitte Madagascar avec la soif de vivre quelque chose de grand. Étant donné qu’elle vient d’une famille très modeste, quitter son pays est presque impensable. Toutefois, elle excelle dans ses cours, ce qui lui permet d’obtenir une bourse et de partir en Algérie. Au bout de deux ans et demi, elle doit rentrer chez elle, mais elle veut plus : « En même temps, faire quoi ? Je n’avais pas les moyens. Alors, c’est là que l’aventure
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Les Chevaliers ne laissent aucun voisin derrière
Devant la pandémie que nous traversons, chacun a sa propre façon de réagir : se terrer sous une couverture en regardant Netflix, se porter volontaire pour soutenir ceux qui sont plus durement touchés, procrastiner en télétravail… Qu’en est-il des Chevaliers de Colomb ? Les œuvres de ces hommes qui ont toujours eu à cœur d’aider leur prochain en seraient-elles au point mort ? Le Verbe a rencontré trois d’entre eux qui nous racontent comment ils ont su tirer parti de cette nouvelle situation. En mars dernier, le Chevalier suprême, Carl A. Anderson, lance un nouveau programme intitulé « Ne laissez aucun voisin derrière ». Il souhaite ainsi
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Quand le vingt s’est tiré…
Deux-mille-vingt-et-un. Deux-zéro-deux-un. Vingt-vingt-et-un. Pas plus commodes à écrire qu’à lire, les nombres inscrits en long et en large n’ont pas la cote. Souvent avec raison (la raison et les chiffres s’entendent à merveille, semble-t-il), on leur préfère les chiffres arabes, bien formés, pour s’informer du temps qu’il fait (moins 21) ou du temps qui fuit (20 h 21). J’aime bien écrire les chiffres en lettres. À chacun ses petits plaisirs. Je me sens baveux quand je fais ça. Rien de très subversif, mais juste un brin baveux. Ça m’offre l’illusion de redonner aux lettres leurs lettres de noblesse. … il faut le
