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Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

The Exorcist Files : qu’en est-il aujourd’hui de l’exorcisme ?

Vous pensez que les scènes de films d’horreur relèvent de la fiction et que l’exorcisme est chose du passé ? Détrompez-vous ! Le père Carlos Martins lève le voile sur cette réalité aujourd’hui méconnue à travers un balado docufiction très réaliste, ponctué d’explications aussi instructives que captivantes. The Exorcist Files (sous-titres français disponibles) s’adresse à tous — croyants ou non —, et ça frappe fort ! Attachez votre tuque et agrippez votre crucifix : on part en voyage dans le monde des ténèbres… et de la lumière qui les dissipe !

Carlos Martins est natif de l’Ontario, mais il réside aux États-Unis depuis plusieurs années. Différentes rencontres pendant son parcours académique ont amené cet athée convaincu vers la foi, puis vers la prêtrise. Il est aujourd’hui prêtre-exorciste.

La première saison du balado est sortie en janvier 2024. Ce projet inédit se veut une plongée objective dans les cas de possessions démoniaques les plus troublants et difficiles que le père Martins a vus au fil des ans. Le but avoué : alerter quiconque des dangers réels de l’occultisme, et ce, sans sensationnalisme ni prosélytisme.

En effet, même si la perspective est chrétienne, le projet s’adresse particulièrement aux personnes qui s’intéressent à l’ésotérisme et aux mondes parallèles. Fait digne de mention : la production s’est entourée de conseillers scientifiques, tels que psychiatres et neurospécialistes pour étayer les faits présentés.

La compétence de l’Église en matière de « diablerie »

Lorsque vient le temps de se « débarrasser » concrètement des démons, on se tourne d’emblée vers l’Église catholique. L’exorcisme est en effet un ministère de délivrance particulier : on ne s’improvise pas exorciste. C’est à l’évêque de nommer le prêtre qui occupera cette fonction dans son diocèse. Sans entrer dans les détails, il s’agit de libérer par la prière les personnes (et les lieux, les objets et même les animaux) aux prises avec des manifestations diaboliques.  

Un grand exorcisme n’est pratiqué qu’avec l’autorisation de l’évêque et seulement après des tests médicaux pour s’assurer que la victime ne souffre pas de maladie mentale. Si des problèmes psychiques sont rencontrés, l’Église retourne le patient au système de santé. Il faut en effet s’assurer que la science ne peut pas expliquer le phénomène. L’exorcisme arrive vraiment en dernier recours.

Et non, ça ne se déroule pas à minuit, comme dans les films, alors qu’il y a des orages intenses et du vent à écorner les bœufs !

À ne pas écouter avant d’aller se coucher…

Le père Martins est un excellent communicateur et vulgarisateur, et, dès le premier épisode, on apprend que, depuis 2018, les cas de possession ont grimpé en flèche partout dans le monde, au point que certains considèrent dorénavant le phénomène comme une urgence pastorale. On nous avertit aussi que l’expérience d’écoute du balado peut s’avérer troublante et même traumatisante pour certains.

De fait, les reconstitutions sont impressionnantes, car le jeu des acteurs, si naturel, n’a d’égal que les situations improbables — et pourtant bien réelles — qui sont relatées.

Scénarios bien ficelés, montage crédible, narration enrichissante, trame sonore recherchée : le résultat a pour effet de plonger le spectateur dans une expérience sensorielle déstabilisante et prenante.

Les cas présentés sont exceptionnels et rares, et néanmoins véridiques : bruits nocturnes anormaux, lumières ou objets qui bougent seuls, présence mystérieuse et malveillante, oppressions et attaques physiques sans agresseur visible. Les victimes peuvent manifester une force surhumaine, avoir la voix soudainement caverneuse et rauque, émettre des paroles dans une langue qui leur est inconnue, léviter ou subir de violents vomissements. Soyez avertis !

As-tu poussé la planche ?

Ouija est le jeu fétiche de nombreux amateurs de sensations fortes. Nous apprenons que ce « jeu », qui consiste à entrer en contact avec les défunts par l’entremise d’une planche contenant des lettres et des nombres, remonte à la Grèce antique. Le philosophe Pythagore l’aurait utilisé pour connaitre l’avenir.

C’est le cas no3 de la série, et probablement l’épisode le plus terrifiant.

Dans les années d’après-guerre, plusieurs chrétiens s’aventurent dans ce type de séances afin de communiquer avec leurs proches récemment disparus. Le désir de renouer avec les êtres chers partis trop tôt est grand. À l’époque, les dangers potentiels liés à cette activité ne sont pas connus. Sa popularité est telle qu’en 1967, Ouija se vend à deux millions d’exemplaires de plus que le Monopoly !

Malgré sa commercialisation fulgurante, ce « jeu » n’en est pas un. C’est en fait un exercice de spiritisme qui ouvre les portes vers le monde occulte. Tout acte qui vise à extraire des informations de l’inconnu ou à obtenir un pouvoir quelconque est objectivement dangereux. Non, ce n’est pas grand-maman qui prend contact. Les entités qui l’imitent ne sont pas bienveillantes, même si elles font croire le contraire.

Dans le balado, le père Martins explique que le domaine spirituel est avant tout une question de relation, que ce soit avec Dieu ou avec des esprits. Dès qu’on ouvre la porte, dans un sens ou dans l’autre, une alliance se crée. Ouvrir la porte aux esprits entraine des conséquences, même si celles-ci ne sont pas visibles sur le coup.

Dans le monde juif et chrétien, cette volonté de sonder l’inconnu est une violation du premier commandement : « Je suis l’Éternel ton Dieu [créateur] et tu n’auras pas d’autres dieux que moi». En d’autres termes : «Fais-moi confiance. »

Peut-on en revenir ?

Une fois la porte ouverte, c’est tout un engrenage qui se met en place, et c’est de plus en plus difficile d’en sortir. C’est la raison pour laquelle ce balado tente de mettre le public en garde, car il est plus facile de prévenir que de guérir. La délivrance peut prendre des semaines, des mois, voire des années avant d’être complète. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’un chemin de libération est possible.

Sceptique ou curieux ? Rendez-vous ici : la saison 2 vient de sortir !

Pour aller plus loin, lisez notre entrevue avec un exorciste.

Stéphanie Chalut
Stéphanie Chalut

Stéphanie Chalut détient une maitrise en arts visuels de l'Université Laval. Son court-métrage (2020) a été présenté en au Cinema on The Bayou Film Festival et au Winnipeg Real to Reel Film Festival​. Ses préoccupations tournent de plus en plus sur les questions spirituelles. Elle poursuit son travail tout en prêtant ses services en tant que coordonnatrice artistique et culturelle dans la fonction publique.