
Pier Giorgio Frassati, le saint des jeunes
Fils d’une célèbre artiste-peintre et d’un riche sénateur – également fondateur de l’important quotidien La Stampa –, Pier Giorgio Frassati nait le 6 avril 1901 à Turin. Si son père est agnostique et sa mère catholique par convention, Pier Giorgio développe une fascination pour Dieu dès son enfance. Le sourire collé aux lèvres, il est réputé à travers la ville pour sa joie contagieuse. Pour lui, un chrétien se doit d’être joyeux.
Jeune adolescent, il entre à l’Institut social jésuite, où il commence à communier quotidiennement et songe un temps à devenir prêtre. Il décide finalement de vivre son engagement chrétien comme laïc en demeurant célibataire et entame des études en génie mécanique pour servir le Christ parmi les mineurs, considérés à l’époque comme les plus exploités.
Mal à l’aise dans la classe sociale à laquelle il appartient, Pier Giorgio déserte les évènements mondains pour la messe et préfère la compagnie des pauvres à celle des jeunes bourgeois. Sensible à la misère, il s’engage dans la Société Saint-Vincent de Paul à 17 ans, puis dans l’Action catholique un an plus tard. «Jésus me rend visite chaque jour pour la communion, et moi, je la lui rends bien modestement en visitant les pauvres», disait-il. Lorsqu’il ne sert pas les malades et les moins nantis, Pier Giorgio pratique l’alpinisme, son passetemps favori, dans lequel il voit de nombreux parallèles avec la vie catholique. Avec ses amis, il organise des excursions en montagne au cours desquelles il leur parle de Dieu et prie avec eux.
Antifasciste acharné, à l’image de son père, Pier Giorgio s’implique dans l’activisme social et politique pendant ses études. À 18 ans, il rejoint la Fédération des universitaires catholiques italiens, une association qui travaille à rendre intelligible la foi catholique dans un contexte intellectuel où l’hostilité envers l’Église va grandissant. Il devient également un membre actif du Parti populaire italien, qui promeut la doctrine sociale de l’Église. Puis, à 21 ans, Pier Giorgio rejoint le Tiers-Ordre dominicain, un mouvement catholique de laïcs consacrés.
C’est au chevet d’un malade qu’il contracte la poliomyélite, une maladie virale très contagieuse qui, en six jours, entraine sa mort le 4 juillet 1925, à l’âge de 24 ans. Le matin de ses funérailles, des milliers de personnes, majoritairement des pauvres qu’il a aidés, accompagnent le cortège.
Le corps de Pier Giorgio Frassati repose aujourd’hui dans la chapelle de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin. Le 20 mai 1990, il est béatifié par Jean-Paul II, qui le surnomme «l’homme des huit béatitudes» pour avoir consacré sa vie au service de son prochain. Également patron des sportifs et des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), il a été canonisé par le pape Léon XIV, qui a présidé, le dimanche 7 septembre 2025, la messe de canonisation de Frassati et de Carlo Acutis sur la place Saint-Pierre.