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Septembre-Octobre 2024
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Septembre-Octobre 2024

Corneille
  • Les fous furieux

    Le problème du mal est assurément l’un des plus complexes en théologie. Comment un Dieu bon peut-il permettre – voire causer, diront certains – les maux les plus horribles ? La peste. Le choléra. La torture que l’on s’inflige sur la table d’un tatoueur. La douleur des regrets, plus tard, de ce fameux encrage tribal dans le bas du dos. « L’amour décevant, les toilettes publiques et les rages de dent », dixit Leloup. Le problème du mal a généré des milliers de pages de dissertations d’étudiants en philo rêvant d’une carrière flamboyante dans un cégep près de chez vous. Ce n’est donc pas

  • héros

    Des spectacles de violence

    Le film débute par un plan bucolique. Une famille piquenique le long d’une rivière. Les adultes se prélassent au soleil pendant que les enfants badinent dans l’eau. Les oiseaux piaillent. L’apéro est servi. On aimerait y être pour prolonger l’été encore un peu. Le cinéphile sait que l’accalmie sera brève : lorsque les protagonistes rentrent à la maison, on devine en arrière-plan le camp d’Auschwitz. Dès lors, les bruits de cette industrie de la mort ne nous quitteront plus. Le génie de Jonathan Glazer, réalisateur de La zone d’intérêt, est là. En juxtaposant les sons qui émanent du camp aux scènes de

  • Sohrab Ahmari : contre la tyrannie du profit

    Journaliste états-unien d’origine iranienne, converti au catholicisme à l’âge adulte, Sohrab Ahmari est fondateur et rédacteur du magazine Compact. Auteur de plusieurs ouvrages, il publiait récemment chez Salvator Tyrannie and Co. Les grandes entreprises contre la liberté (2024), un plaidoyer en faveur de la primauté du bien commun contre la domination des intérêts particuliers. Rencontre avec un penseur inclassable. On ne met pas comme un veut la main sur Sohrab Ahmari. Multipliant les engagements, les publications et les prises de paroles de part et d’autre de ce que nos amis les Anglais appellent le Pond, le rédacteur de Compact avance au

  • enfants souffrance

    Vincent, médecin au chevet des enfants malades

    Oncologue-pédiatre, Vincent évolue au quotidien dans une relation de proximité avec la souffrance d’enfants et d’adolescents. Devant cette forme spécialement choquante de misère et d’apparente injustice, plusieurs – on le comprend – perdent leurs repères. Portrait d’un médecin qui, devant la mort et la maladie, sert Dieu en donnant du sens à la jeune et fragile vie de ses patients. Cela fait neuf ans que Vincent (nom fictif) est oncologue-pédiatre, c’est-à-dire médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement de cancer chez les enfants de 0 à 18 ans. Si certains se demandent pourquoi il a choisi un tel métier, pour

  • scroll

    Swiftie

    — Moi aussi, je suis un Swiftie. C’est ce que j’affirmais à une jeune femme, étonné d’avoir avec elle cette passion en commun : « Elle cache bien son jeu, me dis-je alors, avec ses baskets roses et son top à paillettes. Mais je l’ai méjugée. Cela m’apprendra à évaluer mon prochain sur son apparence. Lorsque le prophète Samuel était chez Jessé, l’Éternel lui avait bien précisé, etc. » Je dois dire que la jeune femme, quoique je portasse d’épaisses lunettes, paraissait non moins étonnée que moi. Pour lui prouver ma swiftienne appartenance, j’évoquai Les voyages de Gulliver. Puis embrayai sur la Modeste proposition, qui

  • tatouage

    Incursion dans l’univers du tatouage

    Vingt-cinq pour cent. C’est la proportion de la population québécoise qui choisit de passer sous l’aiguille de l’artiste-tatoueur. Pourquoi choisit-on d’inscrire ainsi dans sa chair – plutôt que sur le mur de son salon – ce qui est beau, ce qui compte, ce qui doit résister à l’oubli ? Enquête sur les sens que revêt aujourd’hui la pratique ancestrale du tatouage. Accoudé au bar du restaurant où l’on s’est donné rendez-vous, Guillaume offre une vue imprenable sur les fresques qui ornent ses avant-bras. À gauche, une Vierge Marie éplorée d’un côté, un Christ couronné d’épines de l’autre. À droite, c’est un crâne

  • Corneille : choisir d’aimer l’autre

    Connu pour ses chansons engagées et son passé tragique, Corneille souligne cette année 20 ans de carrière. Musique, famille, blessures d’enfance et spiritualité : le célèbre rescapé du génocide rwandais se confie au Verbe. Le Verbe: En avril dernier, vous lanciez L’écho des perles, un album qui reprend 11 chansons moins connues de votre répertoire. Pourquoi avoir choisi de revisiter ces titres ? Corneille : Le défi de chaque album, c’est de savoir ce que j’ai le gout de raconter. Mes textes sont autobiographiques. Je fais du journalisme à ma manière : j’observe ce qui se passe autour de moi et dans le monde et je

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