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Mars-Avril 2024
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François-Albert Angers, un bâtisseur oublié
Le rideau de fer érigé en 1960 entre la société québécoise contemporaine et son passé est si bien gardé que peu de grandes figures ont réussi à le traverser. Si l’économiste François-Albert Angers est aujourd’hui presque entièrement effacé de notre mémoire collective, l’historien Jean-Philippe Carlos s’est promis de lui servir de passeur à travers son récent ouvrage, François-Albert Angers. Le rebelle traditionaliste (Boréal, 2023). Rencontre, par personne interposée, avec l’un des fondateurs de la science économique moderne au Québec. Né en 1909, mort en 2003, François-Albert Angers traverse un vingtième siècle québécois marqué par de profondes transformations. Issu d’un milieu
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De la sève dans les veines
«Ma grand-mère était institutrice, pis ma mère aussi. J’ai un peu ça dans le sang aussi, ça fait que je ramasse toutes sortes de cochonneries», m’explique Gaby en riant lorsque je lui demande comment un acériculteur a pu avoir cette drôle d’idée d’ouvrir un musée à Saint-Théophile, en Beauce. Ce qu’il appelle affectueusement ses «cochonneries» – vilebrequins, chalumeaux, raquettes et autres artéfacts acéricoles –, il me les présente comme des reliques, en ramenant à la vie les trésors d’histoire qu’elles renferment. L’œil espiègle, Gaby remonte le fil de son histoire jusqu’à sa conception: «Quand j’ai été fabriqué, mon père construisait