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Illustration : Marie Laliberté/Le Verbe

Huit fêtes juives pour se préparer à la fête éternelle

Dans la tradition juive, religion et fête vont de pair! Environ 150 jours de festivités rythment le calendrier du peuple d’Israël. Ces temps de joie, et aussi de pénitence et de conversion, commémorent les merveilles de Dieu pour son peuple. Après la venue de Jésus Christ, les chrétiens en ont adopté et adapté plusieurs à la lumière de l’Évangile. Voici huit vraies et bonnes raisons de fêter qui révèlent le sens profond de notre existence.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Pessa’h

    Le mot «Pessa’h» (rendu en français par «Pâque») peut se traduire par «sauter» ou «passer». Avant l’avènement de la dixième plaie d’Égypte – la mort de tous les premiers-nés en Égypte –, Dieu demande aux Hébreux de sacrifier un agneau et d’en mettre le sang sur les montants des portes de leur habitation. Dieu «saute» ensuite par-dessus les maisons de ces familles pour en épargner les enfants. Puis, le peuple d’Israël s’enfuit au désert en «passant» miraculeusement la mer Rouge à pied sec. Ils sont ainsi délivrés de l’esclavage. Après la résurrection de Jésus Christ, ses disciples voient dans la fête chrétienne de Pâques un autre passage: celui de la mort à la vie éternelle. Pessa’h est donc une fête du salut et de la libération. C’est aussi une fête printanière, où commence une vie nouvelle. Les juifs et les chrétiens la célèbrent encore chaque année pour se rappeler comment Dieu les a sauvés, et aussi pour se libérer de tout ce qui pourrait encore les retenir dans une forme d’esclavage.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Rosh Hashanah

    Signifiant «tête de l’année», Rosh Hashanah est un peu comme le Nouvel An juif. Mais plutôt que de défoncer l’année par des excès, les descendants d’Israël sont invités à l’introspection et à la conversion. Ce «jour du jugement» est le temps des bilans, des examens de conscience et des résolutions. On y souligne la création de l’être humain et on médite du même coup sur sa condition de créature. Célébrée six mois après la Pâque juive, cette solennité fait réfléchir à ce que l’on a fait de sa liberté retrouvée. On peut y voir des similarités avec le mercredi des Cendres qui ouvre chaque année le carême chrétien.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Yom Kippour

    Ce «jour de l’expiation» s’appelle aussi jour du Grand Pardon, suivant l’idée biblique que le sacrifice est source de miséricorde. Jusqu’à la destruction du temple de Jérusalem en l’an 70, un prêtre y pénètre avec un bouc émissaire, symboliquement chargé des péchés du peuple, et l’offre en victime pour réconcilier le peuple avec Dieu. On peut rapprocher Yom Kippour du Vendredi saint, où les chrétiens prient et jeunent en souvenir du sacrifice de Jésus Christ, source de paix entre Dieu et l’humanité.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Souccot

    À l’automne, pas si loin de notre Action de grâce, la «fête des Tentes» est un temps de joie qui célèbre notre rapport à la nature. En souvenir des 40 années au désert durant lesquelles le peuple hébreu vit dans des cabanes de branches, les familles juives mangent et dorment durant sept jours à l’extérieur de leur maison dans de petits abris de fortune. C’est l’occasion de méditer sur notre condition précaire de pèlerin sur terre et notre besoin de protection divine. Cette semaine de camping religieux se termine par une grande procession que les chrétiens ont reprise à leur compte pour le dimanche des Rameaux.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Pourim

    Après avoir déjoué un complot visant l’extermination des juifs, la reine Esther institue une fête pour ne jamais oublier comment Dieu veille sur son peuple. Chaque année, les juifs relisent cette histoire comme un devoir de mémoire de l’antisémitisme. Puis, ils festoient avec exubérance: ils se déguisent, boivent allègrement et s’offrent des cadeaux et des friandises, sans oublier de faire des dons aux pauvres. À l’opposé d’Halloween qui célèbre la mort, ce carnaval juif honore la vie. Pourim nous rappelle que, même dans les plus terribles épreuves, ce que nous appelons hasard et absence de Dieu n’est en réalité que l’invisibilité de sa Providence.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Chavouot

    La «fête des semaines» arrive sept semaines ou 50 jours après la Pâque, au temps de la première récolte de fruits de l’été. Or, c’est aussi sept semaines après la sortie d’Égypte que Moïse reçoit la révélation des dix commandements, ou paroles, sur le mont Sinaï. Cette fête de la loi juive trouve un fascinant vis-à-vis chrétien en la solennité de la Pentecôte, qui veut dire «cinquante» en grec. Célébrée cinquante jours après la résurrection du Christ, la Pentecôte souligne la descente de l’Esprit Saint sous forme de langues de feu et représente la réalisation de la loi nouvelle de l’amour. Célébrer la loi de Dieu nous rappelle qu’elle existe non pas pour nous asservir, mais pour protéger notre liberté.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Hanoucca

    Autour du solstice d’hiver, la «fête de l’inauguration» rappelle deux évènements. D’abord, elle commémore le triomphe des Macchabées sur le roi Antiochus IV, qui voulait supprimer la religion juive. Elle souligne par ailleurs le miracle d’une bougie qui brule huit jours avec l’huile d’une seule journée lors de la réinauguration du temple de Jérusalem. Malgré leurs origines différentes, les rapprochements avec la fête de Noël sont frappants. Dans les deux cas, on célèbre au moment le plus sombre de l’année la victoire de la lumière sur les ténèbres. Et comme les chrétiens, les juifs profitent aussi de cette semaine de festivités pour manger, s’amuser et s’échanger des cadeaux en famille.

  • Illustration : Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Shabbat

    Parce que la mémoire de l’homme est faible, Dieu demande au peuple hébreu de célébrer chaque semaine le shabbat, à la manière d’une petite Pâque rappelant leur libération d’Égypte. Les chrétiens y ont vu la figure d’une autre délivrance, celle de Jésus Christ sur le péché et la mort qui enferment tous les hommes dans leur égoïsme et les empêchent d’aimer en plénitude. Contrairement à une idée reçue, ce jour de repos hebdomadaire ne consiste pas à ne rien faire, mais à cesser tout ce qui peut faire obstacle à nous «poser» dans l’amour de Dieu et du prochain. Le shabbat est en quelque sorte un avant-gout du Royaume à venir. Avec tous ces jours de festivités, c’est un peu comme si Dieu demandait à l’humanité de fêter sans cesse pour mieux se préparer à sa fête éternelle!

Simon Lessard
Simon Lessard

Simon ne rate jamais une occasion de dialoguer avec les chercheurs de sens. Animateur des Verbomoteurs, son activité journalistique creuse tout particulièrement la vie ecclésiale canadienne et internationale à travers reportages et entrevues avec des figures marquantes. Son style caractéristique consiste à puiser dans les trésors de notre héritage culturel, combinant neuf et ancien pour interpréter les signes des temps. Il est responsable des partenariats et journaliste au Verbe médias.