
Maximilien Kolbe, ce prêtre polonais qui a donné sa vie à Auschwitz
En salles à partir du 12 septembre prochain, Triumph of the Heart fait mémoire des derniers jours de Maximilien Kolbe et de ses neuf codétenus à Auschwitz, là où il se substitue à un père de famille condamné à mourir de faim. Superbement réalisé malgré un budget modeste principalement sociofinancé, le film nous plonge dans les méandres de la souffrance et du sens qui peut en jaillir.
Cette réalité existentielle, le réalisateur Anthony d’Ambrosio en témoigne. Et c’est précisément de son chemin de croix que le film est né.
Éduqué dans la foi dans une famille catholique, il entre au séminaire pour devenir prêtre avant d’en sortir pour fréquenter la fille qu’il aime. Peu de temps avant de se marier, il tombe malade: une affection mystérieuse non diagnostiquée et vue comme incurable l’assaille. Tout son monde s’effondre. Sa promise trouve un autre mari. Il perd la foi et le gout de vivre. Au fil des nuits passées en éveil, anxieux et dépressif, il en vient à penser à l’histoire de Maximilien Kolbe, élevé au rang des autels en 1982 par le pape polonais Jean-Paul II. L’histoire de ce saint lui suffit pour trouver la grâce de l’espérance. Et son infection est identifiée et traitée.
- Triumph Of The Heart
Martyr d’Auschwitz
«Ma pauvre femme! Mes pauvres enfants! Que vont-ils devenir?» C’est ce cri du cœur de Franciszek Gajowniczek qui fait tourner celui du frère Kolbe et le pousse à prendre sa place. Un prisonnier appartenant à leur bloc vient de s’échapper et la punition est claire: dix hommes doivent être enfermés dans une petite cellule, privés d’eau et de nourriture jusqu’à ce que mort s’ensuive.
- Triumph Of The Heart
On sait peu de choses de ce qui s’y est déroulé. Ceux de l’extérieur ont cependant été plus d’une fois étonnés d’entendre les échos de prières ou de chants à la Vierge Marie. Lorsqu’ils ouvraient, les gardiens pouvaient voir saint Maximilien agenouillé au milieu d’eux, «transformant, dans ces ténèbres, le désespoir en espérance» selon les mots d’Anthony Ambrosio. Deux semaines plus tard, alors que les autres sont retrouvés morts, le père Kolbe, lui, s’est vu administrer l’injection létale, offrant son bras avec un visage serein et souriant.
Le reste, la souffrance vécue du jeune réalisateur lui a permis de l’imaginer avec beaucoup de sensibilité et de réalisme. Des éléments fictifs et même symboliques viennent compléter le récit de manière à représenter l’exactitude du combat spirituel qui s’y est joué. Un peu comme certains textes bibliques qui racontent une histoire dont la véracité n’est pas toujours à prendre au premier degré, mais rejoint l’universel.
- Lauren Levi/Triumph Of The Heart
Un film providentiel?
Les artisans de ce projet cinématographique qualifient sa production de miracle, ou enfin d’une suite de petits évènements dans lesquels ils ont vu une assistance divine. L’équipe s’est lancée sans avoir les moyens d’accomplir ce qu’elle commençait, mais l’argent est arrivé, même au-delà de leurs attentes, surtout grâce à un processus de sociofinancement auxquel les gens ont répondu avec enthousiasme.
Malgré une production réalisée dans un temps serré et un budget somme toute modeste (355 000 USD), la qualité visuelle du film et les thèmes abordés ne sont pas très loin de rappeler ceux de Terrence Malick dans le chef-d’œuvre Une Vie cachée, récit du bienheureux Franz Jäggerstäter, aussi martyr du régime nazi.
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Le titre, Triumph of the Heart, pied de nez au film de propagande nazi Triumph of the Will est la démonstration de la victoire de l’humilité et du sacrifice aimant sur le pouvoir et la domination. Anthony D’Ambrosio souligne que: «L'histoire de Kolbe m'a montré la voie à suivre, et ce film est ma façon de partager cette lumière avec le monde. À une époque où l'on fuit la douleur et où l'on évite le cout de l'amour, Kolbe nous montre une autre voie. Il est un saint pour notre temps, et son histoire est celle que nous avons tous besoin d'entendre.»
[NDLR] Même si la sortie du film est annoncée pour le 12 septembre prochain, aucun cinéma du Québec ne semble, jusqu’à ce jour, avoir intégré le film à sa programmation.
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