Le récit dans le récit

Plongez dans le récit avec l'équipe du Verbe qui vous a concocté une sélection de ses coups de coeur.

  • Fictions, Jorge Luis Borges

    Auteur d’une œuvre dont la taille est inversement proportionnelle aux ambitions intellectuelles, Borges est le genre de nouvelliste qu’aiment lire les écrivains. Dans Fictions – avec L’aleph, l’un de ses recueils les plus fameux –, il explore des thèmes comme le labyrinthe, le jeu et la littérature elle-même, souvent mise en abime dans l’ouvrage. Au cœur de Fictions se trouve La bibliothèque de Babel, une mystérieuse nouvelle dans laquelle l’auteur imagine une bibliothèque regroupant tous les livres de 410 pages. D’une grande érudition, Borges se joue des codes du récit avec une rare intelligence. (B. B.)

  • La légende dorée, Jacques de Voragine

    Recueil de vie de saints parfois coupable d’hyperbole, La légende dorée est longtemps, avec la Bible et le psautier, l’un des livres les plus lus, copiés et même augmentés. Dans sa version la plus volumineuse, il contient jusqu’à 400 histoires. Cet ouvrage, écrit par le bienheureux Jacques de Voragine, est d’ailleurs le premier à passer sous presse en langue française, dès 1476. Conçu pour les prédicateurs et construit de manière pédagogique, l’ensemble suit le calendrier liturgique. L’auteur, à travers la vie des saints qu’il présente, glisse des éléments de morale et d’histoire dans le but d’exalter la foi des fidèles. (J. B.)

  • Jésus, le Dieu qui riait, Didier Decoin

    On connait peu de choses de la vie intérieure de Jésus. On sait qu’il a pleuré Lazare, qu’il s’est mis en colère, qu’il répondait abruptement à ses parents, mais pas s’il riait ou s’il s’amusait. Or, plusieurs menus détails dispersés ici et là permettent de peindre un portrait moins austère. C’est le pari que fait Didier Decoin dans cet essai aux allures romanesques. Usant d’extrapolation, l’écrivain décortique le contexte de certaines scènes évangéliques pour en montrer les aspects comiques. Ses conjectures fictives, pleines de vraisemblance, révèlent tout l’humour divin et donnent à contempler le visage d’un Christ joyeux qui aime profondément la création. (J. L.)

  • Du conte de fées, J. R. R. Tolkien

    Dans ce court essai, J. R. R. Tolkien énumère les principes qui régissent son œuvre romanesque et, plus fondamentalement, le conte de fées lui-même. Retraçant ses origines, identifiant son destinataire et montrant l’effet qu’il produit sur lui, Tolkien assiste le lecteur dans une prise de conscience: la structure même du conte de fées résonne profondément avec la nature humaine. Dans cet ouvrage théorique, l’auteur défend la thèse que le récit de la résurrection – en cela qu’il consiste en une «catastrophe heureuse» – est en un sens le modèle le plus élevé du conte de fées. (S. C. B)

  • Récit du pèlerin, saint Ignace de Loyola

    Saint Ignace refuse de dicter à qui que ce soit l’histoire de sa vie. Il consent toutefois à entretenir des conversations spirituelles avec un confident, le père Luis Gonçalves da Camara. Ce dernier met par écrit tout ce qu’il entend. C’est ainsi qu’émerge le Récit du pèlerin, véritable autobiographie du fondateur de la Compagnie de Jésus (dont les membres sont appelés jésuites), qui rapporte les temps forts de sa vie entre sa conversion en 1521 et sa venue à Rome en 1538. Naturellement, cette histoire sainte devient rapidement un standard de la spiritualité ignacienne. (B. B.)

  • L’histoire de Pi, Yann Martel

    L’histoire de Pi de Yann Martel relate l’aventure d’un jeune Indien surnommé Pi après le naufrage du navire sur lequel il se trouve avec ses proches et les animaux du zoo familial. Pendant 227 jours, le jeune homme dérive sur un canot en compagnie d’un tigre. S’ensuit la longue lutte de Pi pour sa survie devant le félin et l’imprévisible océan Pacifique. Dans ce livre, le thème de la foi est central. L’auteur suscite d’ailleurs la remise en question du récit par le lecteur, le laissant libre d’y croire ou non. L’histoire de Pi est-elle vraie? S’il existait plusieurs versions, laquelle choisirait-il et pourquoi? (F. B.)

  • L’odyssée, Homère

    Récit fondateur de la littérature occidentale, L’odyssée raconte le retour d’Ulysse en sa patrie au terme de la fameuse guerre de Troie. À Ithaque, il doit retrouver son épouse Pénélope. Sur son chemin, dix ans durant, il affronte épreuves et créatures redoutables. Au fil des vers et à la lumière de belles images aujourd’hui consacrées, c’est l’éternelle traversée de nos vies qui est chantée. Mettant en relief ce qui, au fond de notre nature, nous engage dans ce long parcours vers nos origines, c’est la persévérance de tout pèlerin qui est célébrée, quelle que soit sa destination. Attention aux sirènes! (M. L.)

  • Les mille et une nuits, Anonymes

    Chef-d’œuvre de la littérature arabo-persane, Les mille et une nuits rassemblent une série d’histoires qui ont traversé le temps et les cultures pour faire partie de nos références communes. Le récit initial, qui sert de cadre aux autres, met en scène le sultan Shahriar se vengeant de sa femme adultère en décrétant qu’il épousera chaque jour une nouvelle femme destinée à être exécutée au matin. Shéhérazade se propose comme épouse, mais échappe à son sort en racontant chaque soir une histoire au sultan. Il continue ainsi de l’épargner pour toujours connaitre la suite. C’est l’illustration de la puissance des récits, qui l’emporte sur le désir de vengeance. (S. G.)

Collaboration spéciale
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