8 films pour entrer - ou pas - dans la fête

Nos journalistes se sont prêtés au jeu de dénicher 8 films pour vous faire fêter, avec ou sans modération…

Les raquetteurs

Gilles Groulx et Michel Brault, 1958, 14 minutes.

Visionner Les raquetteurs, ce petit film de Gilles Groulx et Michel Brault tourné en 1958, c’est assister à la rencontre festive de congrégations de raquetteurs venus des quatre coins du Québec pour compétitionner en s’amusant. Mais c’est surtout plonger dans une œuvre qui marque l’histoire du septième art en ouvrant la voie au cinéma direct. Les réalisateurs sont au cœur de l’action, et l’absence de narration permet un véritable contact avec les ambiances affichées à l’écran. Le spectateur vit de l’intérieur les performances des fanfares, les concours et la fête qui s’ensuit. (S. G.)

Big Fish: la légende du gros poisson

Tim Burton, 2003, 125 minutes.

Par la beauté, les histoires et la finale brillante de ce film, Tim Burton convie ses spectateurs à une célébration de la vie aux «proportions mythiques», annoncées par le titre du roman de Daniel Wallace dont le long-métrage est inspiré. La clé pour entrer dans ce récit sans s’y perdre, c’est de comprendre qu’il s’agit de paraboles, un peu comme celles que raconte Jésus dans les évangiles. Les faits ne sont pas réels, mais leur sens est profond et porte à l’introspection. Ce film donne le gout de déployer tous ses talents et d’aller au bout de soi pour rencontrer l’autre et lui donner le meilleur. Et la fête, la vraie? Attendez la finale. (J. B.)

À travers le temps

Richard Curtis, 2013, 123 minutes.

Dans la famille Lake, les hommes ont la capacité de voyager dans le temps. Tim (Domhnall Gleeson) apprend ce fait extraordinaire de son père James (Bill Nighy) alors qu’il fête ses 21 ans. Il lui suffit de se retrouver seul, de fermer les yeux et de se remémorer l’un de ses souvenirs pour pouvoir le revivre – et aussi le changer. Si cela lui est bien utile pour conquérir la belle Mary (Rachel McAdams) et réussir tout ce qu’il entreprend, ce don ne lui permet pas pour autant de résoudre tous ses problèmes. Dans cette comédie romantique rafraichissante, Tim découvre la joie de vivre ce qu’il y a de plus éphémère: le présent. (A. B.)

Effroyables jardins

Jean Becker, 2002, 97 minutes.

Habile adaptation du roman de Michel Quint (2000), ce drame de guerre joué par des acteurs français qu’on adore nous arrache autant de fous rires que de larmes. Lucien (Damien Jouillerot), qui n’a pas encore douze ans, a honte de son père, qui livre un spectacle de clown chaque année dans le village où il a grandi pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette honte, il la porte jusqu’au jour où André (André Dussolier), le meilleur ami de son père, lui raconte les circonstances qui ont donné naissance à cette vocation particulière. Rencontre entre le tragique et le comique. (B. B.)

Alcootest

Thomas Vinterberg, 2020, 115 minutes.

Dépassés par leurs difficultés personnelles et professionnelles, quatre amis professeurs dans la quarantaine tentent d’arroser leurs vies de plaisir… et de boisson. Mis au fait de la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’être humain serait né avec un déficit d’alcool dans le sang, les quatre comparses décident de pallier ce manque supposé. Si les résultats sont d’abord encourageants, la situation dérape rapidement. Mêlant renaissance et décadence, joie et tristesse, vie et mort, ce film rappelle les limites à ne pas franchir, aussi bien en ce qui concerne l’alcool qu’en ce qui concerne l’amour. Réfutant l’hypothèse initiale, il vient plutôt confirmer l’adage: la modération a bien meilleur gout. (F. B.)

À l’ouest de Pluton

Myriam Verreault et Henry Bernadet, 2008, 95 minutes.

Ce bijou du cinéma québécois indépendant présente avec un réalisme saisissant l’adolescence, cette période de la vie aussi ingrate que porteuse de rêves et d’espoirs. L’histoire se déroule dans une banlieue comme les autres alors que l’on suit un groupe d’adolescents pendant 24 heures. Le scénario culmine dans un open house, une fête où plusieurs histoires parallèles s’entrecroisent jusqu’au lever du soleil. En regardant Émilie (Sandra Jacques) qui pleure l’état de sa maison après la fête ou Jérôme (Alexis Drolet) qui a le cœur brisé parce que celle qu’il aime finit la soirée avec un autre, on devine la soif de sens de ces jeunes, dans un monde que les adultes leur présentent comme absurde. (S. C. B.)

Quel délire

Michael Dowse, 2004, 90 minutes.

Sur l’ile d’Ibiza, renommée pour sa vie nocturne, un DJ du nom de Frankie Wilde (Paul Kaye) est au sommet de sa popularité. Sur le point d’enregistrer un album, il perd l’ouïe en raison de son train de vie nocif et démesuré. Il devient dépressif et s’enfonce dans la solitude et la drogue, cherchant un nouveau sens à sa vie. Mais le talent lui revient alors qu’il développe la capacité de reconnaitre les sons grâce aux vibrations. Si son retour est aussi prometteur qu’acclamé, Frankie fait néanmoins le choix de disparaitre de la vie publique afin de ne pas retomber dans les mêmes pièges autodestructeurs. Le film, qualifié de documentaire parodique, est une divertissante critique du monde des boites de nuit. (J. L.)

La grande beauté

Paolo Sorrentino, 2013, 145 minutes.

Dans une Rome éblouissante, le journaliste Jep Gambardella (Toni Servillo) s’éparpille de soirées festives en expositions d’art. À son âge vénérable, il est étreint par la mélancolie. Alors qu’il semblait promis à un grand avenir d’écrivain, il s’est contenté d’une carrière confortable et d’une existence qui flatte ses sens. La beauté est partout, mais Jep n’en effleure que la superficie, comme si tous ces êtres et ces choses qui éblouissent son regard n’étaient que des artifices, des coquilles vides. En mettant sous les yeux du spectateur le grisant éclat du beau, ce film oblige à chercher le grand absent de ces évènements fastueux: le sens. (A. M. R.)

Collaboration spéciale
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