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Valérie Laflamme-Caron
Valérie Laflamme-Caron

Valérie Laflamme-Caron

Valérie Laflamme-Caron est formée en anthropologie et en théologie. Elle anime présentement la pastorale dans une école secondaire de la région de Québec. Elle aime traiter des enjeux qui traversent le Québec contemporain avec un langage qui mobilise l’apport des sciences sociales à sa posture croyante.

  • #tradwives

    #Tradwives : des traditions de façade

    Des femmes de divers pays ont parti un mouvement sur TikTok, #tradwife, qui sert de canal pour mettre de l’avant le mode de vie des femmes à la maison des années 1950. Certaines se réclament de la « sagesse ancienne » comme Alena Kate Pettitt. D’autres sont ouvertement racistes comme les #tradwives américaines. Ces influenceuses rétros ont toutefois un point en commun : elles sont en colère.  On ne s’en douterait pas, mais je me plais à jouer à la reine du foyer. Je me réjouis lorsque je planifie les repas de la semaine. Je change la déco du salon suivant les fêtes du

  • sorcières

    Les sorcières de TikTok

    Alors qu’il était périlleux, à une époque, de se faire identifier comme sorcière, ce titre est désormais revendiqué par des influenceuses qui font un tabac sur TikTok. Les vidéos regroupées sous le mot-clic « witchtok » ont été vues plus de vingt-milliards de fois. Certains craignent que cette nouvelle tendance ne vienne corrompre la jeunesse. Que penser de ces cybersorcières qui assaillent le web ?     Sur le « witchtok », on retrouve une diversité de contenus qui vont de l’astrologie à la divination, du yoga à la méditation, en passant par la lecture des cristaux. Ces pratiques visent à favoriser la guérison, augmenter l’estime de soi

  • touristes

    Pèlerins et touristes : une cohabitation nécessaire

    Pendant que les paroisses sont désertées et les églises démolies, les grands sanctuaires du Québec sont investis par des masses de touristes en quête de beauté et d’authenticité. Chaque année, c’est en moyenne quatre-millions de visiteurs qui se relaient dans ces lieux souvent boudés par les locaux. Tendance lourde dans l’industrie, le tourisme religieux est appelé à croitre. Pour les responsables d’Église, cet afflux représente autant un défi qu’une occasion favorable. Claude Grou a été recteur de l’Oratoire Saint-Joseph du mont Royal pendant quinze ans. On visite pour différentes raisons ce sanctuaire qui abrite le tombeau de saint frère André :

  • les enfants

    Les enfants qui aident les enfants

    Parce que leur pays s’est développé au point où l’on parle maintenant de « miracle africain », le Rwanda est aujourd’hui une terre d’asile pour près de 150 000 réfugiés. Au moyen d’un camp de jour organisé par l’Enfance missionnaire, les jeunes du diocèse de Byumba participent activement à intégrer leurs camarades d’origine congolaise.  De novembre à janvier, ils sont quelques centaines à se regrouper chaque semaine pour vivre des activités ludiques et éducatives. Chaque rassemblement débute par une prière pour tous les enfants du monde. Comme au Canada, des jeux et des cris de ralliement marquent le quotidien du camp. Le groupe entame

  • Canada

    Les chemins de la désillusion : de l’étranger au Canada

    Le mythe de l’eldorado est apparu en Amérique du Sud au 16e siècle et a été relayé par les conquistadors partout en Europe pendant près de 400 ans. Ce mirage a conduit bien des hommes à leur perte. Aujourd’hui, c’est l’Occident qui se dresse telle une cité d’or pour des millions de personnes à la recherche d’une vie meilleure. Qu’elles proviennent de l’Équateur, du Cameroun ou de la Syrie, les personnes qui immigrent au Canada sont nombreuses à vivre une désillusion. Quatre d’entre elles ont accepté de nous partager les aléas de leur intégration à la vie québécoise. Un rêve José et

  • religieuses

    Religieuses au cœur de la pandémie: isolées, mais pas seules

    Le Québec compte actuellement 7 973 religieux et religieuses, ce qui représente 70 % de tous les religieux du Canada. Plus de la moitié d’entre eux sont âgés de plus de quatre-vingts ans. Les couvents, maisons et résidences où ces personnes habitent sont particulièrement vulnérables à la pandémie de Covid. Trois religieuses qui ont dû composer avec l’intrusion du virus dans leurs milieux de vie ont accepté de nous partager comment elles vivent ce temps d’isolement. Sœur Doris Lamontagne est la sœur supérieure des Petites Franciscaines de Marie de Baie-Saint-Paul. Au moment où je m’entretiens avec elle, elle vient de vivre sur Zoom

  • cours

    Les mauvaises connexions : étudier à distance au temps de la covid

    « M’entends-tu ? » « Attends, je vais te rappeler. » « Je crois que ça fonctionne ! » Aucune rencontre en ligne ne commence sans un peu de cafouillage, et mes entrevues avec ces étudiants ne font pas exception. J’ai voulu discuter avec eux de leurs nouvelles réalités scolaires. Même si Édouard, Anne et Raphaël ont des parcours bien différents, ce qu’ils ont à dire à ce sujet se rejoint. La perte d’un milieu de vie Édouard est en première année au cégep. Parce qu’il se passionne pour tout et refusait de choisir, il a débuté cet automne un programme exigeant en sciences, lettres et arts.  « L’école,

  • Cercle des fermières

    Ces femmes tissées serrées : le Cercle des fermières de Beauceville

    La réunion mensuelle du Cercle des fermières de Beauceville commence dans l’effervescence. Louise Boucher, présidente, obtient difficilement le silence. L’ordre du jour est chargé : introduction des nouveaux membres, présentation des activités à venir, dégustation de tire d’érable à la pause. Pour lancer la rencontre, François Proulx, séminariste stagiaire à la paroisse, partage une prière qui se termine par ces mots : Combien de mailles comportera le tricot de ma vie ?Dieu seul le sait.Père, donne-moi le courage de terminer mon tricot afin que tu le trouves digne de l’exposition éternelle. Un peu plus de cent ans après sa fondation, en 1916, le

  • De l’aide pour vivre

    Mise à jour 17/08/20 à 15:00 : Jonathan et ses acolytes lèvent le camp. On a annoncé un plan d’action pour sortir Jonathan du CHSLD et la création d’un groupe de travail afin que Coop Assist puisse voir le jour. J’ai pris connaissance du combat mené par Jonathan Marchand pour les personnes handicapées en octobre 2019. Le Journal de Québec avait titré « Il veut de l’aide pour vivre, pas pour mourir ». On y racontait comment le quotidien de cet homme, qui vit avec la dystrophie musculaire, avait été bouleversé par une pneumonie. J’avais été consternée à la lecture de son témoignage. Sur sa

  • camps de réfugiés

    À l’orée d’un camp de réfugiés au Rwanda

    Nous avons rendez-vous près de l’église afin de rencontrer les enfants du camp de réfugiés de Gihembe. À l’heure convenue, nous les voyons arriver au loin par dizaines. Sac d’école au dos, ils courent le long du sentier qui longe la colline. Ils sont accueillis à bras ouverts par sœur Épiphanie, qui prend des nouvelles de chacun d’eux. Elle secoue la tête en riant : « Tous les enfants de la paroisse sont venus. » Il m’est impossible de distinguer les réfugiés congolais des enfants rwandais. Spontanément, la marmaille se regroupe, tape des mains et entame des chants. À priori, la scène est

  • mzungu

    Une mzungu comme les autres

    La veille de notre départ du Rwanda, le père Élie, directeur de l’antenne rwandaise des Œuvres pontificales missionnaires, nous a invités au restaurant. Il voulait nous faire oublier nos tracas en nous faisant découvrir une nouvelle table. Face à notre silence persistant, il a insisté :  « Nous allons au restaurant. Ce n’est pas loin. Vous avez compris ?! » Pour tout dire, nous aurions été prêts à jeuner pour nous rendre directement à l’hôtel. Nous voulions nous connecter au wifi le plus rapidement possible afin de prendre les dernières nouvelles. Nos vols de retour étaient prévus le lendemain. Après avoir quitté Kigali, nous

  • Afrique

    L’Afrique, ce grand pays

    C’est dans ces termes que la rédaction du Verbe m’a proposé ce petit contrat de journalisme : « On aimerait t’envoyer en Afrique pour faire un reportage sur les projets des Œuvres pontificales missionnaires. » L’anthropologue en moi a ri en se disant « L’Afrique, ce grand pays… ». Comme l’illustre cette carte conçue par le journaliste britannique Mark Doyle, l’Afrique est un continent aussi grand que la Chine, les États-Unis et l’Inde… rassemblés ensemble. On y trouve un milliard d’habitants répartis dans cinquante-quatre pays et parlant près de deux-mille langues. J’ai évidemment voulu en savoir plus. C’est alors qu’on m’a parlé du Rwanda et de ses

  • Cadiz

    Le « périmètre festif », c’est Cadiz au complet

    Cela fait une semaine que nous sommes entrés en Carême. Avant d’entamer ces semaines axées sur la prière, le jeûne et l’aumône, certains auront peut-être profité des jours gras. À Cadiz, d’où je vous écris, le Carnaval est une véritable institution. Quand on m’a demandé si, au Canada, nous avions aussi de telles festivités, j’ai répondu « si… pero no ». Il faut dire que le Carnaval de Québec suscite chez moi une profonde indifférence. J’ai d’ailleurs écrit un article à ce sujet: Quand j’écoutais mes parents se remémorer leurs souvenirs carnavalesques, j’étais intriguée par cet événement dont ils se souvenaient par-delà

  • Photo: Mumbai (A. Savin, Wikimedia - CC).

    Visite à Dharavi

    Vue du ciel, Dharavi a l’air d’un amas indistinct de tôle et de boue. De loin, le million de personnes qui y vivent et y travaillent se confondent dans une masse aux contours flous. Pour l’Occidental moyen, le bidonville incarne le summum de la misère. Les personnes qui y habitent ne sont souvent dignes que de pitié. Grâce au tourisme, il est maintenant possible de poser un regard sur cette réalité et, ce faisant, de la reconnaitre comme valable. On qualifie généralement de bidonvilles les quartiers où l’on retrouve une très forte densité de population, un accès restreint aux services publics

  • Kitcisakik

    De Kitcisakik au Vatican

    Octobre 2017. Pendant cinq jours, j’ai accompagné un groupe d’une quinzaine d’élèves en territoire anishinabe. La rencontre de ce peuple des Premières Nations a bousculé nos représentations du Québec. D’un côté, nous avons été émerveillés par les richesses cette culture millénaire. De l’autre, nous avons été bouleversés par les récits souffrants qui ont traversé nos échanges. La très grande majorité des aînés que nous avons rencontrés sont passés par les pensionnats. Ceux qui y ont échappé ont été cachés par leurs parents, avec qui ils se sont enfuis en forêt. Non sans émotion, on nous a décrit les stratagèmes employés

  • ©Marion Desjardins

    Adopte un ado

    Texte de Valérie Laflamme et photos de Marion Desjardins  (parus dans l’édition printemps 2017 du magazine) Nous arrivons à la résidence à 16 h 20, fidèles à nos habitudes. Les élèves déambulent à la queue leu leu dans le grand corridor. Il y a deux ans, leur uniforme scolaire attirait l’attention. Aujourd’hui, ils font partie du décor. À la salle commune de la résidence pour ainés, je dis un mot d’introduction, pour la forme. Marie-Claire, la responsable des loisirs, m’offre un café. Nous nous installons confortablement et contemplons nos protégés, jeunes et vieux: ils sont en grande conversation et n’ont, de toute évidence, pas besoin

  • Photo: Valérie Laflamme

    Une nuit en prison

    Au réfectoire, j’aperçois une photo d’époque. Tous les prisonniers sont assis dans ce qui semble être une chapelle. Un prêtre ensoutané les regarde de haut, l’air autoritaire. J’en profite pour questionner André* à ce sujet. Il nous apprend qu’au moment où il était lui-même incarcéré, la messe était obligatoire chaque matin. Celui qui s’en absentait n’avait pas droit au petit déjeuner. « J’dis pas que Dieu existe pas, lance André. Mais j’peux te garantir que je l’ai jamais vu ici. » Mes élèves mangent leurs céréales en silence. Ils ont passé une soirée mouvementée. Les gardiens, qui sont en fait des comédiens,

  • Photo: © Brigitte Bolduc / RAIIQ

    Personne n’est à l’abri

    Nous sommes très enthousiastes quand nous arrivons sur le site de la quinzième « Nuit des sans-abri » de Québec. Nous nous sommes engagés à rester ici jusqu’à minuit et demi, en solidarité avec les plus démunis. Il tombe des cordes et ça continuera jusqu’à dimanche. Même si la météo ne nous est pas favorable, nous sommes décidés à tirer le meilleur de notre court séjour dans le monde de l’itinérance. Tout près d’un kiosque sur les maisons de chambres, nous croisons Régis Labeaume. Avec son tact habituel, il déclare : C’est bien d’amener les p’tits bourgeois voir le monde. Régis Labeaume Les

  • Photo: Collection Valérie Laflamme

    Nitassinan / conquis par le territoire

    Quelles sont nos relations avec les peuples autochtones? Entre un multiculturalisme qui cloisonne et exacerbe les différences et un interculturalisme qui sème la confusion dans un relativisme désolant, y a-t-il un espace pour une rencontre sincère et constructive? Un groupe d’étudiants d’un collège de la région de Québec, accompagnés de leur animatrice de pasto ont tenté l’expérience ce printemps. Un récit de Valérie Laflamme. J’ai déjà gouté à l’air pétillant du golfe et à l’odeur apaisante des sapins. Cette fois-là, nous étions allés jusqu’au bout de la route, en passant près de villages aux noms exotiques : Pessamit, Uashat, Maliotenam. Nous avions

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