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Sylvain Aubé
Sylvain Aubé

Sylvain Aubé

Sylvain Aubé est fasciné par l’histoire humaine. Il aspire à éclairer notre regard en explorant les questions politiques et philosophiques. Avocat pratiquant le droit de la famille, son travail l’amène à côtoyer et à comprendre les épreuves qui affligent les familles d’aujourd’hui.

  • Tolkien technologie

    Honorer la création avec J. R. R. Tolkien

    À une époque où l’on doit se lancer des défis pour décrocher de ses écrans durant quelques jours, il est difficile d’imaginer le monde préindustriel. Même lorsque nous nous évadons en plein air, nos cerveaux demeurent gorgés d’images virtuelles. Or, non satisfaite d’avoir ainsi cloitré notre imagination, l’industrialisation se drape de la bannière du progrès. On nous fait valoir qu’à l’industrie, on ne peut opposer qu’une misère rétrograde où la faim et la maladie affligent les masses : les peuples qui tardent à s’industrialiser sont dominés par ceux qui s’y empressent. Il n’y a pas de solution de rechange. Imprégné d’une

  • Pour un juste rapport entre foi et politique

    La société moderne est-elle ennemie de l’Église ? Les chrétiens ont adopté plusieurs postures au fil des siècles, et, encore aujourd’hui, une certaine confusion demeure. On le voit bien à l’approche des élections américaines, la question du rapport entre la foi et la politique est souvent posée, et des réponses opposées circulent parmi les chrétiens. Doit-on se tenir loin de la politique, jugée corrompue, ou former une faction politique pour établir un royaume des cieux bien visible sur Terre ? Au-delà d’une opposition évidente, un point commun émerge : la méfiance envers le monde. Les chrétiens réfèrent souvent au « monde » comme étant distinct

  • Mon enfant préféré

    Je suis le père de deux enfants. Ma fille est née en 2017 et mon fils en 2019. Je confesse une pensée qui a alourdi ma conscience : j’ai préféré ma fille à mon fils. Durant les deux premières années suivant la naissance de mon fils, ma fille m’était plus agréable et plus intéressante que lui. J’avais honte de la préférer ainsi et je me sentais coupable devant mon fils. Les années ont passé et, finalement, mes sentiments se sont clarifiés. Je ne préfère pas ma fille. Je préfère les enfants plus âgés. Je préfère les enfants qui parlent. Par

  • Êtes-vous coupables d’aveuglement volontaire?

    Est-ce que je peux être tenu responsable du mal que je commets sans le savoir? Pour répondre à cette question, menons un exercice de pensée. Imaginons qu’un homme veuille commettre une fraude en incendiant son commerce pour toucher une prime d’assurance. Durant la nuit, il se faufile dans l’immeuble et il aperçoit quelques signes d’activité inhabituelle. Il n’y porte pas attention et met le feu. Le lendemain, on découvre que l’un des employés se trouvait dans l’immeuble cette nuit-là, afin de terminer des tâches et qu’il a péri dans les flammes. Cet homme est-il seulement coupable d’avoir déclenché un incendie

  • Attendez un peu avant de vous détester

    La crise sanitaire se prolonge. Les privations – consenties ou imposées – pèsent de plus en plus. La patience des uns et des autres tire à sa fin. Entre vaccinés et non-vaccinés, le ton se durcit. Sur la scène politique, la tension monte. Dans ce contexte, les meilleures relations sont mises à l’épreuve. Des proches qui avaient une relation chaleureuse en viennent à se détester. C’était déjà vrai quand on parlait des mesures de confinement et ça devient beaucoup plus vrai maintenant qu’on parle de passeport vaccinal et d’obligation vaccinale. Les enjeux ne sont ni légers ni abstraits. On parle

  • Alexis Cossette-Trudel et le danger de QAnon

    Facebook a pris hier la décision de fermer le compte d’Alexis Cossette-Trudel, un adepte du groupe complotiste QAnon et un des porte-paroles du mouvement de contestation des mesures sanitaires. Cette étoile montante des réseaux sociaux participe à un phénomène politique qui dépasse largement les enjeux liés à la crise de la Covid-19. Sa chaine YouTube, Radio-Québec, compte maintenant près de 120 000 abonnés ; ce chiffre a quadruplé depuis le début de la crise et il augmente de façon continue. Sa vidéo la plus virale a été vue par plus d’un demi-million de personnes, ce qui a poussé Radio-Canada à publier un article

  • présomption d'innocence

    Agresseurs présumés innocents

    En réponse aux dénonciations d’abus sexuels sur les réseaux sociaux, on entend souvent qu’on doit préserver la présomption d’innocence. Tant qu’une condamnation judiciaire n’aurait pas été prononcée, nous devrions présumer que l’accusé est innocent. Le public devrait s’abstenir de croire la victime tant que le tribunal n’a pas tranché. La réalité est plus complexe. La présomption d’innocence est un principe juridique selon lequel l’accusé n’a pas à prouver son innocence. Son accusateur doit démontrer que l’accusé est coupable et, tant que cette démonstration n’est pas accomplie, on doit le traiter comme s’il était innocent. Vient ensuite le fardeau de la

  • complot

    Grandeur et misère des complots

    Les bouleversements entrainés par la pandémie ont redonné une plus grande visibilité aux théories du complot. En bien ou en mal, les commentaires à leur sujet se multiplient dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cependant, on parle souvent de ces théories de façon confuse, ce qui brouille l’opinion qu’on peut se forger à leur sujet. Commençons donc par distinguer ce qu’est une théorie du complot pour ensuite envisager les problèmes qui y sont liés. Qu’est-ce qu’une théorie du complot ? Autant parmi les gens qui les soutiennent que parmi ceux qui les dénoncent, les théories du complot sont parfois

  • Les qualités du chef et le prix de la liberté

    Une pandémie est, peut-être avec une guerre, le moment où les qualités des chefs politiques apparaissent avec le plus d’éclat. C’est maintenant, plus que jamais, que l’on se réjouit d’être gouverné par un bon chef… ou que l’on regrette d’en avoir un mauvais. Mais qu’est-ce qu’un bon chef, en fait ? Est-ce un chef compétent et honnête ? Bien sûr, mais là n’est pas l’essentiel face à une crise comme celle de la COVID-19. Deux qualités, cruciales mais difficiles à combiner, sont plus importantes : l’humilité et le courage. Il s’agit de l’humilité d’écouter les experts avec déférence. Un chef politique, avec tout

  • Augustin

    Quand Russell ne sait pas lire saint Augustin

    Plusieurs croient connaitre la pensée des anciens en se référant aux écrits des modernes. Pourtant, les anciens offrent une sagesse qui n’est pas toujours relayée par les auteurs modernes. Une bonne illustration de ce problème est la présentation de saint Augustin par Bertrand Russell. Malgré ce qu’en dit Russell, saint Augustin est l’un des plus grands révélateurs de notre âme.  Bertrand Russell est un philosophe britannique de grand prestige, sans contredit l’un des plus influents au sein du monde anglo-saxon durant le vingtième siècle. Il est un fondateur de la philosophie analytique et les défenseurs de l’athéisme se réfèrent souvent

  • Quand les organismes renient leur identité

    L’année dernière, l’Œuvre Léger a changé de nom pour Mission inclusion. Sans ambigüité, l’organisme écarte ses références religieuses pour se centrer sur sa mission sociale… non sans soulever plusieurs questions. Les premiers mots qui figurent sur son site web sont: « Nouveau nom, même Mission. Celle de favoriser le mieux-être et l’inclusion sociale des plus démunis de notre société ». Le Cardinal Léger est nommé à titre de fondateur, mais aucune mention n’est faite au sujet de sa foi. On comprend que cette réforme se situe dans le sillon de la laïcisation du Québec. La religion suscite souvent des malaises ou même de l’hostilité parmi

  • argent-bonheur-dieu

    Dieu ne promet pas le bonheur

    Deux faux évangiles, qui découlent de la même erreur, se répandent parmi les chrétiens. Je parle ici de l’évangile du bonheur et celui de la prospérité. Depuis quelques décennies, l’évangile de la prospérité est très présent aux États-Unis et en Afrique. Selon cette interprétation de la révélation chrétienne, Dieu promet la richesse matérielle à ses fidèles comme signe de faveur divine. Or, il faut savoir que la plupart des chrétiens dénoncent cette interprétation en soutenant qu’elle contredit des enseignements fondamentaux de Jésus-Christ. En effet, ceux qui croient que Dieu promet la prospérité sombrent dans une double dérive. D’une part, leurs

  • Comment Gillette s’est sabordé

    Gillette, la prestigieuse compagnie de produits de rasage, a lancé en janvier dernier une audacieuse campagne publicitaire pour lutter contre la masculinité toxique. Les réactions à cette campagne m’ont étonné et révèlent une erreur courante dans la critique des stéréotypes masculins. Dans cette publicité, on voit des garçons et des hommes agir de façon abusive ou harcelante. On voit aussi des hommes banaliser ces comportements en affirmant «boys will be boys», laissant entendre qu’il est normal que les garçons soient violents. C’est ce qu’on qualifie de masculinité toxique. La publicité affirme ensuite que les hommes doivent s’opposer à cette virilité

  • La Jeanne d’Arc de l’écologie

    La jeune militante écologiste Greta Thunberg suscite des réactions souvent tranchées. Ses partisans admirent la fermeté de ses positionnements alors que ses détracteurs déplorent l’instrumentalisation d’une adolescente. Serait-elle la Jeanne d’Arc de l’écologie? En effet, une porte-parole adolescente n’est pas un détail anodin. Elle procure une sorte d’étendard vivant à sa cause. Par sa personne, elle incarne une idée que les meilleurs orateurs peinent à défendre. Pourtant, elle ne prétend pas posséder une expérience ou des qualifications remarquables. Ce n’est pas tant son discours qui nous frappe : c’est son aura, c’est son ethos. Elle nous marque par sa jeunesse

  • Une loi qui rate sa cible

    Les réactions abondent suite à l’adoption de la loi sur la laïcité. Sur cet enjeu comme sur plusieurs autres, je ne me reconnais dans aucun des deux camps qui s’affrontent. J’expose ici mes critiques de part et d’autre. Pourquoi appuie-t-on cette loi? Deux grandes raisons : la crainte de l’islam et l’affirmation nationale. Dans les deux cas, la laïcité est instrumentale. Sans islam radical ou multiculturalisme fédéral auxquels s’opposer, personne ne se soucierait des signes religieux. Dans les deux cas, cette loi me semble mal ciblée. Un rempart contre l’islam radical? Si on veut lutter contre l’islam radical, réduire l’accès

  • Stonehenge, Royaume-Uni (Jack B. / unsplash.com)

    Un Cro-Magnon au cœur tendre?

    Quand on conçoit la Préhistoire, on se fonde sur peu de connaissances. Nous observons quelques reliques archéologiques à partir desquelles nous spéculons sur les modes de vie de nos ancêtres. Sylvain Aubé explore ici l’hypothèse d’un homme préhistorique un peu moins brut que dans notre imaginaire. La Préhistoire m’inspire une fascination croissante. Cette période de l’humanité est à la fois immense et obscure. L’histoire humaine recoupe environ cinq-mille ans alors que sa préhistoire en recoupe des centaines de milliers. L’ensemble de l’expérience humaine est presque entièrement dénuée de traces écrites. Nos idées sur la Préhistoire relèvent donc en grande partie

  • Tourner le fer dans la plaie?

    Qui porte la faute des abus pédophiles en Église? Les prêtres qui les ont commis? Les prélats qui les ont camouflés? Le patriarcat qui les a structurés? Le relativisme moral qui les a dédramatisés? La révolution sexuelle qui les a stimulés? Les réseaux homosexuels qui les ont facilités? Le diable qui les a inspirés? Toutes ces réponses ont été offertes, ainsi que plusieurs autres. Chacune fut accueillie avec plus ou moins de sérieux en Église et hors de l’Église. Pour distinguer ces réponses, une question me semble fondamentale : l’Église est-elle responsable ou ne l’est-elle pas? Est-ce que l’Église subit les

  • Photo: Pawel Szvmanski (unsplash.com).

    Quand la raison s’enferme hors du monde

    Peut-on tout comprendre? Et si oui, est-ce nécessaire pour raisonner adéquatement? Notre blogueur s’appuie sur la riche réflexion de Gilbert K. Chesterton développée dans Orthodoxy pour examiner la question. « Tous les gens veulent me tuer », dit le paranoïaque. « Mais non, personne ne veut te tuer », répond le thérapeute. « C’est exactement ce que diraient les gens s’ils voulaient me tuer! », conclut le paranoïaque. La folie du sceptique Avec un peu de recul, il faut admettre que le raisonnement du paranoïaque est sans faille. Si les gens voulaient le tuer, on ne le lui dirait pas. On le lui cacherait, et on inventerait

  • Photo: Clem Onojeghuo (unsplash.com).

    L’étrange parenté entre le progressisme et le christianisme

    Je suis frappé par une similitude inattendue entre le progressisme et le christianisme : une radicale quête de rédemption. Malgré l’incompatibilité de leurs normes morales et de leur métaphysique, cette similitude est fondée sur une vérité profonde de l’expérience humaine : nous cherchons à (re)trouver un état d’innocence. Si les deux messages résonnent dans l’esprit humain, si les deux discours suscitent l’adhésion de gens condamnés par ces mêmes discours, c’est parce que, dans les tréfonds de notre conscience, nous savons que nous sommes coupables et nous souhaitons être disculpés. Nous désirons être émancipés de nos fautes. Nous aspirons à être libérés de

  • Le mariage « obligatoire »?

    On apprenait récemment que la nouvelle ministre de la Justice entend réformer le droit de la famille. Notamment, il sera question de créer des obligations alimentaires entre les conjoints de fait avec enfants. Cette mesure est lourde de conséquences pour les familles du Québec. Elle est également révélatrice d’un dilemme plus profond au sujet des engagements familiaux. Notre collaborateur Sylvain Aubé, avocat, analyse la question. Il faut savoir que le Québec est la seule province du Canada qui ne prévoit aucune pension alimentaire entre ex-conjoints de fait. La CBC a résumé cette situation en affirmant que le Québec est la seule

  • Le sacrifice d'Isaac (Pixabay -CC)

    Tous en Abraham

    « L’histoire humaine regorge de religions différentes et opposées. Il n’est pas raisonnable de prétendre que l’une de ces innombrables religions est la seule vraie religion. » Voilà l’une des objections les plus communes à l’encontre de la foi chrétienne. Un fait est incontestable : les religions humaines sont nombreuses et variées. On peut en dénombrer des milliers au fil de l’histoire. Si on s’attendait à ce que Dieu se révèle en ne permettant l’existence que d’une seule religion, il est facile de conclure que Dieu n’existe pas. Cependant, les religions n’ont pas toutes prétendu être la seule vraie religion. Au contraire, presque

  • Peut-on aimer toute l’humanité?

    Cette année, le peu d’enthousiasme suscité par la fête de la Saint-Jean nous rappelle que le sentiment national n’est pas quelque chose d’acquis. Les nationalistes se désolent de la régression de la ferveur patriotique. D’autres, pour qui le nationalisme est une idéologie exclusiviste et oppressive, s’en réjouissent plus ou moins secrètement. Pour ma part, j’ai une opinion mitigée au sujet du nationalisme. Je peux être en accord avec les nationalistes autant qu’avec leurs adversaires. Je tente d’exposer ma pensée en avançant une série de parallèles entre la nation et la famille. J’ai été marqué par une expression de l’auteur britannique

  • Pharisiens, sceptiques et Calinours

    On trouve toutes sortes de gens en Église. Des jeunes, des vieux. Des tristes, des joyeux. Des doux, des durs. Des modestes, des ambitieux. Des cons, des saints. Et tous ces gens, ils vivent la foi de façons différentes. Certains sont simples dans une discrète foi du cœur au quotidien. D’autres sont plus cérébraux avec une foi structurée par l’intellect. D’autres encore sont motivés par une foi militante au sein de leurs communautés. À travers cette diversité, j’en suis venu à discerner trois grandes dérives en Église. Il y en a d’autres, mais celles-ci me semblent spécialement importantes. Je précise

  • Et si nous vivions déjà dans un monde idéal?

    J’ai récemment visionné le film Brave New World (v.f. Le Meilleur des Mondes), réalisé en 1998. Ce film est basé sur le roman du même nom, écrit en 1931 par Aldous Huxley, qui présente une vision dystopique* de ce que notre société pourrait devenir. J’ai grandement apprécié la réalisation de ce film et je pense que, comme le roman, il pose une série de questions cruciales pour notre avenir. Voici quelques points saillants de la dystopie décrite par Huxley : Les enfants sont fabriqués dans des cuvettes plutôt qu’engendrés naturellement; Toutes les femmes sont stérilisées en permanence; La génétique est méticuleusement

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