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Articles

Simon Lessard

Simon aime engager le dialogue avec les chercheurs de sens. Diplômé en philosophie et théologie, il puise dans les trésors de la culture occidentale, combinant neuf et ancien pour interpréter les signes des temps. Il est responsable des partenariats au Verbe médias.

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    Jusqu’à aimer l’assassin?

    Juillet 1979, tout le Québec est sous le choc. Gilles Pimparé et Normand Guérin viennent d’assassiner deux adolescents sur le pont Jacques-Cartier: Chantale Dupont, 15 ans, et Maurice Marcil, 14 ans. Après avoir été agressés et étranglés, ils sont jetés vivants 50 mètres au-dessus du fleuve et meurent noyés. Le double meurtre est si brutal que des journalistes qualifient ce crime d’impardonnable. Mais les Québécois sont encore plus choqués quand, quelques jours plus tard, les parents de Chantale déclarent pardonner aux meurtriers de leur fille. Ils étaient en train de prier un Notre Père quand ils ont été touchés au cœur par la

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    La beauté sauvera le monde

    En visitant cet été un musée (dont je tairai le nom), cela m’a frappé : mais où est passée la beauté ? Espèce en voie de disparitions dans les expositions d’art et les défilés de mode, elle ne semble survivre que dans les œuvres de la nature et les monuments de l’histoire. On l’oublie trop souvent, mais la beauté est subversive. Contre le dogme du relativisme, elle dévoile la splendeur de la vérité. Contre l’empire de l’économique, elle oppose la gratuité. Contre le culte de la vitesse, elle objecte la contemplation. Impossible de ne pas s’arrêter devant un coucher de soleil, un

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    La culture judéo-chrétienne : l’ultime riposte au régime totalitaire

    Avec Poutine en Russie, Xi Jinping en Chine, et Kim Jong-un en Corée du Nord, force est de constater que la tentation du régime totalitaire n’est pas chose du passé. «Il apparait assez clairement, écrivait Simon Weil en 1934, que l’humanité contemporaine tend un peu partout à une forme totalitaire d’organisation sociale […], c’est-à-dire à un régime où le pouvoir d’État déciderait souverainement dans tous les domaines, même et surtout dans le domaine de la pensée.» À la différence des simples dictatures, les gouvernements à tendance totalitaire ne visent pas seulement à contrôler les actions, mais à changer les hommes

  • univers

    Le ciel, c’est les autres

    L’hiver, c’est l’enfer. Ce n’est pas moi qui le dis, mais Dante dans sa Comédie. Pour lui, l’ultime cercle de l’enfer n’est pas une fournaise de feu, mais un désert de glace réservé aux traitres, ces briseurs de relation. Entièrement gelés et figés, ils ne peuvent même pas tourner la tête pour parler ou regarder autour d’eux. Ils sont tout à fait isolés, parce qu’ils ont refusé d’aimer. L’enfer est un enfer-mement sur soi, un châtiment que l’égoïste s’inflige à lui-même. Comme Aristote, je me suis toujours méfié des ermites: «Personne, en effet, ne choisirait de posséder tous les biens

  • univers

    L’humain dans l’univers

    Il y a les enfants qui rêvent de devenir astronautes. Et d’autres, comme moi à l’époque, qui préfèrent explorer le ciel à partir de leur salon. Tout petit, je me posais déjà bien des questions existentielles, reprenant sans le savoir la question de Blaise Pascal: «Qu’est-ce qu’un homme, dans l’infini?» L’étonnement devant les mystères de l’univers est sans doute à l’origine de ma vocation philosophique… et de ma passion pour Star Wars. Quand j’ai vu, ces derniers mois, les premières images du télescope James Webb, je me suis étonné de nouveau. Quelle beauté! Comment l’expliquer? Sommes-nous seuls à pouvoir la contempler?

  • univers

    Le vide infini de New York

    L’été dernier, je suis allé à New York pour la première fois afin de visiter mon collègue et ami Benjamin. Après le vertige euphorique que provoquent les tours de la City, j’ai rapidement éprouvé une autre nausée. La ville qui ne dort jamais est follement démesurée: trop vite, trop riche, trop bruyante, trop grande. L’offre de commerces et d’activités parait illimitée. Benjamin m’a fait remarquer qu’il est humainement impossible d’essayer tous les restaurants, car il s’en trouve qui ouvrent et ferment chaque jour. En avançant dans les rues, j’avais la même impression qu’en faisant défiler ma page Facebook: une nouveauté

  • univers

    Faut-il diaboliser l’Halloween ?

    Avec l’Halloween, la Toussaint, la Commémoration des fidèles défunts et le jour du Souvenir, on entre officiellement dans la courte saison des morts. Les feuilles sont tombées, la lumière décline et le froid s’installe. Météo oblige, qu’on soit croyant ou pas, chacun est contraint en ces temps gris de méditer sur sa condition mortelle. «Tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.» (Gn 3, 19) Avouons-le, ce memento mori annuel a quelque chose de franchement décapant et, en même temps, de bienfaisant. Car ceux qui refusent de penser leur mort risquent de rater leur vie. En effet, la vie

  • univers

    Miséricorde et vérité se rencontrent

    Les abus sexuels et culturels aussi bien de l’Église que de l’État nous posent collectivement la difficile question de la réconciliation. Faut-il choisir entre justice ou miséricorde? Pardonner serait-il la faiblesse de ceux qui n’ont pas la force de se venger pour rétablir la justice, comme le pensait Nietzsche, ou encore une astuce de criminels pour s’exempter de procès et de peines? Nullement. Le pardon véritable ne peut et ne doit jamais faire l’économie de la justice. Le sacrement du pardon dans la tradition catholique en est un exemple éclairant. Pour qu’il y ait véritable réconciliation, le pénitent doit nécessairement accomplir

  • univers

    Espérer contre toute espérance

    « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies. » – Luc 21, 10-11 Ces temps-ci, avouons-le, l’ambiance est de mort. Menaces climatiques, sanitaires et nucléaires s’accumulent. Et pourtant… rien de réellement nouveau sous le soleil du printemps. La mythologie raconte qu’à l’origine du monde, Pandore ouvrit une boite de laquelle sortirent tous les maux qui accablent l’humanité : maladie, guerre, misère et folie. Seule Elpis (« espoir » en grec) ne put s’échapper, la jeune femme ayant refermé le couvercle à temps. Toute l’Antiquité s’est ensuite demandé

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    Le paradis de la bonne conscience

    Londres – 6 juillet 1535. L’humaniste anglais Thomas More est décapité parce qu’il ne peut en conscience reconnaitre que son roi Henri VIII est au-dessus de toute loi. « Le sujet loyal, croit-il, est plus tenu d’être loyal envers sa conscience qu’envers toute autre chose. » Cet accord avec soi-même est, selon Hannah Arendt, le point de départ aussi bien de toute la logique que de la morale occidentale. Toutefois, notre conscience morale ne bénéficie point du charisme de l’infaillibilité. C’est pourquoi elle doit être bien formée. Sir More voyait d’ailleurs la formation de la conscience comme « le fruit d’une éducation dans la vérité ». Ceux

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    Quand l’État gère les corps

    7 octobre 2021. Le philosophe Giorgio Agamben fait une intervention choc devant le Sénat italien : « Des scientifiques et des médecins ont déclaré que le green pass [passeport sanitaire européen] n’avait aucune signification médicale en soi, mais servait à forcer les gens à se faire vacciner. Mais je pense qu’il faut dire le contraire : que le vaccin est un moyen de forcer les gens à avoir le green pass. C’est-à-dire un dispositif de surveillance et de suivi des individus, une mesure sans précédent. » Intellectuel engagé contre les totalitarismes et universitaire respecté, Agamben est né à Rome en 1942. Il s’inscrit dans la lignée des Hannah Arendt,

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    La vérité si je mens

    L’une des caractéristiques des sociétés à tendance totalitaire est sans contredit le mensonge systémique. La troublante série à saveur historico-apocalyptique Tchernobyl produite l’an passé par HBO l’illustre parfaitement. Lors d’un long séjour à Cuba sous le régime castriste, j’ai été frappé non seulement par les mensonges quotidiens dans les médias, certes, mais aussi par ceux de chaque citoyen dans ses conversations les plus banales. D’un côté, les gouvernants trafiquent la vérité pour cacher leur incompétence, réprimer la résistance et justifier l’injustifiable ; de l’autre, les gouvernés racontent des histoires pour se dérober à la surveillance des voisins, s’assurer un salaire et conserver moult

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    Cette année, je commence à fumer !

    Ça fait deux ans (2020/2021) que je prends des résolutions qui n’ont pas de bon sens. Alors cette année je me suis dit :« Arrête de vouloir être original.Fais donc comme tout le monde pour une fois. »Or, sur quoi porte la résolution la plus traditionnelle des Québécois ? La cigarette bien sûr ! Le seul problème, c’est que je ne fume pas.Mais c’est certainement pas ça qui va m’arrêter. Cette année, je prends la résolution de commencer à fumer. Je sais, c’est vraiment pas facile.Presque plus personne n’y arrive. Ça pue. Ça coute cher. Ça donne le cancer.En plus, on se fait toujours juger

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    Le nombril du monde

    J’ai toujours été fier de mes origines. Selon la légende familiale, mon ancêtre, Étienne de Lessart, venait de Normandie et s’est installé en 1645 en Nouvelle-France sur les terres de la seigneurie de Beaupré. C’est d’ailleurs lui qui a donné le terrain de deux arpents sur lequel fut édifiée la petite chapelle qui deviendra le grand sanctuaire dédié à sainte Anne, où des miracles n’ont jamais cessé d’abonder. Comme moi, Étienne était francophone, catholique et colonisateur. (Il faut bien avouer que je suis un peu « colon » sur les bords !) Ces traits distinctifs m’aident à ne pas me sentir seulement comme

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    Le remède Soljenitsyne

    Quatre ans après avoir été expulsé de l’Union soviétique pour avoir publié L’archipel du Goulag, l’écrivain Alexandre Soljenitsyne prononçait à l’Université Harvard un discours intitulé Le déclin du courage. Les élites intellectuelles d’alors ont été choquées par cette prise de parole dans laquelle il se posait en dissident, aussi bien des idéologies de « la foire du Parti » à l’Est que de « la foire du Commerce » à l’Ouest. Déjà en 1978, ce 70e lauréat du prix Nobel de littérature observait que le confort de la société occidentale commençait à « ôter son masque pernicieux ». Il discernait les symptômes d’une culture en décrépitude dans l’abrutissement télévisuel, l’absence de grands

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    Patience et « langueur » de temps

    Hormis les travailleurs de la santé et les livreurs d’Amazon, nombreux sont ceux qui ont eu l’impression de passer la dernière année à attendre : attendre la réouverture des salles de classe ou des salles à manger, attendre pour se faire tester ou vacciner, attendre pour se visiter ou pour voyager. Notre rapport au temps s’est allongé et notre patience a été plus d’une fois éprouvée. Pourtant, avant les mesures de guerre sanitaire, les jeux de démineur et de patience avaient perdu la cote. Résignation facile des faibles pour les uns, vice bourgeois du statuquo pour les autres, cette vertu d’un autre

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    Ces milliardaires qui veulent monter au ciel

    Dimanche dernier, à 71 ans, le milliardaire Richard Branson a fait un vol touristique d’une quinzaine de minutes dans l’espace. Plusieurs admirateurs y voient le signe d’une « nouvelle ère spatiale ». Le fondateur de Virgin n’est pas seul dans cette course et industrie galactique. Le président d’Amazon, Jeff Bezos, doit lui aussi s’envoler le 20 juillet avec son propre engin créé par sa société Blue Origin. Le père de PayPal et Tesla, Elon Musk, a pour sa part prévu de décoller avec sa compagnie Space X en septembre prochain. Ce sont des centaines de vols par année que ces trois compagnies souhaitent offrir sous peu…

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    Crise de la santé ou de la vérité ?

    Je faisais mon bilan de la dernière année l’autre jour. Et puis ça m’a sauté au visage : je ne connais aucun mort, ni même aucun grand malade de la covid. Non pas qu’elle n’existe pas ! Mais dans mon cas, je n’ai pas été touché personnellement par cette crise médicale, ni dans mon corps, ni dans celui de ceux que j’aime. Pour moi, comme pour beaucoup d’autres, j’ai surtout vécu la crise par le biais des mesures et des médias. J’en déduis que, pour une bonne part d’entre nous qui ne travaillons pas dans le système de la santé,

  • univers

    Tout le monde tout nu !

    Avec tous ces débats autour des masques sanitaires et des voiles religieux ces dernières années, on pourrait réécrire le célèbre mot du Tartuffe de Molière : « Couvrez ce sein visage que je ne saurais voir: / Par de pareils objets les âmes sont blessées, / Et cela fait venir de coupables pensées. » Le masque et le voile. À contrecourant de la reconnaissance faciale qui s’implante et s’impose partout, les feux qu’attisent ces tissus faciaux mettent à nu nos hantises et envies de transparence. Révéler sa figure, ou seulement son profil, c’est choisir jusqu’où on accepte de se laisser voir et savoir. C’est trouver la juste

  • univers

    L’isolement de l’humanité

    Dans un passage prophétique des Frères Karamazov, un mystérieux visiteur raconte que, pour refaire le monde à neuf, il faudra d’abord traverser la période de l’isolement de l’humanité. « Tout le monde dans notre siècle s’est séparé en unités, chacun s’isole dans son terrier, chacun s’éloigne des autres. » Les hommes pensent se sauver en s’isolant, mais c’est l’inverse : ils s’appauvrissent, deviennent malades et surtout désespèrent. « Chacun s’efforce d’isoler son visage le plus possible. Chacun veut ressentir en lui-même la plénitude de la vie, et pourtant, le résultat de tous ces efforts, c’est seulement le suicide le plus plein, parce qu’au lieu d’une définition pleine [nous

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    Apprendre à vivre avec

    Je parlais avec un psy l’autre jour. Il me disait à quel point il voyait l’anxiété monter chez ses clients depuis le début des confinements. Ça, et bien d’autres problèmes de santé mentale. Puis, il m’a dit cette phrase qui semble contradictoire : « Quand on arrête de faire des choses pour aller bien, on va beaucoup mieux. » Paradoxalement, notre société obsédée par la santé, le bienêtre et la croissance personnelle n’a jamais été aussi malade d’aller bien. Comme si la norme c’était de n’avoir aucun bobo, aucun malaise ni souci. Mais avec une telle idée, on est souvent déçu et toujours

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    J’ai échoué à rater ma vie

    L’an passé, je vous confiais avoir pris la résolution de rater ma vie. Mais à l’heure des bilans, je suis bien obligé de constater que j’ai échoué complètement. Malgré tous mes efforts, ma vie est un franc succès ! Tout me réussit : ma vie personnelle et professionnelle, intellectuelle et spirituelle, émotionnelle et… vous savez quoi. ;) Vraiment, même si j’excelle dans l’art de me plaindre, je n’arrive plus à convaincre personne que je fais pitié. J’ai tout essayé : l’anxiété, l’épuisement, la dépression, la solitude, rien à faire. Même quand j’ai l’impression que ça va mal aller, il suffit que j’ouvre les yeux pour

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    Espérer la décroissance

    La courbe des cas de Covid et celle de la bourse semblent croitre ensemble ces temps-ci. Et alors que le monde espère publiquement la décroissance de la première, on salue secrètement la croissance de la seconde. Croissance versus décroissance C’est un débat économique et écologique qui sévit depuis deux décennies. Contre le dogme néolibéral de la croissance perpétuelle, on oppose l’hérésie écologique de la décroissance graduelle. On prêche que retrouver l’équilibre aussi bien environnemental que cérébral passe par une courbe descendante de notre « niveau de vie » (une expression à niveler par le bas !). On oublie trop souvent que cette décroissance

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    Gang d’innocents !

    Avez-vous l’impression d’avoir été plus souvent victime ou bourreau dans votre vie ? Une victime fort probablement. C’est l’un des sentiments les plus également répandue à notre époque. Même si vous êtes un homme hétérosexuel, blanc et aisé financièrement, vous avez vraisemblablement subi le mal des autres d’une manière ou d’une autre. Pas besoin d’avoir été battu ou violé pour se sentir persécuté. La moindre microagression ou parole blessante suffit à nous convaincre de faire partie de l’Ordre des martyres. L’innocence (et non le bon sens) est la chose du monde la mieux partagée. Peut-être étiez-vous un « morveux », un « nerd » ou

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