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Sarah-Christine Bourihane
Sarah-Christine Bourihane figure parmi les plus anciennes collaboratrices du Verbe médias ! Elle est formée en théologie, en philosophie et en journalisme. En 2024, elle remporte le prix international Père-Jacques-Hamel pour son travail en faveur de la paix et du dialogue.
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Combattre le Goliath intérieur: le cinéma existentiel de David B. Ricard
David B. Ricard est un artiste difficile à classer. Jonglant avec la vidéo, le théâtre, la danse et la performance, il les combine en un tout organique. Par ses essais documentaires, il déroute le spectateur. Et les thèmes qu’il aborde ne sont souvent qu’un prétexte pour partager son introspection, ses questionnements existentiels. Son plus récent long métrage, David contre Goliath, à la manière d’un journal intime, ne traite pas seulement des films inaboutis qui le hantent. Il nous rejoint aussi à travers une adaptation originale du récit biblique: c’est le combat contre nos propres Goliath. Le Verbe: Tu t’es filmé
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La ferme Berthe-Rousseau: prendre la fragilité à la racine
Dans le Centre-du-Québec se trouve un lieu où il fait bon mettre sa vie en jachère. À la ferme Berthe-Rousseau de Durham-Sud, on laisse derrière soi le chaos urbain et mental pour cultiver la terre, s’occuper des animaux et vivre ensemble, tout simplement. Pour un mois, deux… parfois six, on prendra le temps nécessaire pour se restaurer. C’est une parfaite journée d’été, à l’air de la campagne. Sur les lieux, l’atmosphère est paisible. Les quatre résidents actuels et les intervenants en profitent, ils jouent à la patate chaude. Ici, on apprend à savourer la grâce des temps libres. Louis-Félix Valiquette,
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Comment Le Verbe change des vies
Magazine, radio, vidéos et réseaux sociaux: tous les moyens sont bons pour relier la foi et la culture. Mais quelles répercussions ont toutes ces communications? Chaque année, Le Verbe médias présente un rapport annuel qui illustre en chiffres, en mots et en tableaux son rayonnement. Mais notre curiosité nous a conduits à vouloir en savoir plus. Nous sommes donc allés à la rencontre de nos abonnés pour découvrir notre impact concret dans leurs vies. Récits de lecteurs et d’auditeurs pour qui Le Verbe médias est un trait d’union entre le Christ et le monde d’aujourd’hui. Aider à guérir À la pharmacie En période
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Marie Tifo : « Jouer Marie de l’Incarnation a été l’expérience la plus satisfaisante de ma vie »
Dans le cadre du 350e anniversaire du décès de Marie de l’Incarnation, l’actrice Marie Tifo remontera sur scène ce samedi 15 octobre, à la chapelle des Ursulines de Québec, pour incarner la cofondatrice de l’Église au Canada. En solo durant 75 minutes, l’actrice québécoise interprètera la pièce La déraison d’amour, écrite par Jean-Daniel Lafond, présentée pour la première fois en 2008. Tenir le rôle d’une sainte mystique peut-il changer une carrière ? C’est ce que Le Verbe a cherché à savoir au cours d’un entretien avec l’actrice de renom. Le Verbe: Quand Jean-Daniel Lafond vous a initialement proposé de jouer Marie de l’Incarnation dans les
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Les boulangères du bon Dieu : confection d’hosties chez les carmélites de Dolbeau
De l’extérieur, le bâtiment n’a l’air de rien. Un plain-pied brun et blanc aux fenêtres étroites. Sur le toit, une cloche retentit. Entre les murs, onze sœurs avancent doucement, prennent place dans les stalles de la chapelle. Un doux silence s’installe. Le tictac de l’horloge est le seul mouvement perceptible. Derrière ce calme d’apparence statique, on devine une vie intérieure active, foisonnante. Les carmélites se préparent à recevoir la communion, premier ingrédient de leur fécondité spirituelle, fruit du travail de leurs propres mains. Même si les contemplatives chantent derrière les barreaux du cloitre, on perçoit une proximité sans entrave. Après
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Les dernières vêpres du pape avec l’Église de Québec
C’est avec les fidèles de l’Église locale et nationale que le pape a célébré les vêpres à Québec, le 28 juillet, les exhortant à la joie de l’évangile dans le contexte québécois de sécularisation. Le Vieux-Québec a retrouvé sa tranquillité. Des passants sont croisés ici et là sur la route, sans doute indifférents à la dernière action liturgique que le pape s’apprêtait à poser avant son départ de Québec. D’autres souhaitent l’apercevoir une dernière fois, fervents, alors qu’il déambulait dans les rues en face de la cathédrale quelques minutes auparavant, faisant entorse au protocole de sécurité. À l’intérieur de la basilique-cathédrale
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Justice réparatrice entre les Autochtones, les Allochtones et l’Église
Dans les communautés autochtones, les sévices vécus dans les pensionnats ont marqué des générations qui, à leur tour, ont transmis ces séquelles aux suivantes. Si bien qu’aujourd’hui des communautés entières en sont affectées. Comment briser ce cycle? Les ateliers Retour à l’esprit veulent renverser le processus: réconcilier chacun avec son histoire pour transformer une communauté entière. François Paradis, prêtre franco-manitobain et oblat de Marie-Immaculée, se sent concerné par la réconciliation entre les Autochtones et l’Église depuis son ordination en 1972. «Dès mes premiers jours de ministère, j’ai observé les conséquences et les dégâts des écoles résidentielles: il y avait beaucoup de ressentiments et
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Le pape à Québec: rencontre de deux pèlerinages
Des mains d’applaudissements. Des cris. Des pleurs. Des accolades. C’est dans cette ambiance que des marcheurs autochtones ont terminé leur pèlerinage de 275 km, le 27 juillet, sur les plaines d’Abraham, quelques heures avant l’arrivée du pape. Ils étaient immanquables avec leurs gilets orange fluo, évoquant la couleur d’un chandail particulier : celui qu’une grand-mère a offert à sa petite fille disparue le jour de son départ pour le pensionnat. Depuis Mashteuiatsh, traversant une partie du parc des Laurentides (ou du Nitassinan), les marcheurs ont parcouru en moyenne 45 km par jour en se relayant, dormant dans des campements traditionnels. Solidaires des survivants des pensionnats et de
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Rencontre avec l’Innu Serge Rock, ambassadeur de réconciliation
À l’âge de sept ans, Serge Rock rentre à vive allure dans une clôture avec son BMX. Deux semaines en béquilles s’annoncent difficiles pour le petit garçon énergique. Le pape Jean-Paul II arrivait le lendemain, premier pape à fouler le sol canadien. « Crois-le, crois-le pas, mon élongation musculaire était guérie à la fin de la journée. On se rendait là en bus avec une délégation d’Innus » me raconte Serge, alors que je viens tout juste d’entrer chez lui, dans sa maison à Wendake. Il se doute bien que je vais le questionner sur la venue imminente du pape. « Il y a
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«Guéris ce que tu juges bon de guérir»
Judith Trudeau voulait des enfants, mais n’en avait pas. Son histoire est un témoignage d’accueil de la grâce dans une situation de vie en apparence stérile. Pleine de vitalité, Judith nous accueille dans sa maison chaleureuse, à Saint-Nicolas. Son mari André, musicien de profession, s’est absenté pour aider un ami à produire un vidéoclip. Chez les Nadeau, le don de soi fait partie de la routine. Dans le salon, il y a des photos de leur fille et de leur garçon. Ils sont au cœur de l’histoire que Judith va me raconter avec des yeux brillants de gratitude. Avant de
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«J’ai rangé mon avortement dans la case d’un acte médical»
Marie-Ève Caouette espérait fonder une famille, mais pas tout de suite, pas de cette façon-là. Son parcours de vie ne suivait pas ses ambitions. Mais finalement, lâcher les rênes du contrôle s’est avéré ce qu’il y avait de mieux pour elle. Marie-Ève a toujours rêvé de fonder une famille. Avec des parents convertis au catholicisme, un grand frère prêtre, son chemin semblait tracé d’avance. Mais la passionnée de basketball a du mal à trouver l’homme avec qui passer sa vie. « Quand tu mesures six pieds un pouce et que tu regardes la plus haute tête dans l’église… les choix sont
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«Ceci n’est plus du pain ni du vin»
Dans une église à moitié vide, un prêtre en chasuble aux motifs dorés prononce des paroles étranges : « Ceci est mon corps livré pour vous. Ceci est la coupe de mon sang versé pour vous. » Ce mystère a-t-il encore un sens pour le monde contemporain, alors que tant de martyrs, au fil des siècles, ont donné leur vie pour l’honorer ? Nicolas Buttet, prêtre suisse, spécialiste de l’eucharistie, en décrit toute la sacralité : « À [la consécration], c’est comme si deux millénaires d’histoire étaient balayés et que nous étions contemporains de Marie et de Jean au pied de la croix. » Un sacrifice d’amour
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Gilbert Keith Chesterton: le joyeux apologète
Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), écrivain et journaliste anglais, fait certainement partie des grands apologètes catholiques dont l’Église avait besoin. Il intervient à une époque charnière où le scepticisme, l’agnosticisme et le matérialisme commencent à imprégner de plus en plus la culture anglaise. Les avancées des sciences naturelles – pensons à la théorie de l’évolution de Darwin – l’apparition de la critique historique et l’industrialisation ébranlent l’échafaudage de la société assise en apparence sur un socle religieux. « Sous la surface d’un conformisme religieux fait de respectabilité, il y a un remous de doute et d’incertitude. Presque tous les intellectuels étaient aux
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D’un désert à l’autre : sur les traces de Charles de Foucauld
Mati (pseudo) est une consacrée d’origine française qui vit dans le désert du Sahara depuis 22 ans. Dr Ciriaco Piccirillo, lui, est un immunologue qui habite en plein centre urbain montréalais. Si rien ne semble réunir leurs vies, elles trouvent pourtant un point de convergence : le silence intérieur et l’accueil du prochain, vécus à la suite de Charles de Foucauld, canonisé ce 15 mai. Le muézine fait retentir sa voix, il fait encore nuit. C’est l’appel à la prière pour les musulmans. La journée de Mati commence, pour elle aussi, par un temps de recueillement, à l’écoute de l’évangile. Juste à côté
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Frère Charles de Foucauld : « Le saint de la porte d’à côté »
Le Verbe s’est entretenu avec le père Bernard Ardura, président du Comité pontifical des sciences historiques au Vatican et postulateur de la cause en canonisation de Charles de Foucauld (1858-1916). Canonisé le 15 mai prochain, l’ermite du Sahara est moins éloigné de nous qu’on pourrait le croire. Français d’origine, Charles de Foucauld avait une quête radicale qui l’a conduit au Sahara pendant 15 ans, où il est mort assassiné. Pourquoi un tel exil ? Au départ, Charles de Foucauld n’était pas un païen, mais un chrétien. C’est un chrétien qui perd la foi, pendant 12 ans. Il dit ne plus croire en rien. C’est un homme qui redécouvre
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Renouer: pour tisser le lien social
Le 11 mars dernier, trois députés du parlement québécois, Catherine Dorion, Émilise Lessard-Therrien et Sol Zanetti, et deux cinéastes de Québec, Maxime Laurin et Samuel Matteau, ont lancé Renouer. Le Verbe a vu cette oeuvre de cinéma direct qui désire récolter la parole des Québécois et communiquer un vrai projet de société. Plus jeune, j’avais l’habitude de rejoindre mes amis sur les remparts de la vieille ville. Seul lieu de la capitale où l’horizon se dégage des édifices, où l’on peut contempler tous les soirs notre étoile se faufiler derrière les Laurentides. À l’arrivée des lueurs incandescentes de la nuit tombante,
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Youna, Jonathan et Philippe: trois histoires de rencontre avec Dieu
La rencontre avec Dieu relève d’un mystère : les mots peinent à décrire la relation avec plus grand que soi. Pour certains, c’est un point de bascule qui fait chavirer l’existence. Pour d’autres, elle se déroule subrepticement dans une lente maturation. Mais chacun, avec le recul, perçoit en filigrane un Dieu qui n’avait cessé de l’attirer. Toujours, la voie semblait tracée d’avance, pavée par le témoignage d’autres croyants. Jonathan, Youna et Philippe, chercheurs de Dieu dans un monde sans Dieu, racontent l’inédit du commencement de la foi dans leur vie. JONATHAN « Quand je suis sorti de mon abri, j’étais catholique. » Je
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Terres des Sœurs de la Charité : cultiver le bien commun
Le dossier des terres des Sœurs de la Charité de Québec a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières années. Si nous savons, au moment de mettre sous presse, que la vocation agricole des terres sera probablement maintenue, nous sommes toujours dans l’incertitude quant à la nature du projet qui l’encadrera. Une chose est pourtant certaine : le travail assidu des religieuses réalisé jadis sur la ferme et le rôle qu’elles tenaient auprès des patients de l’hôpital psychiatrique avoisinant a de quoi inspirer. Quel potentiel cet héritage porte-t-il pour la communauté et, plus largement, en quoi réside la valeur d’une enclave
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Immigrer en milieu rural…avec sa foi
Des produits exotiques apparaissent sur les tablettes d’épicerie. Des accents aux tonalités hispaniques se font entendre au coin des rues. Les bancs d’une église en déclin se remplissent à nouveau. Le phénomène est maintenant bien connu des habitants des MRC de L’Érable et des Etchemins : des travailleurs étrangers viennent combler le manque de main-d’œuvre dans les entreprises. Bien plus qu’un levier économique, ces hommes et leurs familles traversent la frontière avec leur histoire, leur culture, leur langue et leur foi. Incursion dans un processus d’intégration vécu en communauté rurale. L’ambiance du parvis de l’église de Sainte-Justine, à une centaine de
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Alexia Vidot : remonter à la source
Alexia Vidot est journaliste française au magazine chrétien La Vie, responsable du cahier Les Essentiels, qui retrace l’itinéraire spirituel de témoins de la foi. Aussi auteure, elle a publié deux ouvrages sur Maximilien Kolbe et un plus récent livre, Comme des cœurs brûlants, sorti au printemps 2021 aux éditions Artège et Novalis. Elle y partage le récit de sa conversion fulgurante en plus de dresser le portrait rafraichissant de sept contemporains aussi foudroyés par l’amour de Dieu. Qu’est-ce que son expérience comme auteure, journaliste et chrétienne convaincue peut nous apprendre sur la genèse de la relation à Dieu ? Pourquoi avez-vous écrit un livre sur le sujet de la conversion ?
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Rachel Lapierre: soigner la misère visible… et invisible
Infirmière de rue à Saint-Jérôme, entourée d’une cohorte de bénévoles, Rachel Lapierre souhaite répondre aux besoins des personnes qui viennent à elle. « Créer un lien entre les gens de cœur et des gens dans le besoin » : c’est la mission du Book humanitaire, l’organisme à but non lucratif qu’elle a fondé il y a 10 ans. Par la page Facebook de l’organisme, elle déjoue la polarisation pour tisser des liens d’entraide. Entre Calcutta et Saint-Jérôme, elle s’applique à propager sa philosophie du don de soi. Entrevue avec celle qui a remporté la loterie « Gagnant à vie » et qui nous raconte comment elle gagne
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Désintox à la Fraternité Saint-Alphonse
L’enseigne Dieu est Amour apposée tout en haut de l’imposant bâtiment frappe mon attention. Cet écriteau de style ancien n’est pas un vestige d’un patrimoine religieux en désuétude. Il représente une réalité toujours actuelle, à l’origine même de La Fraternité Saint-Alphonse située à Québec. La porte du père André Morency est toujours grande ouverte pour qui souhaite se confier. Je l’interromps en rencontre avec un jeune homme les bras entièrement tatoués et les yeux pleins d’eau. Le père a l’habitude d’être dérangé : il gère le va-et-vient de cette maison où une trentaine de résidents élisent domicile le temps de repartir sur de
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Quand l’enfant pointe le ciel, l’adulte regarde l’écran
« Alors que nous essayons d’enseigner la vie à nos enfants,nos enfants nous montrent ce qu’est la vie. » – Angela Schwindt À l’aube, un cri retentit. Mon enfant se réveille, déjà vigoureux. Dans un demi-sommeil, je saisis mon téléphone qui m’appelle à son tour. 6 h. Mes doigts glissent sur sa surface lisse éblouissante. C’est le premier réflexe de ma journée qui augure une multitude d’autres clics automatiques et frénétiques. Mais les cris continuent à percer la nuit qui décline, me sortent de ma léthargie. Je retrouve le fil et rejoins mon fils. Mon bébé a besoin de ma présence, toute présente.
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Les Fils : la soif de justice des prêtres ouvriers
Pointe-Saint-Charles, années 60. Un quartier ouvrier de Montréal aux conditions de vie insalubres. Des familles qui s’entassent dans des logements trop petits, parfois mal isolés ou sans eau chaude. Un tiers des résidents du quartier est sur l’aide sociale, l’autre portion travaille en usine pour des salaires crève-faim. « Quand j’étais enfant, mon rêve était de quitter Pointe-Saint-Charles », nous confie un des protagonistes du film Les Fils de Manon Cousin qui nous plonge dans l’univers de ce quartier populaire montréalais. Grâce aux centaines d’heures de visionnement d’archives de l’ONF, la réalisatrice nous fait remonter le temps par une sélection d’images qui parlent d’elles-mêmes : l’innocence