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Sarah-Christine Bourihane
Sarah-Christine Bourihane figure parmi les plus anciennes collaboratrices du Verbe médias ! Elle est formée en théologie, en philosophie et en journalisme. En 2024, elle remporte le prix international Père-Jacques-Hamel pour son travail en faveur de la paix et du dialogue.
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« À hauteur d’enfant » : élever notre vision du monde
« Il neige des étoiles », lance la petite Béatrice, les yeux tournés vers les flocons qui se confondent avec l’immensité du ciel opaque d’une nuit d’hiver. Prendre conscience de l’acte même d’exister, en questionner la source : c’est une étincelle toute primitive et existentielle qu’allume en nous le film À hauteur d’enfant. Après avoir réalisé le documentaire Errance sans retour, une incursion dans la misère humaine des camps de réfugiés Rohingyas, le couple de réalisateurs Mélanie Carrier et Olivier Higgins désirait produire un film qui apporte lumière et douceur. Cette lumière, ils l’ont trouvée dans les yeux de leurs deux jeunes enfants,
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«Courir pour Noah»: Courir pour aimer plus
Le documentaire de 60 minutes Courir pour Noah retrace les 690 km parcourus en sept jours par Marc-Antoine Forand pour les sept ans de son fils. Lui qui était plutôt sédentaire, sa détermination à devenir un marathonien étonne. Mais ce qui émerveille davantage, c’est le papa derrière le coureur. Courir pour Noah est un éloge à l’amour d’un père pour son fils atteint de trisomie 21. L’histoire commence à New York, le 21 mars 2022, journée mondiale de la trisomie 21. Dans la ville qui ne dort jamais, Marc-Antoine s’élance avant le lever du jour, espadrilles de course aux pieds, le cœur léger devant l’aventure
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Renouer: pour tisser le lien social
Le 11 mars dernier, trois députés du parlement québécois, Catherine Dorion, Émilise Lessard-Therrien et Sol Zanetti, et deux cinéastes de Québec, Maxime Laurin et Samuel Matteau, ont lancé Renouer. Le Verbe a vu cette oeuvre de cinéma direct qui désire récolter la parole des Québécois et communiquer un vrai projet de société. Plus jeune, j’avais l’habitude de rejoindre mes amis sur les remparts de la vieille ville. Seul lieu de la capitale où l’horizon se dégage des édifices, où l’on peut contempler tous les soirs notre étoile se faufiler derrière les Laurentides. À l’arrivée des lueurs incandescentes de la nuit tombante,
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Les Fils : la soif de justice des prêtres ouvriers
Pointe-Saint-Charles, années 60. Un quartier ouvrier de Montréal aux conditions de vie insalubres. Des familles qui s’entassent dans des logements trop petits, parfois mal isolés ou sans eau chaude. Un tiers des résidents du quartier est sur l’aide sociale, l’autre portion travaille en usine pour des salaires crève-faim. « Quand j’étais enfant, mon rêve était de quitter Pointe-Saint-Charles », nous confie un des protagonistes du film Les Fils de Manon Cousin qui nous plonge dans l’univers de ce quartier populaire montréalais. Grâce aux centaines d’heures de visionnement d’archives de l’ONF, la réalisatrice nous fait remonter le temps par une sélection d’images qui parlent d’elles-mêmes : l’innocence
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Autour du cloitre des Ursulines
Trois-cent-quatre-vingt-un ans. C’est le nombre d’années que les Ursulines de Québec ont prié, enseigné, jardiné et tenu bon malgré le froid aride de nos hivers, la guerre, la disette, les incendies. Quand on marche dans les rues du Vieux-Québec d’un pas pressé, le nez collé aux façades du présent, on ne soupçonne pas que derrière l’édifice Price, le 28 rue des Jardins ou les belles demeures de la rue Sainte-Anne, se cachent des traces de cette histoire. Au-delà des murs du cloitre se révèlent des facettes méconnues de ces religieuses. L’hospitalité sacrée 28 rue des Jardins : une maison patrimoniale à la
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Quand une caméra s’infiltre au monastère
Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir le quotidien de sœurs cloitrées projeté au grand écran. Il est encore plus rare d’assister en leur présence à la représentation d’un film qui leur est dédié. Le 18 septembre dernier, au Festival de cinéma de la ville de Québec, j’ai eu cette chance inouïe. Cinq sœurs cloitrées du feu monastère de Berthierville se sont déplacées pour la première mondiale du film Amoureuses à Québec. Dans une salle comble, ces moniales ont revu avec nostalgie les derniers instants captés dans leur monastère par la cinéaste Louise Sigouin. C’était avant qu’elles plient