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L'Observatoire Justice et Paix
L’Observatoire Justice et Paix est un regroupement de citoyen(ne)s catholiques intéressés par les grands enjeux et débats qui animent la société québécoise et canadienne. Il se veut un lieu de réflexion, de formation et d’intervention sur les questions politiques et sociales contemporaines, le rapport entre la culture et la foi, ainsi que sur l’Église dans le monde de ce temps.
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Guérir la mémoire pour mieux penser l’avenir
Un texte de l’Observatoire Justice et Paix Rarement dans l’histoire un peuple aura-t-il vécu une volteface culturelle aussi radicale que le Québec du demi-siècle passé. Cela s’est manifesté notamment dans le domaine religieux, où la coupure a été la plus nette. Or, beaucoup de Québécois estiment aujourd’hui que nous sommes passés d’un extrême à l’autre : d’un monde où la religion était omniprésente à un autre où l’on semble vouloir l’évacuer complètement. Pour un peuple qui a vécu dans un rapport étroit entre la foi et la culture pendant près de quatre siècles, une telle mutation n’a-t-elle pas des conséquences préoccupantes
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La laïcité ou l’impossible neutralité religieuse
Le 18 octobre dernier a été sanctionné, après deux ans de débats, le projet de loi 62, ou Loi favorisant le respect de la neutralité religieuse de l’État et visant notamment à encadrer les demandes d’accommodements pour un motif religieux dans certains organismes. Alors que les critiques fusent et que la loi est officiellement contestée en cour, il convient de se pencher sur les principes et les objectifs qui la sous-tendent. Rappelons-en d’abord les grandes lignes. D’abord, la loi institue le devoir pour les membres du personnel des organismes publics d’exercer leur fonction « de façon à ne pas favoriser ni
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Se « salir les mains » sans vendre son âme
À l’occasion de Pâques, Denise Bombardier publiait une chronique sur « une Église en déroute » dans laquelle elle exposait ce qu’elle considère être une perte pour l’ensemble de la société québécoise. En effet, de son point de vue, l’identité culturelle du Québec étant intimement liée à la foi catholique, le déclin de l’Église devrait inquiéter et questionner ceux qui sont attachés à l’identité québécoise. Devant l’ouverture de cette école de pensée dite « conservatrice » au patrimoine culturel de l’Église au Québec, certains chrétiens y ont vu une récupération idéologique et politique « dangereuse » dont il faudrait, à tout le moins, se méfier. Sommes-nous
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La souplesse des identités partisanes
Cette campagne électorale, d’une longueur inégalée, a certainement permis à tous les Canadiens de se faire une idée du type de gouvernement qu’ils désiraient. Il y a quelques semaines, la Conférence des évêques catholiques du Canada publiait un guide pour aider les citoyens catholiques à voter en conformité avec les exigences de la charité dans notre monde d’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, ce changement de garde sur la Colline nous suggère une certaine santé démocratique. L’élection derrière nous, il serait désolant de considérer notre devoir accompli. En effet, la politique demande une implication et un souci constants. Que ce soit
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Les racines de la social-démocratie
La politique québécoise est actuellement le théâtre de nombreux débats sociaux ayant pour objet les politiques de retour à l’équilibre budgétaire du gouvernement. Ces politiques « d’austérité » – certains préfèrent l’euphémisme « rigueur » –, justifiées ou non, opèrent actuellement une transformation plus large de l’État québécois, ce qui n’est pas sans conséquence pour le lien social. Afin d’examiner cette transformation, un rappel préalable des fins de l’État en général, puis des fins de l’État québécois en particulier, s’impose. Les fins de l’État D’un point de vue chrétien, le Compendium de la doctrine sociale de l’Église nous informe d’abord que « la personne humaine
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Du CPE à l’université
Réponse à l’article L’université n’est pas un lieu de culture par Michaël Fortier Toute crise sociale prend, de près ou de loin, racine dans la famille. Ce premier lieu d’existence en société pour l’homme est le socle du plus haut lieu d’existence communautaire, la société civile. De cette crise, des incompréhensions, tantôt historiques et tantôt philosophiques s’en suivront allant jusqu’à modifier les principes qui régissent nos institutions. Dans cet article, l’école du passé sera confrontée à l’école présente. Brassant les termes et les conceptions nous désirons donner un éclairage sur la crise universitaire actuelle. Hadjadj « en-saigne » Dans son dernier essai
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Le soft-homicide est un homicide
par Kevin Murray, étudiant en droit Comment comprendre l’arrêt Carter légalisant le suicide assisté? Eh oui, un article sur une décision du plus haut tribunal du pays. Il faut s’atteler, les jugements de la Cour suprême sont toujours pleins de surprises, mais surtout dirigés selon une rhétorique argumentative peu facile d’accès! Pour faire preuve de probité, tentons de comprendre la Cour suprême de l’interne et nous ferons place à la critique par la suite. L’histoire derrière le jugement Beverly McLachlin, maintenant juge en chef de la Cour suprême du Canada, avait écrit la dissidence de 2 des 9 juges dans
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Faire de la politique?
Est-ce qu’un chrétien peut faire de la politique? Est-ce qu’il devrait en faire? Une vieille question qui ne perd pourtant jamais de son actualité… 2000 ans après le célèbre « rendez à César ce qui revient à César ». Difficile pour le chrétien de faire de la politique. Deux raisons sont souvent évoquées pour expliquer ce désengagement. La première c’est que l’engagement nécessitera de mettre au placard certaines vérités afin d’être entendu; la seconde est que si le chrétien s’implique au sein d’un organisme catholique, il tombera vite aux oubliettes. La première demande au chrétien de renoncer à des causes trop
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