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Marie-Jeanne Fontaine
Diplômée en sexologie, Marie-Jeanne chante, jase et écrit. Femme de cœur (elle essaye !), elle trace sa petite route dans le Grand Large du Bon Dieu. Vous la trouverez devant son piano ou dans sa cour arrière, au soleil, en train de faire fleurir ses idées entre deux éclats de rire et un café.
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La foi, de fils en père
Les parents, avec lesquels nous faisons généralement l’expérience primordiale de l’amour, sont aussi ceux qui, dans les familles croyantes, nous présentent les premiers le visage du Christ. Comment vivre la piété et l’affection filiale qui leur est due lorsque la découverte de la foi nous est venue d’ailleurs? Témoignages croisés sur le mystère incarné de cette relation. Adèle, 21 ans | Une personne vaut mille mots «Je crois en Dieu.» Ces mots s’échappent de la bouche d’Adèle pour la première fois, marquant la naissance de sa nouvelle identité alors qu’elle rencontre le Christ à son arrivée à Montréal, en plein
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Le handicap dans l’œil du père Justin Glyn
Le prêtre jésuite Justin Glyn est aveugle de naissance. Enfin, presque. Grâce à ses «lunettes télescopiques», il peut voir un tout petit peu. Si le handicap est souvent perçu comme une limite majeure, le père Glyn nous offre pour sa part une tout autre… vision! «Le monde a toujours été flou pour moi». C’est ainsi qu’il décrit – dans une des vidéos où il témoigne de sa situation – sa réalité de personne vivant avec un nystagmus, une condition qui empêche les yeux de bien focaliser. La plupart des informations que capte le père Glyn proviennent ainsi davantage de ce
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Parrain et marraine, le rôle derrière le titre
Qui n’a pas rêvé de se découvrir une fée marraine comme Cendrillon ? Ce personnage de conte pourrait-il nous dire quelque chose de ce rôle ? Disney s’est inspiré de la réalité, après tout ! En 2024, alors que les baptêmes se font plus rares, le rôle de parrain ou de marraine conserve pourtant une place de choix dans l’esprit collectif. C’est une demande qui honore encore celles et ceux qui la reçoivent. D’où nous vient un tel attachement à une figure si profondément chrétienne ? Rose : soutenir par la prière et la présence Depuis 25 ans déjà, elle prend soin de sa filleule
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Cabrini : quand la charité crève l’écran
Une religieuse nous regarde, le visage bien droit, impassible. C’est Francesca Cabrini dans la dernière réalisation cinématographique d’Alejandro Monteverde. Le réalisateur de Sound of Freedom, dont les films ont déjà récolté plusieurs prix, dépeint dans Cabrini la vie de celle qui a été canonisée et proclamée sainte patronne des immigrants par le pape Pie XII en 1950. Le film sort ce 8 mars, en la Journée internationale des droits des femmes. Le Verbe a eu le privilège de le découvrir en primeur. L’aplomb désarmant de cette femme et sa force de caractère contrastent avec la santé fragile dont elle a
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Grandeur et misère de la vie de parents
Il est huit heures. L’heure du coucher, de la routine du dodo. Chacun des parents rencontrés s’affaire à la tâche pour essayer d’endormir les marmots et de libérer un peu de temps. Précieux temps qu’ils acceptent de donner au Verbe pour jaser des trésors chèrement acquis dans la paternité et dans la maternité, à travers les sacrifices et les beautés de leur vie de parents. Solène et Emmanuel «Offrande caractérisée par destruction ou abandon», lit Solène, alors qu’elle cherche une première définition du mot «sacrifice». Solène et Emmanuel n’aiment pas particulièrement ce concept, qui fait hérisser les poils et délier
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Jeanne Côté, la voix dans les vagues
Il fait bon être en compagnie de Jeanne Côté, que ce soit en écoutant son album Suite pour personne dans notre salon ou en jasette pour Le Verbe. L’auteure-compositrice-interprète, fille du fondateur du Festival en chanson de Petite-Vallée, nous offre d’authentiques échanges avec son naturel attachant et ses belles boucles fouettées par le vent. Les deux pieds dans l’eau, c’est là qu’on se retrouve en écoutant ses 10 chansons qui défilent comme un ciel au-dessus du fleuve. Elle possède une voix mature qui frappe le cœur et qu’on sent taillée par les vagues au bord du Saint-Laurent. Grande gagnante des Francouvertes 2023,
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Témoigner pour s’en libérer: la pornographie n’aura pas le dernier mot
L’industrie prolifique et pas très glamour de la pornographie a généré en 2018 – accrochez-vous bien! – 60 milliards de dollars. Son épicentre se trouve d’ailleurs au Québec, dans des bureaux très corpos, sur Décarie. Le Verbe a voulu donner un visage humain au fléau de la pornographie –qui touche probablement vos proches, si ce n’est pas vous – par des témoignages qui mettent en lumière les chemins parcourus pour se libérer, pas à pas, de cette réalité construite d’irréel. La pornographie, c’est mal. Si l’affirmation parait discutable pour certains, rares sont les professionnels – sexologues, thérapeutes, psychiatres – qui vous diront
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De l’islam au christianisme : l’incroyable chemin de Zahra Gomari
Il y a sept ans, Zahra se convertit de l’islam au christianisme. Dans son pays natal, l’Iran, sa foi nouvelle peut lui couter la vie. L’histoire de Zahra, arrivée au Canada il y a quelques mois à peine, serait comme celle de tant d’autres femmes demandeuses d’asile, si ce n’était qu’elle a traversé le monde, seule, chargée de son énorme sac au dos, avec trois membres en moins. La jeune trentenaire est née avec un lourd handicap physique. Je la vois arriver joyeusement dans le corridor de son foyer d’accueil avec son unique jambe, aidée par une prothèse. La première
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Auprès des réfugiés au Pakistan
Marie-Claude Poirier nous offre quelques généreuses minutes de son temps depuis le Pakistan, où elle est déployée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Le témoignage de cette femme de terrain va droit au cœur, tout comme sa foi. Foi en Dieu, foi dans les ressources qui viennent en aide aux personnes les plus vulnérables qu’elle rencontre et surtout foi en l’inaltérable dignité sise au creux de chaque personne humaine, même celle qui n’a plus aucun lieu où habiter. Canadienne née au Québec et ayant grandi en Alberta, la «francophone ressortissante d’un milieu linguistique minoritaire» atterrit
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L’art au service de la paix: Ivanka Galadza, artiste canado-ukrainienne
L’émotion est forte lorsque je rencontre Ivanka Galadza, artiste canado-ukrainienne. Quelques larmes ravalées discrètement, signe visible que le bon Dieu est là. Pendant notre entretien, conduit en anglais, je confonds sans cesse les mots peacemaker et pacemaker. Grommèlement intérieur. Les deux mots ne sont peut-être pas si éloignés l’un de l’autre, au fond. Les artisans de paix comme Ivanka font bien battre le cœur du monde. Parfois à bout de bras. Ivanka est une illustratrice ukrainienne catholique de rite byzantin. Ses grands-parents ont quitté l’Ukraine pour l’Amérique du Nord au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient des réfugiés,
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Vivre sa foi dans l’Ouest canadien
Si on imagine bien quelques cowboys louant le Seigneur sur des airs country, venus à la messe à cheval avec leurs plus beaux chapeaux, la foi en Alberta ne peut se résumer à ces clichés (quoique vrais de temps en temps !). Qui sont les croyants d’Alberta? Au pays des cowboys et des montagnes, Dieu a aussi dressé sa tente. Zoom sur la réalité des croyants d’une partie de l’Ouest canadien. L’Alberta est une «terre d’immigration», lance de prime abord Ambroise, installé à Calgary depuis un peu plus d’un an. Le jeune homme originaire de France cherche naturellement, à son
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Faites l’amour, au nom de Dieu !
Le titre aura probablement attiré votre attention : faire l’amour, c’est bon, c’est beau, c’est fort et ça intrigue. Certains courants spirituels en ont même fait une religion. Dans le vaste jardin du Cantique des cantiques se côtoient mystérieusement autant le délice de la jouissance que les blessures les plus profondes. Si l’atteinte du « 7e ciel » a quelque chose de transcendant, elle offre pourtant un caractère bien incarné ! Comme m’a dit récemment un interlocuteur, « la communion des corps, ça commence bien avant le lit ! » Question (de) préliminaire(s) : est-ce qu’on devrait inviter Dieu dans le lit conjugal ? Si certains couples prient avant de faire l’amour
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Le pape exhorte les Canadiens à honorer leurs ancêtres
« Nous sommes les enfants d’une descendance à préserver. » Le pape François a choisi de vivre cette journée sous le signe de sainte Anne, grand-mère de Jésus. Pas de coïncidence ici ! Le 26 juillet a été soigneusement choisi. En effet, pour les peuples des Premières Nations, les aînés sont la richesse et la grand-mère est la figure de la sagesse par excellence. Rappelons que le souverain pontife a d’ailleurs institué le 4e dimanche de juillet Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées. Une ambiance plus grand public pour ce troisième et dernier jour du pape en Alberta, avant de s’envoler vers le
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Pèlerinage au lac Sainte-Anne en amont de la visite papale
« Vous êtes ici chez vous » lance le père Les Kwiatkowski aux pèlerins venus pour la première fois au lac Sainte-Anne. Dans la petite église, à nos côtés, la communauté paroissiale compte une cinquantaine de personnes, pas plus. Difficile d’imaginer les dizaines de milliers de personnes qui afflueront aujourd’hui. Heureusement, le lieu a l’habitude des masses de pèlerins qui viennent chaque année autour de la fête de sainte Anne. Il est là pour ça : un grand bâtiment ouvert, tout fait de bois. Mais tout de même, il y a de l’effervescence dans l’air ! Les pavés sont comme des sous neufs. Tout est en
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Une journée de deuil pour le pape à Maskwacis
Recueilli et en prière au cimetière de l’ancien site du pensionnat à Maskwacis, le Saint-Père commence officiellement son périple au Canada. « Je suis ici parce que la première étape de ce pèlerinage pénitentiel au milieu de vous est celle de renouveler la demande de pardon et de vous dire, de tout mon cœur, que je suis profondément affligé. » Une journée intense en émotions pour le pape François et toutes les communautés autochtones qu’il a rencontrées. En très grande foule, à Maskwacis, dans l’ancien site du pensionnat autochtone Ermineskin. En plus petit comité à l’Église du Sacré-Cœur. Presque en famille, tellement la communauté paroissiale
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Visite papale: une arrivée au son des tambours
C’est devant un comité plutôt restreint que le pape François a posé son pied, ou plutôt sa chaise roulante, sur le sol canadien ce dimanche 24 juillet. Le Verbe était là. Au milieu du cliquetis incessant des caméras, des murmures de quelques journalistes en direct et des tambours, le Saint-Père a été accueilli. Après des minutes d’attente et de fébrilité dans l’air, on n’entend plus une mouche voler. C’était pourtant la fourmilière à peine quelques instants plus tôt. Un vrai théâtre aux séquences soigneusement organisées. Arrive soudain le pape François que des ronronnements d’avion ont annoncé. Il entre en fauteuil roulant. Rien de bien
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«Je ne sais pas ce qu’est une famille»: Des survivants des pensionnats témoignent
«Survivants». Le mot est fort. Il est difficile d’imaginer et si douloureux d’entendre les témoignages de ces personnes qui ont vécu des « traumas inimaginables » dans leurs nombreuses années en pensionnats autochtones. Des blessures encore vives qui ont eu des retombées catastrophiques de génération en génération. La terminologie « traumas intergénérationnels » n’est pas anodine. « Vous savez, nous avons vécu des souffrances physiques. Mais les souffrances spirituelles et mentales sont encore plus grandes. Nous voyons notre jeune génération aller dans la drogue et l’alcool à cause de l’effet du trauma ». Ce sont les mots de l’ainé et survivant Rod Alexis, de la Nation sioux
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Bébé « napro », bébé miracle
On connait bien la recette pour concevoir un bébé. Pourtant, ce ne sont pas tous les couples qui voient leur rêve d’enfant se réaliser aussi simplement. En 2021, l’infertilité touche environ 300 000 couples au Canada. Marie-Christine et Jean-Philippe ont vécu un parcours d’espérance d’enfant parfois douloureux, cachant dans ses retranchements un sentiment de solitude et de désert à traverser. Leur expérience les a menés vers la naprotechnologie, et ils espèrent que le chemin qu’ils ont ouvert servira à d’autres couples. L’infertilité toucherait près de 40 à 45 % des couples dans le monde. Devant cette condition de plus en plus répandue au
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Désirs de célibataires
Au Québec, quatre personnes sur dix sont célibataires. Mais au fait, qu’est-ce qu’un célibataire ? Répondre à cette question n’est pas si simple, car, malgré quelques grandes lignes communes, la palette de couleurs du célibat apparait très variée : choisi, subi ou consenti ; jeune, veuf ou divorcé ; laïc, prêtre ou consacré, etc. Après avoir discuté avec quatre femmes et deux hommes célibataires, force est de constater qu’il est complexe, voire quasi impossible, de parler du célibat sans parler du désir de relation. Comme si ces deux réalités qui nous semblent souvent contraires ne peuvent faire route l’une sans l’autre. Regard sur ceux
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Récit de trois étudiants qui ont rencontré Dieu à l’étranger
L’exil est rarement un simple voyage ou un déplacement, mais une aventure toujours divinement rocambolesque. Rencontre avec trois étudiants « étrangers » au Québec. À 17 ans, Razafiarisoa Felana quitte Madagascar avec la soif de vivre quelque chose de grand. Étant donné qu’elle vient d’une famille très modeste, quitter son pays est presque impensable. Toutefois, elle excelle dans ses cours, ce qui lui permet d’obtenir une bourse et de partir en Algérie. Au bout de deux ans et demi, elle doit rentrer chez elle, mais elle veut plus : « En même temps, faire quoi ? Je n’avais pas les moyens. Alors, c’est là que l’aventure
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La Société Saint-Vincent-de-Paul : lutter contre la faim du monde
Qu’est-ce qui fait qu’en 2020, dans nos rythmes de vie de fou, des gens trouvent le gout d’offrir gratuitement du temps à des œuvres de charité ? Maxime Boisvert, photographe, et moi sommes partis à la rencontre de trois bénévoles de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Montréal (SSVP), fondée en France en 1834 par le bienheureux Frédéric Ozanam et arrivée au Québec à peine douze ans plus tard. Zoom sur les plus récentes évolutions de la SSVP, mais surtout sur les visages humains de ces bénévoles investis dans la société au service des plus pauvres. Myriam « En priorité, je te dirais que
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Faire son ménage du tout le temps
Entre ma fin de session et la fin de la COVID-19, le ménage du printemps est venu faire son tour par chez moi. Il faut bien tuer le temps, où le laisser revivre… Donc, j’ai fait le ménage. Après, je suis passée par le lavage. Puis encore le ménage. Mon appartement est devenu la terre des quêtes qui habitent mon cœur, confinement ou pas. La salle de bain au grand complet, la vaisselle, le salon, l’intérieur de mes 3000 paires de souliers (je ne savais pas que j’en avais autant ! Pourquoi ne pas faire un petit don à la Saint-Vincent-de-Paul ?),
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Coronavirus, crise de la quarantaine
Ça fait deux semaines que je crois entendre parler comme vous rien que de ça. Partout, sur Facebook, les journaux, les jokes de nom de bière mexicaine de mes amis, au resto, bistrot, Plateau, alouette ! Ben quin ! Si c’est pas dans Le Verbe qu’on vous achale avec ça aujourd’hui ! Le coronavirus — alias COVID-19 — fait son entrée dans nos réalités entrainant à sa suite un vent de panique et une crise de la santé publique presque digne du cinéma. Certains scandent à l’exagération et à la manipulation médiatique. Possible, mais je vous expliquerai une autre fois comment Facebook m’a rendue anxieuse au boutte ! D’autres,
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Le PDG qui ne voulait pas plus d’argent
Le 6 novembre dernier, dans le sous-sol de l’église Saint-Jean-Baptiste à Montréal, Robert Dutton a pris le temps de partager son expérience devant une jeunesse à l’écoute. À l’âge de 35 ans, Robert Dutton devient PDG de RONA, l’entreprise québécoise de quincaillerie. Si l’homme d’affaires est un géant de l’entreprise, c’est pourtant son humanité qui marque le plus. Après une adolescence difficile, il termine son bac à HEC convaincu qu’il ne sait rien faire. Mais — surprise! – en 1977 il se retrouve à l’emploi dans l’entreprise RONA. Là commence ce que l’homme ne considère pas comme une « carrière », mais