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Martin Lagacé
Martin Lagacé est prêtre de la Communauté de l’Emmanuel depuis 1996. En 2012, il termine une maîtrise en philosophie à l’Université Laval sur Saint-Denys Garneau. Vicaire à la paroisse de St-Thomas d’Aquin dans le diocèse de Québec, il y fonde l’Observatoire Justice et Paix avec un groupe d’étudiants et de professionnels.
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La grande victoire de notre survivance
Les Américains ont leur Guerre d’indépendance, les Français leur révolution (ou le baptême de Clovis, si vous préférez), mais nous, les Québécois, quelle histoire avons-nous à nous raconter pour nous rendre fiers de nos origines et nous donner le gout d’aller vers notre pleine maturité? Des récits qui laissent perplexes Je suis navré de voir comment certains nationalistes, à la recherche de ce mythe fondateur, font des choix qui laissent perplexes. Un mythe fondateur, ou «récit national», est un évènement ou une lecture de l’Histoire susceptible de rassembler et de mobiliser un peuple. Or, on propose souvent par exemple la
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Connait-on vraiment Hector de Saint-Denys Garneau ?
De retour d’un long exil de 21 ans, je m’étais mis, pour reprendre contact avec ma propre culture, à lire tout ce qui est histoire et littérature québécoise, en commençant par Maria Chapdelaine, Menaud maitre-draveur, Bonheur d’occasion, etc. Puis un jour, en parcourant une anthologie de la poésie québécoise du 20e siècle, je tombe sur cette phrase : « La parole brise la solitude de toutes choses. » Je me suis dit : quel est le génie qui a écrit cette phrase ? C’était autour de Noël, je m’en souviens, car nous venions d’entendre à la messe, dans le prologue de l’Évangile de saint Jean : « Au commencement était la Parole.
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Lionel Groulx: sur les épaules d’un géant
Que reste-t-il aujourd’hui de Lionel Groulx, ce géant de notre histoire collective, dans la mémoire des Québécois ? Le nom d’une station de métro et d’un cégep de la banlieue nord de Montréal. Si ce n’est que cela, « nous sommes devenus étrangers à ce qui nous a engendrés », comme me le disait un confrère. René Lévesque l’avait désigné comme l’« un des principaux semeurs de la moisson qui lève aujourd’hui au Québec », Claude Ryan comme « le père spirituel du Québec moderne », Le Devoir, au moment de son décès, l’appelait le « Tacite ou Goethe du Canada français », la revue L’Action nationale, le « père du