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James Langlois
James Langlois est diplômé en sciences de l’éducation et a aussi étudié la philosophie et la théologie. Curieux et autodidacte, chroniqueur infatigable pour les balados du Verbe médias depuis son arrivée en 2016, il se consacre aussi de plus en plus aux grands reportages pour les pages de nos magazines.
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Genre et éducation : entre idéologie et dialogue de sourds
« La contemplation de la Trinité détruit l’inimitié entre les hommes et la haine dans le monde. » – Saint Serge de Radonège Je suis toujours heurté en voyant deux citoyens, adultes de surcroit, s’invectiver à tue-tête simultanément en se pointant du doigt. En fait, c’est bien probablement l’unique manière qu’ils ont de ressentir un peu de réciprocité à ce moment précis de leur rencontre. N’en demeure pas moins qu’il s’agit du premier degré de négation de l’autre menant à l’homicide : tu commences par haïr ton voisin et, next thing you know, tu fomentes un génocide… C’est du déjà-vu! Ce dialogue
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L’amour vrai, l’amour libre
On reproche souvent aux catholiques, et aux chrétiens en général, d’adhérer à une vision rétrograde et même contraignante de la sexualité. C’est d’ailleurs la dimension de la foi la plus critiquée: on ridiculise sans vergogne les enseignements de l’Église sur la chasteté, mais rarement ceux qui ont trait à la procession des personnes divines dans la Trinité. Il est tout à fait légitime, après tout, de vouloir passer au crible ce qui exigerait le plus directement un changement dans notre mode de vie. Avec un peu de recul historique, nous pouvons néanmoins comprendre que nos aprioris dépendent quelquefois du contexte
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Amour et argent font-ils bon ménage ?
Quelques jours avant la Saint-Valentin, le comptable et chroniqueur Pierre-Yves McSween a offert aux Québécois son troisième livre, La facture amoureuse. Après Liberté 45, voilà qu’il lève le voile sur un aspect de l’amour dont on parle peu, mal, ou trop (!!!) : ses conséquences financières. À voir comment l’argent permet à certains amoureux de passer leur vie ensemble ou alors de se séparer, il fait bien d’en parler. Il avance que les couples peuvent gagner en maturité grâce à une bonne gestion de leurs finances. « L’amour ne suffit pas », peut-on y lire. Et dans un sens, c’est bien vrai. Mais de quel amour parle-t-on ? Pour McSween,
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Abattage rituel : la liberté religieuse saignée à blanc ?
Dans la lignée des nouvelles internationales qui passent incognito, il y en a une qui a particulièrement attiré mon attention ces dernières semaines. Le 17 décembre, on apprenait que la Cour de Justice de l’Union européenne tranchait (s’cusez-la) en faveur d’un décret belge limitant les abattages rituels au nom du bienêtre animal. Pour être précis, les deux grandes régions de la Belgique ont unanimement voté pour que l’étourdissement (rendre inconscient) des bêtes soit obligatoire avant leur mise à mort. Pour les Juifs et les musulmans belges, cette nouvelle norme viendrait à l’encontre de leur rituel d’abattage exigeant que la bête soit
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Baptême invalide : qui a la pensée magique ?
On a tous eu vent de l’histoire de ce prêtre détroitien qui a réalisé finalement ne pas en être un ; elle a circulé dans toute la cathosphère. Le Soleil a même relayé la nouvelle. L’abbé Matthew Hood a visionné de vieilles vidéos avec son père au début de la quarantaine, dont celle de son baptême. Arrivé au cœur de la célébration, il entend le diacre qui officiait prononcer : « Nous te baptisons au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ». Le commun des mortels n’y voit que du feu (ou de l’eau). Mais les enfants de chœur savent bien que
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À propos « Des prêtres catholiques mariés » de Laurent Turcot
J’apprécie généralement le travail de vulgarisation de Laurent Turcot. Or, les raccourcis historiques de sa dernière capsule renforcent malheureusement certains préjugés sur l’Église catholique. Force est de constater qu’il n’y a aucun spécialiste de l’histoire de l’Église ou de théologien catholique dans les auteurs de ce texte utilisé par M. Turcot, lesquels auraient grandement aidé à la rigueur de sa capsule. Quelques inexactitudes : « Le pape François est pressenti comme celui qui peut ouvrir un peu les portes sur ce sujet […] Pendant plusieurs siècles, l’Église accepte sans problème des prêtres mariés ». Et elle en accepte toujours !
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Je crois pour comprendre et je comprends pour croire
Dans un billet publié plus tôt cette semaine – octave de Pâques – Sébastien Lévesque pose la question : peut-on croire en Dieu? Je tiens à souligner les bienfaits et la nécessité d’une telle réflexion dans l’espace public. Le catholique que je suis, ayant de surcroit étudié la philosophie et la théologie, tenait néanmoins à apporter un éclairage complémentaire à la posture du chroniqueur. Dans notre société moderne, caractérisée par un esprit scientifique, matérialiste et rationaliste, tous conviennent qu’il est absurde de croire à quelque chose ou en quelqu’un sans motifs suffisants et crédibles. Connaître une réalité par le biais du
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Cartographier l’âme
Michael Egnor est professeur de chirurgie neurologique à Stony Brook University School of Medicine. Ce texte a d’abord été publié en ligne dans la revue américaine First Things sous le titre «A Map of The Soul» (2017) et a été traduit de l’anglais par James Langlois. Pour consulter la version numérique de l’article original: https://www.firstthings.com/web-exclusives/2017/06/a-map-of-the-soul * «Docteur, quel est ce bruit?» La voix m’a surpris. J’étais en train d’opérer une femme ayant une tumeur située près de la région du cerveau responsable du langage. Je devais retirer une bonne partie de son lobe frontal afin d’enlever la masse. Puisqu’il fallait qu’elle soit réveillée pour que