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James Langlois
James Langlois est diplômé en sciences de l’éducation et a aussi étudié la philosophie et la théologie. Curieux et autodidacte, chroniqueur infatigable pour les balados du Verbe médias depuis son arrivée en 2016, il se consacre aussi de plus en plus aux grands reportages pour les pages de nos magazines.
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Marthe Laverdière, humoriste en service
Il faut vivre sous une roche pour n’avoir jamais entendu les envolées comiques de Marthe Laverdière sur les réseaux sociaux, à la télé ou à la radio. La Bellechassoise, connue pour ses capsules horticoles pour le moins originales (et un brin grivoises), cumule une dizaine de livres et sillonne le Québec depuis 2016 pour présenter des spectacles, des chroniques et des conférences. Le Verbe a fini par se tailler une place dans son agenda hyperchargé. Le Verbe : C’est quand même un certain défi d’interviewer quelqu’un comme toi. Tu es tellement transparente qu’on a l’impression que tu as déjà tout dit. Marthe
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Emmanuelle Pierrot, l’autrice qui écrit dans les marges
Une punk dans les salons du livre, c’est presque un chien dans un jeu de quilles. Sauf qu’Emmanuelle Pierrot, malgré son look de dure à cuire, ne mord pas. Bien au contraire, attablée au stand de la maison d’édition Le Quartanier, elle dédicace, tout sourire, des exemplaires de La version qui n’intéresse personne, son premier roman paru l’automne dernier. La lauréate du Prix littéraire des collégiens et du Prix des libraires cherche désormais à composer avec sa nouvelle vie publique… À mille lieues des bécosses sauvages du Yukon. Le Verbe : Ça va mieux ? Emmanuelle Pierrot : Je suis juste contente d’être allée
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Elliot Maginot, au front des relations
Reconnu pour son talent de compositeur, Elliot Maginot ne cesse depuis presque dix ans de parfaire un son folk-pop unique au Québec, rappelant Peter Gabriel et le groupe The War on Drugs. Son plus récent album, Easy Morning, lui a valu une mise en nomination pour le prestigieux prix Polaris ainsi que pour le prix de l’album anglophone de l’année 2022 au gala de l’ADISQ. À la fin de mars, il fera paraitre I Need To Stay Here, un douze pièces aux sonorités américaines traditionnelles, presque country. Avec un nom d’artiste qui évoque une ligne de fortifications, on peut imaginer que
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Va vers toi : un documentaire sur l’invisible
Xavie Jean Bourgeault et Guillaume Tremblay forment un duo pour le moins étonnant. Il est cinéaste de formation, elle est anthropologue; elle s’émerveille de tout alors qu’il est plutôt cynique. Ils ont réalisé tour à tour un documentaire, d’abord L’heureux Naufrage (2014) qui abordait la quête de sens des Québécois et, tout récemment, Va vers toi (2023), sur la vie intérieure. Le Verbe les a questionnés sur ce nouveau film qui amorce sa tournée nationale. Le Verbe : Vos deux films abordent des sujets différents, mais forcément complémentaires (comme vous !). Est-ce que cette continuité est volontaire ? Xavie : Ce n’était
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Rymz : rappeur et éducateur
Avec une carrière musicale qui roule depuis plus de douze ans, Rymz alias Petit Prince (Rémi Daoust de son vrai nom) est l’un des artistes les plus appréciés de la scène hip-hop québécoise. Il faisait paraitre en décembre dernier son quatrième album solo intitulé Un jour de plus au paradis (Joy Ride Records). Le Maskoutain d’origine exerce aussi en parallèle la profession d’éducateur spécialisé. Rappeur la nuit, éducateur le jour, qui est Rymz? Le Verbe : La vidéo de ta chanson Hometown a été tournée à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe. On comprend bien que tes racines rurales sont importantes pour toi.
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Claire Haffner : Imiter le Christ par les Béatitudes
D’origine alsacienne, sœur Claire Haffner a grandi dans le sud de la France. Élevée dans la foi par sa grand-mère dès la naissance, elle a suivi Jésus toute sa vie jusqu’au jour où elle a compris qu’il la voulait pour lui. Elle entre alors dans la communauté des Béatitudes en 1985. Dans sa vie consacrée, elle a eu à s’occuper des jeunes, et aussi à faire des enseignements bibliques, notamment au Québec, à Radio Galilée, et en France à Radio Espérance. Au quotidien, elle cuisine pour sa communauté de l’abbaye Saint-Martin-du-Canigou, qu’elle fait également visiter à des groupes de touristes.
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Les «Confessions» d’un tueur, un film de Luc Picard
Le 31 mars 2009, au palais de justice de Québec, Gérald Gallant, 59 ans, est condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité. Il est considéré comme l’un des pires tueurs à gages de l’histoire du Canada. Marié pendant 20 ans, résidant tranquille de Donnacona, cycliste, antidrogue… et bègue. On est loin du portrait typique du criminel. Il est pourtant accusé de 28 meurtres – dont celui de mon oncle – et 12 tentatives de meurtre commis pendant la guerre des motards. Un autre de ses contrats s’est déroulé en 2000, dans le restaurant d’un ami de Luc Picard. C’est ainsi que le talentueux réalisateur et
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L’unité dans la diversité: entretien entre deux catholiques
Sabrina Di Matteo est adjointe à la direction de la Conférence religieuse canadienne (CRC). Elle a travaillé en aumônerie universitaire et aux services diocésains de Montréal, après des études en théologie. Elle est aussi présidente et chroniqueuse à Présence – information religieuse. Louis-Joseph Gagnon est candidat à la maitrise en théologie à l’université Concordia. Son parcours universitaire l’a également conduit à l’Institut européen d’études anthropologiques (Philanthropos) et à l’Institut de formation théologique de Montréal. Depuis décembre dernier, il dirige la revue En Son Nom – Vie consacrée aujourd’hui. Sabrina Di Matteo: Pour commencer, je dirais qu’être chrétienne, pour moi, c’est
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Tous frères en Adam et Ève? : entretien entre un catholique et un athée
Collaborateur depuis 2020 pour Le Verbe, Jean-Philippe Murray est en formation vers le sacerdoce. Son cursus en théologie et en philosophie le pousse à vulgariser les grandes questions de la tradition intellectuelle chrétienne sur notre site Web. Édouard Mailhot est un ingénieur dans la fin vingtaine. Il aime l’histoire et la généalogie et se plait à discuter de croyances religieuses. Bien qu’il soit athée, il lit Le Verbe assidument et commente certains articles. C’est d’ailleurs de cette manière que l’interaction avec Jean-Philippe a débuté. Ces échanges ont perduré sur plusieurs centaines de pages, se concrétisant même autour d’un café. La discussion qui
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Jean-Michel Blais : le piano au service de la communion
Il y a six ans, le premier album de Jean-Michel Blais, II, s’est élevé avec surprise jusqu’au top 10 du célèbre magazine Time. Début de la pandémie : le Nicolétain d’origine se retrouve seul dans son nouvel appartement de Montréal, en rupture amoureuse, alors qu’il venait de mettre fin à une tournée. Ce qui s’annonçait pour être une période morne a été plutôt un tremplin énergique et lumineux vers son troisième opus Aubades, qu’il qualifie de renaissance. Le Verbe a voulu en savoir plus sur la quête et les aspirations qui traversent tout le travail de cet éducateur spécialisé converti en pianiste néoclassique. Je suis vraiment honoré que tu
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Jonathan Pageau : participer à la recréation du monde
Jonathan Pageau est un auteur et conférencier québécois qui s’est surtout fait connaitre dans le monde anglophone par sa chaine YouTube The Symbolic World (maintenant disponible sous le nom La vie symbolique), dans laquelle il décortique le monde contemporain dans le prisme du symbolisme chrétien. Mais il est avant tout un passionné de l’art, un sculpteur et un iconographe professionnel. Le Verbe l’a questionné sur la place de l’inspiration chez l’artiste chrétien. D’où vient ton intérêt pour l’art et l’iconographie plus spécifiquement ? Comment est née cette vocation ? J’aime le dessin depuis que je suis très jeune ; je pensais devenir bédéiste. Ensuite, au cégep, je me
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Marybel Mayorga : mettre une croix sur la scène
Vous l’avez peut-être vue dans une production du théâtre Saint-Denis, dans un concert des Jonas Brothers, aux côtés de Demi Lovato dans le film Camp Rock 2 de Disney ou encore à la télé dans L’auberge du chien noir ou dans Toute la vérité. Plus récemment, c’est au Vatican, avec le pape François, qu’on pouvait apercevoir Marybel Mayorga. Celle qui travaille désormais comme édimestre pour le diocèse de Montréal nous raconte comment elle a quitté le monde artistique pour mettre ses talents au service de l’Église. Marybel est la seule Canadienne (et la seule francophone) à suivre le programme Faith Communication in the Digital World. Cette formation
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Jesse Mac Cormack : apprendre à donner
Jesse Mac Cormack est de ces musiciens qui prennent leur temps. Même s’il a lancé son premier EP Music for the Soul en 2014, il aura fallu attendre six ans pour Now, son premier disque de longue durée. Il a su se faire connaitre entretemps et attiser le désir des mélomanes avec Crush (2015) et After the Glow (2016), tous deux sous l’excellente étiquette montréalaise de Secret City Records (Patrick Watson, Alexandra Stréliski). C’est également à titre de réalisateur que Jesse Mac Cormack collabore à plusieurs albums, dont Le silence des troupeaux, le plus récent de Philippe Brach. Il a généreusement accepté de se confier au Verbe dans cette période de déconfinement. Qu’est-ce qui
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Pol Pelletier : éclairer la tragédie québécoise
Femme active dans le monde du théâtre depuis les années 1970, Pol Pelletier ne cesse de se faire la porte-parole de l’inconscient collectif québécois. Depuis la fin des années 1980, elle a créé et enseigné une méthode qui permet de développer une présence forte et authentique à soi et au monde. En février dernier, elle a publié Tragédie aux éditions de la Pleine lune. Cette pièce, présentée d’abord en 1999 pour souligner les dix ans de la tuerie de Polytechnique, cherche à révéler notre rapport morbide avec le féminin. Le Verbe l’a rencontrée pour discuter du rôle des artistes et de la blessure québécoise. Qu’est-ce que
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La transfiguration de Klô Pelgag
Klô Pelgag (Chloé Pelletier-Gagnon de son vrai nom) est connue pour son mystérieux flegme teinté d’excentricité. À l’été 2018, on pouvait la voir s’avancer dans l’église de Sainte-Thérèse, mitre sur la tête, pour célébrer une messe transfigurée. Elle a fait paraitre cet été son troisième album, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, une œuvre pop-baroque qu’elle qualifie de « disque de réconciliation, de renaissance, d’affranchissement ». Le Verbe a voulu en apprendre davantage sur son univers haut en couleur dans lequel point une importante sensibilité. Plusieurs croyants ont perçu ta messe transfigurée comme une moquerie ou un affront. Quelles étaient tes motivations ? Ah ! la messe transfigurée ! Ça, c’est le festival Santa Teresa qui nous
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Léandre l’inclassable
Léandre Syrieix est Camerounais d’origine et est devenu plus tard citoyen de la France. Aujourd’hui Québécois, il a été ordonné prêtre le 24 juin dernier, dans son deuxième pays d’adoption. À 36 ans, Léandre est actuellement le plus jeune prêtre catholique du diocèse de Québec. Le Verbe a posé quelques questions à ce nouveau vicaire de Limoilou pour le moins inclassable. Qu’est-ce qui t’a conduit au Québec ? L’aventure ! C’est un ami avec qui j’ai étudié à Bordeaux qui essayait de me convaincre de venir ici, puisqu’il s’y était établi. Moi, ça ne me tentait pas, c’est l’Australie qui m’intéressait et j’avais déjà fait mes
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Les vertus pour devenir un meilleur leadeur
Il y a peu de temps, une centaine de Québécois ont assisté à un atelier en ligne d’Alexandre Dianine-Havard. Cet auteur et conférencier franco-russe a fondé les Instituts de Leadership Vertueux répandus dans une douzaine de pays et dont les ouvrages sont traduits dans une vingtaine de langues. Son approche est simple : réactualiser et vulgariser la sagesse antique sur les vertus et les tempéraments pour former des personnes qui transformeront le monde. Rien de moins. Le Verbe a pu rejoindre M. Havard, qui habite à Moscou, et lui poser quelques questions. Comment en êtes-vous venu à quitter la pratique du droit
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Les étudiants victimes de la technique
Maxime Scrive est étudiant en théologie. Comme beaucoup d’autres, la pandémie l’a contraint à poursuivre sa maitrise dans le salon de son 4 ½. Récemment, le verdict de l’Université Laval, où il étudie, est tombé : pas de retour en classe à l’automne. Déjà critique de la technique, il n’en fallait pas plus pour qu’il se joigne au Comité québécois En cours pas en ligne. Le Verbe a voulu en apprendre davantage sur ce petit comité qui a lancé une pétition le 23 juin dernier. Comment as-tu vécu la fin de l’année scolaire ? À vrai dire, je me souviens clairement de ma dernière journée de travail
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La mère Teresa de Saint-Anselme
Quelques semaines avant notre visite, Louise Brissette revenait d’un séjour en Équateur avec ses 27 enfants handicapés. Vous n’avez pas la berlue, vous avez bien lu 27. Un tel voyage relève de l’exploit, mais la femme de 73 ans est plus audacieuse et énergique que jamais. Pas étonnant que, dans Bellechasse, on l’appelle «la mère Teresa de Saint-Anselme». Comment une mère de 27 enfants fait-elle pour ne pas être complètement épuisée par ses journées? Je m’aperçois, au fil des années, que j’ai vraiment confiance au bon Dieu; je m’abandonne à lui. Quand je fais un retour sur mon enfance, je réalise que l’important
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Sur le quai de Saint-Jo avec Philémon Cimon
L’auteur-compositeur-interprète Philémon Cimon a lancé son quatrième album en mai dernier. Dans Pays, le Charlevoisien creuse ses (nos) racines familiales et historiques dans une toute nouvelle démarche artistique. Ce changement de cap lui aura d’ailleurs valu le retrait de sa maison de disque. Le Verbe a accosté au quai du village de son enfance pour parler avec lui de guérison, de transmission et de… Jésus. «Il y a des choses qui étaient sans doute nécessaire de jeter pour qu’il y ait une évolution au Québec, mais beaucoup qui ne l’étaient pas, comme le rapport aux racines, puis même un rapport au
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«Le mariage, un chemin de sainteté» – Paul-Dominique Marcovits, o.p.
Le père Paul-Dominique Marcovits, o.p., était de passage au Québec la semaine dernière pour prêcher la retraite annuelle des Équipes Notre-Dame. Il s’est aussi arrêté au Montmartre pour donner une conférence sur la spiritualité conjugale du père Henri Caffarel. Si la visite du réputé prédicateur français a été très discrète, Le Verbe a tout de même saisi l’opportunité de lui poser quelques questions. Le Verbe: Père Marcovits, merci de nous accorder cette entrevue. D’abord, pourriez-vous nous raconter votre appel à entrer chez les Dominicains? Paul-Dominique Marcovits : Ça été mon rêve dès ma vocation – je ne suis pas normal –
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L’amour intégral selon Katerine Perrault
L’amour et la sexualité nous lient les uns aux autres. Ces liens, qui souvent nous attachent, nous contraignent et nous retiennent, sont-ils autant d’entraves à la liberté? Ou, au contraire, peuvent-ils devenir le moyen, voire le lieu privilégié d’expression de cette liberté? Rencontre avec Katerine Perrault, diplômée en psychologie et formée à l’Institut Jean-Paul II. Elle est actuellement co-directrice du centre diocésain pour le mariage, la vie et la famille à Montréal. Le Verbe: Peut-on dire que notre société est aujourd’hui vraiment libre sexuellement? Katerine Perrault: Peu importe la manière dont on comprend la liberté, la majorité des gens ne sont pas libres
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Louis Dionne: du bistouri aux soins de fin de vie
Je reçois, il y a quelques mois, le courriel d’un homme qui me propose de publier un texte sur la vie après la mort: «C’est une sœur augustine qui m’a suggéré de vous l’envoyer», affirmait-il. Sans aucune présentation de sa part, je nageais en plein mystère. Question de savoir à qui j’avais affaire, je décide donc d’interroger l’auteur sur son pedigree. Je n’étais pas peu honoré d’apprendre qu’il s’agissait du cofondateur de la Maison Michel-Sarrazin. Je l’ai été encore plus qu’il accepte mon invitation à le rencontrer, et ce, au lieu même qui justifie son renom. Une médecine en transition Natif
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La tentation transhumaniste
Antoine Robitaille est-il un posthumain? Quoi qu’il en soit, il s’intéresse depuis une quinzaine d’années au transhumanisme et au posthumanisme. Bien qu’en progression au Québec, ces «-ismes» déferlent surtout sur le monde anglo-saxon: intelligence artificielle, clonage, cyborg, etc. Vous commencez à saisir? Si ces rêves technoscientifiques semblent relever de l’utopie, nous en sommes pourtant déjà bien imprégnés. Le nouvel homme nouveau, publié en 2007 chez Boréal, est le fruit d’une longue enquête journalistique sur le posthumanisme et, il faut le dire, la première contribution francophone sur le sujet. J’étais bien curieux de savoir pourquoi un politologue chevronné comme lui, éditorialiste
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