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James Langlois
James Langlois est diplômé en sciences de l’éducation et a aussi étudié la philosophie et la théologie. Curieux et autodidacte, chroniqueur infatigable pour les balados du Verbe médias depuis son arrivée en 2016, il se consacre aussi de plus en plus aux grands reportages pour les pages de nos magazines.
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Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles : de nature et de Dieu
Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles, le deuxième long-métrage de Lyne Charlebois (Borderline, série télé Toute la vérité) est inspiré de la relation épistolaire entre le frère Marie-Victorin et son alter ego féminin Marcelle Gauvreau. Le film est une ode magnifique à la nature, à l’amour, au Québec et à Dieu… Juste à temps pour la Fête nationale. La parution, en 2018, des inédites Lettres biologiques (Boréal, Yves Gingras, 2018) n’est pas passée inaperçue. On apprenait ainsi que le célèbre religieux avait échangé par écrit pendant une dizaine d’années avec son assistante sur des sujets considérés à l’époque comme
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Sur la terre comme au ciel : entre aliénation et authenticité
À l’affiche dès le 12 avril, Sur la terre comme au ciel, de la réalisatrice Nathalie Saint-Pierre, est assurément l’un des tout premiers films québécois à mettre à l’écran un processus de désaliénation religieuse. Les performances attachantes d’Édith Cochrane et de la recrue Lou Thompson servent un récit qui donne à réfléchir au sens de la liberté et de l’identité. Deux sœurs — Sarah et Clara Gagnon — ignorent tout du monde en dehors de leur communauté chrétienne aux relents sectaires, isolée dans la campagne maniwakienne. Sarah saisit une occasion pour s’enfuir, créant un vide qui propulse sa petite sœur Clara
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«Testament» de Denys Arcand : au-delà de l’antiwokisme
Le tout dernier film de Denys Arcand, en salle depuis le 6 octobre dernier, ne passe pas plus inaperçu que ses prédécesseurs. En plus d’avoir suscité le débat chez les chroniqueurs, Testament cartonne au boxoffice en atteignant le meilleur démarrage en salle pour un film québécois depuis la réouverture postpandémique. Et c’est tout à son mérite puisqu’il s’agit, à mon humble avis, d’une œuvre achevée sur le fond comme sur la forme. Testament me semble plus précisément se faire l’écho de L’âge des Ténèbres (2007) dont il reprend une partie du propos tout en l’ennoblissant, voire en lui répondant. Avec
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La face cachée de Maria Montessori
Écrit en collaboration avec Anne-Sophie Richard Plus de 20 000 écoles et garderies partout à travers le monde se réclament (parfois à tort à et travers) de Maria Montessori (1870-1952) ; son héritage en éducation est aujourd’hui incontestable. Dans le monde francophone, depuis une dizaine d’années, on peut de surcroit constater un regain d’intérêt notable pour sa pédagogie. Cet engouement a permis de dévoiler certaines facettes occultées de cette médecin italienne, dont sa foi catholique et sa pédagogie religieuse. Féministe, fasciste, théosophe ou rousseauiste, voilà quelques-uns des qualificatifs utilisés pour caractériser la dottoressa. Il s’est dessiné dans le monde francophone un faux portrait, à
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Musique 2019: les choix de la Rédaction
Peut-être que vous vous en doutez, mais les bureaux du Verbe sont loin d’être silencieux, particulièrement dans la salle de rédaction. En fait, on peut souvent y entendre de la musique résonner par les écouteurs ou les caisses de son. Que ce soit pour instaurer le silence et la concentration ou partager leur dernier coup de cœur commun, le rédacteur en chef et son adjoint aiment bien imposer leur musique au reste de l’équipe. Voici donc les albums de 2019 qui ont le plus joué dans la salle de rédaction au cours de la dernière année. Thom Yorke — Anima
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Arcand et Bergoglio: même combat
La dernière fois que je suis allé au cinéma, c’était pour voir Le pape François : un homme de parole. Juste avant le film, on présentait la bande-annonce du plus récent opus de Denys Arcand. Un collègue m’avait d’ailleurs signalé de manière dubitative que la bande-annonce de La chute de l’Empire américain précéderait le programme principal. Et moi j’avais rigolé un peu : «Bah quoi? Le pape François et Denys Arcand dénoncent tous les deux la même affaire après tout : l’hégémonie de l’argent!». Je suis ressorti du documentaire de Wim Wenders avec un sentiment plutôt étrange. Alors que la première moitié du
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Chansons terribles à la radio
A terrible song on the radio, baby what else is new. We don’t deserve Love, Arcade Fire Les artistes, les musiciens en l’occurrence, génèrent-ils l’esprit du temps dans lequel ils vivent ou sont-ils les paratonnerres de celui-ci ? Un peu les deux à la fois pourrait-on dire. N’empêche que l’heure est à la déconstruction des illusions. Même si, sur le plan musical, le 20e et le 21e siècle n’ont cessé de proposer de nouveaux genres, les textes continuent de s’inscrire dans la postmodernité, dans la critique d’un monde qui, à certains égards, semble s’effondrer. Sombrent-ils pour autant toujours dans le
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Folk catho tragique
Il y a de cela un peu moins d’un an, je découvrais la piste Simon (Petros) d’ Alanna (-Marie) Boudreau. J’attendais cela des cathos depuis longtemps. Ni louange, ni liturgie Non pas que les chanteurs catholiques n’avaient rien fait d’intéressant jusqu’à maintenant. On connait, dans le monde francophone, Glorious et Grégory Turpin, mais ceux-ci sont marqués d’un type singulièrement français. Du côté anglophone, hormis Audrey Assad et Joe Zambon, et encore là, on se distingue rarement du style louange ou liturgique. Mais voilà qu’avec Petros, j’ai tout simplement été conquis. En exergue du vidéoclip, une citation de Hans Urs Von
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Une piscine en forme de lune
Le dernier opus de Radiohead porte bien son nom: on peut à la fois avoir l’impression de s’y noyer et d’y trouver l’apaisement de la lumière lunaire. Il m’aura fallu attendre impatiemment neuf longues années avant la sortie de ce neuvième album du groupe britannique, et ce, après le mémorable et transcendant In Rainbows (2007). Celui-ci est indéniablement l’un des albums que j’ai le plus écouté en boucle de toute ma vie. Il va donc sans dire que les attentes étaient très élevées, d’autant plus qu’il y avait eu entre temps The King of Limbs (2011) que je considère n’être