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Florence Malenfant
Détentrice d'un baccalauréat en histoire de l'art à l'université Laval et d'un certificat en révision linguistique, Florence a une affection particulière pour le bouillon de poulet et un faible pour la littérature russe!
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La mort pas ordinaire d’Yves Bélair
Patrick Lagacé, chroniqueur-vedette à La Presse, entre autres occupations médiatiques, publiait dernièrement une série de trois textes portant sur la vie d’un homme peu ordinaire. Yves Bélair est né avec une paralysie cérébrale dans les années 1950 et a malgré tout mené une vie remplie d’accomplissements, d’autonomie et de don de soi. L’éducation qu’il avait reçue de sa mère, qui avait levé un doigt d’honneur bien droit à tous les pronostics des médecins, y est certainement pour beaucoup. Le journaliste tente donc, en trois chroniques (1, 2, 3), de rendre hommage à cet homme « qui s’est battu pour sa
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Grandeurs et défis des mères au foyer
*Dans un monde de plus en plus fragmenté et polarisé, Le Verbe médias s’engage à bâtir des ponts au service de la communion. Apprenez-en plus sur notre ligne éditoriale, qui prône un dialogue ouvert et la diversité d’expression, tout en cherchant l’unité dans la vérité et la charité. J’ai publié, à la fin de l’été dernier, un texte où je partageais mes réflexions sur la pénurie de places en garderie. Je concentrais surtout mes idées sur l’aspect financier du choix des femmes de rester à la maison, argumentant qu’un meilleur soutien de l’état pour ces parents les aiderait à choisir plus librement de ne pas
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L’habit fait la moniale
Depuis que je suis mariée, je me pose de plus en plus de questions sur la manière dont je m’habille et, du même coup, sur la manière dont les filles et femmes autour de moi se vêtissent. Je suis si fréquemment choquée ou troublée en regardant autour de moi que j’en arrive souvent à la conclusion que je suis devenue une frustrée, une puritaine. Sans doute un peu. Peut-être, au fond, que si j’avais de si belles jambes, je les montrerais autant moi aussi ? Ou des seins d’apparence aussi ferme, ou des fesses si bien définies… Mais mes observations soulèvent
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Pénurie de parents
On entend beaucoup parler, depuis quelque temps, du manque criant de places en garderie. Ou plutôt de la pénurie de personnel, qui occasionne la limite du nombre d’enfants acceptés dans les milieux de garde. On accuse le gouvernement de ne pas agir, de maintenir des conditions de travail trop peu intéressantes pour les éducatrices, d’embourber ceux qui voudraient ouvrir des CPE dans les méandres d’une bureaucratie digne des 12 travaux d’Astérix. Oui, oui, et oui. D’accord. C’est bien vrai tout ça : ça prend de meilleures conditions de travail pour s’occuper des enfants, de l’avenir de notre société, de ces minichouchoux futurs payeurs
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Je suis nostalgique de nos vieilles amours
Mon mari dit que je suis nostalgique de nos vieux jours. Faut comprendre que c’est un poète, mon mari. Il dit ça parce que je deviens émue chaque fois que je vois un couple de vieux amoureux qui prennent leur marche en se tenant la main, que j’ai systématiquement le cœur lourd de penser qu’on ne vivrait peut-être pas ensemble aussi longtemps… Voilà. C’est pour ça qu’il dit ça. Chaque fois, c’est immanquable, je prends une voix aigüe, la même que lorsque je parle à mes bébés, et je lui dis : « Check! Ça, c’est toi pis moi, dans 50 ans ! »
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Je suis catholique pro-choix
Je suis pro-choix. Je suis catho, pratiquante. Et je suis pro-choix. Entendez-moi bien : je suis pro-choix. Genre un vrai choix. Parce qu’il y a de ces choix qui n’en sont pas. À la colonie de vacances où j’ai jadis travaillé, on les appelle les faux-choix. Comme lorsque tu proposes à ton enfant qui ne veut pas manger de fruit de choisir entre la pomme et la banane. Ou quand, de façon encore plus sure, tu offres à l’enfant qui ne veut pas s’habiller chaudement de mettre son chapeau ou de rester à l’intérieur. Ça donne souvent le résultat escompté : il est content
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Tu n’auras jamais à être parfait
Mon cher bébé, Il y a quelque temps, mon plus gros souci était d’avoir à gérer les réactions des gens à l’annonce de ton sexe, si tu t’avérais être un petit garçon. C’est qu’il y en a déjà quatre de ce genre qui te précèdent à la maison… alors ça fait réagir les gens, et souvent, ça m’énerve. Aujourd’hui, j’aurais envie de crier sur les toits que je t’attends, toi, mon fils. Que depuis ta conception, tu nous surprends. Que l’important pour nous, avec toi dans nos vies, ça ne sera pas la santé, parce que la tienne sera précaire.
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Fière mère au foyer
C’est moi, dont la vie est dépeinte comme le pire cauchemar de toute femme, moi dont les gens pensent à la fois que j’abuse du système et que je me pogne le beigne toute la journée, sans toutefois être capables de s’imaginer mon quotidien. C’est moi qui ne m’habille qu’en mou et qui ne suis, à ce qu’on dit, rien d’autre que la boniche de la maisonnée. C’est moi qui n’ai aucune valeur aux yeux de la société, parce que je ne rapporte rien dans les coffres des gouvernements. Moi qui n’ai pas compris que d’autres sont payées pour éduquer mes enfants
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Vague de dénonciations : avons-nous éduqué ?
Ça fait quelques nuits que mon sommeil est troublé. Je repense aux nombreux témoignages publiés quotidiennement sur les réseaux sociaux depuis plus d’une semaine. Je me dis que, finalement, les quelques expériences désagréables ou embarrassantes que j’ai vécues avec des hommes n’étaient pas si pires. « J’ai d’la chance », au fond. Et ça me démange d’écrire sur le sujet. J’ai hésité longtemps, par contre. Parce que je ne suis pas sociologue, ni sexologue, ni criminaliste. Je n’ai pas étudié la théologie du corps non plus. Je n’ai sincèrement, pour me donner un peu de crédibilité, que ma condition de femme et
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La dignité dans ma maison
Et l’autre reste là, Le meilleur ou le pire, Le doux ou le sévère. Cela n’importe pas, Celui des deux qui reste Se retrouve en enfer. Jacques Brel Plus les jours passent, moins les nouvelles sont bonnes, il me semble. Les CHSLD, qui font la une des journaux à la place des stars de cinéma, sont le théâtre d’horreurs indescriptibles. On réalise qu’il y a un sérieux problème dans la manière dont on s’occupe de nos vieux, à l’échelle nationale. Tout le monde trouve que c’est épouvantable, que ça n’aurait jamais dû se rendre jusque-là ; on essaie de mettre des Band-aids sur l’hémorragie
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Comment (ne pas) survivre à ses enfants
Paradoxalement, ce temps de désorganisation nationale « impose » à plusieurs parents d’avoir leurs enfants à la maison. Pour certains, cela n’implique que quelques marmots de plus à accueillir dans un quotidien de mère au foyer. Pour d’autres, il s’agit d’un réel bouleversement, en plus d’un générateur supplémentaire d’anxiété. Je vous propose donc ici quelques trucs pour vous aider à passer ce temps indéterminé avec toute votre marmaille à la maison ! Mettons d’abord quelques petites choses au clair : Le titre de cette chronique. Le mot survivre se définit par « vivre au-delà de… » : je ne souhaite à aucun parent de survivre à ses enfants. Au fond,
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Accoucher, c’est naitre de la souffrance
La première fois que j’ai accouché, j’ai vite compris qu’il y avait dans cet évènement quelque chose de plus grand que le « simple » fait de faire sortir un enfant de mes entrailles. Loin de moi l’idée de réduire l’importance du processus physiologique de l’accouchement, mais cet acte est avant tout existentiel. Sans avoir besoin d’y penser, on comprend vite que la vie est intimement liée à la souffrance, dès ses balbutiements. Chaque fois que j’ai accouché, après plusieurs heures de travail (sans péridurale), j’ai immanquablement frappé un mur. Découvrir le but Pourquoi endurer toute cette douleur ? Ou m’infliger cette souffrance
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« Ben voyons ! T’es pas grosse ! »
Nous sommes pris entre une volonté d’équilibre santé et une apologie constante de la nourriture. Le nouveau terme « grossophobie » ne résout pas du tout ce problème. À l’inverse, il nous fait oublier certaines réalités. Vous avez certainement croisé récemment la fameuse phrase qui commence de nombreux textes ces temps-ci : « Avec la fin du temps des fêtes vient le temps des résolutions… Et qui dit résolutions, dit régimes ! » Ce qu’il y a de fabuleux, c’est que ces mots introduisent autant les articles vantant/vendant des diètes que ceux qui les décrient… Et voilà le sujet de cette chronique : la oh-combien-angoissante contradiction de
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Le zoo de Granby version O.D.
Cet été, on a décidé de ne pas faire de gros projets pour les vacances. On s’est dit qu’on ferait ça simplement. Il y avait juste une sortie qui me tenait à cœur : amener les enfants au zoo. Leur faire voir les animaux exotiques, leur payer la traite de poils, de plumes et d’écailles. On s’est loué un spot pour dormir pas trop loin de Granby, et on les y a amenés, au zoo. Gros soleil, grosse foule, grosse bouffe, gros animaux, gros fun. Sincèrement, on en a presque eu pour notre argent (parce que, faut se le dire, ça
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Bourrelets. Vergetures. Poils. Sexe.
On pourrait croire que le nouveau truc pour répondre aux détracteurs de la « diversité corporelle » c’est de leur mettre ce qui les dégoûte dans la gueule. On se déshabille, on pose ses bourrelets (ou pas), et clic! Puis on publie. Parce qu’évidemment, c’est ça le but : montrer le cliché. J’avoue qu’il y a quelque chose dans ce nouveau trend qui chicote. Tour d’horizon des réseaux sociaux des dernières semaines : Safia Nolin lance un nouveau clip dans lequel on la voit, avec plusieurs autres femmes, poser nue dans la nature. Rien de vulgaire ou de sexuel, vraiment. Avec une
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« Le 13e » ou réformer la répression
*** NDLR: ce texte contient quelques divulgâcheurs. *** Commençons doucement. Voici quelques stats. Les États-Unis d’Amérique pèsent pour 5% de la population mondiale. Puis, 25%. C’est la proportion, toujours au niveau planétaire, de personnes incarcérées au pays de la Liberté. Et alors que les hommes noirs ne représentent que 6,5% de la population étatsunienne, ils correspondent à 40,2% de la population carcérale. Un homme noir sur trois ira en prison au moins une fois dans sa vie, alors que pour les Blancs, c’est un sur dix-sept. Documentaire-choc Voilà quelques-unes des données qui ont poussé Ava DuVernay à réaliser 13th. Le
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Est-ce de l’art?
L’art contemporain nous laisse souvent perplexes. Certaines performances, parfois à la limite du supportable, nous dérangent. Notre blogueuse lance ici une riche réflexion sur l’art « extrême ». Une salle de concert. Un public. Sur la scène, un piano. Le musicien entre, s’assoit devant l’instrument. Il ferme le couvercle du clavier. Quelques instants plus tard, il ouvre le couvercle. Le referme. Silence. Le rouvre. Le referme, silence, et l’ouvre à nouveau. C’est la fin du morceau. Cette pièce, c’est 4’33’’, de John Cage. Un homme et une femme en relation veulent rompre. Ils se rendent aux extrémités opposées de la Grande Muraille de
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