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Carl Bergeron
Carl Bergeron est écrivain. Il est l'auteur de trois ouvrages remarqués, Un cynique chez les lyrique - Denys Arcand et le Québec (Boréal, 2012), Voir le monde avec un chapeau (Boréal, 2016) et son plus récent, La grande Marie ou le luxe de sainteté (Médiaspaul).
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Vous n’aurez pas mon pays
C’était hier, et pourtant, c’était il y a six ans. Le 13 novembre 2015, des commandos islamistes coordonnent des attentats à Paris et en sa périphérie. Une première bande de terroristes se fait exploser à côté du Stade de France. La deuxième tire à bout portant sur des terrasses dans le centre de Paris. Mais c’est le troisième commando, lancé à l’assaut de la salle de spectacle Le Bataclan, où a lieu un concert rock, qui fait le plus de dégâts et marque le plus les esprits. Au milieu des morts et des blessés, un jeune homme affalé par terre : Victor Rouart. Gravement
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Paris, capitale de l’esprit
L’écrivain Danilo Kis, qui y vécut à la fin de sa vie, avait baptisé Paris la « grande cuisine des idées ». Il avait été frappé, au long des rues et des boulevards, par la promiscuité fantastique des restaurants et des librairies, comme s’ils s’imbriquaient les uns dans les autres. Paris est la capitale de l’esprit, elle est aussi celle du goût. La synthèse n’a pas cessé de séduire ceux qui, venus des quatre coins du monde, ont fait de la ville des Lumières leur patrie d’élection. Si c’est à New York qu’on devient riche et successful, c’est à Paris qu’on devient soi-même et
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Picasso, corps étranger
L’image est simple et transparente, mais hypnotique. Sous le trait qui se veut innocent se cachent en réalité plusieurs couches de connaissance. Le tableau donne à voir un jeune homme à chapeau, un pinceau entre les doigts, qui retient sa main comme s’il avait été pris sur le fait, tout près de s’abandonner à la volupté de son art. Le sourire est malicieux, l’œil rieur et complice. C’est le visage de l’enfant-roi qui dit : « Oui, je le sais, ce “quelque chose” que je m’apprête à faire ne se fait pas, et cependant je le fais, pour ma propre joie comme
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Ami lecteur
Le Verbe m’a fait une offre que je ne pouvais refuser : une chronique diffusée à l’échelle internationale et traduite en plusieurs langues, en échange de millions de dollars. Si étranger que je sois aux basses considérations de ce monde, j’ai accepté, non sans imposer une réduction spectaculaire de cachet. Il a été entendu, en outre, que ma chronique serait diffusée au Québec. Je remercie la rédaction d’avoir révisé son offre à la baisse. Mon ironie ne t’aura pas échappé, ami lecteur. En écrivant dans ce magazine, où la culture parle à la foi et la foi à la culture, je m’invite