

Ariane Blais-Lacombe
Ariane est une jeune mère passionnée de périnatalité. Diplômée en sciences politiques, elle aime écrire et réfléchir sur le Québec d’aujourd’hui et son rapport à la vie de famille.
-
Accoucher seule comme Marie
Enfantement autonome, accouchement non assisté, naissance libre, free birth… autant de termes pour qualifier les accouchements qui se déroulent à l’extérieur d’un centre hospitalier, sans l’assistance de personnel médical. Projet risqué selon certains, retour à des pratiques dépassées selon d’autres, l’accouchement non assisté est un projet longuement réfléchi et préparé pour les parents qui font ce choix. Le désir d’enfanter naturellement, librement, par soi-même est généralement ancré dans une vision positive de l’accouchement comme un évènement normal, naturel, un geste physiologique qui ne nécessite pas — ou pas d’emblée du moins — d’intervention, ni même de surveillance médicale. Difficile d’évaluer l’ampleur
-
Imposez vos règles au boulot
Est-il possible d’aménager des horaires de travail plus respectueux des cycles féminins? La philosophe française Marianne Durano pense que oui. Dans son récent essai Mon corps ne vous appartient pas, la jeune auteure formule une proposition ambitieuse: «Laisser une plus grande marge de manœuvre aux femmes dans l’organisation de leur temps de travail» (p. 104). Deux sexes, deux temporalités Respecter la temporalité féminine, c’est à la fois permettre aux travailleuses de vivre pleinement leur maternité et donner une chance aux mères de mieux intégrer le marché du travail. Voilà la conciliation travail-famille pensée dans une perspective globale. Plus largement, respecter la
-
Appeler une femme une femme
*Dans un monde de plus en plus fragmenté et polarisé, Le Verbe médias s’engage à bâtir des ponts au service de la communion. Apprenez-en plus sur notre ligne éditoriale, qui prône un dialogue ouvert et la diversité d’expression, tout en cherchant l’unité dans la vérité et la charité. L’introduction du dernier livre d’Ingrid Bayot, Le quatrième trimestre de la grossesse, s’ouvre sur un avertissement. L’auteure annonce d’entrée de jeu que « ce livre va surtout parler d’elles, les femmes. » Une telle précision est nécessaire car nous vivons « [à] une époque où il est politiquement correct de ne plus parler des différences sexuelles car elles
-
La complémentarité est-elle sexiste?
*** Attention, ce texte à saveur ironique présente une vision idéalisée de la maternité. Un lecteur avisé saura distinguer le réel de l’exagération. *** C’est aujourd’hui la parution du livre Maternité, la face cachée du sexisme de Marilyse Hamelin. Je prévois me le procurer dès cet après-midi pour en faire la lecture. D’ici là, je dois admettre que je suis en accord avec l’essence de son propos : oui, la parentalité, c’est inégalitaire. Encore en 2017, après tant de mesures politiques, d’efforts pour changer la société et la culture, la parentalité regorge d’inégalités. C’est vrai, pensons-y. Les hommes ne pourront jamais
-
Cachez cet aigle que je ne saurais voir
Jeudi dernier, l’Université Laval lançait sa campagne de financement avec une publicité où l’on voit un alérion, oiseau emblème de l’institution, rattaché aux lettres « UL » par des lignes aux couleurs que les habitants de la Ville de Québec connaissent bien : rouge et or. Samedi, cette image a circulé dans les médias sociaux aux côtés d’une photo du pavillon de l’Allemagne nazie érigé à Paris pour l’Exposition universelle de 1937. Le lendemain, dimanche, les responsables de la campagne annonçaient que la publicité serait modifiée et offrait ses excuses à ceux qui auraient pu être offusqués par l’ancienne version. Tempête dans un
-
Carême et cure détox
Encore cette année, je vois certains de mes amis athées faire le carême, ou plutôt s’imposer diverses privations pendant les quarante jours précédant Pâques. L’une s’empêche de manger des sucreries, son péché mignon, alors que l’autre en profite pour amoindrir son addiction à la caféine. L’un se maintient sobre, l’autre arrête de fumer. Quelques commentaires sur cette pratique. Je dois dire d’emblée que j’ai beaucoup de respect pour ces amis. Ils sont le signe vivant que nos traditions chrétiennes se perpétuent dans la culture populaire d’aujourd’hui. Il n’est pas toujours facile de préserver l’héritage religieux de notre famille, de notre
-
Une croyante peut-elle étudier les sciences humaines?
J’assistais récemment à la première séance du cinquième cours de méthodologie que je fais depuis mon entrée au Cégep. Je ne sais pas si c’est parce qu’on remet souvent en question la scientificité des sciences humaines qu’elles ressentent autant le besoin de s’attarder sur la méthodologie de leurs recherches. Six années d’études plus tard, me voici à la maitrise et j’ai pourtant l’impression qu’on me sert la même soupe réchauffée: méthode scientifique, étude systématique, empirisme, positivisme, démarche hypothéticodéductive, etc. Ceci n’est pas une science Toujours est-il qu’on m’a encore expliqué ce qu’est la science et, surtout, ce qu’elle n’est pas.
-
À la défense des maisons bien remplies
Le journal Le Soleil d’hier publiait un « Manifeste pour une maison libre », témoignage d’un homme vivant dans un grand loft vide au cœur du Vieux-Québec – archétype de l’homme postmoderne, dont la liberté déliée peut bien plaire à nos médias et nos élites. L’homme explique comment sa simplicité volontaire – au reste assez sélective et bourgeoise – a affecté son mode de vie et l’aménagement de son logement. Il n’a pas de four, ni de frigo; il dort sur un matelas gonflable; un morceau de bois et quelques coussins lui font office de table et de chaises. Mais il fait
