

Antoine Malenfant
Animateur de l’émission On n’est pas du monde et directeur des contenus, Antoine Malenfant est au Verbe médias depuis 2013. Diplômé en sociologie et en langues modernes, il carbure aux rencontres fortuites, aux affrontements idéologiques et aux récits bien ficelés.
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Tous handicapés?
Habituellement, lorsque je parle de maladie mentale, je me fais crucifier. Comme chrétien, disons que ça m’encourage à continuer. Un reportage de Tamara Altéresco, sur les ondes nationales, nous parlait de ce qu’elle appelle justement le « Chemin de croix » des enfants aux prises avec des HDAA. Des quoi? Handicaps et difficultés d’adaptation ou d’apprentissage. Au-delà des larmes de mères et d’enfants, deux choses me frappent dans ce reportage: la faramineuse augmentation du nombre de cas diagnostiqués dans les dernières années; et l’absence de recherche de causes expliquant cette augmentation. On apprend qu’il y aurait maintenant un élève sur cinq avec
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Remonter (lentement) vers la lumière
En 1978, Colette Samson fonde la Maison Revivre. À l’époque, il existe très peu de ressources à Québec pour les sans-abris. Provenant d’un milieu aisé de la Rive-Sud, aucunement destinée à travailler auprès des plus démunis, madame Samson leur consacrera pourtant les 13 années qui suivront la mort de son mari. «C’est une grande croyante en Dieu, cette dame-là. C’est ce qui fait l’originalité de cette œuvre. Dans sa foi, dans sa prière, elle dit à Dieu: “Ça n’a pas de bon sens, la vie que je mène: jouer au bridge, prendre le thé, attendre que le temps passe. Il me
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De la dépendance
Mis à jour le 13 août 2021 L’an dernier, le philosophe français Rémi Brague publiait un texte dans lequel il s’inquiétait du glissement de sens du mot « dignité », autant dans le langage courant que dans nos lois et institutions. C’est un dérapage – celui du sens des mots – qui avait été souligné par plusieurs acteurs (médecins, philosophes, associations de défense de la vie) avant l’adoption de la loi 52 au Québec. Pourquoi cette mise en garde n’a trouvé alors que très peu d’écho dans l’univers médiatique mainstream? Quand le bulldozeur du « progrès » est en marche, il est parfois bien
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Le gai pape
Contrairement à ce qu’on annonce dans le titre de l’article qui m’a fait bondir ce matin, l’Église ne change pas sa « doctrine » en ce qui concerne les personnes homosexuelles. Elle ne fait que réaffirmer la nécessité d’accueillir les personnes telles qu’elles sont. Les pères synodaux doublent cette exigence, cette fois, d’une invitation à reconnaître les dons particuliers de ces personnes. Évidemment que les associations d’homosexuels sont contentes, nous dit l’article. Évidemment que les ultra-tradis sont outrés, aussi. Et voilà que tout le monde (journalistes et lecteurs) est reconduit dans ses confortables pantoufles idéologiques : dans la vie, y’a
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Anne Dorval et la bienbaisance
« Eh oui! On est en 2014! » qu’ils disent, les gens ouverts d’esprit. C’était sur tous les écrans, dans les journaux, sur les tribunes radio, dans nos bouches et nos oreilles ce matin. Anne Dorval est consternée par les propos d’Éric Zemmour (dont le très neutre article de Radio-Canada qualifie les idées « d’extrême droite »). Quand réfléchir semble homophobe Sûrement, le monsieur fait pas dans la dentelle politiquement correcte. Ni dans la bienbaisance gauche ouverte d’esprit. Et Anne Dorval (que j’admire pour ses talents d’actrice) a le droit de s’indigner. Sauf que ces plateaux de télé où
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La belle mort
Mis à jour le 13 août 2021 Des fois, c’est comme ça. La vie nous mord et la mort nous rentre dedans à pleines dents. À ce titre, trois articles se croisent dans ma mirette cette semaine. Le premier article est envoyé par un ancien étudiant, aujourd’hui infirmier, qui a suivi mon cours Sociologie de la famille.Ce cher P. se demandait ce que je pensais d’une femme, apparemment très lucide, atteinte de démence dégénérative, qui s’est suicidée avant d’être « trop » légume et de devenir un poids pour les siens. Elle a fait ça en sirotant un bon whisky,
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Le dogme des garderies
Je suis un peu surpris de l’absence de quelques éléments dans le débat sur les garderies. Au risque de recevoir quelques tomates, je pense que la réflexion devrait embrasser plus large et dépasser les considérations fiscales. Ce billet ne parlera pas de Jésus. (Désolé pour ses fans. J’y reviendrai dans les prochaines semaines, promis.) Il traitera d’une autre religion : les garderies. Vous faites quoi, vous, avec vos flos? Je veux dire, entre 8h et 17h, du lundi au vendredi. Qui – quand vous partez travailler – s’occupe des mioches? (…) Bon, je n’attendrai pas votre réponse. J’ai visité les
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Name-dropping
Il est généralement bien vu, dans les milieux wanna-be intellos (comme une salle de profs de cégep) de laisser tomber des noms d’auteurs obscurs dans une conversation. Comme le Petit Poucet lâchait des cailloux dans la forêt. On appelle ça du name-dropping. On a l’air de connaître des choses quand on pratique le name-dropping. On retrouve cette pratique aussi dans un café branchouille quand on entend des bobos ou des « artisses » parler de leurs réalisateurs préférés. Pratique subtile, mal comprise par les non-initiés, le name-dropping est l’un de mes sports préférés. C’est périlleux : faut pas dire un
