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Antoine Malenfant
Antoine Malenfant

Antoine Malenfant

Animateur de l’émission On n’est pas du monde et directeur des contenus, Antoine Malenfant est au Verbe médias depuis 2013. Diplômé en sociologie et en langues modernes, il carbure aux rencontres fortuites, aux affrontements idéologiques et aux récits bien ficelés.

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  • Dr Gilles Julien

    Les enfants de la pandémie : entrevue avec le Dr Gilles Julien

    Les centres de pédiatrie sociale font maintenant partie du paysage de plusieurs collectivités au Québec. Figure bien connue à l’origine de cette approche centrée sur les besoins de l’enfant et appuyée sur toute la communauté, le Dr Gilles Julien a accepté de nous rencontrer pour discuter de quelques enjeux et défis liés à la santé des enfants depuis le début de la pandémie. D’entrée de jeu, sachant que votre approche clinique repose sur une relation de confiance avec les enfants et avec les adultes qui les entourent, comment vous y êtes-vous pris, depuis deux ans, pour maintenir des liens significatifs

  • Jérôme Bibeau

    Chutes, rechutes et guérisons d’un enquêteur

    « Des cadavres, des autopsies, c’était fréquent. Mais à l’automne 2019, j’ai été appelé sur un dossier très simple, un scénario digne de l’école de police pour préparer les futurs patrouilleurs : la victime, l’arme à feu, la lettre de suicide. Rien de compliqué ni rien de dégueulasse non plus. Alors là, j’arrive sur les lieux, puis je ne suis plus capable d’écrire. Plus capable du tout. » Jérôme Bibeau, sergent-enquêteur, est atteint du syndrome de stress posttraumatique par surexposition. Il a voulu raconter au Verbe ce qui l’a entrainé jusqu’au fond, et le chemin parcouru depuis son diagnostic. « C’est comme un coming out que je fais aujourd’hui.

  • La chicane (pas le groupe, la vraie)

    Être né dans une grande famille comporte de nombreux avantages. Parmi ceux-ci, il y a celui, indéniable, de pouvoir raconter une histoire à propos d’un frère ou d’une sœur tout en maintenant un flou artistique sur son identité. C’est entre autres pour cela que mon épouse et moi avons décidé d’offrir le même privilège à nos enfants. L’autre jour, je discutais donc avec une de mes sœurs de sujets tous plus légers les uns que les autres : masculinité toxique, immigration, dérives bioéthiques. Puisqu’on ne se voit pas souvent, on ne perd pas trop de temps avec le placotage météorologique. Et comme c’est

  • Passeport et lieux de culte: « Redoutons surtout le mal qui ronge le Corps du Christ. »

    Le moine russe Silouane l’Athonite (1866-1938), après des années d’épreuves et de tentations, complètement découragé de sa condition et à court d’espérance, reçoit du Christ lui-même ces mots mystérieux : « Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas. » Tout l’inverse de ce que gueulaient les badauds au Calvaire : « Sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix ! » (Mt 27,40) C’est devenu un poncif de le dire : la crise révèle et exacerbe ce qui était déjà là en latence. Notre incapacité individuelle et collective à envisager la moindre souffrance a été révélée et décuplée depuis le premier

  • Un pusher d’écrans à l’école

    Plus tôt cet automne, le ministère de la Santé consultait des experts (psychiatres, pédiatres, neurologues, etc.) au sujet de la surutilisation des écrans chez les jeunes. Si le résultat de cette consultation révèle une véritable catastrophe générationnelle, cela n’a pas empêché Québec de poursuivre la distribution d’appareils électroniques dans les écoles.  Le constat dressé par ces spécialistes de la santé physique et mentale était sans équivoque : « les écrans nuisent à la vue, au sommeil, au poids et aux habiletés langagières. Ils augmentent le risque de développer une dépendance, de l’anxiété et une mauvaise estime de soi. » Devant un tel état des lieux

  • Mères porteuses, fils pour emporter

    Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, estime que « la société évolue et cela doit se refléter dans le droit ». Pour ce faire, il propose le projet de loi no 2 de l’actuelle session parlementaire qui comprendra des balises pour encadrer la gestation pour autrui (GPA), mieux connue sous le vocable de « mères porteuses». Les plus nobles intentions – ici, donner la vie – risquent toutefois de faire écran aux enjeux éthiques les plus sensibles.  Le phénomène n’est pas complètement nouveau. Dans un article de la BBC soulignant sans vergogne que « le monde a besoin de règles pour “vendre” des bébés », on apprend que la

  • Lou-Adriane

    Lou-Adriane Cassidy : comme s’il y avait quelque chose de plus grand

    Elle a grandi entourée de musiciens de talent, a été formée en chant jazz avant un passage à La Voix, puis a été choriste pour Hubert Lenoir. Son premier album (C’est la fin du monde à tous les jours [2019]) a reçu une pluie d’éloges. À peine a-t-elle vingt-quatre ans que Lou-Adriane Cassidy semble avoir eu plusieurs vies. Pourtant, tout s’intègre à merveille dans son parcours. Et à l’entendre, on comprend assez vite que la jeune chanteuse basée à Limoilou, en basse-ville de Québec, n’a pas volé l’aura de respectabilité artistique qui contraste avec la verdeur de sa carrière. À quelques semaines de la

  • Ne manque que la finition

    « Et puis, tu as passé de belles vacances ? Tu t’es bien reposé, j’espère ! » Bien sûr. Il ne manque que quelques moulures, des rideaux, une ou deux tablettes. J’ai presque terminé de construire la chambre des gars, au sous-sol. Presque. Mais croyez-moi (notez ici l’effort d’autopersuasion), je vous jure que ça achève vraiment. Tout en bricolant, je méditais ces mystérieuses paroles d’un vieux prêtre italien à la paroisse, quand j’étais plus jeune : « Le Christ veut nous rencontrer dans le sous-sol de notre être. » J’aurais préféré au salon, c’est plus joli. Revenons à la finition. Cette ultime étape de chaque projet de

  • Les corps intermédiaires

    Ce sera notre petit secret. Il m’arrive parfois, à la manière des gens qui se projettent dans d’inaccessibles fantasmes pornographiques, de regarder des philosophes débattre sur YouTube. L’autre jour, l’un d’eux rappelait que, pour la philosophe Hannah Arendt, l’État totalitaire avance en taille et en vigueur au fur et à mesure que les corps intermédiaires s’éclipsent. (Non, un corps intermédiaire n’est pas l’oreiller que votre épouse place entre elle et vous, tel un infranchissable récif corallien, pour éviter que vos pieds froids atteignent ses mollets sous la couette.) Les corps intermédiaires sont ces groupements humains – la famille, l’association du

  • Martin Steffens faire face communauté masque

    Martin Steffens : « Nous sommes profondément des êtres de relation ! »

    Le philosophe français Martin Steffens est l’auteur de plusieurs livres, dont le tout récent Faire face : le visage et la crise sanitaire (Première partie, 2021), coécrit avec Pierre Dulau. Lors de son dernier passage à On n’est pas du monde, nous l’avons interrogé sur le masque en tant que symbole d’une crise qui est loin d’être seulement sanitaire.  Le Verbe : Martin Steffens, même s’il y a quelques différences entre le Québec et la France dans l’application de mesures sanitaires, dans les deux cas, il y a eu couvre-feu, interdiction des rassemblements, limitation des déplacements, etc. Mais dans ce livre, c’est surtout la question

  • Carl Bergeron La grande Marie

    Carl Bergeron : « Comme le génie, la sainteté est le témoignage d’une vocation plus haute de l’humanité »

    Né en 1980, Carl Bergeron est l’auteur de Voir le monde avec un chapeau (Boréal, 2016) et d’Un cynique chez les lyriques. Denys Arcand et le Québec (2012). Il vient de publier La grande Marie ou le luxe de sainteté (Médiaspaul, 2021), un essai d’une rare densité sur Marie de l’Incarnation et le destin de la nation. Entretien. Le Verbe : Qu’est-ce que la « grande Marie », une mystique catholique pur jus, a encore à nous dire sur nous-mêmes, Québécois sécularisés que nous sommes ? Carl Bergeron : Marie est une sainte récente (canonisée seulement en 2014), dont l’œuvre colossale est « en réserve » : pour la culture québécoise, qui pousse parfois le

  • Sport Carey Price

    Les dieux de la glace

    Article paru dans le numéro Sport de la revue La vie est belle. Réactualisé et mis à jour le 8 juin 2021. Le sport, c’est sacré. Le sport rassemble et divise. Le sport promeut la paix et la rivalité. Le sport, c’est aussi et surtout le miroir de nos bipolarités : nous sommes peureux et courageux, pacifiques et guerriers, individualistes et collectivistes. Car le sport a quelque chose d’étrangement social et religieux. Et si le sport est le miroir de la société, il ne faut pas se surprendre de trouver quelques fantômes dans le forum et quelques prières d’avant-match. La religion faisant partie – parfois

  • Mgr Noël

    Le plus vieil évêque au monde

    Mgr Laurent Noël a 101 ans. Né en 1920 à Saint-Just-de-Bretenières, enseignant au Grand Séminaire de Québec, jeune évêque lors de sa participation au Concile Vatican II, puis titulaire de la cathèdre trifluvienne pendant 25 ans, il a le regard vif et les idées claires. Entretien avec le plus vieil évêque au monde. Un homme aussi humble que discret. Il ne voudrait surtout pas être le centre de l’attention. D’ailleurs, il aura fallu insister légèrement pour que Mgr Laurent Noël – vraisemblablement le plus vieil évêque au monde depuis l’annonce récente du décès d’un épiscope indien – accepte de nous accorder un précieux et rare

  • Tag ton prêtre

    La nouvelle est tombée avec grand fracas. Entre le bilan mortuaire de la journée d’hier et la saison en dents de scie de nos (pas si) Glorieux, on apprenait grâce aux confrères de Présence-Info que le Vatican préparait un excitant symposium intitulé Vers une théologie fondamentale du sacerdoce, prévu pour 2022. Bon. Avec grand fracas c’était peut-être un peu fort. En tout cas, on peut s’imaginer que l’annonce a ému la Société des théologiens spécialisés en ministères ordonnés dans l’Église catholique contemporaine (la STSMOÉCC), si jamais elle existe.  Moi qui croyais que, médiatiquement parlant, la seule manière pertinente d’en parler serait d’attendre le prochain scandale

  • Les sacrifices

    Tout indique que notre cœur est à l’hôpital. Pas qu’il soit malade, mais plutôt parce qu’on dirait que c’est là que nous mettons tout notre amour, toute notre énergie. Le Québec investit plus de la moitié de son budget annuel dans son système de santé. Pas étonnant, donc, que l’on attende de celui-ci rien de moins que le salut. Ce système, c’est notre petit trésor. Alors, il ne faudrait surtout pas qu’il se brise. Et on semble prêts à tout pour sauver notre sauveur. Au risque d’abimer au passage quelques-uns de ses travailleurs les plus essentiels. Les Avengers Les anges

  • Ma caissière impopulaire

    La caissière s’appelait Maxim. Avec ou sans e, je ne me souviens plus. En revanche, je me souviens très bien de ses boucles blondes, de ses yeux bleus immenses. Elle scannait cannages et panais tandis que je cherchais dans ma tête une blague pour la faire rire. Ma femme aurait de quoi s’inquiéter si ce n’était pas si fréquent. Mais elle sait que chez moi, c’est du quotidien. Ce n’est pas de la drague, c’est de la drogue. Compulsion irrépressible, faut que je déconne avec la personne derrière le comptoir. Je ne veux pas faire un numéro, ni lui demander

  • Quand le vingt s’est tiré…

    Deux-mille-vingt-et-un. Deux-zéro-deux-un. Vingt-vingt-et-un. Pas plus commodes à écrire qu’à lire, les nombres inscrits en long et en large n’ont pas la cote. Souvent avec raison (la raison et les chiffres s’entendent à merveille, semble-t-il), on leur préfère les chiffres arabes, bien formés, pour s’informer du temps qu’il fait (moins 21) ou du temps qui fuit (20 h 21). J’aime bien écrire les chiffres en lettres. À chacun ses petits plaisirs. Je me sens baveux quand je fais ça. Rien de très subversif, mais juste un brin baveux. Ça m’offre l’illusion de redonner aux lettres leurs lettres de noblesse. … il faut le

  • Jusqu’aux limites du monde

    Confins. Du latin confinium : « frontières ». Le Grand Confinement a eu l’heur de nous poser bien des questions, dont celles que je retiens ici : quel rapport entretenons-nous avec les lieux que nous habitons, avec ceux où nous nous réunissons pour travailler, avec ceux où nous prions en communauté ? Les limites qui bordent ces espaces sont-elles des entraves étouffantes ou un cadre duquel nous pourrions tirer grand profit ? * L’enjeu des limites, des frontières — ou parfois de leur absence — est peut-être l’un des plus formidables pour penser notre époque. Nous la pensons, cette époque, si souvent en termes relatifs au temps :

  • Force majeure

    Dans ces moments dramatiques, on dirait que Dieu distribue des grâces spéciales. À l’hôpital cette semaine pour une transfusion à notre bébé, j’en ai profité pour prendre le pouls d’une situation sans précédent. (N’ayez crainte, j’ai bien frotté mes mains avec une dose règlementaire de solution hydroalcoolique.) Malgré toute cette histoire virale, je voyais l’infirmière commencer ses heures supplémentaires avec le sourire. Bien sûr, elle aura droit à sa prime. Toutefois, en la voyant soigner les patients, je vous garantis que ce n’est pas le fric qui la motive. D’abord, reconnaissance infinie à tous ceux qui vont perdre une heure

  • À mes petites pinottes

    Mes très chères filles, Dans quelques jours, le 8 mars, le monde entier prendra un gros 24 heures bien compté pour réfléchir aux droits des femmes. En pareilles circonstances, il est d’usage de rappeler que, même si les luttes menées par vos aïeules ont permis de grands changements sociaux, il vous reste encore de belles batailles à mener. Vous êtes habituées d’entendre votre père vous dire quoi faire — et surtout quoi ne pas faire. À l’aube de ce jour spécial, je vous fais grâce de mes sempiternelles injonctions et remontrances. Je n’aurai pour unique conseil que celui-ci : soyez bien attentives à

  • Les trois plaies de la méfiance

    Deux jours à peine s’étaient écoulés depuis la mise au jour du scandale et un commentateur lâchait un « maintenant que la poussière est retombée »… J’en ai presque ri. Mais, compte tenu des circonstances moroses, je me suis retenu. Probablement comme vous, j’ai lu des centaines de commentaires sur l’affaire qui secoue la cathosphère ces jours-ci. Dans ces cas, je m’étonne d’oublier parfois que l’ère des réseaux sociaux en est une de réactions. Des réactions à la chaine. Comme une chaine de montage industrielle, mécanique, prévisible.  Les communiqués laconiques (pardonnez le pléonasme) réagissent au rapport d’enquête. La première vague de commentateurs,

  • Le gestionnaire, le magistrat et le guérisseur

    Il était une fois, dans une contrée fraiche et belle, un homme qui avait été choisi par ses pairs pour diriger le village. Les villageois, pas peu satisfaits de leur suffrage et déchargés du gouvernement des affaires, pouvaient désormais vaquer à leurs occupations quotidiennes entre quiétude et divertissement. Bien que certains paysans fussent affligés des maladies à la mode cette année-là, et que d’autres souffrissent du mal horrible de vieillir, le village se trouvait plutôt bienportant. Vint un magistrat qui, oyant les complaintes bien senties de quelques malheureux, fut ému au point d’en appeler à l’ouverture du Grand Code du

  • mages

    Les mages, pères de la contemplation

    Nous avons tous une passion. Un truc qui nous fait flipper. Pour certains, c’est le curling; pour d’autres, ce sera l’origami ou l’encodage informatique. Pour les rois mages, leur passion, c’était de regarder le ciel. (Ne jugez pas trop vite. À l’époque, les options de loisirs étaient plutôt restreintes.) Dans ce qui les faisait vibrer, dans cette inclination naturelle de leur cœur, le Créateur s’est incliné lui-même et s’est manifesté à eux – c’est le sens de l’épiphanie – en faisant clignoter le ciel spécialement pour eux. Leur vie, qui n’était alors qu’accumulation de connaissances, est devenue une question, une quête.

  • Chaise musicale protocolaire

    « Quand marcher sans autre butPlus de passé, demain fourbu » – Céline Dion, « Les derniers seront les premiers » (1996) Le Devoir nous apprenait récemment qu’une partie de chaise musicale avait eu lieu dans le bureau du chef du Protocole. Des gens de party, je vous le dis. Les épiscopes du Protocole, ce sont eux qui organisent les fiestas officielles de l’État, les bamboulas du Salon rouge et autres remises de médailles, de rubans et de guirlandes. À ces excitantes cérémonies, ils s’assurent que les dignitaires d’ici et d’ailleurs soient bien assis, le-dos-droit-les-oreilles-molles, dans l’ordre le plus parfait. Bref, à quelques détails près, c’est un job

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