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Alex La Salle
Alex La Salle

Alex La Salle

Alex La Salle a étudié en philosophie, en théologie et détient une maîtrise en études françaises. Il travaille en pastorale.

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  • La Grande Muraille de Chine, par Severin Stalder, Wikimedia - CC.

    Chinoiseries

    Alors que le premier ministre Philippe Couillard est en voyage en Chine à la tête d’une délégation québécoise surtout composée d’acteurs du monde des affaires, il est bon de se rappeler qu’on peut penser notre rapport avec ce pays quadrimillénaire en des termes qui ne sont pas qu’économiques, mais aussi philosophiques, religieux, éthiques et politiques. Modestement, c’est ce que ce collage de chroniques, précédé d’une notice inédite, invite à faire. * Depuis longtemps je m’intéresse à la Chine. À la fin des années 1990, alors que j’étais au bac, j’ai même pensé me spécialiser en philosophie chinoise. La très noble

  • mickeymouse

    La politique de Peter Pan

    Philippe Muray, mort en 2006, avait déjà décrit cette « nouvelle humanité » puérile, empourprée et postillionnante, qui ne veut pas qu’on lui fasse bobo (1). Aujourd’hui, elle régente l’opinion et règne presque sans partage sur nos campus universitaires, nos plateaux de télévision, nos collines parlementaires, soit en y occupant des positions qui lui assurent le contrôle effectif du milieu et sa sanctuarisation, soit en y faisant triompher, à distance, grâce à la pression du conformisme, à la menace de l’ostracisme, à la veulerie du grégarisme, certains interdits d’ordre intellectuel et discursif, dont la transgression entraîne la disqualification morale des contrevenants.     

  • Pixabay (CC)

    L’Apocalypse, archétype dystopique?

    Ainsi, il faut comprendre l’époque où est écrite l’Apocalypse, et savoir qu’alors Domitien était César. – Victorin de Poetovio, Sur l’Apocalypse (texte datant de 258-260). Peu de gens savent que le dernier livre de la Bible est un chef-d’œuvre de la littérature antitotalitaire. C’est en poussant plus avant l’étude de l’Apocalypse que le lecteur comprend qu’il est devant une œuvre de l’Antiquité ayant des accointances avec la littérature dystopique, dont le plus remarquable exemple est peut-être 1984. Dans ce roman antistalinien de George Orwell, Big Brother assure le triomphe de l’ordre totalitaire par le maintient d’un État policier. Dans l’Apocalypse,

  • Cachez cette matraque que je ne saurais voir

    « La question d’importance est un lieu commun à tous les genres de discours ; car tout le monde emploie des arguments qui tendent soit à diminuer, soit à grandir l’importance d’un fait. » – Aristote, Rhétorique, Livre II, Chapitre XVIII, paragraphe IV. On connaît l’impact des images et des représentations sur les opinions publiques. La capacité réelle d’un mouvement social ou politique à sortir vainqueur d’un confrontation dépend souvent de l’importance qu’il prendra symboliquement, dans l’esprit, la mémoire ou la conscience des hommes. C’est pour cette raison que les pouvoirs qui cherchent au contraire, par la propagande et la force, à

  • Photographie aérienne du site prise le 23 septembre 2001. National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

    Le tempo de la terreur

    11 septembre 2017. Voilà seize ans aujourd’hui que nous marchons tous au rythme de l’Histoire, en suivant le tempo de la terreur.  C’est l’occasion de nous arrêter un instant pour faire le point sur le problème du terrorisme islamiste, en nous aidant de l’expertise et des thèses de Gérard Chaliand, exposées succinctement dans les soixante-quatre pages de Terrorisme et politique (CNRS Éditions, 2017), un utile opuscule dont les lignes qui suivent offrent une manière de résumé (1).   Dans ce livre paru en janvier, Gérard Chaliand entend définir plus clairement le phénomène guerrier que nous avons pris l’habitude d’appeler « terrorisme »,

  • La société des prophètes disparus

    Il y a peu, quelqu’un commentait depuis la France, et par le truchement de Facebook, la deuxième partie de mon Dialogue avec Thierry-Dominique Humbrecht. En soi, qu’une publication du Verbe capte un instant l’attention d’un lecteur d’outre-Atlantique est une bonne nouvelle, car nous aimons bien, à la revue, que nos articles prennent le large. Mais c’est une apostrophe que m’a value mon travail et non des fleurs. Il me faut donc répondre aux critiques. Celles-ci se résument à trois choses : j’aurais fait montre d’arrogance en condamnant de façon indistincte tous les catholiques (de France) qui nous ont précédés et qui

  • Blocs-notes: La foi et la loi et L’énigme du kérygme

    Ces textes, tirés de la rubrique «Bloc-notes», ont d’abord été publiés dans les numéros de printemps et d’été 2017 de la revue Le Verbe. LA FOI ET LA LOI Sans foi… Chez nous, catholiques, la prière est parfois une éclosion de fatalisme, une exhalaison montant du cadavre éventré de nos rêves, une sorte de radotage de matante absolument désespéré, vain et infructueux, une péroraison pathétique proférée juste pour la forme, une pénultième prostration dans l’impuissance en attendant la mort d’un parent cancéreux, d’une grappe de clandestins à la dérive ou de Kiki la perruche, dont le destin est scellé. En lieu

  • Entretien avec Christian Saint-Germain

    Deux fois docteur (en théologie et en droit), professeur de philosophie à l’UQAM, Christian Saint-Germain est aussi l’auteur de deux pamphlets (pas assez) remarqués : L’avenir du bluff québécois (2015) et Le mal du Québec (2016). Dès la parution du premier brûlot, les plus attentifs ont compris qu’un écrivain de chez nous venait de donner à l’essai polémique une nouvelle puissance de frappe, en inventant ce qu’il convient d’appeler le « carpet bombing littéraire ».  Par le fait même, M. Saint-Germain s’est imposé comme un des grands maîtres à tancer de notre temps. Mais la truculence et la férocité du style n’est pas

  • Photo: Pixabay - CC

    Les nouveaux épigones de la gauche qui fauche

    « Être la grande victime de l’Histoire ça ne veut pas dire qu’on est un ange. » – Louis-Ferdinand Céline (Mea culpa). Constatant dans un précédent article que nous évoluons aujourd’hui dans « un contexte de régression intellectuelle gravissime, caractérisé par la résurgence du sectarisme d’extrême-gauche », j’invitais nos lecteurs à méditer l’exemple de Simon Leys, cet universitaire spécialiste de l’art chinois qui, durant les années 1970-80, fut aux prises avec les harpies du maoïsme occidental. L’exemple du regretté sinologue est d’autant plus utile à connaitre en effet qu’éclot sous nos yeux, et piaille comme une portée de petites pintades éperdues, une nouvelle

  • Bouquinerie

    Les vacances estivales approchent à grands pas et il n’est pas rare que ce temps béni soit propice aux évasions littéraires… Voici donc quelques bouquins recensés dernièrement par notre collaborateur Alex La Salle dans la revue Le Verbe. * Les yeux grands ouverts Sous le titre Œil ouvert et cœur battant, l’écrivain François Cheng a regroupé deux discours publiés originellement en 2011 et réédités l’année dernière chez DDB. Le premier s’intitule «Comment envisager et dévisager la beauté?» et le second «Discours sur la vertu». Parler de beauté et de vertu à notre époque à quelque chose d’anachronique. Il y a des lustres

  • (Wikimedia CC)

    Leçon d’autodéfense anti-maoïste

    La soledad nos enseña a ser intelectualmente más honestos, pero nos induce a ser intelectualmente menos corteses. La solitude nous apprend à être plus honnête intellectuellement, mais elle nous conduit à être intellectuellement moins courtois. Nicolás Gómez Dávila On se souvient de Simon Leys (1935-2014) pour ses pamphlets pleins d’une ironie féroce dirigés contre les inénarrables panégyristes du président Mao, espèce affligeante, aujourd’hui éteinte, qui peupla un temps les quartiers latins, les comités de rédaction et quantité d’autres cloaques idéologiques dangereusement idiotifiés par cinq décennies d’agit-prop marxiste-léniniste. Les amateurs d’émissions littéraires ou les dévoreurs d’archives télévisuelles glanées sur internet au

  • Photo: Loup-William Théberge

    Le retour du Crucifié

    Je dois dire que le retour du crucifix à l’hôpital du Saint-Sacrement ne suscite en moi aucun émoi particulier. Comme n’est guère parvenu à modifier mon humeur son retrait, quand j’en ai appris la nouvelle il y a une semaine. J’ai trouvé idiot qu’on l’enlève, je ne me plaindrai donc pas qu’on le remette. Mais dans l’état actuel des choses, alors que s’approfondissent chez nous la déliquescence sociale, la déroute intellectuelle et l’aliénation spirituelle, qu’il soit ou non suspendu au mur de l’hôpital ne me fait ni chaud ni froid. La seule chose peut-être qui, à l’extrême rigueur, me trouble

  • Photo: Yves Floucat (Wikimedia - CC)

    Foi et identité : trois questions à Yves Floucat

    Yves Floucat est philosophe, membre de l’Académie pontificale saint Thomas d’Aquin et auteur d’une œuvre philosophique dense*. Nous avons pensé qu’il aurait, depuis le ciel des idées où il a établi ses quartiers, quelques lumières à nous apporter sur la question très disputée ces jours-ci de l’identité nationale dans ses rapports avec la foi en Jésus-Christ. Il a cordialement accepté notre invitation. * LE VERBE : Vient d’être déclenché un vigoureux débat dans le milieu médiatique des catholiques français, sur les rapports entre foi au Christ et identité nationale. Certains s’inquiètent d’une dérive identitaire du catholicisme français. Si Jacques Maritain avait

  • Grues de bon augure, 1112, Empereur Huizong. Encre et couleurs sur soie. Musée provincial du Liaoning. (wikimedia - CC)

    Être méconnu des hommes

    Ce n’est pas un malheur d’être méconnu des hommes, mais c’est un malheur de les méconnaître. Confucius (Ce texte est la suite de Simon Leys, le navigateur entre les mondes) De Simon Leys (1935-2014), on connaît peut-être tel ou tel titre (Les Habits neufs du président Mao, Ombres chinoises, La forêt en feu, George Orwell ou l’horreur de la politique, L’ange et le cachalot, Protée et autres essais, Les naufragés du Batavia), mais peut-être pas.  Et peut-être pas Simon Leys non plus. Comme le dit Philippe Paquet, son biographe, « Simon Leys (et a fortiori Pierre Ryckmans [c’est le vrai nom de Simon

  • Tapisserie de Bayeux (wikimedia - CC)

    Le gouffre de la guerre

    (Lire la première partie) Portrait d’un reporter Jean-Claude Guillebaud n’est pas un indécrottable va-t-en-tguerre. Ce n’est pas non plus un admirateur des Croisades ni un « fana mili » transporté d’enthousiasme à la vue d’un canon de 30. C’est un homme plutôt de gauche, bercé durant sa jeunesse par l’antimilitarisme de son temps et revenu sur le tard au christianisme; un homme dont l’évolution spirituelle l’a conduit, entre autres, au plan sociétal, à s’opposer au cocasse « mariage pour tous », en 2013 (1). L’auteur du Tourment de la guerre a quelques titres à écrire sur la guerre et la violence, car il

  • Bataille de Crécy, par Jean Froissart (wikimedia - CC)

    La fin du candide isolement

    Et voici contre toi ceux qui veulent te détruire. Nahum 2, 2 Avec Le Tourment de la guerre, le journaliste et essayiste Jean-Claude Guillebaud nous propose une méditation sur le phénomène guerrier.  Trop longtemps négligé, ce sujet s’impose de nouveau à la réflexion depuis qu’un casse-gueule d’un genre nouveau, « mêlant terrorisme, criminalité et conflit armé classique » (1), s’obstine à ne pas se faire oublier et se rappelle périodiquement à notre attention, d’attentat en attentat, laissant flotter sur nos parcs verdoyants, nos squares fleuris, nos terrasses ombragées, un parfum de peur et de poudre que plus rien ne parvient à dissiper.   

  • Peinture de Xia Gui (Douze vues prises depuis une hutte en chaumes. détail d'une encre et couleurs sur soie, 27.31 × 253.67 cm. Attribué à Xia Gui. Nelson-Atkins Museum of Art. Wikimedia - CC)

    Simon Leys, le navigateur entre les mondes

    Mais quel dieu es-tu, comment te décrire, Janus à la double forme ? La Grèce en effet ne compte aucun dieu qui soit ton pareil. Dis aussi pourquoi, parmi les habitants du ciel, tu es le seul à voir des choses derrière toi, et d’autres devant toi. Ovide, Fastes Le journaliste, historien et sinologue belge Philippe Paquet, à qui l’on devait déjà une monumentale étude sur la vie de Mayling Soong (Madame Chiang Kai-shek), a fait paraître, plus tôt cette année, chez Gallimard, une magnifique biographie consacrée à son ami, collègue et compatriote Pierre Ryckmans, alias Simon Leys (1935-2014).  L’ouvrage

  • Dialogue avec le frère Thierry-Dominique Humbrecht (3/3)

    Pour lire la première partie, cliquez ici. Et ici pour la deuxième. Le frère Humbrecht est dominicain de la province de Toulouse (France), docteur en philosophie et en théologie, et directeur de la collection Bibliothèque de la Revue thomiste aux éditions Parole et Silence. Son livre le plus récent, Éloge de l’action politique (2015), propose une réflexion pleine de sagacité sur le problème essentiel de la participation des chrétiens à la vie de la cité.  Après lecture de l’ouvrage, l’idée m’est venue d’inviter le frère Humbrecht à discuter de divers sujets : l’évolution des mœurs et des mentalités en Occident (première

  • Dialogue avec le frère Thierry-Dominique Humbrecht (2/3)

    Pour lire la première partie, cliquez ici. Le frère Humbrecht est dominicain de la province de Toulouse (France), docteur en philosophie et en théologie, et directeur de la collection Bibliothèque de la Revue thomiste aux éditions Parole et Silence. Son plus récent livre, Éloge de l’action politique (2015), propose une réflexion pleine de sagacité sur le problème essentiel de la participation des chrétiens à la vie de la cité.  Après lecture de l’ouvrage, l’idée m’est venue d’inviter le frère Humbrecht à discuter de divers sujets : l’évolution des mœurs et des mentalités en Occident (première partie), la contamination idéologique de l’Église

  • Dialogue avec le frère Thierry-Dominique Humbrecht (1/3)

    Le frère Thierry-Dominique Humbrecht est dominicain de la province de Toulouse (France), docteur en philosophie et en théologie, et directeur de la collection Bibliothèque de la Revue thomiste aux éditions Parole et Silence. Parmi ses ouvrages, on compte, entre autres, un livre sur l’éloquence chrétienne, Le théâtre de Dieu. Discours sans prétention sur l’éloquence chrétienne (2003), un triptyque sur le thème spirituel de la vocation, paru de 2004 à 2007, et un recueil de sermons, Le bonheur d’être chrétien (2008). Nous lui devons aussi une réflexion pénétrante et étoffée, à lire impérativement, sur l’actuelle crise de la culture que traverse l’Occident

  • La liseuse, par Jean-Honoré Fragonard — National Gallery of Art (CC)

    Comme un moinillon méditatif

    Mathieu Bock-Côté, sociologue (Ph. D.), auteur (dernier titre paru: Le multiculturalisme comme religion politique, Cerf, 2016), chroniqueur au Journal de Montréal et collaborateur à de nombreux périodiques français et québécois (dont Le Verbe), a eu l’excellente idée d’interroger quelques bipèdes férus de lecture (j’en suis un, sans l’ombre d’un doute) pour leur demander de témoigner de leur amour viscéral des livres. Mes réponses ont été publiées sur son blogue le 3 juin dernier. On peut les lire en suivant ce lien.

  • Illustration: Fotolia

    La grande peur des bienpensants

    Hier, 15 mars 2016, il y avait cinq ans tout juste que les troubles à l’ordre public débutaient en Syrie. Nul ne pouvait imaginer alors qu’ils étaient gros de tout un cortège de massacres, de viols, de décollations, d’ambitions génocidaires, de folies califales, de saccages du patrimoine et autres aberrations terroristes dont nous avons perdu le compte depuis, tellement ça pleut. Ces atrocités en cascade ont mis à mal les maigres réserves de compassion de certains, tandis que, chez d’autres, elles ont éveillé des réflexes de solidarité longtemps endormis et comme ankylosés par trop d’insouciance heureuse ou de prospérité nord-américaine.

  • Photo: Fotolia

    Notre repère qui est aux cieux

    Le 20 février 1930, l’abbé Mugnier, « aumônier général [des] Lettres » selon le mot de Maurras, notait dans son journal l’opinion de l’écrivain Ramon Fernandez à propos de la vague de conversions au catholicisme que connaissait depuis deux ou trois décennies le milieu intellectuel et littéraire français : « Les catholiques lettrés pourront s’accroitre mais Ramon ne croit pas à l’avenir de la religion catholique car la conscience moderne, dit-il, n’est pas d’accord avec elle (dogme, discipline, morale). » L’ignominie du dogme Personne ne devrait se risquer à des déclarations aussi péremptoires et hasardeuses sur l’avenir du catholicisme ; mais personne ne peut

  • Photo: Fotolia

    La prison de l’oubli

    [En lien avec le dossier Histoire du numéro de février-mars 2016 du Verbe, voici la reprise d’un article paru l’an passé. Comme quoi, il est toujours bon de se rappeler qu’il ne faut pas oublier…] Ayant perdu la mémoire des temps anciens et le sens de la vénération des livres, vivant à la surface de nous-mêmes, dans un état d’aliénation permanent, nous sommes devenus accros à l’effervescence médiatique et cherchons sans modération à participer à la jactance en alimentant nous-mêmes le caquetage infini qui fait continuellement crépiter la toile. Spectateurs de l’actuelle dislocation du monde occidental, nous sommes devenus, comme

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