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  • santé mentale

    Santé mentale : « On a pris l’étiquette comme un prêt-à-porter! »

    En interviewant la psychologue Marie Leclaire et le médecin Philippe Karazivan, j’espérais obtenir des réponses tranchées à mes questions épineuses sur les soins en santé mentale. Mais chercher des solutions uniformes à des problèmes si divers s’apparente à manquer de mots devant la souffrance psychique d’un proche ou d’un ami. Il n’y a pas de recette miraculeuse. Et si l’absence d’un protocole tout prêt à suivre s’arrimait mieux à notre finalité humaine qui est de chercher librement le bonheur? Dans cette voie, il existe heureusement des pistes pour reconsidérer les soins en santé mentale. Dépasser la langue médicale À quel

  • maladie mentalemaladie mentale

    Nul n’est une ile: diagnostic d’une société malade

    «Vous croyez, monsieur, qu’une rencontre de 20 minutes va résoudre la question de mon bonheur? Des pilules pour être plus fonctionnelle, pour atteindre le plein potentiel, est-ce vraiment nécessaire?» C’est la réaction que j’ai eue devant l’assurance de mon nouveau médecin prêt à me signer la prescription de mon «éventuelle libération». Je peux comprendre son intention. Il avait entre les mains un dossier parsemé d’épisodes de souffrances psychologiques et de résistances acharnées aux pilules bleues, rouges ou jaunes. Certes, j’ai passé ma vingtaine à préférer souffrir périodiquement plutôt que de m’assurer un bonheur aseptisé; à osciller entre les creux et les

  • Une messe au Tibet

    Chaque année, le père Nicolas Buttet (modérateur de la Fraternité Eucharistein, en Suisse) organise un pèlerinage en Chine. En aout dernier, le groupe d’une quinzaine de jeunes qui l’accompagnait comptait deux Québécois: notre collaborateur à l’émission On n’est pas du monde, Stéphane Morin-Ouellet, et moi-même. Le périple de vingt-cinq jours dans les montagnes à la frontière de la province de Yunnan et du Tibet a permis de rejoindre plusieurs petites communautés catholiques isolées, de rencontrer les paysans et d’y célébrer l’eucharistie avec eux. [NDLR: Ce reportage est extrait du numéro d’automne 2017 de la revue Le Verbe. La version numérique de ce numéro

  • ©Hubert Samson©Hubert Samson

    L’Amérique invisible

    Reportage de Simon Paré-Poupart, David Dufresne-Denis et Hubert Samson (paru dans l’édition de la revue d’été 2017) Beau soleil d’été du mois d’aout, doux climat, chaud, mais pas trop humide, d’une région peu habitée, mais connue pour son tourisme. «The Vacation Land», comme le revendique chacune des plaques d’immatriculation des véhicules que l’on croise. Pourtant, non loin des sites touristiques et des parcs naturels, dont le fameux Acadia National Park, des gens vivent en marge de ce qu’un touriste pourrait s’attendre à voir au Maine. En arrêtant la voiture dans ce qui apparait être un petit village, on se fait rapidement

  • Photo: Marie-Josée Roy / roymaj.comPhoto: Marie-Josée Roy / roymaj.com

    Une visite chez les Visitandines

    Texte et photos de Marie-Josée Roy La petite communauté des sœurs de La Visitation de Sainte-Marie de La Pocatière compte 15 sœurs, dont 13 professes solennelles et deux professes temporaires qui portent le voile blanc. Faire partie des Visitandines, «c’est un désir intérieur, un projet de vie», dira mère supérieure Jocelyne Bergeron. En effet, le processus d’entrée est très long et graduel. De six à sept ans sont nécessaires avant d’obtenir le voile noir qui souligne l’attachement définitif et inconditionnel à Dieu. Sœur Carole Doucet a terminé sa formation en 2011. Maintenant âgée de 48 ans, elle donne raison à la parole de saint François

  • ©Marion Desjardins©Marion Desjardins

    Adopte un ado

    Texte de Valérie Laflamme et photos de Marion Desjardins  (parus dans l’édition printemps 2017 du magazine) Nous arrivons à la résidence à 16 h 20, fidèles à nos habitudes. Les élèves déambulent à la queue leu leu dans le grand corridor. Il y a deux ans, leur uniforme scolaire attirait l’attention. Aujourd’hui, ils font partie du décor. À la salle commune de la résidence pour ainés, je dis un mot d’introduction, pour la forme. Marie-Claire, la responsable des loisirs, m’offre un café. Nous nous installons confortablement et contemplons nos protégés, jeunes et vieux: ils sont en grande conversation et n’ont, de toute évidence, pas besoin

  • Photo: Mission Jeunesse - Diocèse de Montréal / TwitterPhoto: Mission Jeunesse - Diocèse de Montréal / Twitter

    Quand le Bon Dieu prend une marche

    Rue Sainte-Catherine. Hier soir. Au milieu des édifices, des magasins, des terrasses, des travailleurs de la construction, des passants médusés, passe Jésus Christ lui-même. Il est caché dans le Saint-Sacrement. Des centaines de chrétiens marchent lentement derrière. Un sillon blanc au milieu: les prêtres. À l’éclat de l’ostensoir répond celui des petites flammes que chacun porte. Des chants de louange se succèdent et sont entrecoupés de moments de silence et de prière. J’avoue candidement à une amie tout près: « C’est complètement surréaliste. Je ne pensais jamais voir ça dans ma vie. » « C’est quoi qui se passe, hein? » demandent quelques

  • Photo: Ben Barber, USAID - Wikimedia (CC).Photo: Ben Barber, USAID - Wikimedia (CC).

    Cécité systémique [Journal d’Égypte #3]

    En mission au Caire depuis près d’un an, j’ai ressenti – tout comme la majeure partie de la population – les conséquences de l’effondrement de la monnaie locale. De façon directe : une hausse généralisée des prix, spécialement par rapport à tout ce qui touche l’importation et les médicaments, ainsi qu’une pénurie de certaines denrées de base, notamment du sucre. Exemple anodin vous dites ? La belle affaire! Ôtez-le de votre quotidien et vous verrez que la vie se révèle bien plus amère! Voici le journal d’un Québécois, relatant quelques impressions sur une Égypte aux innombrables défis. Si aujourd’hui plus du

  • Photo: Pixabay (CC)Photo: Pixabay (CC)

    La crédulité n’est pas la foi [Journal d’Égypte #2]

    En mission au Caire depuis près d’un an, j’ai ressenti – tout comme la majeure partie de la population – les conséquences de l’effondrement de la monnaie locale. Je suis aussi le témoin impuissant des violences qui déferlent, particulièrement contre la minorité copte. Les évènements de cette semaine ravivent la terreur déjà bien installée dans cette communauté chrétienne. Au milieu de ce chaos, une créature malveillante veille dans les recoins sombres des malaises existentiels, se nourrissant du désespoir mêlé à l’injustice et crachant sa hargne sur les âmes crédules. Cette année a été particulièrement sanglante pour l’Église copte, quatre attentats

  • Le Caire (Pixabay - CC)Le Caire (Pixabay - CC)

    Le prix d’une jambe [Journal d’Égypte #1]

    En mission au Caire depuis près d’un an, j’ai ressenti – tout comme la majeure partie de la population – les conséquences de l’effondrement de la monnaie locale. De façon directe : une hausse généralisée des prix, spécialement par rapport à tout ce qui touche l’importation et les médicaments, ainsi qu’une pénurie de certaines denrées de base, notamment du sucre. Exemple anodin vous dites ? La belle affaire! Ôtez-le de votre quotidien et vous verrez que la vie se révèle bien plus amère! Voici le journal d’un Québécois, relatant quelques impressions sur une Égypte aux innombrables défis. Le taxi et le

  • Et les aînés, docteur, ils vont bien ?

    Il est 7h30. Je suis dans le train en partance pour la ville de Saint-Jérôme. À cette heure matinale, il n’y a presque personne dans mon compartiment. C’est le calme plat. Pourtant, il y a quelques minutes à peine, l’autobus et le métro que j’ai empruntés pour me rendre à la gare étaient tous deux bondés de travailleurs qui se lèvent tôt pour aller gagner leur pitance. Je me demandais, à les voir si agités, s’il leur arrivait de penser à leur vieillesse, voire à leur mort. Je dois avouer que je n’y pense pas très souvent moi-même malgré mes

  • La mission de Vincent Esprit

    Ici, contrairement au célèbre film La mission avec Robert De Niro, on ne rencontre pas, au détour d’un arbre, un indigène aux cheveux rouges qui vous toise avec sa flèche. On ne monte pas les chutes d’Iguazú au péril de sa vie. Pas de jolie musique non plus pour vous soulever l’âme et vous noyer les yeux dans l’eau. Ici, à Kahnawake, il y a les graffitis sur les rochers juste à l’entrée de la réserve. On y entre comme dans un entonnoir, entre deux murs de béton. On y roule tranquillement dans un village plutôt joli. Tout au bout de la

  • KahnawakeKahnawake

    Kahnawake: du côté des «Indiens»

    C’est la première fois que je viens à Kahnawake, et vu d’ici, même s’il pleut, je trouve que le fleuve est vraiment beau. Même Montréal est belle. Et puis le pont Honoré-Mercier, là-bas… Christine aussi regarde le fleuve, mais au lieu d’afficher un sourire de contentement, elle se mordille nerveusement les lèvres. Elle se retourne, me fixe droit dans les yeux – qu’elle a plus noirs encore que ses cheveux – et me lance sèchement: «Ce n’est pas sans raison que le gouvernement a décidé de construire la voie maritime de notre côté plutôt que du côté de Lachine. Ici,

  • Opitciwan: là où le courant du détroit est fort

    Sur une route forestière entre La Tuque et le réservoir Gouin, je roule en solo, au volant d’une Jeep louée. Mon cellulaire, complètement inutile, ne capte pas le réseau. Ne me reste que ma foi. Malgré tout, une question persiste: «Pourquoi est-ce que je me suis embarqué dans cette histoire-là?» Il y a deux routes possibles pour se rendre à Opitciwan. Tout le monde passe normalement par la route provinciale qui mène jusqu’à Chibougamau. Ou bien, quelques chemins traversent le territoire en passant par La Tuque. Je comprends rapidement pourquoi j’aurais dû faire comme tout le monde et prendre la première option

  • Photos: Wikimédia (CC)Photos: Wikimédia (CC)

    Missions et rémission

    Montréal, avril 2013. L’hôtel Le Reine Elizabeth est l’hôte de la Commission de vérité et réconciliation* au Canada. Dans les salons du prestigieux établissement, des autochtones parlent, pleurent et parfois crient leur douleur. Devant eux, des hommes d’État, des religieux, des journalistes écoutent silencieusement. Sur certains visages, des larmes coulent. Les victimes exposent, souvent pour la première fois, les souffrances endurées lors de leur séjour forcé dans les établissements dont l’objectif premier était «de tuer l’Indien et de sauver l’homme», c’est-à-dire d’extirper du cœur des enfants leur culture et leur spiritualité pour les remplacer par celles de la majorité. Présent lors

  • Photo: Valérie LaflammePhoto: Valérie Laflamme

    Une nuit en prison

    Au réfectoire, j’aperçois une photo d’époque. Tous les prisonniers sont assis dans ce qui semble être une chapelle. Un prêtre ensoutané les regarde de haut, l’air autoritaire. J’en profite pour questionner André* à ce sujet. Il nous apprend qu’au moment où il était lui-même incarcéré, la messe était obligatoire chaque matin. Celui qui s’en absentait n’avait pas droit au petit déjeuner. « J’dis pas que Dieu existe pas, lance André. Mais j’peux te garantir que je l’ai jamais vu ici. » Mes élèves mangent leurs céréales en silence. Ils ont passé une soirée mouvementée. Les gardiens, qui sont en fait des comédiens,

  • Photo: © Brigitte Bolduc / RAIIQPhoto: © Brigitte Bolduc / RAIIQ

    Personne n’est à l’abri

    Nous sommes très enthousiastes quand nous arrivons sur le site de la quinzième « Nuit des sans-abri » de Québec. Nous nous sommes engagés à rester ici jusqu’à minuit et demi, en solidarité avec les plus démunis. Il tombe des cordes et ça continuera jusqu’à dimanche. Même si la météo ne nous est pas favorable, nous sommes décidés à tirer le meilleur de notre court séjour dans le monde de l’itinérance. Tout près d’un kiosque sur les maisons de chambres, nous croisons Régis Labeaume. Avec son tact habituel, il déclare : C’est bien d’amener les p’tits bourgeois voir le monde. Régis Labeaume Les

  • Photo: Sarah-Christine BourihanePhoto: Sarah-Christine Bourihane

    Communauté Cenacolo, un appel pour le Québec

    «Si j’avais connu la communauté du Cenacolo avant, j’aurais sauvé beaucoup d’années perdues.» C’est une remarque qu’on entend souvent à propos du Cenacolo, une communauté née en Italie qui accueille des jeunes en détresse. Au bout de seulement trois ans, les jeunes qui y entrent – qu’ils soient drogués ou en quête de sens – en ressortent complètement transformés. Fortement touchés par les fruits de cette œuvre de miséricorde, plusieurs Québécois souhaiteraient la voir fleurir au Québec… et– bonne nouvelle! – ils viennent de recevoir un appui important du cardinal Lacroix. Les statistiques sur le taux de suicide, les quantités

  • L’antichambre du paradis

    Aux confins de la ville de Montréal existe un lieu où les vivants vivent leur mort dans la sérénité et la dignité. Un lieu où ils sont accompagnés jusqu’aux portes du paradis. Un lieu où la beauté est omniprésente et où la nature fait sentir sa présence. Un lieu où les bénévoles et les professionnels de la santé sont comme des anges qui veillent sur ceux qui, tels des pèlerins, se préparent pour le dernier grand voyage. Un lieu dont l’âme est une religieuse au sourire éclatant qui aime la vie et son Créateur. L’Oasis de paix, tel est le

  • Photo: Jeffrey DéragonPhoto: Jeffrey Déragon

    Le monde carcéral : un univers parallèle

    Afin de nous aider à mieux saisir la complexité du monde étrange des prisons où les lourdes portes métalliques peuvent tout à la fois se refermer et s’ouvrir sur le temps, Le Verbe a rencontré une experte qui consacre sa science aux hommes et aux femmes qui y vivent. Prison. Ce petit mot de six lettres fait froid dans le dos. Tellement, que nous n’aimons pas beaucoup en parler. Dans notre imaginaire, ce vocable désigne ce lieu terrestre où l’enfer s’est incarné. Un enfer froid, sans amour, sans espoir, sans lois. Bien que certains observateurs souhaitent qu’il en soit ainsi,

  • Au nord du 55e parallèle

    [Texte original paru dans le numéro d’avril-mai-juin de la revue Le Verbe] Larguée dans le Nord durant quelques semaines l’automne dernier pour un stage en santé publique, Pascale Bélanger en a profité pour visiter la communauté catholique de Kuujjuaq. Un récit empreint de rencontres simples, de découvertes culturelles et d’élans missionnaires. Je les ai rencontrés par un dimanche matin d’octobre. On m’avait dit que, dans la chapelle jaune, une petite cabane simplissime dans un paysage tout aussi dénudé, se retrouvait la communauté catholique de Kuujjuaq pour la célébration dominicale. Dès mon entrée à l’intérieur de ladite chapelle, une femme menue,

  • Photo: Sarah-Christine Bourihane.Photo: Sarah-Christine Bourihane.

    Chrétiens d’Algérie: le retour aux sources

    [Ce texte a paru dans sa version originale dans le numéro de printemps 2016 de notre revue papier.] Béjaïa est une ville de 200 000 habitants qui se situe à 180 km à l’est d’Alger, à flanc de montagnes et en bordure de mer. J’y cherche désespérément la communauté catholique du 10, rue Boudjadi. Mais, ici, Google Maps n’a rien répertorié et il n’existe pas de carte de la ville. J’arpente les rues, je demande l’aide des passants, et chacun me dirige vers un endroit différent. On me renvoie même à une ancienne église transformée en mosquée. Je le constate, à Béjaïa, tout le monde

  • Ephatta: réseau d’hospitalité

    Premier site d’hospitalité chrétienne à travers le monde, Ephatta Hospitality met en relation des personnes qui cherchent un hébergement temporaire avec d’autres personnes qui sont prêtes à les accueillir. «Ephatta», qui signifie «Ouvre-toi» en araméen, est un terme employé par Jésus lors de la guérison d’un sourd-muet (Mc 7,34). Question de remettre le partage et l’hospitalité du chrétien au centre de nos voyages, qu’il s’agisse de pèlerinages, de rassemblements, de déplacements professionnels ou de vacances, Ephatta veut changer nos habitudes de voyage en nous donnant la possibilité de séjourner chez l’habitant. Il nous invite à découvrir les habitudes de vie locales

  • Semer l’espérance

    La Fraternité Saint-Alphonse, à Beauport, accueille et héberge des alcooliques et toxicomanes depuis plus de 20 ans. Le journaliste Jeffrey Déragon a rencontré le père André Morency qui y œuvre quotidiennement.

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