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Les Chevaliers ne laissent aucun voisin derrière
Devant la pandémie que nous traversons, chacun a sa propre façon de réagir : se terrer sous une couverture en regardant Netflix, se porter volontaire pour soutenir ceux qui sont plus durement touchés, procrastiner en télétravail… Qu’en est-il des Chevaliers de Colomb ? Les œuvres de ces hommes qui ont toujours eu à cœur d’aider leur prochain en seraient-elles au point mort ? Le Verbe a rencontré trois d’entre eux qui nous racontent comment ils ont su tirer parti de cette nouvelle situation. En mars dernier, le Chevalier suprême, Carl A. Anderson, lance un nouveau programme intitulé « Ne laissez aucun voisin derrière ». Il souhaite ainsi
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Les enfants qui aident les enfants
Parce que leur pays s’est développé au point où l’on parle maintenant de « miracle africain », le Rwanda est aujourd’hui une terre d’asile pour près de 150 000 réfugiés. Au moyen d’un camp de jour organisé par l’Enfance missionnaire, les jeunes du diocèse de Byumba participent activement à intégrer leurs camarades d’origine congolaise. De novembre à janvier, ils sont quelques centaines à se regrouper chaque semaine pour vivre des activités ludiques et éducatives. Chaque rassemblement débute par une prière pour tous les enfants du monde. Comme au Canada, des jeux et des cris de ralliement marquent le quotidien du camp. Le groupe entame
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La traversée des gens courageux
Il y a des traversées qui ne se font pas à pieds secs, mais boueux. À la Résidence Angelica, à Montréal-Nord, dans le pire de la crise, on a continué à marcher, certain d’arriver à bon port, mais sans trop savoir sur quelle sorte de terre on allait se poser. Comme dans tous les CHSLD du Québec, la vague COVID-19 s’est abattue sur celui de la communauté des Sœurs de Charité de Sainte-Marie, laissant des marques indélébiles chez le personnel. Peuple fidèle Avant d’aller rejoindre au jardin le groupe d’employés masqués et désinfectés, je croise sœur Claire, directrice générale, ainsi que Nancy
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Les chemins de la désillusion : de l’étranger au Canada
Le mythe de l’eldorado est apparu en Amérique du Sud au 16e siècle et a été relayé par les conquistadors partout en Europe pendant près de 400 ans. Ce mirage a conduit bien des hommes à leur perte. Aujourd’hui, c’est l’Occident qui se dresse telle une cité d’or pour des millions de personnes à la recherche d’une vie meilleure. Qu’elles proviennent de l’Équateur, du Cameroun ou de la Syrie, les personnes qui immigrent au Canada sont nombreuses à vivre une désillusion. Quatre d’entre elles ont accepté de nous partager les aléas de leur intégration à la vie québécoise. Un rêve José et
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Religieuses au cœur de la pandémie: isolées, mais pas seules
Le Québec compte actuellement 7 973 religieux et religieuses, ce qui représente 70 % de tous les religieux du Canada. Plus de la moitié d’entre eux sont âgés de plus de quatre-vingts ans. Les couvents, maisons et résidences où ces personnes habitent sont particulièrement vulnérables à la pandémie de Covid. Trois religieuses qui ont dû composer avec l’intrusion du virus dans leurs milieux de vie ont accepté de nous partager comment elles vivent ce temps d’isolement. Sœur Doris Lamontagne est la sœur supérieure des Petites Franciscaines de Marie de Baie-Saint-Paul. Au moment où je m’entretiens avec elle, elle vient de vivre sur Zoom
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Comment assurer l’avenir du patrimoine religieux ?
Chaque année, au Québec, une quarantaine d’églises ferment leurs portes. Néanmoins, plusieurs projets de requalification du patrimoine religieux voient le jour. Trois représentants de projets en économie sociale et un urbaniste ont discuté des enjeux liés au patrimoine religieux dans le cadre d’une conférence en ligne animée par Félix Bussières, directeur général au Pôle des entreprises d’économie sociale de la région de la Capitale-Nationale. Tous s’entendent pour dire que le patrimoine religieux est en péril au Québec, mais que l’économie sociale — liée de près aux valeurs des communautés religieuses — s’avère une avenue intéressante pour sauvegarder à la fois
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Qui se soucie des marins ?
«Marin est le second métier le plus dangereux au monde. Le premier est pêcheur.» Cette phrase assassine est extraite du documentaire Cargo. La face cachée du fret, réalisé en 2016 par le réalisateur français Denis Delestrac. Pourtant, très peu de personnes connaissent la vie de ces hommes et de ces femmes et encore moins leurs besoins physiques et spirituels. C’est pour venir en aide aux marins qu’un petit groupe de laïcs catholiques écossais a créé en 1920 l’Apostolat de la mer. L’organisation est aujourd’hui de plus en plus connue sous le nom de Stella Maris, selon le vocable marial signifiant «étoile de la mer».
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Coparentalité : des enfants sans amour ?
Avec la montée constante du taux de séparation, les mariages en baisse et la hausse des familles recomposées, un nouveau modèle familial essaie de se faire un chemin. Après l’amour sans l’enfant, l’enfant sans le sexe, voici la coparentalité, ou plutôt l’enfant sans amour. Des groupes Facebook ont été créés pour mettre en contact des hommes et des femmes — toutes attirances sexuelles confondues — voulant devenir parents, sans toutefois être en couples. Une plateforme Web est également née en 2014, Coparentalys, suivie un an plus tard de sa page Facebook. Son fondateur, Frédéric Bianco, a d’abord desservi la région
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4200 enfants enchantés par l’arbre des Chevaliers
Du 14 novembre au 22 décembre, plus de 250 bénévoles se mobilisent pour que l’arbre enchanté installé au 3eétage de Place Laurier illumine, avec des cadeaux tout neufs, le Noël de 4200 enfants. Pour une 30e année consécutive, les Chevaliers de Colomb issus des Assemblées de Lévis, Québec-Charlesbourg, Beauport, L’Ancienne-Lorette et Portneuf travaillent ensemble pour permettre aux plus démunis de vivre un temps des fêtes féérique. L’équipe présente lors du lancement de l’arbre enchanté 2020 était enjouée de s’affairer à la préparation des cadeaux. C’est avec un accueil des plus chaleureux et des yeux rieurs que Monsieur Michel Cantin, organisateur principal de l’arbre enchanté
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Un aller simple pour le Yukon
Sara Poirier et Javier Rebolledo auraient pu choisir de mener une vie confortable, comme le souhaitent la plupart des jeunes familles. Ils ont plutôt troqué leurs sécurités pour un exil vers l’inconnu, une vaste étendue sauvage, là où naissent les aurores boréales. « Une fois que tu es dans le Nord, c’est sûr que tu te dis qu’il n’y a pas grand-chose. Il y a beaucoup de nature, c’est superbe, mais il y a des désavantages aussi. On est loin. Si on avait été envoyés en Europe, ça aurait peut-être été plus proche. Neuf heures de vol et trois avions, ça
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Les mauvaises connexions : étudier à distance au temps de la covid
« M’entends-tu ? » « Attends, je vais te rappeler. » « Je crois que ça fonctionne ! » Aucune rencontre en ligne ne commence sans un peu de cafouillage, et mes entrevues avec ces étudiants ne font pas exception. J’ai voulu discuter avec eux de leurs nouvelles réalités scolaires. Même si Édouard, Anne et Raphaël ont des parcours bien différents, ce qu’ils ont à dire à ce sujet se rejoint. La perte d’un milieu de vie Édouard est en première année au cégep. Parce qu’il se passionne pour tout et refusait de choisir, il a débuté cet automne un programme exigeant en sciences, lettres et arts. « L’école,
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Le vote de trois catholiques américains au Québec
Ce n’est pas un secret : les catholiques américains ont contribué à la victoire de Donald Trump en 2016. Le président n’a jamais cessé depuis de s’attirer les grâces de l’électorat chrétien en se faisant le porte-étendard du mouvement pro-vie. L’avortement semble donc revêtir une importance particulière dans le choix électoral de la plupart des chrétiens, voire des catholiques. Le Québec est toutefois moins divisé sur cet enjeu : les catholiques américains vivant au Québec sont-ils différents ? À qui ira leur vote ? Le Verbe a discuté avec trois d’entre eux. À la mi-octobre, au moment de l’entrevue, Shannon Johnson, 25 ans, et Denise Pierre,
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L’idéal spirituel de l’Ordre des Chevaliers de Colomb
Présent au Québec depuis 1897, l’Ordre des Chevaliers de Colomb compte plus de deux-millions de membres dans le monde. Ses activités caritatives, ses soupers spaghettis et ses généreuses donations sont bien connus du grand public. Cependant, l’idéal spirituel qu’il propose à ses membres l’est beaucoup moins. Le Verbe a cherché à en savoir davantage sur cet aspect méconnu et pourtant essentiel de ce mouvement international. Fondé en 1882 à New Heaven au Connecticut par le père Michael J. McGivney, béatifié le 31 octobre 2020, l’Ordre des Chevaliers de Colomb est présent dans plus de 15 pays. Au Québec, le nombre de
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Le civisme, vous connaissez ?
Depuis le début de la pandémie, les Québécois ont régulièrement été appelés à faire preuve de civisme. Très peu usité avant l’apparition de la COVID-19, ce mot est maintenant entré dans le vocabulaire du gouvernement. Aujourd’hui, rares sont les conférences de presse où il n’est pas prononcé. Le Verbe a rencontré des chercheurs et des acteurs du milieu afin d’en savoir davantage sur cette notion qui remonte aussi loin que la démocratie athénienne. « Je suis très heureuse de voir les Québécois voyager au Québec, par contre une minorité de touristes a oublié le respect et la politesse de base. Je
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Ces femmes tissées serrées : le Cercle des fermières de Beauceville
La réunion mensuelle du Cercle des fermières de Beauceville commence dans l’effervescence. Louise Boucher, présidente, obtient difficilement le silence. L’ordre du jour est chargé : introduction des nouveaux membres, présentation des activités à venir, dégustation de tire d’érable à la pause. Pour lancer la rencontre, François Proulx, séminariste stagiaire à la paroisse, partage une prière qui se termine par ces mots : Combien de mailles comportera le tricot de ma vie ?Dieu seul le sait.Père, donne-moi le courage de terminer mon tricot afin que tu le trouves digne de l’exposition éternelle. Un peu plus de cent ans après sa fondation, en 1916, le
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Joyce, la lumière d’un peuple
En 2018, je participe à un pèlerinage à Medjugorje avec une trentaine d’Attikameks de Manawan. Les côtoyer m’ouvre les yeux. Je ne connais pas ces Autochtones qui vivent à quelques centaines de kilomètres de chez moi. J’y découvre un peuple de cœur. Un peuple d’une piété sans mesure qui passe des nuits blanches à prier et à chanter. Un peuple généreux qui achète des statuettes et des chapelets par centaines pour les absents du voyage. Car derrière chaque Attikamek, il y a une communauté. Et dans le cri de Joyce Echaquan, le cri d’un peuple. J’attrape de justesse Manon Ottawa au
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Carpe Diem, la maison qui n’oublie pas ses ainés
Le fumet qui s’échappe de la cuisine me rappelle qu’il sera bientôt midi. Je pousse la barrière du jardin en cherchant du regard une préposée en uniforme, sans en trouver. Au fond, sous les grands arbres, jeunes et vieux se laissent bercer par les joyeux rigodons d’une violoniste. La jeune femme n’a pas été engagée pour venir faire son spectacle, puis repartir ; c’est une intervenante qui est aussi musicienne. À la Maison Carpe Diem, la polyvalence des intervenants offre la possibilité au personnel de ne pas être cloisonné dans un seul rôle. Nicole Poirier, fondatrice et directrice, dit que j’aurais
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Holy Hollywood
Un texte d’Anne-Laure Dollié Silence, on tourne… action ! Il était une fois des chrétiens, poussés par la passion du cinéma à déménager à Hollywood pour réaliser leur vocation : travailler dans « l’Industrie ». En jargon hollywoodien, l’industrie du cinéma se réduit à l’appellation d’« Industrie », comme si c’était un fait ; on déménage à Los Angeles pour travailler dans le cinéma, pas autre chose ! Du moins, c’est le motif du déménagement de toutes les personnes que j’ai rencontrées. Entre l’extra et l’ordinaire Mike Holley est acteur et enseignant en improvisation théâtrale. Il était déjà catholique avant d’arriver à Hollywood, mais pour lui, travailler dans l’Industrie
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La sainteté se cache là où on s’y attend le moins
C’est assise à mon bureau, téléphone sur main libre, que je rencontre Jonathan. Âgé de 25 ans et étudiant en philosophie, il souhaite partager son expérience au front pendant la pandémie qui, contrairement à d’autres, ne s’est pas terminée sur une note positive. « Un naufrage émotionnel et psychologique total », c’est ainsi qu’il commence par décrire son passage dans un centre jeunesse qui l’a transformé à jamais. Lorsque Jonathan s’inscrit sur la plateforme « Je contribue », en mai dernier, pour aller aider dans les CHSLD, il ne se doute pas qu’il va être redirigé vers le centre Le Gouvernail. Qu’est-ce que c’est ? Le
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De l’aide pour vivre
Mise à jour 17/08/20 à 15:00 : Jonathan et ses acolytes lèvent le camp. On a annoncé un plan d’action pour sortir Jonathan du CHSLD et la création d’un groupe de travail afin que Coop Assist puisse voir le jour. J’ai pris connaissance du combat mené par Jonathan Marchand pour les personnes handicapées en octobre 2019. Le Journal de Québec avait titré « Il veut de l’aide pour vivre, pas pour mourir ». On y racontait comment le quotidien de cet homme, qui vit avec la dystrophie musculaire, avait été bouleversé par une pneumonie. J’avais été consternée à la lecture de son témoignage. Sur sa
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À l’orée d’un camp de réfugiés au Rwanda
Nous avons rendez-vous près de l’église afin de rencontrer les enfants du camp de réfugiés de Gihembe. À l’heure convenue, nous les voyons arriver au loin par dizaines. Sac d’école au dos, ils courent le long du sentier qui longe la colline. Ils sont accueillis à bras ouverts par sœur Épiphanie, qui prend des nouvelles de chacun d’eux. Elle secoue la tête en riant : « Tous les enfants de la paroisse sont venus. » Il m’est impossible de distinguer les réfugiés congolais des enfants rwandais. Spontanément, la marmaille se regroupe, tape des mains et entame des chants. À priori, la scène est
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Des hommes d’intérieur : sept gars, trois canots et la Saint-Maurice
Un texte de Kevin Murray Sept valeureux aventuriers — un ainé, un prêtre et cinq moussaillons vingtenaires — ont quitté Grande-Anse, à 50 km au sud de La Tuque, pour pagayer sur la Saint-Maurice jusqu’à Québec. Véritable contrepied à l’appel du divan et du sportif de salon qui sommeille en chacun de nous, voici le récit d’une audacieuse sortie de gars qui n’ont pas eu peur de voyager à l’intérieur d’eux-mêmes. Le Verbe présente ici quelques bribes de l’épopée. Sept hommes, toutes générations confondues, du courage et peu d’expérience en canot. C’est un bon départ ! Première leçon : ne pas rester à l’ombre sans protection contre
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Entre le couvent et le bar laitier
Samedi dernier avait lieu une soirée de chant et de musique devant le couvent des Dominicains à Québec. Je me suis rendu sur la route de l’Église — à quelques kilomètres à peine des bureaux du Verbe — et Jean Bernier a pris des photos. Images d’une soirée simple qui fait du bien à ceux qui se déconfinent tranquillement. François Pouliot, dominicain, a organisé l’évènement. Ses amis musiciens ont rapidement accepté de venir jouer devant le couvent. C’est le groupe Notre Band qui a animé la soirée joyeuse et festive. Cinq musiciens le composent ; ils se sont rencontrés à la paroisse Notre-Dame-de-Foy,
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Retour sur la tragédie de Lac-Mégantic : les brasiers ardents d’une catastrophe ferroviaire
Il y a des évènements qui ébranlent pour toujours. Des moments charnières qui font dévier des rails de la vie ordinaire. Même sept ans après le drame, les citoyens de Lac-Mégantic ont encore la mémoire marquée au fer rouge. Le train qui siffle trois fois par jour, l’absence de leurs proches et les nouveaux liens tissés leur rappellent sans cesse la tragédie du 6 juillet 2013. Autour de la table, au presbytère de Saint-Agnès du Lac-Mégantic, cinq victimes de la catastrophe se remémorent ensemble cette nuit où l’on voyait clair comme en plein jour. Ils me racontent aussi comment l’espérance ne s’est jamais éteinte
