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  • Siriac Vachon

    Cyriac Vachon: Innu, en chemin vers le diaconat

    Ciriac Vachon sait depuis longtemps qu’il veut devenir diacre. Si l’accident de son fils l’a encouragé à prendre ce chemin, cet appel lui est d’abord venu des ainés. Actuellement en formation vers le diaconat, il a partagé son histoire avec Le Verbe.   Né à Pessamit, une réserve innue à 45 minutes au sud de Baie-Comeau, Cyriac Vachon grandit dans une famille catholique pratiquante. Ancien joueur professionnel de billard, il pense, à l’âge adolescent, en faire une carrière et représenter la Côte-Nord à RDS. Vers l’âge de 17 ans, alors qu’il s’entraine à la table de la salle paroissiale, un frère lui

  • GuérirGuérir

    «Guéris ce que tu juges bon de guérir»

    Judith Trudeau voulait des enfants, mais n’en avait pas. Son histoire est un témoignage d’accueil de la grâce dans une situation de vie en apparence stérile. Pleine de vitalité, Judith nous accueille dans sa maison chaleureuse, à Saint-Nicolas. Son mari André, musicien de profession, s’est absenté pour aider un ami à produire un vidéoclip. Chez les Nadeau, le don de soi fait partie de la routine. Dans le salon, il y a des photos de leur fille et de leur garçon. Ils sont au cœur de l’histoire que Judith va me raconter avec des yeux brillants de gratitude. Avant de

  • OjibwéOjibwé

    Roger Twance: Ojibwé, bâtisseur de ponts

    Dans son minuscule bureau à l’entrée de la Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, où il officie comme portier, Roger Twance ne passe pas inaperçu: il est d’un physique imposant. Son sourire et sa ferme poignée de main sont pourtant doux et rassurants. Tout comme le saint Frère André, il accueille avec chaleur les habitués et les touristes. Et si d’aventure ils ont du temps devant eux, il leur parle volontiers de la réalité des peuples autochtones et de sa volonté de tisser des liens entre ces derniers et l’Église catholique. «Nous allons faire l’entrevue ici», me lance Roger Twance. Devant mon air surpris,

  • PensionnatPensionnat

    Brigitte André : « Ce que j’ai vécu au pensionnat m’a rapprochée de Dieu »

    Je rencontre Brigitte André dans sa demeure, à Maliotenam, une réserve innue située à quinze minutes de Sept-Îles. Accueillante, souriante, rien ne laisse imaginer le long et pénible chemin de croix que cette dame a connu. Victime du pensionnat, elle s’est accrochée à Dieu plutôt que de lui tourner le dos. Benjamine d’une famille de treize enfants, Brigitte est née à Maliotenam. À l’âge de 2 ans, elle quitte son village natal pour aller s’installer, avec sa famille, près de Schefferville, où son père travaille dans la mine. Jusqu’à l’âge de sept ans, Brigitte connait la vie traditionnelle dans le bois :

  • avortementavortement

    «J’ai rangé mon avortement dans la case d’un acte médical»

    Marie-Ève Caouette espérait fonder une famille, mais pas tout de suite, pas de cette façon-là. Son parcours de vie ne suivait pas ses ambitions. Mais finalement, lâcher les rênes du contrôle s’est avéré ce qu’il y avait de mieux pour elle. Marie-Ève a toujours rêvé de fonder une famille. Avec des parents convertis au catholicisme, un grand frère prêtre, son chemin semblait tracé d’avance. Mais la passionnée de basketball a du mal à trouver l’homme avec qui passer sa vie. « Quand tu mesures six pieds un pouce et que tu regardes la plus haute tête dans l’église… les choix sont

  • pain vinpain vin

    «Ceci n’est plus du pain ni du vin»

    Dans une église à moitié vide, un prêtre en chasuble aux motifs dorés prononce des paroles étranges : « Ceci est mon corps livré pour vous. Ceci est la coupe de mon sang versé pour vous. » Ce mystère a-t-il encore un sens pour le monde contemporain, alors que tant de martyrs, au fil des siècles, ont donné leur vie pour l’honorer ? Nicolas Buttet, prêtre suisse, spécialiste de l’eucharistie, en décrit toute la sacralité : « À [la consécration], c’est comme si deux millénaires d’histoire étaient balayés et que nous étions contemporains de Marie et de Jean au pied de la croix. » Un sacrifice d’amour

  • ChestertonChesterton

    Gilbert Keith Chesterton: le joyeux apologète

    Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), écrivain et journaliste anglais, fait certainement partie des grands apologètes catholiques dont l’Église avait besoin. Il intervient à une époque charnière où le scepticisme, l’agnosticisme et le matérialisme commencent à imprégner de plus en plus la culture anglaise. Les avancées des sciences naturelles – pensons à la théorie de l’évolution de Darwin – l’apparition de la critique historique et l’industrialisation ébranlent l’échafaudage de la société assise en apparence sur un socle religieux. « Sous la surface d’un conformisme religieux fait de respectabilité, il y a un remous de doute et d’incertitude. Presque tous les intellectuels étaient aux

  • Grégoire Ahongbonon : l’homme qui libère les captifs de leurs chaines

    En Afrique, les personnes souffrant de troubles mentaux sont « les oubliés des oubliés ». Parfois littéralement enchainés durant des années par leurs parents, ils sont relégués au rang de sous-homme. Grégoire Ahongbonon, cet ancien réparateur de pneus né en 1952 au Bénin, consacre sa vie à leur rendre à la fois la liberté et la dignité. Le Verbe s’est entretenu avec lui lors de son récent passage au Québec. « C’est une honte pour l’humanité ! Une honte ! » Grégoire Ahongbonon lance ce cri du cœur tout en me montrant des photographies à peine supportables d’hommes et de femmes enchainés à des troncs d’arbres.

  • Étienne FinolÉtienne Finol

    La descente aux enfers d’Étienne Finol

    Enfant de deux parents psychologues, catholiques pratiquants de surcroit, Étienne Finol semblait tout avoir pour grandir de manière épanouie. Le baseball qu’il pratiquait depuis sa tendre enfance lui avait ouvert les portes, bourses incluses, d’une grande école américaine. Mais la perte de cette opportunité lui a fait frapper une fausse balle, l’entrainant dans le champ de la toxicomanie jusqu’à en devenir sans-abri. Étienne a passé les quatre premières années de sa vie adulte hors du Québec pour se reconstruire et mettre un frein à ses dépendances. À 25 ans, c’est comme s’il partait de zéro : il a dû réapprendre à aller

  • ClotildeClotilde

    Clotilde Margottin: vaincre la dépression avec l’aide de Dieu… et de la psychiatrie 

    « Je rends grâce à Dieu, car nous sommes une famille normale… » Cette simple louange cache une histoire de résilience et de foi. Son héroïne, Clotilde Margottin, Française, journaliste à la radio, mère de famille, catholique pratiquante, a lutté durant de nombreuses années avant de vaincre la dépression. Dans son ouvrage Se relever, toujours. Traverser la maladie de la honte à la lumière de la foi, elle raconte comment elle a réussi à en guérir avec l’aide de Dieu et des antidépresseurs. « J’ai eu une enfance et un début de vie professionnelle assez faciles. Tout a été rose pour moi », révèle-t-elle. Rien

  • rencontre avec Dieurencontre avec Dieu

    Youna, Jonathan et Philippe: trois histoires de rencontre avec Dieu

    La rencontre avec Dieu relève d’un mystère : les mots peinent à décrire la relation avec plus grand que soi. Pour certains, c’est un point de bascule qui fait chavirer l’existence. Pour d’autres, elle se déroule subrepticement dans une lente maturation. Mais chacun, avec le recul, perçoit en filigrane un Dieu qui n’avait cessé de l’attirer. Toujours, la voie semblait tracée d’avance, pavée par le témoignage d’autres croyants. Jonathan, Youna et Philippe, chercheurs de Dieu dans un monde sans Dieu, racontent l’inédit du commencement de la foi dans leur vie. JONATHAN « Quand je suis sorti de mon abri, j’étais catholique. » Je

  • Félix-Antoine SavardFélix-Antoine Savard

    Lire Félix-Antoine Savard : un devoir de survivance

    Lire Félix-Antoine Savard, c’est approfondir nos racines, mieux comprendre le combat de nos ancêtres. Leur combat de la foi et leur combat pour mener une vie plus libre. Lire Félix-Antoine Savard, c’est plonger dans une œuvre d’une grande poésie et nous laisser transformer par elle. Ses mots nous changent, nous attirent vers le haut. Lire Félix-Antoine Savard, c’est nous régaler de son legs d’une richesse inouïe. Ancien professeur et doyen de la Faculté des lettres à l’Université Laval, Savard (1896-1982) maniait la langue française et les régionalismes québécois pour les faire chanter, et aussi pour dire la vie, à la fois

  • Etty HillesumEtty Hillesum

    Une fleur dans un camp de concentration

    Un texte de Félix Lamontagne Coincée par le régime nazi qui referme son étau sur les Juifs des Pays-Bas durant l’été 1942, alors que les camps d’extermination battent leur plein, Etty Hillesum, Juive de 28 ans, vit une transformation intérieure dont la profondeur sera exprimée dans ses écrits. Au beau milieu des plus graves atteintes à la dignité humaine, elle ose espérer contre toute espérance. On pressent chez elle une force morale renversante : malgré ces circonstances déplorables, elle rend grâce continuellement pour la beauté de la vie. Je crois que la vie m’impose de hautes exigences et a de grands projets pour moi,

  • Jérôme BibeauJérôme Bibeau

    Chutes, rechutes et guérisons d’un enquêteur

    « Des cadavres, des autopsies, c’était fréquent. Mais à l’automne 2019, j’ai été appelé sur un dossier très simple, un scénario digne de l’école de police pour préparer les futurs patrouilleurs : la victime, l’arme à feu, la lettre de suicide. Rien de compliqué ni rien de dégueulasse non plus. Alors là, j’arrive sur les lieux, puis je ne suis plus capable d’écrire. Plus capable du tout. » Jérôme Bibeau, sergent-enquêteur, est atteint du syndrome de stress posttraumatique par surexposition. Il a voulu raconter au Verbe ce qui l’a entrainé jusqu’au fond, et le chemin parcouru depuis son diagnostic. « C’est comme un coming out que je fais aujourd’hui.

  • Au-delà des étiquettes : Samuel, d’abord et avant tout fils de Dieu

    Je retrouve Samuel devant l’église qu’il fréquente, à Montréal, pour la messe de 11 h 30. Ce n’est pas sans raison que nous nous rencontrons ici. Cette paroisse, située au cœur du Village gay, occupe une place essentielle dans le cheminement de Samuel. S’il est, aujourd’hui, en paix avec l’Église, Dieu et sa bisexualité, son parcours n’a pas été de tout repos. Son secret ? Ne jamais lâcher Dieu des yeux. Samuel ne s’est pas toujours qualifié de bisexuel. Il me confie d’ailleurs que ce terme le dérange encore, mais qu’il l’utilise afin d’être compris des gens avec qui il discute. « Notre orientation

  • Dominique Gendron nourritureDominique Gendron nourriture

    Dominique Gendron, alcoolique et outremangeuse

    S’empiffrer ne suffisait plus, et se souler non plus. Religieuse ou pas, obèse ou pas, soule ou pas, il en aura fallu du temps pour que Dominique trouve enfin un sens à sa fuite sans fin et sans fond. Toute son enfance avait pourtant baigné dans les chants et les joies familiales. Son père était marguiller à la paroisse et chantait à la messe. Elle aimait cet esprit de fête, les weekends de jeunes et, évidemment, Jésus ! Puis, un jour, son père fait un infarctus. « Tout a basculé pour moi à ce moment-là. Pour la sécurité de la famille et

  • grand-maman euthanasiegrand-maman euthanasie

    Grand-maman, pourquoi es-tu partie si vite ?

    Chère grand-maman, Plusieurs semaines déjà ont passé. L’eau érode la roche et le temps fait pareil avec ma mémoire. Les images de ta mort sont de moins en moins fortes. Elles ne me tourmentent plus la nuit. Je ne me perds plus dans mes pensées en prenant ma douche. Je m’en désole. Je garde le bracelet de visite que l’hôpital m’a remis. Je le porte pour me rappeler de prier pour toi. Quand les médecins t’ont recommandé l’opération, je me suis réjouie à l’idée que je pourrais alors te visiter plus facilement qu’à ta résidence. Mais tu as refusé cette

  • Flannery O'ConnorFlannery O'Connor

    Flannery O’Connor, la dame aux paons

    On est en 1946, dans une résidence étudiante de l’Université d’Iowa. Une jeune femme de 21 ans, enfermée dans une chambre exigüe donnant sur l’unique toilette de l’étage, griffonne dans un calepin bon marché quelques « prières » d’un ton singulier. « Cher Dieu, je suis incapable de vous aimer comme je le voudrais. Vous êtes le mince croissant d’une lune que j’aperçois, et mon moi est l’ombre projetée par la terre qui m’empêche de voir cette lune tout entière. Le croissant est très beau, et peut-être est-ce là tout ce qu’une personne comme moi devrait en voir ; mais ce dont j’ai peur, cher

  • Gérard RaymondGérard Raymond

    Gérard Raymond, mystique et serviteur de Dieu

    Certaines lectures ont le pouvoir de nous changer profondément. C’est ce qui m’est arrivé après avoir dévoré en trois jours le journal de Gérard Raymond (1912-1932). Au moment d’en entreprendre la lecture, je ne pensais pas y découvrir un grand mystique.  Le jeune Gérard avait entre 15 et 19 ans quand il a rédigé les cahiers qui forment le journal. Il avait pour devise Quid nunc Christus (faire maintenant ce que le Christ ferait à ma place), ce qui donne d’emblée le ton. Gérard mentionne sans cesse son désir de se dévouer entièrement au Christ en devenant prêtre, ou même martyr, après ses études au

  • Saint DominiqueSaint Dominique

    Saint Dominique et les chiens du Seigneur

    L’Église, et spécialement l’ordre des Frères prêcheurs, fêtaient il y a deux jours le 800e anniversaire de la « naissance au ciel » (dies natalis) de saint Dominique. C’est cependant le 8 aout que l’on célèbre sa mémoire depuis le concile Vatican II : double fête pour nous, donc ! Peu de gens connaissent la vie de Domingo Núñez de Guzmán (1174-1221), ce religieux castillan qui a révolutionné le Moyen Âge en le persuadant que le Verbe incarné avait encore quelque chose à dire à une société chrétienne exaspérée. Il a offert à nouveau le christianisme aux chrétiens désabusés et aux hérétiques échauffés. À l’instar de son coreligionnaire ombrien

  • Visite paroissiale en Cessna : Jimmy Delalin, prêtre et aventurier

    Vaste Côte-Nord. Imaginez un gigantesque territoire d’une superficie de 236 502 km2 bordé par 1300 kilomètres de côte et parsemé par un nombre incroyable de lacs, de forêts et de plaines. Dans cette gigantesque étendue, des villes et des villages donnent havre à 92 712 âmes, dont des Inuits et des autochtones qui occupent cette immense région depuis des millénaires. C’est là qu’en 2007 Jimmy Delalin, missionnaire, a accepté de s’établir et d’exercer son ministère. Français d’origine, l’homme de 54 ans est né dans la région des Hauts-de-France (Nord-Pas-de-Calais). C’est le pays des « Ch’timi » popularisé par la comédie Bienvenue chez les Ch’tis. « Quand vous habitez un diocèse de 500 prêtres

  • Denise SioufiDenise Sioufi

    De la Syrie au Canada : l’appel de Dieu à l’étranger

    Lorsqu’elle est partie, en 2012, Denise Sioufi ne savait pas qu’elle ne reverrait pas la Syrie. Bagages pour deux semaines en main, sa famille et elle pensaient revenir après le mariage auquel ils étaient invités au Liban. Mais comme beaucoup d’autres Syriens, la guerre ne leur a pas laissé le choix. Portrait d’une jeune syrienne dont la foi a su persister au-delà des frontières. À l’âge de 12 ans, Denise se reconstruit donc une vie au Liban. Quatre ans plus tard, alors qu’elle commence à s’y sentir chez elle, la demande d’immigration au Canada de ses parents est acceptée. Si

  • Blanche LamontagneBlanche Lamontagne

    Blanche en terrasse, Lamontagne en terroir

    Voilà la chaleur de l’été qui s’installe. Quelle joie de pouvoir à nouveau profiter des terrasses récemment « déconfinées » ou simplement de nos balcons. J’étais justement en train de bénéficier du soleil dans ma cour arrière lorsque j’ai eu l’idée de cette chronique. Quelqu’un qui connait bien mes affinités avec la poésie québécoise venait de m’offrir une bière aux accents de pamplemousse, la Blanche Lamontagne. Je me suis alors demandé qui, parmi les amateurs de bière, connait l’identité de Blanche Lamontagne? Je vous propose ici de la découvrir. Sur l’étiquette de cette bière brassée par la microbrasserie gaspésienne Pit Caribou, on peut lire :

  • Jeanne ManceJeanne Mance

    Jeanne Mance : mystique, infirmière et… gestionnaire

    Le 29 avril 2021, la vénérable Jeanne Mance a été intronisée au Temple de la renommée médicale canadienne. La réputation de Jeanne Mance comme fondatrice de Montréal n’est plus à faire, mais cette reconnaissance souligne l’apport indéniable de cette femme laïque à la médecine de son époque. Dans l’Église catholique, Jeanne Mance est surtout connue comme une des figures fondatrices de l’Église du Canada. L’histoire générale retiendra également d’elle qu’elle fut une des pionnières de la Nouvelle-France. Quant aux Montréalais, ils voient dans la figure de Jeanne Mance, avec Paul Chomedey de Maisonneuve, la fondatrice de leur ville. Qu’une femme

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