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  • petits miracles

    Le service et ses petits miracles

    Les miracles, c’est beau; on aime se réchauffer à la lumière d’espérance qu’ils dégagent. Fred a des miracles à raconter: des histoires de vies transformées, en commençant par la sienne.  Histoires courantes et pourtant si uniques, parfois suscitées par aussi peu qu’une rencontre inattendue, la réponse à un appel ou par un regard qui redonne confiance. Fred et sa femme Guylaine sont bénévoles à l’aide alimentaire de la paroisse Saint-Jean XXIII à Saint-Hubert. Ce couple uni depuis plus de trente ans partage une même foi, un même appel: celui de se mettre au service des autres. Voici son histoire. Transformation

  • Aimer jusqu’au bout

    Quand le médecin me convoque avec son air grave dans le salon des familles, je sais pourquoi. Depuis cinq jours, dans une totale impuissance, j’assiste au déclin de l’état de santé de ma mère. Elle est encombrée de fils, d’alarmes qui sonnent, dérangée par les spécialistes qui passent et repassent pour sauver ses signes vitaux; je constate chaque jour que c’est peut-être son dernier. Tous les matins, arrivée à l’hôpital avant le trafic, j’ai le cœur noué en montant les marches deux par deux vers les soins intensifs. Dans quel état se trouvera-t-elle? Et le verdict tombe. «Il reste à

  • Paul FoisyPaul Foisy

    Paul Foisy auprès des familles ukrainiennes

    Des piles de vêtements, des meubles, des électroménagers, des jouets pour enfants, de la vaisselle, des tableaux. Dans le local du comité Tous pour l’Ukraine, tout y est pour orner le futur appartement des familles réfugiées, afin qu’elles se sentent comme «chez elles» dans cette vie tout autre qui les attend. J’aperçois par la fenêtre de l’entrepôt de Lévis un homme qui dépasse 1,85 mètre, cambré à classer minutieusement les dons reçus. C’est bien Paul, fidèle au poste, tout dévoué à cette cause pour laquelle il se donne à temps plein depuis l’éclatement de la guerre. Il sort deux chaises du

  • PakistanPakistan

    Auprès des réfugiés au Pakistan

    Marie-Claude Poirier nous offre quelques généreuses minutes de son temps depuis le Pakistan, où elle est déployée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Le témoignage de cette femme de terrain va droit au cœur, tout comme sa foi. Foi en Dieu, foi dans les ressources qui viennent en aide aux personnes les plus vulnérables qu’elle rencontre et surtout foi en l’inaltérable dignité sise au creux de chaque personne humaine, même celle qui n’a plus aucun lieu où habiter. Canadienne née au Québec et ayant grandi en Alberta, la «francophone ressortissante d’un milieu linguistique minoritaire» atterrit

  • incesteinceste

    Pardonner l’inceste

    Il n’y a même pas une petite miette d’animosité dans le regard d’Élise quand elle parle de ses agresseurs. Son corps d’enfant a été abusé, son âme violée, sa sexualité bousillée par l’inceste. Elle aurait raison de les haïr. Mais non. C’est la pitié qui prend le dessus, comme une vague tristesse aussi, devant ces hommes qui ne se sont jamais repentis et qui, finalement, n’auront pas gouté, contrairement à elle, au bonheur d’une vie nouvelle. Les dernières révélations ont poussé Élise à couper les liens avec sa famille. Quand c’est trop, c’est trop. «Je suis née dans une famille

  • couplecouple

    Gilles et Paulette: qui séparera notre couple?

    « Qui nous séparera de l’amour du Christ? La tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive? » – Rm 8,35 Ceux qui se tiennent par la main et qui s’enlacent tendrement devant mes yeux n’en reviennent pas eux-mêmes: « Dieu fait des merveilles avec des affaires impossibles pour les humains », me dit Gilles en jetant un regard ému à sa femme. Lors de ma rencontre avec ce couple uni par les liens du mariage depuis 48 ans, je m’aperçois bien vite que leur joie n’est pas plus légère que naïve, et qu’elle contient quelque chose

  • André et ElizabethAndré et Elizabeth

    Les handicaps transfigurés d’André et Elizabeth

    Il y a trente-trois ans, André Bisson s’est cassé le cou dans une rivière et en est ressorti quadraplégique. En un instant, son épouse Elizabeth et lui ont vu tous leurs rêves s’anéantir. Comment être heureux quand on ne contrôle plus rien, ni son corps ni sa vie? Paradoxalement, ils semblent vivre aujourd’hui une vie de grands-parents tranquilles et heureux. Ils ont généreusement ouvert leurs portes pour nous aider à saisir, à travers leur histoire et leur amour, comment le bonheur peut arriver précisément là où on ne l’attend pas. André André n’a pas eu une enfance facile. La foi

  • Marie RivierMarie Rivier

    Marie Rivier, 1768-1838

    Marie Rivier, Marinette pour les intimes, nait à Montpezat-sous-Bauzon le 19 décembre 1768. À l’âge de 16 mois, une chute la paralyse pendant 4 ans. Faute de mieux, sa pieuse maman la dépose tous les matins aux pieds de la Pietà dans la petite chapelle grise et froide du village, implorant sa guérison. Autre temps, autres mœurs! Et pourtant, loin de s’en plaindre, l’enfant ajoute sa pétition à celle de sa mère: « Sainte Vierge, guéris-moi. Si tu me guéris, je te ramasserai des petites; je leur ferai l’école et leur dirai de te bien aimer. » Il semble que

  • JoieJoie

    Dieu + Catho = Joie

    Fille unique d’une jeune maman divorcée, j’ai eu la solitude comme première compagne. Je n’ai pas la joie facile et je suis souvent la proie du syndrome de l’imposteur. C’est comme si l’abandon de mon père avait instillé en moi une forme de refus d’exister. Mes refuges : l’imaginaire et le silence. Dieu a malgré tout trouvé le moyen d’apprivoiser ce terrain miné, mais non sans peine. Un labeur qui ne commencera à porter quelques fruits qu’après 27 ans. Dieu saisit d’abord ma mère, puis celui qu’elle mariera et qui deviendra mon père d’adoption. J’ai cinq ans au début de leur

  • holocausteholocauste

    Olivier Giroud-Fliegner: «L’Holocauste a causé plus de 50 morts dans ma famille»

    Pourquoi autant de souffrance dans une vie humaine? La question est légitime, cruciale, surtout quand sa propre mère et sa grand-mère ont été persécutées et cachées injustement, au nom de leur origine juive pendant l’Holocauste. L’existence du mal a taraudé toute sa vie le pianiste et philosophe Olivier Giroud-Fliegner. Jusqu’à ce qu’il découvre la réponse à tous ses maux en une révélation, au terme d’une quête périlleuse. La recherche de sens d’Olivier Giroud-Fliegner, 53 ans, est inscrite dans son patrimoine, au cœur de son histoire familiale. Le philosophe et pianiste d’origine française aujourd’hui établi à Montréal me raconte un périple qui

  • Raymond Beaugrand-ChampagneRaymond Beaugrand-Champagne

    Raymond Beaugrand-Champagne: «Bon et fidèle serviteur», repose en paix !

    Un texte d’Évelyne Lauzier, journaliste et ex-rédactrice en chef du Nouvel Informateur Catholique, l’ancêtre du Verbe médias. Raymond Beaugrand-Champagne était un personnage complexe, très réservé, qui avait au fond du regard une tristesse infinie. Dès qu’on échangeait un tant soit peu avec lui, on percevait une grande noblesse d’âme et de cœur, beaucoup d’humilité et une grande générosité. Dans la jeune vingtaine, il avait été refusé chez les Bénédictins; ce refus a été pour lui une profonde déception et a laissé un grand voile d’amertume sur son âme. Pendant plusieurs années, il aura une foi en dents de scie ;

  • BenoîtBenoît

    Benoît XVI et moi

    La mort de Benoît XVI, si elle est en un sens heureuse, en cela qu’elle couronne la vie d’un homme qui a vécu un siècle de préparation au Ciel, est une perte immense pour l’Église, dont l’un des plus éminents docteurs et pasteurs vient de s’éteindre. Cette perte, je la ressens dans ma chair, comme celle d’un vrai père, d’un guide, qui nous laisse quelque peu orphelins. En 2013, quand le pape Benoît XVI renonce à sa charge, j’ai 17 ans. Pour un passionné d’histoire, l’évènement a quelque chose d’étonnant. Sans aucune éducation religieuse, je me trouve soudainement plongé dans

  • Benoît XVIBenoît XVI

    Benoît XVI, le pape de la fidélité

    Aujourd’hui est mort un grand homme. Dans le cloître de sa dernière demeure, le pape émérite Benoît XVI s’est éteint à l’âge de 95 ans. Tous les fidèles, par leur respect et leurs plus sincères prières, rendent aujourd’hui hommage à la vie et à l’œuvre d’un homme de Dieu. À toutes les étapes de sa vie de baptisé, Joseph Ratzinger a su remettre son travail dans les mains de Celui qui rend toute chose nouvelle. Il est certainement difficile de résumer la vie d’une personne de cette envergure, alors que la diversité de ses engagements ne peut être classée dans aucune catégorie.

  • CasgrainCasgrain

    L’abbé Casgrain: par-delà les idées reçues

    On m’a demandé d’écrire sur Henri-Raymond Casgrain. Quelle belle occasion de travailler sur l’histoire littéraire québécoise! La commande était claire: il me fallait le faire connaitre et… aimer. C’était là tout le problème. L’abbé Casgrain ne m’était pas spécialement sympathique. J’avais en tête le stéréotype le plus commun, celui du traditionaliste qui empêcha la «vraie littérature» d’émerger en la cantonnant dans des normes politiques et religieuses. C’était une vision caricaturale, il va sans dire, et j’en étais bien consciente. Il me restait donc à me lancer sur les traces de cet homme de lettres marquant de la deuxième moitié du

  • Illustration: Marie-Pier LaRose/Le VerbeIllustration: Marie-Pier LaRose/Le Verbe

    Des gangs de rue à la bande de marmots

    Avec ses deux sacs poubelles et sa boite en carton, Mathieu était loin du prestige des gangs de rue de Montréal. Itinérant depuis des mois, il venait d’atterrir à Verdun, sur le perron du presbytère des moines barbus en bures grises. Il était prêt à tout. Sa carrière criminelle avait été brève. Il n’était pas très bon, se plait-il à dire. Il avait arnaqué son entourage au grand complet. «Je squattais chez l’un, puis chez l’autre. J’ai même volé ma mère. J’ai trahi la confiance de tous. Je me suis retrouvé seul», laisse-t-il tomber, avec ce regard tendre des criminels

  • fausse couchefausse couche

    Fausse couche à 40 ans: «une autre fécondité peut éclore»

    Tomber enceinte quand les ovules vieillissent au même rythme que les cheveux grisonnent, c’est presque gagner à la loterie de la génétique. À 40 ans, chaque fois que la femme ovule, il y a seulement 6% de probabilité de concevoir. Oui, le pourcentage diminue chaque fois, dans le temps. Mais tout de même, quand le test de grossesse vire au positif, c’est une nouvelle qui semble faire un pied de nez aux statistiques. Une fois passé le cap de la conception se présente toutefois cet autre arsenal de probabilités : 33% de risque de fausse couche au premier trimestre, une chance

  • Ivanka GaladzaIvanka Galadza

    L’art au service de la paix: Ivanka Galadza, artiste canado-ukrainienne

    L’émotion est forte lorsque je rencontre Ivanka Galadza, artiste canado-ukrainienne. Quelques larmes ravalées discrètement, signe visible que le bon Dieu est là. Pendant notre entretien, conduit en anglais, je confonds sans cesse les mots peacemaker et pacemaker. Grommèlement intérieur. Les deux mots ne sont peut-être pas si éloignés l’un de l’autre, au fond. Les artisans de paix comme Ivanka font bien battre le cœur du monde. Parfois à bout de bras. Ivanka est une illustratrice ukrainienne catholique de rite byzantin. Ses grands-parents ont quitté l’Ukraine pour l’Amérique du Nord au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient des réfugiés,

  • Frank LeoFrank Leo

    Mgr Frank Leo, un évêque au cœur de mère

    Que Mgr Frank Leo, le tout nouvel évêque auxiliaire de Montréal, parle français, anglais ou espagnol, son petit accent italien ne trompe pas. Il a grandi dans le quartier Villeray, juste à côté de la Petite Italie, où ses parents avaient décidé de s’installer, arrivés tout droit de Naples. Ordonné en 1990 à l’âge de 25 ans, il n’a jamais eu de doute quant à sa vocation. C’est en paroisse, à l’église Notre-Dame-de-la-Consolata, rue Jean-Talon, coin Papineau, à l’âge de douze ans, qu’il a fait, dit-il, les deux plus importantes prises de conscience de sa vie:  «J’ai réalisé que chaque

  • Mathieu BélisleMathieu Bélisle

    Mathieu Bélisle, le skieur de la nuit

    Enseignant en littérature au Collège Jean-de-Brébeuf, membre de l’équipe de rédaction de la revue L’Inconvénient et essayiste, Mathieu Bélisle s’est imposé ces dernières années comme figure incontournable du paysage culturel québécois. Nous l’avons rencontré pour discuter de ses ouvrages et des «questions essentielles» qu’ils soulèvent. Pour bien saisir le portrait de Mathieu Bélisle, il faut d’abord tracer les contours d’un homme généreux: un homme désireux de communiquer sa pensée, son cheminement, mais dans une ouverture à l’autre, à son expérience personnelle, à son humanité. Mathieu Bélisle carbure aux discussions. Il aime visiblement échanger, avec l’humilité de celui qui se livre, en

  • Laure ConanLaure Conan

    La réclusion pour écrire au-delà : vie et œuvre de Laure Conan

    Marie-Louise Félicité Angers (1845-1924), mieux connue sous son pseudonyme de Laure Conan, écrit à la fin du 19e siècle une œuvre incontournable de la littérature québécoise. Elle y occupe une place complexe, et en cela, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle suscite tant d’intérêt aujourd’hui. Pour saisir un peu de cette complexité, il faut prendre en compte non seulement ses écrits, mais aussi son sexe et la façon dont elle s’inscrit dans un espace littéraire qui cherche encore à se définir et à s’ériger comme tel. Étonnamment, c’est poussée par la nécessité de répondre à ses besoins matériels que

  • pardonpardon

    Le visage du pardon

    Tout allait bien chez les Drolet. Autour, on disait que c’était une famille modèle. Couple heureux. Yvan et Nicole sont de bons chrétiens. Et six enfants avec ça! Une maison chaleureuse dans une campagne généreuse. Geneviève, cinquième enfant de la fratrie, dit même que sa famille, c’était La petite maison dans la prairie en peinture. Et puis, par un matin d’été – c’était en 1980 –, un drame horrible projette la famille en enfer. Louis-Nicolas, le petit dernier, sort de la maison et monte dans la voiture familiale, dont la porte avait été mal fermée. En jouant avec les clés, il s’aperçoit

  • innueinnue

    Laurette Grégoire, Innue: «Il y en a plein, ici, des crucifiés»

    Deux femmes innues au passé douloureux. Deux femmes avec un point en commun: leurs combats ne les ont pas éloignées, mais rapprochées de Dieu. Sur la Côte-Nord, nous avons rencontré Laurette Grégoire et Brigitte André. Voici leur témoignage. Née à Uashat, une réserve innue près de Sept-Îles, Laurette est l’ainée d’une famille de neuf enfants. Dès son jeune âge, ses parents l’éduquent dans la foi catholique dont ils ont hérité. Lorsqu’on lui demande si elle vit aussi la spiritualité traditionnelle innue, elle répond que non. Elle ne se sent pas moins autochtone pour autant. Se disant chrétienne, catholique et pratiquante, Laurette

  • Serge RockSerge Rock

    Rencontre avec l’Innu Serge Rock, ambassadeur de réconciliation

    À l’âge de sept ans, Serge Rock rentre à vive allure dans une clôture avec son BMX. Deux semaines en béquilles s’annoncent difficiles pour le petit garçon énergique. Le pape Jean-Paul II arrivait le lendemain, premier pape à fouler le sol canadien.  « Crois-le, crois-le pas, mon élongation musculaire était guérie à la fin de la journée. On se rendait là en bus avec une délégation d’Innus » me raconte Serge, alors que je viens tout juste d’entrer chez lui, dans sa maison à Wendake. Il se doute bien que je vais le questionner sur la venue imminente du pape. « Il y a

  • MoniqueMonique

    Monique A. Papatie, survivante des pensionnats

    Petite valise toute neuve à la main, Monique avait cinq ans quand elle est montée dans l’autobus pour le pensionnat autochtone de Saint-Marc-de-Figuery, pas très loin d’Amos. Son oncle lui avait aussi acheté une belle paire de chaussures, des chaussettes, et un gilet. Sa maman lui avait même confectionné, pour l’occasion, une magnifique jupe traditionnelle. Cet automne-là serait différent de tous les autres. Monique, comme tous les enfants de la communauté de Kitcisakik, ne retournerait pas en forêt pour l’hiver. De nomade à sédentaire  Âgée de 69 ans, Monique A. Papatie se souvient d’avoir beaucoup pleuré à son arrivée. «Ce qui

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