-
Les 5 langages de l’amour divin et leur rôle pour la mission
L’engagement missionnaire, comme tout autre aspect de la vie chrétienne, exige une docilité à l’Esprit Saint, premier protagoniste de la mission, selon le mot de Paul VI. Le missionnaire aguerri est, en outre, celui qui sait se laisser surprendre ou «déranger» par la Providence. En effet, c’est en saisissant les occasions fournies par la Providence et en sachant, à partir de circonstances apparemment fortuites, créer des occasions d’évangéliser, que le chrétien pourra plus aisément entrer en contact avec ses frères humains, engager avec eux la conversation, échanger des idées et se mettre à l’écoute lorsqu’ils oseront s’ouvrir à lui sur
-
La psychologie positive, une mauvaise horticulture
Le bonheur s’apprend, à grand renfort d’exercices et de bonne volonté. C’est du moins ce que le buisson ardent avait à dire à Seligman, chercheur à l’origine de la psychologie positive. Il fallait d’abord y croire. La psychologie positive a émergé au tournant du dernier millénaire et, décidément, elle semble coller à notre siècle. Pourquoi est-elle si populaire et lucrative? Pourquoi accroche-t-elle autant? Elle a, en fait, tout l’air de la pièce psychologique ajustée au casse-tête postmoderne. Une perspective sur l’humain compatible avec le narratif néolibéral qui sert désormais de trame à notre existence. What he says? L’homme est un
-
Sauver l’homme au masculin
Le 19 novembre, nous soulignons la journée internationale de l’homme. Une fête que l’on aborde, avouons-le, un peu à reculons, avec timidité, voire avec énervement. L’homme, un être dont on ne sait plus quoi faire, et que certains voudraient même «effacer». Pourtant, il y a bien des raisons de célébrer. Pour les connaitre, il ne faut pas s’empêcher de parler de l’homme au masculin, un masculin qui ne l’emporte pas sur le féminin, mais auquel on peut tout de même s’accorder. La masculinité ne se porte pas très bien. En juin dernier, la Semaine québécoise de la paternité avait pour
-
5 dimensions missionnaires pour renouveler les paroisses
Notre chroniqueur, qui travaille en pastorale à Montréal, a profité du mois d’octobre, mois de la mission dans l’Église catholique, pour méditer sur l’enjeu du renouveau missionnaire des paroisses. Il nous livre ici quelques-unes de ses réflexions. Il y a 10 ans cette année, paraissait aux États-Unis le livre Rebuilt, un ouvrage essentiellement pratique, coécrit par un curé et son bras droit. Ces derniers proposaient une voie de renouveau missionnaire et pastoral pour les paroisses catholiques confrontées depuis des décennies à la sécularisation de la culture, à la baisse de la pratique, et donc au déclin. Le succès fut à
-
Le mystère des grottes de Lascaux
En chemin vers les grottes de Lascaux, vieilles de 18 000 ans, je me demande que trouveraient les humains du futur comme vestiges de notre civilisation du 21e siècle. Des circuits miniaturisés, des couches de polymère, des détritus radioactifs, des mines éventrées, des débris de satellites ? Comment interpréteraient-ils ces artéfacts? Comme le signe d’une ancienne civilisation effondrée ou comme le prélude du dépassement de l’intelligence humaine? En écoutant les indications de mon GPS vers ce lieu de la préhistoire, le contraste me saute aux yeux. Notre culture technologique de l’instantanéité n’aurait pas existé sans une lente maturation du génie humain
-
Renaissance du catholicisme politique ?
*Dans un monde de plus en plus fragmenté et polarisé, Le Verbe médias s’engage à bâtir des ponts au service de la communion. Apprenez-en plus sur notre ligne éditoriale, qui prône un dialogue ouvert et la diversité d’expression, tout en cherchant l’unité dans la vérité et la charité. J’ai passé la dernière année aux États-Unis, où j’ai vu à l’œuvre une pensée en émergence, profondément critique du libéralisme et enracinée dans la tradition du catholicisme politique. Sa richesse et sa diversité a quelque chose, pour un catholique québécois, de profondément étonnant. Pour m’aider à rendre compte de ce «mouvement postlibéral», j’ai échangé avec
-
Apologie des rites funéraires
Le récent décès de l’un de mes oncles, et surtout l’expéditive «cérémonie» au salon funéraire l’ayant suivi, m’ont amené à réfléchir sur les rapports qu’entretient notre société avec cette ultime étape qui nous attend tous. Réflexions autour de la mort et des rites funéraires. Disons-le sans détour : nous refusons souvent de penser à la mort par peur de celle-ci et parce qu’elle remet en cause certains schémas sociaux dominants. La vilaine faucheuse s’attaque farouchement à une vision sociale qui est essentiellement basée sur un culte de la jeunesse éternelle et sur la négation de toute conception de l’au-delà. Dans un
-
La portée symbolique de l’Halloween
L’automne est déjà bien entamé. Finies, les journées chaudes et les soirées ensoleillées. Dans quelques semaines, il y aura déjà beaucoup de neige… En Occident en 2022, on ne s’en fait pas tant que ça quand l’hiver arrive. Ce sera un peu embêtant, mais on ne manquera pas de nourriture et nous resterons au chaud. Pour nos ancêtres du nord de l’Europe cependant, la situation était plus inquiétante. La récolte avait-elle été assez bonne pour passer à travers l’hiver ? Est-ce que le froid serait trop rude pour nos ainés et nos enfants ? Bref, on entrevoyait la mort arriver. Triduum Comment
-
Dieu existe-t-il ?
Un jour, j’ai demandé à un vieux monsieur : « Comment savez-vous si Dieu existe ou pas ? » Avec un sourire en coin, il a pris entre ses doigts un petit brin de gazon et il m’a dit : « Regarde ça ! Tous les scientifiques de la terre ne sont même pas capables de faire ça ! » Pas bête, le vieux monsieur ! Avoir une première connaissance de l’existence de Dieu n’est pas très difficile. Imaginons qu’on découvre sur la face cachée de la lune une usine entièrement automatisée de téléphones « intelligents ». Est-ce qu’on va soudainement s’exclamer : « Wow ! C’est incroyable ce que le hasard a fait ! »
-
Que proposent les partis politiques québécois ?
Le paysage politique québécois a, dans la dernière décennie, profondément changé. La plupart de nos contemporains gardent le souvenir d’une vie politique binaire, où le Parti libéral du Québec et le Parti québécois, essentiellement d’accord sur les questions sociales et économiques, se sont opposés sur la question nationale, seul véritable enjeu de la délibération politique. La question nationale n’est pas complètement disparue. Elle continue même de participer à l’organisation de nos vies politiques. Mais l’enjeu spécifique de l’indépendance, avec sa gravité et son urgence, y a été soustraite. Les désaccords sur cette question relèvent ainsi souvent de l’ordre de la
-
Les politiciens font-ils de la rhétorique?
Les politiciens nous mentent et nous trompent, se plaint-on. Les gens de gauche traitent Éric Duhaime de sophiste, alors que les gens de droite jugent pareillement Gabriel Nadeau-Dubois. Ces accusations manquent souvent d’objectivité, vous le comprendrez… Nos politiciens usent certainement, dans tous les cas, de rhétorique. Est-ce toujours mauvais? Pas du tout. D’ailleurs, tout le monde aime les bons orateurs, alors qu’un politicien ennuyant reçoit généralement un mauvais accueil. Il faut dénoncer la rhétorique seulement quand elle devient de la sophistique, quand les discours se veulent trompeurs. Mais pour identifier cette mauvaise rhétorique, il faut avant tout prendre un pas
-
Que cachent les slogans des partis politiques ?
La campagne électorale bat son plein au Québec et le jour du vote approche. Au-delà des chefs, des programmes et des promesses, chaque parti politique fait campagne autour d’un slogan. En plus de résumer les idées principales que chaque formation politique veut mettre de l’avant, ils révèlent les angoisses et espoirs de notre temps. Analyse philosophique des concepts clés au cœur des slogans des cinq principaux partis. Avec son slogan « Changer d’ère », les solidaires rassemblés autour de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé nous offrent un beau jeu de mots. Le message est clair : c’est le temps de changer, pas juste de gouvernement,
-
Le Moyen Âge a sa raison que la raison ne connait pas
Le XIe congrès thomiste international, qui se déroulait à Rome la semaine dernière, s’est ouvert le 19 septembre. Ce jour marque également le quarante-quatrième anniversaire du décès de l’historien de la philosophie Étienne Gilson (1884-1978), géant de la recherche et de l’enseignement. Celui-ci est notamment connu pour sa contribution éminente, au XXe siècle, à la connaissance et à la diffusion de l’œuvre de saint Thomas d’Aquin et, plus largement, pour son travail de mise en valeur des penseurs médiévaux et de leur effort d’articulation de la foi et de la raison. La culture ambiante, dans ce qu’elle a encore de
-
Renversement de Roe c. Wade : une réelle révolution juridique?
En juin dernier, la Cour suprême des États-Unis rendait publique sa décision dans l’affaire Dobbs c. Jackson Women’s Health Organization. La magistrature suprême était appelée à se prononcer sur la constitutionnalité d’une loi de l’État du Mississippi qui interdisait pratiquement l’essentiel des avortements après les quinze premières semaines de grossesse, occasionnant, par conséquent, le renversement de Roe c. Wade. Révolution juridique, cet évènement représente le triomphe d’une méthode d’interprétation constitutionnelle particulière: l’originalisme. En serait-ce aussi le chant du cygne? La décision de juin semble contredire le droit applicable aux États-Unis. En effet, depuis la célèbre décision Roe c. Wade, rendue en 1973, la
-
La Bible, ce manuel de technologie
On ne pense généralement pas à aller fouiller dans la Bible quand on a des questions sur la technologie. C’est bien dommage, parce que ça pourrait grandement nous éclairer.Sans tomber dans un pessimisme naïf, la Bible contient plusieurs récits très lucides sur le lien entre la technologie et l’éloignement de Dieu. Et sans non plus tomber dans un optimisme naïf, la Bible nous montre aussi comment employer la technologie pour emmener concrètement Dieu dans les périphéries. On peut voir apparaitre le lien entre la technologie et l’éloignement de Dieu dès la Genèse. Dans le jardin d’Éden, Adam et Ève n’avaient
-
La doctrine sociale : une suite au pèlerinage pénitentiel du pape
Un texte de Cecil Chabot, coordonateur de CAPP Canada Le 17 septembre prochain, un nouveau chapitre de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice (CAPP), établie en 1993 par le pape saint Jean‑Paul II, sera lancé à l’échelle du Canada lors d’un évènement virtuel. Si le nom ne vous dit rien, vous vous trouvez peut-être parmi plusieurs catholiques canadiens engagés qui ne sont pas au courant de la mission de cette fondation du Vatican, gérée exceptionnellement par des laïcs dans le but de promouvoir une connaissance et une pratique approfondies de la doctrine sociale de l’Église par ceux-ci. La doctrine sociale catholique n’est elle-même qu’un peu
-
Les 10 plus grands avantages que procure la foi
Croire ou ne pas croire en Dieu… telle est la question! Vivre comme si Dieu existait, ou vivre comme s’il n’existait pas, quelle différence cela fait-il concrètement? Nul ne peut rester indifférent relativement à cette question. Nous sommes tous obligés de choisir. C’est comme accepter ou refuser une demande en mariage. Ne rien choisir revient au fond à refuser de se marier. Pareillement pour la foi: ne pas choisir, c’est au fond choisir de ne pas croire. On divise parfois le monde entre croyants et incroyants. En réalité, on devrait dire qu’il existe fondamentalement deux sortes de croyants: ceux qui
-
Taïwan: la tentation de l’Occident
Nous avons assisté tout récemment à une montée très sérieuse des tensions entre la Chine et Taïwan. Mais quelle est l’origine de cette rivalité opposant l’ile qu’on appelait jadis Formose (du portugais Ilha Formosa, belle ile) et le régime dictatorial de Pékin? Cette rivalité tire son origine de la guerre civile qui, de 1927 à 1937 et de 1945 à 1950, a opposé les communistes de Mao Zedong (1893-1976) aux nationalistes de Chiang Kai-shek (1987-1975), et qui s’est soldée par la fuite à Taïwan des nationalistes. D’austronésienne à chinoise à japonaise À l’origine, l’ile de Taïwan ne fait partie ni
-
«What is a Woman?»: un problème de définition
Le 1er juin, début du mois des fiertés, est sorti sur la plateforme The Daily Wire un documentaire intitulé « What is a Woman? », réalisé par Matt Walsh. Le documentaire a reçu de nombreuses critiques positives, mais aussi négatives. Plusieurs parmi la communauté LGBTQ ont entre autres accusé Walsh de transphobie, ne serait-ce qu’en raison du ton du documentaire. Quoi qu’il en soit, force est d’admettre que Walsh vise juste en choisissant la question principale de son film. Selon la théorie du genre, quand un homme décide de transitionner pour devenir une femme, que devient-il? En quel sens une femme transgenre est-elle une femme? Bref : qu’est-ce
-
La puissance évangélisatrice de la tradition
La juste place de la forme extraordinaire du rite romain, aussi appelée rite tridentin, a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières années. Phénomène étonnant en un certain sens, la popularité croissante de cette forme liturgique suscite des questionnements chez les catholiques, dont certains s’inquiètent d’une remise en cause des développements organiques vécus en Église depuis le concile Vatican II. Si certains écueils potentiels accompagnent en effet cette tendance, elle est également porteuse d’un riche potentiel évangélisateur, et peut être une occasion de vivre concrètement la nécessaire diversité de l’Église catholique. Ce que nous appelons aujourd’hui la forme extraordinaire du rite
-
Ces églises toujours barrées
On s’est tous déjà cogné le nez sur une porte close alors que l’on désirait entrer dans une église. Que ce soit comme touriste, pèlerin, simple curieux ou paroissien assidu, la réaction en est invariablement une de déception. Parions que les caractères les plus bouillants laissent même échapper quelques mots d’église… Tentons d’abord de justifier la situation ou, du moins, d’y répondre comme le feraient les membres des conseils de fabrique ayant décidé de maintenir les lieux clos en dehors des célébrations. La première tentative de justification s’appuiera presque toujours sur les exigences de la compagnie d’assurances de la fabrique.
-
Saint Maxime, précurseur des sciences cognitives
Saint Maxime le Confesseur attire présentement l’attention des sciences cognitives. C’est probablement le sculpteur et conférencier orthodoxe Jonathan Pageau qui est le plus connu pour avoir fait le rapprochement entre le saint et cette discipline scientifique, notamment lors de discussions avec le psychologue Jordan Peterson et le professeur en science cognitive John Vervaeke. À première vue, c’est étonnant, parce que saint Maxime est surtout connu chez les théologiens pour les débats christologiques assez pointus dans lesquels il s’est engagé au septième siècle. En effet, saint Maxime a plus précisément défendu le dogme selon lequel Jésus avait deux volontés (humaine et divine, unies sans mélange ni confusion).
-
Edith Stein et la vocation de la femme
*Dans un monde de plus en plus fragmenté et polarisé, Le Verbe médias s’engage à bâtir des ponts au service de la communion. Apprenez-en plus sur notre ligne éditoriale, qui prône un dialogue ouvert et la diversité d’expression, tout en cherchant l’unité dans la vérité et la charité. M. Yvan Pelletier, professeur retraité de philosophie de l’Université Laval, nous partage quelques aspects de la pensée d’Edith Stein sur la femme. Cette philosophe et théologienne, allemande, juive et chrétienne, moniale carmélite et martyre du nazisme, nous propose un «féminisme alternatif» où la femme ne doit pas tant chercher à imiter l’homme, mais plutôt à devenir
-
Télescope James Webb: immensité, mode d’emploi
300 millions d’années après le Bigbang. Donc, il y a 13,5 milliards d’années. C’est le regard dans le passé le plus lointain qu’aura jeté l’homme jusqu’ici. Tout cela grâce au joujou flambant neuf de la Nasa, le télescope spatial James Webb, perdu quelque part entre Mars et Pluton. La lumière provenant de la galaxie GLASS-z13 a mis tout ce temps pour venir jusqu’à nous. On lui souhaite d’avoir eu un peu de lecture en chemin. C’est comme regarder une photo de son arrière-grand-mère qui aurait été oubliée dans un tiroir pendant des années. Cela fascine. Qui était-elle? À quoi pensait-elle?
