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  • Un jeune garçon syrien, dans un camp de fortune près d'une station d'autobus à Belgrade, Serbie (Fotolia)

    Le cri qui vient d’Orient

    Du coup de fouet dans le dos je sens la morsure / De ma sueur dans les yeux je sens la brulure / Élohim, Dieu du ciel : entends-tu, ton peuple appelle! Ce vibrant appel d’une chanson d’un film pour enfants a provoqué chez moi un certain trouble. Bien assise et confortablement installée devant mon ordinateur, à réfléchir à des questions passablement théoriques et « élevées », j’ai ressenti une certaine honte, un certain malaise. Cependant, c’est en entendant ce cri déchirant que je me suis sentie retournée. Cet appel, Hans Zimmer l’a mis dans la bouche des esclaves hébreux dans le film

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    Il faut être absolument chrétien

    Au terme de sa saison en enfer, dans son poème Adieu, se trouvant face à l’automne qui s’avance, et appréhendant la venue du confortable hiver, Arthur Rimbaud s’exclame : « Il faut être absolument moderne ». Sentence que bien des gens ont prise, à tord et à travers, pour slogan, et dont je ne peux me targuer d’en comprendre vraiment le sens. Mais j’en ai du moins tiré ici une inspiration. En ce jour de la Toussaint, me retrouvant face à la bienheureuse assemblée céleste, cette myriade de myriades toute de blanc drapée, formée de ceux qui viennent de la grande

  • Bibliothèque du Parlement, Ottawa (Fotolia)Bibliothèque du Parlement, Ottawa (Fotolia)

    La souplesse des identités partisanes

    Cette campagne électorale, d’une longueur inégalée, a certainement permis à tous les Canadiens de se faire une idée du type de gouvernement qu’ils désiraient. Il y a quelques semaines, la Conférence des évêques catholiques du Canada publiait un guide pour aider les citoyens catholiques à voter en conformité avec les exigences de la charité dans notre monde d’aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, ce changement de garde sur la Colline nous suggère une certaine santé démocratique. L’élection derrière nous, il serait désolant de considérer notre devoir accompli. En effet, la politique demande une implication et un souci constants. Que ce soit

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    La lutte avec l’ange: réflexions sur l’Occident (2 de 2)

    Pour lire la première partie, cliquez ici. Depuis des lustres, l’Occident libéral-libertaire mène sa lutte contre l’ange de Dieu, à l’instar du patriarche Jacob. Et comme il n’a pas encore vécu l’échec cuisant (la blessure à la hanche) qui le guérira de sa démesure (ce que Bertrand Vergely appelle si justement « la tentation de l’homme-Dieu »*), il continue de se poser en juge imperturbable et inflexible de ce que fait et dit l’Église. À l’hostilité des critiques, que les gargouilles médiatiques dégorgent sans cesse, se mêle souvent l’espoir de voir l’Église changer. Au gré des déclarations perçues comme plus ou moins

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    La lutte avec l’ange: réflexions sur l’Occident (1 de 2)

    Avec son message de miséricorde et de fraternité vécues, le pape François est parvenu à modifier l’attitude des grands médias occidentaux à l’égard de l’Église catholique. On peut se demander toutefois si la guerre froide médiatique entre l’Église et l’Occident libéral-libertaire ne reprendra pas bientôt. La contribution du pape François à l’assainissement des relations entre ces deux pôles de pouvoir idéologique (pour parler un langage de sciences humaines) est inestimable. Elle ouvre des chemins de dialogue nouveaux et pleins de promesses. Cependant, la détente qui prévaut grâce au pape argentin depuis 2013 pourrait connaitre une fin abrupte après la clôture du

  • Photo: Wikimedia (Edgar Jiménez - CC)Photo: Wikimedia (Edgar Jiménez - CC)

    Une Église en « révolution permanente »?

    Depuis son élection, le pape François ne cesse de surprendre la planète par son style personnel très marqué. Pour employer la célèbre formule du Concile Vatican II, le pape François évangélise gestis verbisque (en parole et en acte). Ces mots, qui furent également prononcés dans le discours de Barack Obama lors du passage du pape François à la Maison Blanche, expliquent à eux seuls l’immense succès, à tout le moins selon nos pauvres lunettes médiatiques, que remporte notre bienaimé pape. Selon moi, ce succès, dont l’accueil très positif des médias américains est un signe éclatant, est dû au fait que

  • Photo: Courtoisie Missionnaires de l'ÉvangilePhoto: Courtoisie Missionnaires de l'Évangile

    L’idéal contemplatif

    La révolution au plan théorique, décrite dans mes deux articles précédents (Après Kant, le déluge et Une encyclique politique ?) ne pourra pas se faire sans être accompagnée d’un mode de vie respirant, pour ainsi dire, de celle-ci. Nous devrons donc abattre le mur qui nous détache de notre histoire occidentale et reconsidérer à sa juste valeur une époque depuis longtemps mise au rancart: le Moyen âge. Du point de vue des philosophies dites modernes, l’époque médiévale était un âge sombre où régnaient l’obscurantisme et la superstition et d’où le savoir scientifique et technologique avait eu la plus grande misère du

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    La famille au défi du progressisme

    À la veille de la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Philadelphie en présence du pape, quelques réflexions sur l’idéologie dominante de notre temps : le progressisme, qui entraine un bouleversement des idées et des mœurs relatives à la vie familiale. Dans ce texte : révolution sexuelle des années soixante, militantisme LGBT et « réingénierie » de la famille par l’État. À une époque de domination presque sans partage de la vulgate progressiste dans les médias, le retour au fondement philosophique de la pensée semble être la seule réaction saine de l’intelligence et de l’instinct devant les dérives déconstructivistes et utopistes des

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    Après Kant, le déluge

    Au Québec, on le sait, on trouve toujours que l’été a passé trop vite. C’est d’autant plus vrai si l’on considère l’immensité de la matière à assimiler si nous désirions nous atteler à la vision écologique du pape François telle que présentée dans son encyclique Laudato si’. De la même manière qu’Evangelii Gaudium peut-être considérée comme le programme pastoral du pape argentin, Loué sois-tu Seigneur pourrait très facilement être qualifiée de programme « séculier » en ce sens qu’elle est destinée à tous les hommes et femmes de bonne volonté. Comme j’en faisais mention dans mon article précédent, ce haut document magistériel

  • Photo: Pete Souza (wikimedia - CC)Photo: Pete Souza (wikimedia - CC)

    Une encyclique politique ?

    Cela fait cinq ans que l’encyclique Laudato Si du pape François est parue. En 2015, vaticanistes et journalistes politiques s’en donnaient à cœur joie en faisant des projections et des analyses de la future visite du souverain pontife en sol américain. Mais il semble que plusieurs d’entre eux soient passés à côté du message essentiel de cette encyclique. Bien sûr, la tournée américaine de septembre 2015 avait de quoi attirer l’attention. Il s’agissait de la première visite d’un pape sud-américain aux États-Unis et qui, de surcroit, est reconnu pour ses positions très critiques face aux idéologies néolibérales. Après un court

  • Photo: Pixabay (jpeter2 - CC)Photo: Pixabay (jpeter2 - CC)

    Les fondements de l’islam

    Dans le contexte social actuel, les polémiques autour de l’islam sont légion. Elles touchent le djihad, le halal, la charia, le voile, la construction de mosquées… D’un débat l’autre (comme dirait Louis-Ferdinand Céline) chacun se fait sa petite idée. Mais au-delà des divers débats sur l’un ou l’autre aspect de cette religion, d’aucuns se questionnent sur son essence, qui n’apparait pas clairement, puisque, dans un contexte de fort clivage idéologique, des discours contradictoires s’affrontent et créent la confusion.  Beaucoup en effet perçoivent l’islam comme une menace à notre civilisation, tandis que d’autres le voient comme un enrichissement à la trame

  • Photo: Pixabay (StockSnap - CC)Photo: Pixabay (StockSnap - CC)

    Les limites de la Révolution tranquille

    Depuis son élection le 7 avril 2014, le gouvernement libéral de Philippe Couillard a concentré ses efforts sur l’atteinte du déficit zéro. Certains y ont vu une décision responsable et nécessaire en vue de garder la bonne cote de crédit du Québec. D’autres, l’agenouillement du pouvoir politique devant le pouvoir financier. De mon côté, j’ai l’impression que nous sommes, dans les deux cas, dans une optique de politique partisane se refusant à regarder la réalité dans toute sa profondeur. En effet, il est impossible de comprendre la situation actuelle du Québec sans la remettre dans son contexte historique.  Plusieurs commentateurs

  • Photo: Manifestations à Kiev, au début de la crise, janvier 2014 (Ввласенко - CC)Photo: Manifestations à Kiev, au début de la crise, janvier 2014 (Ввласенко - CC)

    Des milliers d’Ukrainiens déplacés

    Alors que l’attention médiatique internationale est tournée vers les combats – non moins tragiques – ayant cours au Moyen-Orient, le drame de milliers de familles déplacées se poursuit en Ukraine. Selon l’ONU, il y aurait plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du territoire ukrainien, tandis qu’environ 500 000 autres ont plutôt cherché refuge dans les pays limitrophes. Si le cessez-le-feu signé plus tôt cet hiver ressemble à un bout de papier sans conséquence sur le terrain, c’est que les forces en présence poursuivent les combats, accroissant du coup le nombre de victimes civiles et militaires. Appels à l’aide Dans

  • Photo: Pixabay (stevepb - CC)Photo: Pixabay (stevepb - CC)

    Les racines de la social-démocratie

    La politique québécoise est actuellement le théâtre de nombreux débats sociaux ayant pour objet les politiques de retour à l’équilibre budgétaire du gouvernement. Ces politiques « d’austérité » – certains préfèrent l’euphémisme « rigueur » –, justifiées ou non, opèrent actuellement une transformation plus large de l’État québécois, ce qui n’est pas sans conséquence pour le lien social. Afin d’examiner cette transformation, un rappel préalable des fins de l’État en général, puis des fins de l’État québécois en particulier, s’impose. Les fins de l’État D’un point de vue chrétien, le Compendium de la doctrine sociale de l’Église nous informe d’abord que « la personne humaine

  • Photo: Pixabay (Hermann - CC)Photo: Pixabay (Hermann - CC)

    Religion et identité: « ÉCR » dix ans plus tard

    Un texte de Pierre Cardinal, directeur de la revue En son Nom – Vie consacrée aujourd’hui Un long chapitre a été tourné le 19 mars dernier, alors que la Cour suprême rendait une décision favorable au Collège Loyola dans la cause qui l’opposait au Gouvernement du Québec. L’institution privée anglophone réclamait le droit d’enseigner le cours Éthique et culture religieuse dans une perspective catholique. C’est en 2005 qu’avait été annoncée la mise en place d’un cours axé sur l’enseignement culturel des religions doublé d’un volet éthique. Dix ans plus tard, retour sur un débat où se mêlent religion et identité.

  • Icône: Le diacre Timon (wikimedia - CC)Icône: Le diacre Timon (wikimedia - CC)

    Le diaconat : l’appel à la charité et témoignage pour l’unité (1ère partie)

    Par Daniel Guérin, catéchète, paroisse Saint-Paul, Gatineau (Aylmer), Québec. Aux sources de la mission: le ministère diaconal à la lumière des textes fondateurs des Actes des apôtres. Cette contribution se veut une réflexion sur le contexte de la mission dans lequel le diaconat fut mis en place au sein de l’Église primitive (cf. Ac 6). À partir de certains textes fondateurs des Actes des apôtres, des pistes d’action et de réflexion seront ouvertes aux diacres d’aujourd’hui qui souhaitent relever les défis actuels de l’évangélisation dans nos sociétés occidentales marquées par une importante sécularisation. (1) Il est question ici de revisiter

  • Icône: Le diacre Philippe (wikimedia - CC)Icône: Le diacre Philippe (wikimedia - CC)

    Le diaconat : l’appel à la charité et témoignage pour l’unité (2e partie)

    Par Daniel Guérin, catéchète, Paroisse St-Paul, Gatineau (Aylmer), Québec. Accédez à la 1ère partie de ce texte ici. Aux sources de la mission: le ministère diaconal à la lumière des textes fondateurs des Actes des apôtres Cette contribution se veut une réflexion sur le contexte de la mission dans lequel le diaconat fut mis en place au sein de l’Église primitive (cf. Ac 6). À partir de certains textes fondateurs des Actes des apôtres, des pistes d’action et de réflexion seront ouvertes aux diacres d’aujourd’hui qui souhaitent relever les défis actuels de l’évangélisation dans nos sociétés occidentales marquées par une

  • Rémi Brague et Le règne de l’homme

    Il y a un siècle déjà Chesterton écrivait : « Supprimez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel. » Ce à quoi Rémi Brague pourrait aujourd’hui ajouter: « Supprimez ce qui dépasse l’homme, il ne reste plus d’homme. » Telle est, grossièrement résumée, la thèse qu’il défend dans son dernier ouvrage, Le Règne de l’homme, sous-titré : Genèse et échec du projet moderne. Titre paradoxal, puisque ce « règne de l’homme » que le philosophe Francis Bacon (1561-1626) souhaitait que l’on réalisât, correspond précisément à la disparition de l’homme. Émancipation totale? Le « règne de l’homme », c’est son émancipation par rapport à tout ordre qui lui

  • Photo: Pixabay (SnapwireSnaps - CC)Photo: Pixabay (SnapwireSnaps - CC)

    Femme libérée (des pharmacos)

    Un texte de Stefany Paulin-Gagné À toutes celles qui se sont fait conseiller la pilule au début de l’adolescence, qui l’ont prise en continu jusqu’à la mi-vingtaine et qui maintenant se posent des questions. À tous ceux et celles qui se demandent comment les adolescents font pour avoir une opinion sur la contraception en général. Je vous partage ici, à la veille de la Saint-Valentin, ce témoignage fort touchant d’une amie qui a décidé d’arrêter la pilule, sur un coup de tête prémédité, il y a de cela un an. « Ce texte s’adresse à mon prochain chum (qui que ce

  • Photo: Immeuble résidentiel au coeur de la zone de conflit - région de Donetsk (Fotolia, Evgeny Govorov)Photo: Immeuble résidentiel au coeur de la zone de conflit - région de Donetsk (Fotolia, Evgeny Govorov)

    L’Ukraine et le mythe des frontières

    Un texte de Rodrigue Allard Voici! Les nations sont comme une goutte d’eau au bord d’un seau. (Isaïe, 40, 15) Le statu quo des frontières en Ukraine justifient-elles une guerre nucléaire ? Depuis un peu plus d’un an, le monde est aux prises avec la crise ukrainienne. Les populations de langue russe de l’Est et du Sud de l’Ukraine rejettent l’autorité du nouveau gouvernement ukrainien, un gouvernement qui a pris le pouvoir en Ukraine par la pression de la rue. Dans les 12 derniers mois, ces populations ont formées des milices qui ont enlevé le contrôle de plusieurs bouts de

  • Photo: Pixabay (Succo -CC)Photo: Pixabay (Succo -CC)

    Dieu, la Cour suprême et le père Noël

    La semaine dernière, la Cour suprême du Canada émettait un jugement contre la récitation de la prière avant l’ouverture du Conseil municipal de la ville de Saguenay. À l’heure où les municipalités s’interrogent sur la portée de cette décision, il me semble qu’une analyse rétrospective s’impose. En effet, tout le débat et le jugement qui vient d’être livré sont des exemples frappants d’une mécanique qui affecte plusieurs questions de société et qui émerge de plus en plus à mesure que nous avançons sur ce chemin de l’histoire. Une police de la pensée En faisant mes recherches pour préparer cet article,

  • Photo: Pixabay (jarmoluk - CC)Photo: Pixabay (jarmoluk - CC)

    Du CPE à l’université

    Réponse à l’article L’université n’est pas un lieu de culture par Michaël Fortier Toute crise sociale prend, de près ou de loin, racine dans la famille. Ce premier lieu d’existence en société pour l’homme est le socle du plus haut lieu d’existence communautaire, la société civile. De cette crise, des incompréhensions, tantôt historiques et tantôt philosophiques s’en suivront allant jusqu’à modifier les principes qui régissent nos institutions. Dans cet article, l’école du passé sera confrontée à l’école présente. Brassant les termes et les conceptions nous désirons donner un éclairage sur la crise universitaire actuelle. Hadjadj « en-saigne » Dans son dernier essai

  • Photo: Wikimedia - CC (Taxiarchos228)Photo: Wikimedia - CC (Taxiarchos228)

    Le jugement de la Cour supprime

    Il supprime quoi? Les dernières traces institutionnelles d’une des plus nobles traditions intellectuelles de l’Occident. Cette tradition concevait les rapports de l’Église et de l’État sous l’angle de l’autonomie respective des sphères politique et religieuse en même temps que sous celui de leur collaboration nécessaire, pour le bien intégral des personnes et des peuples [1]. En empêchant les instances municipales d’invoquer l’ordre divin et d’appeler la bénédiction du Très-Haut sur les affaires de la cité (2), les juges du plus haut tribunal du pays creusent un peu plus le fossé qui sépare les pouvoirs spirituel et temporel, et risque en

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    L’islam en trois mots

    Dans un article précédent (1), nous avons renoncé à trouver une définition de l’islam émanant d’une autorité magistérielle reconnue comme unique véritable dépositaire de la révélation coranique, attendu qu’une telle instance n’existe pas dans le monde musulman. Nous avons subséquemment résolu, à l’instar de R. Brague et avec lui pour guide (2), de réorienter un temps notre travail. Ainsi, plutôt que de chercher à répondre immédiatement à la question « Qu’est-ce que le vrai islam? », essaierons-nous d’abord de « faire prendre conscience de la largeur de l’éventail sémantique que recouvre l’expression ‘‘vrai islam’’ (3) », car, force est de le constater, l’expression peut

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