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  • Photo: Drapeau de l'Université Laval (à Québec), Wikimédia- CC

    Cachez cet aigle que je ne saurais voir

    Jeudi dernier, l’Université Laval lançait sa campagne de financement avec une publicité où l’on voit un alérion, oiseau emblème de l’institution, rattaché aux lettres « UL » par des lignes aux couleurs que les habitants de la Ville de Québec connaissent bien : rouge et or. Samedi, cette image a circulé dans les médias sociaux aux côtés d’une photo du pavillon de l’Allemagne nazie érigé à Paris pour l’Exposition universelle de 1937. Le lendemain, dimanche, les responsables de la campagne annonçaient que la publicité serait modifiée et offrait ses excuses à ceux qui auraient pu être offusqués par l’ancienne version. Tempête dans un

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    Notre repère qui est aux cieux

    Le 20 février 1930, l’abbé Mugnier, « aumônier général [des] Lettres » selon le mot de Maurras, notait dans son journal l’opinion de l’écrivain Ramon Fernandez à propos de la vague de conversions au catholicisme que connaissait depuis deux ou trois décennies le milieu intellectuel et littéraire français : « Les catholiques lettrés pourront s’accroitre mais Ramon ne croit pas à l’avenir de la religion catholique car la conscience moderne, dit-il, n’est pas d’accord avec elle (dogme, discipline, morale). » L’ignominie du dogme Personne ne devrait se risquer à des déclarations aussi péremptoires et hasardeuses sur l’avenir du catholicisme ; mais personne ne peut

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    Jugement Alary: le mariage en questions

    Un texte d’Antoine St-Hilaire* Un mariage religieux pourrait ne pas avoir de répercussions sur l’union civile. Tous sont restés pantois devant le verdict de la juge Alary : le Barreau du Québec, Alain Roy – président du Comité consultatif sur le droit de la famille, notre premier ministre Philippe Couillard. Même l’avocate du plaignant qui réclame cette dissociation s’étonne du fait que « Québec vien[ne] de changer son fusil d’épaule, sans justification »! Cet étonnement est plus que raisonnable. Le jugement Alary vient brouiller les cartes de la jurisprudence québécoise et de l’interprétation traditionnelle qu’elle faisait du droit familial sur un point bien

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    La prison de l’oubli

    [En lien avec le dossier Histoire du numéro de février-mars 2016 du Verbe, voici la reprise d’un article paru l’an passé. Comme quoi, il est toujours bon de se rappeler qu’il ne faut pas oublier…] Ayant perdu la mémoire des temps anciens et le sens de la vénération des livres, vivant à la surface de nous-mêmes, dans un état d’aliénation permanent, nous sommes devenus accros à l’effervescence médiatique et cherchons sans modération à participer à la jactance en alimentant nous-mêmes le caquetage infini qui fait continuellement crépiter la toile. Spectateurs de l’actuelle dislocation du monde occidental, nous sommes devenus, comme

  • Photo: Michael Vadon - Wikimedia (CC)Photo: Michael Vadon - Wikimedia (CC)

    Le pape, Trump et Bock-Côté

    Mon fil d’actualité Facebook m’annonce, par l’intermédiaire d’un article de l’auteur et sociologue Mathieu Bock-Côté, que le pape François aurait excommunié Donald Trump, candidat aux primaires républicaines, aux États-Unis. J’étais un peu surprise, puisque j’ai suivi la même nouvelle sans avoir eu vent d’une excommunication quelconque. Ma curiosité piquée, j’ai ouvert le lien et lu avec beaucoup d’intérêt l’article de Bock-Côté : je trouve toujours ses chroniques intéressantes. En réalité, Mathieu Bock-Côté parle d’une excommunication « dans les codes de la société médiatique ». Je dois avouer que je suis bien ignorante de ces codes. Cependant, je ne peux qu’exprimer ceci : l’expression, ainsi

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    Carême et cure détox

    Encore cette année, je vois certains de mes amis athées faire le carême, ou plutôt s’imposer diverses privations pendant les quarante jours précédant Pâques. L’une s’empêche de manger des sucreries, son péché mignon, alors que l’autre en profite pour amoindrir son addiction à la caféine. L’un se maintient sobre, l’autre arrête de fumer. Quelques commentaires sur cette pratique. Je dois dire d’emblée que j’ai beaucoup de respect pour ces amis. Ils sont le signe vivant que nos traditions chrétiennes se perpétuent dans la culture populaire d’aujourd’hui. Il n’est pas toujours facile de préserver l’héritage religieux de notre famille, de notre

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    Rupture ou continuité : comment enseigner l’histoire?

    Depuis quelque temps, le débat sur l’histoire du Québec et le problème de sa transmission refont surface. Méthode, mission, orientation, esprit, valeurs, toutes les raisons inimaginables sont aujourd’hui mises de l’avant pour justifier une énième réforme de son enseignement. Il est évident que l’enseignement de l’histoire est essentiel. Un élève ignorant des faits importants qui ont forgé la société dans laquelle il vit n’aura pas les instruments nécessaires pour s’y insérer et, à son tour, participer à son évolution. Modèle collectiviste s’il en est un, le Québec, nous dit-on, doit se limiter à un seul curriculum. De là émergent les

  • Les enfants de Dieu

    Très intéressante cette liste de dieux-obstacles qui empêcheraient les enfants de cette génération de rencontrer Dieu! Cette liste est tirée d’un livre auquel Sophie Tremblay a collaboré et que Jonathan Guilbault recense dans son blogue. En lisant, j’ai eu envie d’en ajouter quelques-uns. Bien sûr, je n’ai ni le style, ni les arguments, ni la formation de cette théologienne, mais j’ai mes petites expériences personnelles. Un Dieu effrayant Détrompez-vous, il ne s’agit pas du Dieu colérique d’une autre époque. Le dieu dont je vous parle ici est plus moderne. Une jeune fille de 15 ans que mon ainée connaissait lui

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    Une croyante peut-elle étudier les sciences humaines?

    J’assistais récemment à la première séance du cinquième cours de méthodologie que je fais depuis mon entrée au Cégep. Je ne sais pas si c’est parce qu’on remet souvent en question la scientificité des sciences humaines qu’elles ressentent autant le besoin de s’attarder sur la méthodologie de leurs recherches. Six années d’études plus tard, me voici à la maitrise et j’ai pourtant l’impression qu’on me sert la même soupe réchauffée: méthode scientifique, étude systématique, empirisme, positivisme, démarche hypothéticodéductive, etc. Ceci n’est pas une science Toujours est-il qu’on m’a encore expliqué ce qu’est la science et, surtout, ce qu’elle n’est pas.

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    Le nouveau culte dominical

    Le standard beauté des années 2010 n’est plus seulement dans la minceur, mais dans la musculature. On n’a qu’à ouvrir une revue de mode pour s’en rendre compte: un gilet-bedaine, ça se porte avec un six-pack bien découpé. Vous vous demandez comment atteindre cet idéal de la Caramilk abdominale? Un nouveau rituel vous aidera à y parvenir. On se figure que dans « le vieux Canada français » – tsé, celui de la Grande Noirceur? – plusieurs petits groupes de personnes se rendaient fidèlement à l’église, le dimanche matin, pour la messe. Un professeur m’a dit récemment qu’aujourd’hui, on avait évolué : la religion,

  • Cathédrale et gare de Cologne, près desquelles eurent lieu les centaines d'agressions le soir du 31 décembre 2015 (photo: Fotolia)Cathédrale et gare de Cologne, près desquelles eurent lieu les centaines d'agressions le soir du 31 décembre 2015 (photo: Fotolia)

    Comme toi-même

    Quand un émigré viendra s’installer chez toi, dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas ; cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme un indigène, comme l’un de vous ; tu l’aimeras comme toi-même… Lv 19, 20 L’épidémie d’agressions sexuelles en Allemagne a occulté une nouvelle moins stupéfiante, mais d’une portée peut-être plus grande encore, diffusée sur le site du Point, le 11 janvier dernier. À cette date, l’hebdomadaire nous apprenait qu’en Allemagne, « Lors de la première semaine de janvier, 22 000 demandeurs d’asile ont été enregistrés par les autorités [et que] les communes ne savent plus où les

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    L’aveuglement laïciste de Charlie

    Il y a maintenant un an, une attaque terroriste d’une rare violence provoquait l’assassinat de sang froid des auteurs et caricaturistes du magazine satirique Charlie Hebdo. Bien que j’aie déjà exprimé mon opinion sur le problème que me pose le contenu de ce journal, il m’apparait important de revenir sur la page-couverture de l’édition soulignant ce triste anniversaire. Plusieurs l’ont vu, la caricature principale présente Dieu – prenant la fuite, kalache en bandoulière et tunique maculée de sang – comme le véritable responsable de l’attentat. Cette accusation mérite qu’on s’y attarde puisqu’elle est, selon moi, une des manifestations de notre

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    Spaghetti, sauce à la vilénie

    Plus tôt cette semaine, la presse nous apprenait, document officiel à l’appui, que la parodique « Église du Monstre en Spaghettis Volants » (ÉMSV), qui voue un simulacre de culte monothéiste à une grotesque divinité imaginaire, avait obtenu des autorités néozélandaises le droit de célébrer des mariages en toute légalité, repoussant ainsi les limites de la singerie irrévérencieuse qu’elle se plait à être. Au bénéfice de ceux que la Providence ineffable de Dieu aurait préservés jusqu’à ce jour de toute couverture médiatique du phénomène, il faut préciser que l’ÉMSV est une fantaisie sortie du cerveau facétieux d’un américain formé en physique, un

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    Noël au temps du consumérisme

    À l’approche de Noël, c’est inévitable, quelques classiques ressurgissent: les chansons, les décorations… et les chroniques dans lesquelles on se demande ce que peut bien encore signifier la fête de Noël. Et avec raison. Que ce soit dans les décorations, ou même dans le langage ordinaire – en fait foi l’expression désormais consacrée « joyeuses fêtes » – il semble que l’aspect religieux de cette fête est de plus en plus évacué au profit d’un sens commercial. Il est même devenu banal, aujourd’hui, de dire que, pour beaucoup, Noël est d’abord et avant tout une fête de la consommation: donner des cadeaux,

  • L'hiver à Montréal (Fotolia)L'hiver à Montréal (Fotolia)

    Quelle identité?

    Cette semaine, j’ai écouté le documentaire de Bernard Derome intitulé « Crise d’identité » et dans lequel il tente, selon le synopsis, de répondre à la question suivante : L’identité québécoise, composée d’une histoire, d’une langue et d’une culture distinctes, signifie-t-elle encore quelque chose en 2015? Bien que l’adage selon lequel « poser la question c’est y répondre » m’indiquait que les dés étaient pipés avant même que j’aie regardé le film, je me suis dit que le visionnement en vaudrait la peine, à tout le moins pour l’écriture de la critique que voici, souhaitant qu’elle serve éventuellement d’antidote. Le sujet m’intéressant à priori, j’étais

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    Jeter de l’eau sur la braise

    – Madame, on va vous changer de bord, d’accord? L’infirmière fait signe de se tasser à la jeune fille accroupie à la tête du lit. Elle fait un signe pour s’écarter, mais sa grand-maman mourante ne lui lâche pas la main. – Je vais revenir, je ne pars pas… Ils vont juste te changer de bord. Je reste ici. Ne t’en fais pas. Ses yeux sont fermés : ils ne parlent plus. Son visage est à ce moment tendu : c’est avec lui qu’elle s’exprime. Tout ce que son corps absorbe, c’est ce qui endort sa douleur. Mais rien n’endort celle de la

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    Vatican II – histoire d’un concile

    À l’occasion du 50e anniversaire de la clôture du concile Vatican II (1962-1965), Le Verbe vous présente un résumé des premiers chapitres de l’ouvrage de Philippe Chenaux intitulé Le temps de Vatican II. Introduction à l’histoire du Concile*, où sont rappelés les étapes préparatoires et le déroulement session par session de ce que Charles de Gaulle considérait comme « l’évènement le plus important du XXe siècle. » L’ouvrage débute par une description du climat ecclésial qui prévalait à Rome et dans la catholicité en général avant l’élection de Jean XXIII. L’Église était alors soumise à deux influences ou dynamiques spirituelles majeures, soit

  • notre sœur la mortnotre sœur la mort

    Notre sœur la mort

    La Rochefoucauld disait que « ni le soleil, ni la mort ne se peuvent regarder fixement ». Pourtant, alors que le mois des morts vient de se terminer, dans les médias on parle abondamment de la mort ces dernières années. On n’a qu’à penser à la « Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité », ou encore au récent jugement de la Cour suprême du Canada demandant l’accès à l’euthanasie. Malgré les apparences, je crois que La Rochefoucauld a raison. Aujourd’hui, dans nos sociétés modernes et sécularisées suivant les nouveaux dogmes laïques, la mort ne représente plus rien : que la fin,

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    Quelques mots après Paris…

    Un texte de Laurent Penot Difficile d’écrire sur ce sujet, et en même temps c’est impossible de ne pas en dire un mot sur ce site. Ce sera très partiel, partial, personnel. Quelques jours à peine après la célébration du Christ Roi de l’univers, le scandale est encore plus grand. À moins que la nouvelle ne s’épuise dans une chasse aux sorcières infiltrées en Occident, ou une prétention à nettoyer le monde de ces « parasites »… Comment ce Dieu qui se révèle en Jésus Christ peut-Il permettre ça? Il semble que notre capacité d’indignation s’accroît avec notre capacité à nous identifier

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    La loi, l’Occident et l’islam

    Le 18 novembre dernier, quelques jours seulement après les attentats de Paris, le philosophe français Rémi Brague (1) s’est déplacé à Montréal pour y donner une conférence intitulée Three Foundations of Law (2). Le Verbe a assisté pour vous à cet évènement. Provenant de Paris, il n’aura mentionné les récents attentats qu’à la toute fin de son allocution (3). Or il n’avait pas besoin de le faire. Tout le propos que le professeur Brague venait de développer pouvait aider à comprendre cette tragédie, qui ne serait pas tant l’histoire d’une confrontation entre les « valeurs » de l’Occident et la « barbarie » d’un

  • Photo: Églises à Beauport, Québec (Fotolia)Photo: Églises à Beauport, Québec (Fotolia)

    Les grands vents de novembre

    Souviens-toi de ma misère et de mon angoisse : c’est absinthe et fiel! Elle s’en souvient, elle s’en souvient, mon âme, et elle s’effondre en moi (Lm 3, 19-20). Le 8 novembre dernier, un article de La Presse + consacré au « discours inspirant » que le cinéaste Bernard Émond a prononcé au Forum sur le patrimoine religieux nous rappelait cette statistique : tous les dix jours, depuis 12 ans, une église disparait du paysage québécois. Notre peuple a donc bazardé ou démoli 432 églises depuis 2003. Si, en tant que chrétien, vous avez comme priorité de maintenir debout l’optimisme, quitte à ce qu’il

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    Les croyants et le bénévolat

    Par Daniel Guérin, Ph.D. Contrairement à ce qu’avance une récente étude publiée par Le Monde, les croyants du monde entier contribuent au mieux-être de leur société d’appartenance par leur intense engagement social. En ces années où le terrorisme à connotation religieuse fait la manchette régulièrement dans les médias du monde entier, plusieurs remettent en question le phénomène religieux lui-même, qui serait selon eux une source de divisions et de conflits dans nos sociétés plutôt qu’une source de paix et de concorde comme il devrait l’être normalement. Il est toutefois important de distinguer le phénomène religieux dans son ensemble, de son

  • La liberté selon René Girard

    Le 4 novembre dernier, le philosophe René Girard s’éteignait à l’âge de 91 ans. Ce professeur de l’université Stanford en Californie, membre de l’Académie française, aura certainement eu une influence importante pendant toute sa carrière. Toutefois, je crois que cette influence ne fait que commencer. Je ne suis pas un spécialiste de la pensée de Girard. Cependant, par pure coïncidence, j’ai lu un de ses livres pas plus tard que l’été dernier. Dans ce livre qui s’intitule « Le Bouc émissaire », il répond à plusieurs critiques de sa grande thèse sur les processus sacrificiels. J’y ai découvert un philosophe

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    À la défense des maisons bien remplies

    Le journal Le Soleil d’hier publiait un « Manifeste pour une maison libre », témoignage d’un homme vivant dans un grand loft vide au cœur du Vieux-Québec – archétype de l’homme postmoderne, dont la liberté déliée peut bien plaire à nos médias et nos élites. L’homme explique comment sa simplicité volontaire – au reste assez sélective et bourgeoise – a affecté son mode de vie et l’aménagement de son logement. Il n’a pas de four, ni de frigo; il dort sur un matelas gonflable; un morceau de bois et quelques coussins lui font office de table et de chaises. Mais il fait

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