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  • Photographie aérienne du site prise le 23 septembre 2001. National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

    Le tempo de la terreur

    11 septembre 2017. Voilà seize ans aujourd’hui que nous marchons tous au rythme de l’Histoire, en suivant le tempo de la terreur.  C’est l’occasion de nous arrêter un instant pour faire le point sur le problème du terrorisme islamiste, en nous aidant de l’expertise et des thèses de Gérard Chaliand, exposées succinctement dans les soixante-quatre pages de Terrorisme et politique (CNRS Éditions, 2017), un utile opuscule dont les lignes qui suivent offrent une manière de résumé (1).   Dans ce livre paru en janvier, Gérard Chaliand entend définir plus clairement le phénomène guerrier que nous avons pris l’habitude d’appeler « terrorisme »,

  • Photo: Pixabay (CC)

    La complémentarité est-elle sexiste?

    *** Attention, ce texte à saveur ironique présente une vision idéalisée de la maternité. Un lecteur avisé saura distinguer le réel de l’exagération. *** C’est aujourd’hui la parution du livre Maternité, la face cachée du sexisme de Marilyse Hamelin. Je prévois me le procurer dès cet après-midi pour en faire la lecture. D’ici là, je dois admettre que je suis en accord avec l’essence de son propos : oui, la parentalité, c’est inégalitaire. Encore en 2017, après tant de mesures politiques, d’efforts pour changer la société et la culture, la parentalité regorge d’inégalités. C’est vrai, pensons-y. Les hommes ne pourront jamais

  • Blocs-notes: La foi et la loi et L’énigme du kérygme

    Ces textes, tirés de la rubrique «Bloc-notes», ont d’abord été publiés dans les numéros de printemps et d’été 2017 de la revue Le Verbe. LA FOI ET LA LOI Sans foi… Chez nous, catholiques, la prière est parfois une éclosion de fatalisme, une exhalaison montant du cadavre éventré de nos rêves, une sorte de radotage de matante absolument désespéré, vain et infructueux, une péroraison pathétique proférée juste pour la forme, une pénultième prostration dans l’impuissance en attendant la mort d’un parent cancéreux, d’une grappe de clandestins à la dérive ou de Kiki la perruche, dont le destin est scellé. En lieu

  • Quand notre âme fait de l’acouphène

    On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Georges Bernanos Le Festival d’été de Québec est commencé. Pendant une dizaine de jours, il ne sera plus possible de déambuler parmi les beaux endroits de la ville sans se faire agresser par la musique américaine, la même qui nous suit en tous lieux, tout au long de l’année, comme une ombre, une ombre qui conspirerait contre notre intériorité. À ce temps-ci de l’été, j’envie ceux qui peuvent s’en aller. J’essaie de chasser de mon

  • Photo: GabiSanda / Pixabay (CC)

    La pilule pour homme: une fausse bonne idée ?

    Un texte de Stefany Paulin-Gagné Dans un article paru en 2016, nous lisions que certaines formes de contraception pour hommes auraient été testées, pour être éventuellement commercialisées. Malheureusement les effets secondaires étant trop considérables; l’étude a été arrêtée avant la fin. Il est peut-être temps d’expliquer en quoi la contraception peut être vue comme sexiste et l’étonnante proposition que fait l’Église en retour.  Il faut noter que la Chine a déjà tenté de faire des recherches sur une contraception masculine et que, lorsque 3% des hommes sur lesquels les hormones étaient testées ont été diagnostiqué dépressif, les tests ont cessé. La

  • La vraie zone grise

    C’est bien connu – n’en déplaise aux luttes dites « féministes » du dernier demi-siècle –, l’affirmation de l’enfant en bas âge passe par certains stéréotypes; ils sont essentiels pour le développement de son identité. En parcourant le cursus du nouveau programme d’éducation sexuelle dans les écoles primaires, je suis pourtant restée plus qu’indignée. Ce qui me dérange le plus, ce n’est pas encore une fois la conception hygiéniste et préventive de la sexualité, mais d’abord et surtout cette vision de l’esprit et du corps comme étant indépendants l’un de l’autre (dualisme). C’est la pierre d’assise de l’argumentaire menant à reconnaître que

  • Photo: Pixabay - CC

    Les nouveaux épigones de la gauche qui fauche

    « Être la grande victime de l’Histoire ça ne veut pas dire qu’on est un ange. » – Louis-Ferdinand Céline (Mea culpa). Constatant dans un précédent article que nous évoluons aujourd’hui dans « un contexte de régression intellectuelle gravissime, caractérisé par la résurgence du sectarisme d’extrême-gauche », j’invitais nos lecteurs à méditer l’exemple de Simon Leys, cet universitaire spécialiste de l’art chinois qui, durant les années 1970-80, fut aux prises avec les harpies du maoïsme occidental. L’exemple du regretté sinologue est d’autant plus utile à connaitre en effet qu’éclot sous nos yeux, et piaille comme une portée de petites pintades éperdues, une nouvelle

  • Photo: Rue Ontario, Montréal (Wikimedia - CC).

    D#4/ L’humilité et la société du risque

    D#4/ Discernement. Le discernement, cela signifie faire la part des choses. C’est faire preuve de perspective. La grande mésentente de notre époque porte sur la confusion à propos des mots. Ce face à quoi il faut faire preuve de discernement, et de toute urgence, c’est la pensée. Ce sont les mots. Éviter la confusion sur le sens des mots, c’est le premier pas vers une société meilleure. * Il y a quelque chose d’abominable dans les images montrées inlassablement sur les petits écrans depuis avril, lors des bulletins d’information. S’il s’agissait seulement de ces imbuvables vox populi. Abominable, oui, et ce malgré

  • Photo: Pixabay - CC

    Faire du neuf avec du vieux

    Depuis des décennies, le traitement médiatique de l’Église se résume souvent à la considérer sous la grille d’analyse politique opposant le conservatisme au progressisme. L’Église est-elle donc progressiste ou conservatrice ? L’erreur des myriades de réponses se trouve dans un déficit critique devant la question elle-même. Elle n’est pas nécessairement un ou l’autre. Elle peut être les deux à la fois, en autant que les éléments idéologiques de chacun des camps soient purifiés. Selon moi, la réponse la plus juste à cette disjonction construite est qu’un vrai conservateur ne peut qu’être pour le progrès et que le vrai partisan du

  • 100 ans

    Le 4e secret de Fatima !

    Fatima a 100 ans aujourd’hui. 100 ans exactement que la Vierge Marie est apparue pour la première fois aux trois petits pastoureaux. 100 ans qui ne sont pas de trop pour assimiler le message à contrecourant qui leur a été confié. Pour célébrer, Le Verbe a publié un dossier spécial dans son dernier numéro. Mais pour fêter aujourd’hui (car nous ne fêtons jamais assez), faisons mémoire du message central de la Vierge. Dans son explication théologique du troisième secret, le cardinal Joseph Ratzinger nous l’explique : « La parole-clé est un triple cri : « Pénitence, Pénitence, Pénitence ! » Il nous revient

  • Le baiser, Gustav Klimt

    Du sexe aux « proportions bibliques »

    Les lectures spirituelles du Cantique des cantiques sont nombreuses dans l’histoire de l’Église et constituent une véritable richesse. Qu’on pense à saint Bernard, saint Jean de la Croix ou Paul Claudel, tous ont interprété ce texte unique dans la Bible comme un dialogue de Dieu avec l’âme. Or, ces interprétations, aussi belles et riches soient-elles, ont parfois terni le sens premier et évident du Cantique: il s’agit d’un véritable poème d’amour entre deux époux, une célébration du corps et de l’éros! Les deux lectures se nourrissent en fait, puisque dans l’amour humain se révèle l’amour de Dieu et que l’on

  • Photo: Foundry (Pixabay -CC)

    Se « salir les mains » sans vendre son âme

    À l’occasion de Pâques, Denise Bombardier publiait une chronique sur « une Église en déroute » dans laquelle elle exposait ce qu’elle considère être une perte pour l’ensemble de la société québécoise. En effet, de son point de vue, l’identité culturelle du Québec étant intimement liée à la foi catholique, le déclin de l’Église devrait inquiéter et questionner ceux qui sont attachés à l’identité québécoise. Devant l’ouverture de cette école de pensée dite « conservatrice » au patrimoine culturel de l’Église au Québec, certains chrétiens y ont vu une récupération idéologique et politique « dangereuse » dont il faudrait, à tout le moins, se méfier. Sommes-nous

  • retraite

    Régime de bananes: comment fructifient nos RÉER?

    La vieillesse et la retraite sont, dans nos sociétés occidentales, deux concepts foncièrement imbriqués. Les inquiétudes des travailleurs quant à leur retraite sont ravivées de manière cyclique par les «rationalisations» dans les secteurs public et privé. L’allongement de l’espérance de vie n’est pas étranger à ces réajustements proposés ou imposés par les employeurs et par l’État. Mais au-delà de ces enjeux surgissent trop peu souvent les questions éthiques en matière d’investissement. Que sait-on vraiment du chemin parcouru par nos épargnes pour en arriver à nous assurer un âge d’or? Pis encore, se pourrait-il que notre quête effrénée d’autonomie financière creuse

  • Photo: Brenkee (Pixabay)

    D#3/ L’autonomie face à la bureaucratie

    D#3/ Discernement. Le discernement, cela signifie faire la part des choses. C’est faire preuve de perspective. La grande mésentente de notre époque porte sur la confusion à propos des mots. Ce face à quoi il faut faire preuve de discernement, et de toute urgence, c’est la pensée. Ce sont les mots. Éviter la confusion sur le sens des mots, c’est le premier pas vers une société meilleure. * Si vous sentez que vous êtes particulièrement dociles au boulot, pas de soucis; c’est normal. Nous tendons instinctivement vers le conformisme. Peur du rejet. Désir de bien faire également. Il apparait néanmoins que le

  • Résurrection

    Jésus Christ est-il vraiment ressuscité?

    En cette journée de Pâques, nous publions un entretien avec notre chroniqueur Simon Lessard sur la résurrection du Christ, un évènement au retentissement historique sans précédent. Le Verbe : Chaque année, lorsque la fête de Pâques revient, les mêmes interrogations remontent à notre esprit. Pâques, pour les chrétiens, c’est la fête de la résurrection de Jésus Christ. Mais voilà que cette résurrection est avant tout proclamée par les croyants comme un fait historique, à la manière d’une grande victoire militaire ou une grande découverte scientifique, par exemple. Simon Lessard : Tout à fait. L’apôtre Paul martelait d’ailleurs que : « Si le Christ

  • Dieu est mort

    Dieu est mort !

    Dans toutes les églises catholiques du monde, la liturgie commémore au Vendredi saint la Passion et la mort de Jésus. Jésus-Christ, Dieu lui-même, meurt en ce jour. En 1882, c’est dans une visée toute autre que le philosophe allemand Friedrich Nietzsche proclamera aussi la mort de Dieu dans Le Gai savoir : « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous, les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu’à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau » (Livre troisième, 125). À sa suite, nombreux

  • Photo: Vue aérienne du camp de réfugiés Zaatari (Jordanie) - Wikimedia - CC

    Chrétiens d’Orient: entre despotisme et islamisme

    [NDLR Texte d’abord paru dans la revue Le Verbe du printemps 2017] Les évènements qui secouent présentement le Moyen-Orient ont mis au jour, dans les médias, une réalité auparavant occultée et qu’il est dorénavant convenu d’appeler les chrétiens d’Orient. Regard sur la complexe situation de nos frères et sœurs qui foulent toujours la terre des premiers disciples du Christ. Malgré la variété des affiliations des chrétiens d’Orient et la multitude d’Églises qui cohabitent dans cette région du monde, ces derniers sont souvent présentés comme une réalité homogène. Aux prises avec le défi de la survivance, ils font face au contexte suivant: l’échec

  • Photo: Pexels (Pixabay)

    Église, mœurs et médias: incompatibilité ou malentendu?

    On croirait parfois que l’Église, par peur de choquer, se retient d’aborder de front la délicate question des mœurs. C’est probablement qu’elle saisit trop bien l’émoi et le retentissement que certaines de ses positions, trop en contradiction avec la pensée dominante actuelle, peuvent causer. On se rappelle tous la polémique entourant le cardinal Ouellet avant son départ pour Rome ! La semaine dernière, j’étais l’invité de l’émission La vie des idées à Radio VM. Animée par le très volubile Mathieu Bock-Côté, cette émission vise à « prendre le temps de penser, et prendre son temps pour penser politique, histoire, philosophie, religion

  • Photo: Ewa Faryaszewska (1920-1944) — Musée de Varsovie, Domaine public.

    Les racines de « l’humanisme misanthrope »

    Au milieu de la nuit de la Seconde Guerre mondiale, alors que les bombes défiguraient l’Europe, le théologien jésuite Henri de Lubac participa à sa manière à la Résistance, en essayant de comprendre la folie des hommes par la réflexion. Le fruit de cet effort fut publié sous le titre de Drame de l’humanisme athée, en 1943, sous l’Occupation allemande. Dans cette œuvre, de Lubac se livre à une riche analyse des sources de l’athéisme moderne, qui peut aujourd’hui encore nous être utile, alors que ce phénomène est toujours plus présent dans la société occidentale. Ainsi, selon de Lubac, sous

  • Georges de La Tour, saint Joseph charpentier, autour de 1645 (Wikimedia - CC)

    Joseph, deux fois notre père

    Ô Joseph, deux fois notre père ! Protecteur de l’Église et Patron du Canada. Âme silencieuse et humble, docile au Verbe de Dieu.   Premier martyr de ton Fils, Frappé dans ton honneur d’homme par sa Venue incongrue. Dans la solitude et l’incompréhension, tu précèdes les fidèles, les guidant dans le crépuscule de la Nuit obscure.   Prémice de la foi, ton âme, tel un champs rêche labouré par la charrue et la bêche, fut sillonnée de doutes et d’amertumes. Pour son Œuvre de Salut, Dieu voila à ton sens son immense dessein.   En proie aux combats virils de

  • Photo: Pixabay

    D#2/ L’originalité et la vulgarité

    D#2/ Discernement. Le discernement, cela signifie faire la part des choses. C’est faire preuve de perspective. La grande mésentente de notre époque porte sur la confusion à propos des mots. Ce face à quoi il faut faire preuve de discernement, et de toute urgence, c’est la pensée. Ce sont les mots. Éviter la confusion sur le sens des mots, c’est le premier pas vers une société meilleure. * L’humoriste vedette annonce que son prochain spectacle sera plus cru. Son homologue explique que son discours féministe sera plus puissant si elle sacre stratégiquement plutôt que de dire « Je m’en fiche. »

  • Photo: Loup-William Théberge

    Le retour du Crucifié

    Je dois dire que le retour du crucifix à l’hôpital du Saint-Sacrement ne suscite en moi aucun émoi particulier. Comme n’est guère parvenu à modifier mon humeur son retrait, quand j’en ai appris la nouvelle il y a une semaine. J’ai trouvé idiot qu’on l’enlève, je ne me plaindrai donc pas qu’on le remette. Mais dans l’état actuel des choses, alors que s’approfondissent chez nous la déliquescence sociale, la déroute intellectuelle et l’aliénation spirituelle, qu’il soit ou non suspendu au mur de l’hôpital ne me fait ni chaud ni froid. La seule chose peut-être qui, à l’extrême rigueur, me trouble

  • Pour une Bethléem ouverte

    Un texte de Sara Elizabeth Cifuentes Ortiz Dans le documentaire Open Bethlehem, la cinéaste Leila Sansour montre de quelle façon son retour en Palestine en 2003, a réveillé en elle la nostalgie, les espoirs et le courage de mener une lutte mondiale pour ne pas laisser mourir l’héritage historique, religieux et culturel de Bethléem. Après 18 ans d’absence, Sansour, qui est née à Moscou et a grandi à Bethléem, y est retournée, fermement décidée à montrer au monde ce qu’il y a derrière le mur construit par Israël sur le territoire palestinien. Quand elle était fillette, Leila avait dans son

  • Illustration: Léa Robitaille/Le Verbe

    Idéologie, quand tu nous tiens…

    Depuis quelque temps déjà, on entend ici et là dans le débat public le mot « idéologique » employé comme une accusation, comme une manière de discréditer l’opinion de quelqu’un sous prétexte qu’il ne ferait qu’appliquer un credo quelconque. Bien que je trouve que l’idéologie a le dos large ces temps-ci, il n’en demeure pas moins qu’elle représente effectivement un risque, spécialement pour nous Québécois, qui avons hérité, de notre culture française, ce gout naturel pour les idées. C’est ce qu’a démontré récemment un excellent reportage de Radio-Canada qui a décrit le climat de censure qui règne dans certaines de nos universités.

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