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Cours d’éducation sexuelle : pour un dialogue constructif
Cette semaine, un tout petit livre a retenu une bonne partie de l’attention médiatique : Réflexions pour susciter le dialogue parents/enfants sur le programme Éducation à la sexualité du Ministère de l’Éducation du Québec: de la maternelle à la 3e année du primaire. Retour sur une polémique qui risque de faire couler encore beaucoup d’encre. L’annonce du lancement de ce livre ayant été relayée par le service des communications de l’archidiocèse de Montréal, le texte se veut un outil offert aux parents désirant en apprendre davantage sur le contenu du cours ainsi que sur les différentes options qui s’offrent à eux. C’est d’ailleurs
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[DOSSIER WEB] Éducation sexuelle au Québec
L’actualité récente a mis en évidence l’importance d’un débat constructif sur la délicate question de l’implantation d’un nouveau cours d’éducation sexuelle au Québec. Au cours des derniers mois, de nombreux collaborateurs ont contribué à ce débat. Nous plaçons donc ici, sous forme de dossier numérique, ce que nous avons publié à ce jour sur la question. Pour accéder aux articles, vous n’avez qu’à cliquer sur les images. * * * Un texte de Francis Denis Cette semaine, un tout petit livre a retenu une bonne partie de l’attention médiatique : Réflexions pour susciter le dialogue parents/enfants sur le programme Éducation à la sexualité
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Dinde de Noël et respect des animaux
Dans quelques jours, nous serons tous réunis avec nos familles respectives pour vivre un moment fraternel autour d’un bon repas. Des tables pleines des meilleurs mets défileront devant nos yeux pour le plus grand plaisir de nos papilles. Au centre de la présentation, une dinde bien rôtie trouvera, comme chaque année, une place de choix. Arrêtons-nous quelques instants sur cette scène féérique. Au moment même où nous célébrons la naissance de la Vie, ne sommes-nous pas également rassemblés autour de la mort? La mort de cette dinde sacrifiée au bucher du bon gout dans nos bouches n’est-elle pas le passage
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Dieu n’est pas une théière
Dans « Le Devoir de philo » du 27 octobre dernier, l’écrivain et anthropologue Daniel Baril, bien connu pour son athéisme militant, présentait la pensée du philosophe Bertrand Russell (1872-1970) afin de soutenir l’idée que « la science et la religion s’affrontent dans la recherche de la vérité ». Selon notre collaborateur Jeffrey Elawani, rien n’est moins certain. J’ai une grande admiration pour Bertrand Russell. D’abord, le philosophe a élaboré une conception des mathématiques insoupçonnablement féconde et séduisante. Ensuite, l’homme a généralement témoigné d’une intégrité intellectuelle et d’un courage civique admirables. Et pourtant, on peut dire de lui, comme on l’a dit d’Origène :
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La tête dans les étoiles: Georges Lemaître
Albert Einstein, presque tout le monde le connait. Ce nom que l’on colle à la physique du 20e siècle est certainement plus populaire que sa théorie de la relativité restreinte et générale. L’aura autour d’Einstein laisse cependant dans l’ombre d’autres scientifiques peut-être moins populaires, mais tout aussi pionniers dans leur branche respective: Lorentz, Planck, Bohr, Rutherford, Hubble, Marie Curie… et Georges Lemaître, le chanoine scientifique. Ce personnage qui ne figure même pas sur toutes les listes des grands savants du 20e siècle, que Stephen Hawking n’ose pas mentionner, mérite pourtant d’être dépoussiéré de l’oubli. Pourquoi? Parce qu’il n’est rien de moins
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Les chrétiens sont-ils des zombies ?
Avez-vous eu la piqure des zombies? Même si vous n’en êtes pas fans, vous avez surement déjà entendu parler de la série télévisée Walking Dead? Elle met en vedette Rick comme héros emblématique. Récemment, les morts-vivants ont été abordés dans un tout autre contexte que celui du divertissement : dans une rencontre de théologiens ! Aussi original que cela puisse paraitre, c’est lors des retrouvailles des diplômés de la Faculté de théologie de l’Université Laval, le 30 octobre, que la présentation sur ces morts-vivants a eu lieu. Selon l’organisateur de la soirée, Alain Bouchard[1], Jésus Christ est, en quelque sorte, le
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La trahison de la FFQ
Un texte de Rose Dufour En décidant, en assemblée générale extraordinaire convoquée à cet effet le 28 octobre 2018, « Que la FFQ reconnaisse l’agentivité des femmes dans la prostitution/industrie du sexe incluant le consentement à leurs activités», la Fédération des femmes du Québec révèle son ignorance, son déni outrageant de la réalité vécue par les femmes dans la prostitution et elle les trahit en prétendant les aider. C’est en mai 2001 que, pour la première fois, j’ai été mise en contact avec des femmes victimes de prostitution. J’ai fait la découverte d’une tragédie humaine à laquelle je ne m’attendais pas. J’ai douté de
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La laïcité ne doit pas effacer le passé
Le premier ministre François Legault a annoncé son intention de laisser le crucifix de l’Assemblée nationale là où il est présentement, c’est-à-dire au-dessus du siège du président. Avec l’arrivée de la Coalition Avenir Québec au pouvoir, le 1er octobre dernier, la place du crucifix est revenue nous hanter. Maurice Duplessis est remonté à la surface de nos eaux trop tranquilles. J’ai beaucoup de respect pour l’histoire, mais j’essaie toujours de ne pas idéaliser le passé. Je me méfie de ceux qui transforment le passé en mythe, qui l’embellissent au point d’en faire un modèle absolu. Je ne pense pas nécessairement que
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Crises et croissance: la foi des ados
Voilà déjà quelques années que je travaille dans le domaine de la pastorale jeunesse. C’est dans ce cadre que j’ai commencé à me questionner sur la manière de parler de la foi avec les adolescents. J’ai aussi réfléchi sur les facteurs qui les amènent à être croyants ou pas. L’adolescence est une période où la foi transmise peut devenir fragile. Cette fragilité peut cependant devenir une force si la personne est bien accompagnée dans cette période critique. Tout d’abord, il faut dire que l’identité d’une personne se construit principalement par l’imitation du groupe, particulièrement durant la première partie de l’adolescence.
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Buzz sur demande dans un État végétatif
La semaine dernière, le gouvernement du Canada légalisait la vente et la consommation de cannabis. Outre les citoyens à la queue leu leu sur ce qui reste de rue praticable à Montréal ou les médias venus confirmer leur thèse selon laquelle il n’y aurait pas d’apocalypse (en effet, il n’y a pas eu d’apocalypse), plusieurs sont restés perplexes quant à la tournure des évènements. Notre chroniqueur se penche sur le buzz et sur ses effets collatéraux. Pour certains, c’était la consternation de voir un état prétendument sérieux se mettre à vendre de la drogue. Pour d’autres, il ne s’agissait que d’un nouvel
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Nous sommes appelés à la souffrance
Tenaillée par un problème de santé cet automne, notre blogueuse Véronique Demers nous partage sa réflexion sur le sens de la souffrance. Témoignage. Dans ce monde déchu, impossible d’écarter la souffrance de notre chemin. Au départ, aucun nuage ne troublait l’horizon ; l’harmonie était au rendez-vous avec le Créateur. Mais après avoir désobéi aux commandements divins, l’Homme a coupé le lien direct, en plus d’ouvrir la porte au mal. Et la souffrance en fait partie. Plusieurs types de souffrance peuvent miner notre existence, qu’elle soit émotionnelle, physique, psychologique ou relationnelle. Elle vient parfois nous titiller, alors que nous n’avons rien
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Le problème du temps, la solution d’Augustin
Qu’est-ce que le temps ? Lorsqu’on m’apostrophe dans la rue pour me le demander, je peux le donner grâce à ma montre. Mais au fond, j’ignore ce qu’il est exactement. Le passé n’est plus, le futur n’est pas encore et le présent n’est que l’espace d’un instant fugitif. Si le temps nous manque souvent, ce qu’est le temps nous échappe plus encore, car il semble bien ne pas être grand-chose. Le problème de la définition du temps est très célèbre en philosophie et saint Augustin y est certainement pour quelque chose. Pour le plaisir de l’exercice, je propose de revisiter brièvement
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Élections : un appel à la responsabilité
La présente campagne électorale au Québec aura tout fait… sauf susciter de l’engouement de la part de la population. À en lire les journaux ou à en écouter la radio, les journalistes semblent désespérés de trouver quelque chose à se mettre sous la dent. Crisettes de conflits d’intérêts, problèmes personnels, manigances électoralistes et carriérisme politique auront été, semble-t-il, les faits saillants de cette élection 2018. Vu cette impasse journalistique découlant d’une part, de l’aseptisation des débats et, d’autre part, des invectives prudentielles des agences de communication, nous serions tentés de dire aux grands médias de laisser tomber le superficiel une
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La noblesse du métier
Le travail manuel n’a pas la cote, celui-ci étant associé à des conditions salariales moindres et à un statut social inférieur. Il suffit de voir la réticence de nombreux parents d’élèves à la perspective que leur enfant d’une intelligence abstraite moyenne s’engage dans une filière technique. Or, le métier comporte une forte composante manuelle, bien plus qu’une carrière ou qu’une profession. Le philosophe Jean-Philippe Trottier nous propose ici une réflexion où il exalte la noblesse du travail manuel. Il est rare, de nos jours, que l’on se définisse par son métier. Les formulaires d’identification s’intéressent davantage à notre état civil
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Lettre du pape François sur les abus sexuels: dix attitudes
« Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Co 12,26). C’est ainsi que le pape François introduit sa lettre au peuple de Dieu, publiée le 20 aout, moins d’une semaine après la publication du rapport accablant sur les cas d’abus sexuels de la part d’environ 300 prêtres de la Pennsylvanie entre les années 1950 et 2010. Rédigée dans l’urgence, la lettre est un véritable cri du cœur où le pape exprime sa douleur et sa honte, sa solidarité avec les victimes. L’objectif est de mobiliser toute l’Église catholique à mettre fin à une culture du silence et du
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Peine de mort : la doctrine de l’Église mise à jour
Jeudi dernier, le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Luis F. Ladaria s.j., publiait une version ajournée du numéro 2267 du Catéchisme de l’Église catholique. La modification n’a pas manqué de susciter de nombreuses et diverses réactions, tant chez les fidèles que dans les milieux séculiers. Portant sur la peine de mort, cette volonté de reformulation avait été déjà annoncée par le Saint-Père, il y a quelques mois, alors qu’il affirmait que ce thème « devrait trouver dans le Catéchisme de l’Église Catholique, un espace plus approprié ». Ainsi, nous sommes passés d’un jugement sur la peine
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La fin du travail
Qu’est-ce que travailler au XXIe siècle ? Voilà une question on ne peut plus pertinente tant le monde de l’entreprise semble être en crise, poussant de plus en plus d’individus à se questionner quant à leur rapport au travail. Le travail, aujourd’hui, semble davantage être synonyme de souffrance. L’augmentation du nombre de cas d’épuisements professionnels, voire de suicides sur le lieu de travail, vient par ailleurs souligner les dérives d’une économie où le travail est devenu une activité nihiliste, quand elle n’est pas complètement aliénante. L’histoire récente de l’organisation du travail – c’est-à-dire celle qui va de l’apparition de la Révolution
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Une guerre peut-elle être juste?
Phénomène humain aussi tragique que tenace, la guerre a façonné l’identité géographique, sociale et politique de notre monde. Une longue tradition de pensée, nourrie par l’Église catholique et plusieurs philosophes, soutient que la guerre est acceptable dans certaines conditions. Justifie-t-on l’injustifiable? La doctrine de la guerre juste puise dans le droit des gens romain, le jus gentium, qui concernait les nations étrangères et leurs ressortissants. Sur fond de stoïcisme, le droit des gens se fonde sur l’existence de lois naturelles valant pour tous les êtres humains, ce qui inclut les ennemis et les prisonniers. On doit toutefois la première élaboration systématique
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Honore ton père !
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi Dieu a commandé : Tu « aimeras » le Seigneur ton Dieu et Tu « honoreras » ton père et ta mère? Pourquoi il n’a pas plutôt commandé : Tu « honoreras » le Seigneur ton Dieu et Tu « aimeras » ton père et ta mère? La raison est très simple. C’est qu’il n’est pas si difficile d’aimer son père et sa mère, mais il est beaucoup plus ardu de les honorer comme il faut ! Inversement, il n’est pas si difficile d’honorer Dieu, tous les peuples l’on fait d’une manière ou d’une autre, mais ô combien les hommes peinent à aimer Dieu de tout leur
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Le Christ: saint ou spadassin?
Nous connaissons tous le passage du Nouveau Testament en Matthieu 10, où le Christ affirme qu’il n’est pas venu apporter la paix, mais le glaive. Cette déclaration intrigue, sinon trouble plusieurs lecteurs de la Bible. Le Christ n’est-il pas le prince de la paix? N’a-t-il pas dit de tendre l’autre joue si quelqu’un nous frappait? Sa mort sur la croix n’est-elle pas la parfaite manifestation de son refus de la violence? Et pourtant, il dit apporter le glaive! Devant cet apparent paradoxe, certains lecteurs impuissants à résoudre la contradiction s’enferment dans la perplexité. D’autres, parfois très diplômés, mais aussi très ignorants
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Oppression systémique ou misère morale?
Un texte de Jeffrey Elawani Quand on emploie un outil pour la première fois, il arrive qu’on succombe à une volupté maniaque de l’employer à tout. Je m’explique. Donnez la tâche à votre neveu d’arroser le jardin au boyau d’arrosage. Il donne de l’eau à un premier rang de tomates, comprend comment varier la pression, noie un second rang, arrose la clôture et le chien, mime de pisser au ciel et dirige finalement le boyau contre sa sœur. Ce genre de comportements n’épargne pas les plus sages des hommes adultes. Davantage, il possède un pendant intellectuel : la manie sybarite d’expliquer tout
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Un cri dans la caverne. Mais où est donc l’interrupteur?
Notre collaborateur Sébastien Gendron slamme, médite et poétise sur l’Église et le monde. Un texte à lire à voix haute, sans gêne aucune. Ce monde fractionne ma personne entre les rengaines du mal privé et le malmenage du bien commun; on durcit les borderline de mon identité nationale tout en vidant de son essence la culture d’un new world order; on isole les démunis dans leur crasse, mais que voyage le touriste et le banquier par qui transige le cash. Le libéralisme nouveau rend cyniques et pourtant dévots à l’oligarchisme politique; mais rassurons-nous, les Jedis de Lucas défendent la démocratie impériale à coup
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Le cheval de Troie de l’économisme sauvage
Samedi dernier, les Irlandais étaient appelés à s’exprimer par voie de référendum sur le maintien de l’Amendement constitutionnel (no8. 40.3.3) protégeant l’enfant à naitre. Notre collaborateur Francis Denis lis cette nouvelle à la lumière du récent document Oeconomicae et pecuniariae quaestiones du nouveau Dicastère pour le Service du Développement intégral et de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Malheureusement et sans grande surprise, c’est par une majorité de 66.4 %que les électeurs irlandais ont dit « oui » à la légalisation sur l’avortement. Malgré la promesse des différents lobbys « pro-choix » de ne pas célébrer leur éventuelle victoire, les « Dubliners » furent néanmoins témoins
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De l’arbalète aux drones: entretien avec Jean-Claude Guillebaud
Dans votre essai Le tourment de la guerre (Iconoclaste, 2015), vous présentez une évolution chronologique des formes de la guerre. Elle est, selon vous, passée d’une forme caractérisée par la barbarie dans l’Antiquité, à une forme plus élitiste au Moyen Âge, où seuls les nobles se font la guerre, à une forme plus égalitaire dans la Modernité, où ce sont les peuples qui s’entretuent. Quel sera, au 21e siècle, le statut de la guerre? Votre question nécessite une mise en perspective. Donc, avant de vous répondre, j’aimerais revenir sur le statut de la guerre à l’époque prémoderne, c’est-à-dire entre la fin de l’Antiquité
