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Élizabeth Sombart et la Fondation Résonnance : libérer (par) la musique classique
Grâce à eux, des prisonniers s’évadent. Des ainés goutent à une joie sans rides. Des malades trouvent un souffle d’espérance. Parce qu’ils croient que la musique classique ne se confine pas dans les salles de concert prestigieuses, les musiciens de la Fondation Résonnance veulent porter leur art là où il est méconnu, là où des cœurs ont soif d’être touchés. Entretien avec la pianiste Élizabeth Sombart, initiatrice de la pédagogie Résonnance. « Mme Sombart, bonjour. Heureuse de vous avoir au bout du fil. Quel dommage d’être si loin, de chaque côté de l’océan ! — Chère Sarah-Christine, un océan nous sépare, mais pour l’âme,
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Que nous prépare le Père Dom Cuisine ?
Pendant le confinement, les fidèles ont pu nourrir leur foi grâce aux nombreux rendez-vous en ligne du père Dominic LeRouzès, réalisés en collaboration avec l’Église catholique de Québec. Le nouveau responsable de la pastorale jeunesse a également lancé, début juillet, son émission de cuisine Père Dom Cuisine. Le Verbe a pu s’entretenir avec lui afin de découvrir l’origine de cette nouvelle occupation plus qu’originale, et pour revenir sur son expérience personnelle et professionnelle au cours de la pandémie. Pendant le confinement, vous avez conclu un partenariat avec l’ECDQ, comment ce projet a-t-il vu le jour ? J’étais assis à mon bureau lorsque l’annonce
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Jadis, la formation philosophique à l’Université de Louvain : entretien avec Benoît Patar
Benoît Patar est médiéviste. À 81 ans, ce docteur en philosophie et lettres de l’Université de Louvain poursuit son patient et méticuleux travail de traduction et d’annotation de textes issus de la tradition scolastique. En 1992, il a obtenu le grade de maitre-agrégé en philosophie, pour une édition latine du Traité de l’âme de Jean Buridan, philosophe du XIVe siècle dont il est aujourd’hui l’un des plus éminents spécialistes. Depuis lors, il s’est chargé de l’édition critique, en version latine ou en traduction française, de plus d’une dizaine d’œuvres de Jean Buridan, Nicolas Oresme et Albert de Saxe. Comme il a reçu sa
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Les vertus pour devenir un meilleur leadeur
Il y a peu de temps, une centaine de Québécois ont assisté à un atelier en ligne d’Alexandre Dianine-Havard. Cet auteur et conférencier franco-russe a fondé les Instituts de Leadership Vertueux répandus dans une douzaine de pays et dont les ouvrages sont traduits dans une vingtaine de langues. Son approche est simple : réactualiser et vulgariser la sagesse antique sur les vertus et les tempéraments pour former des personnes qui transformeront le monde. Rien de moins. Le Verbe a pu rejoindre M. Havard, qui habite à Moscou, et lui poser quelques questions. Comment en êtes-vous venu à quitter la pratique du droit
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Dialogue avec Thomas De Koninck : de la musique avant toute chose
« La vertu est une musique et la vie du sage une harmonie », écrivait le polonais Henryk Sienkiewicz, Prix Nobel de littérature. Quelle est la nature du lien entre la musique et la vie humaine ? Le Verbe en a discuté avec le professeur de philosophie Thomas De Koninck pour savoir si l’amour de la sagesse est bien le chantre de l’inspiratrice de tous les arts. Le Verbe : « La musique creuse le ciel », a noté un jour Baudelaire dans son journal, juste après une réflexion sur la prière, comme si toutes deux étaient des voies privilégiées vers Dieu. Mystère qui conduit au Mystère par
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Les étudiants victimes de la technique
Maxime Scrive est étudiant en théologie. Comme beaucoup d’autres, la pandémie l’a contraint à poursuivre sa maitrise dans le salon de son 4 ½. Récemment, le verdict de l’Université Laval, où il étudie, est tombé : pas de retour en classe à l’automne. Déjà critique de la technique, il n’en fallait pas plus pour qu’il se joigne au Comité québécois En cours pas en ligne. Le Verbe a voulu en apprendre davantage sur ce petit comité qui a lancé une pétition le 23 juin dernier. Comment as-tu vécu la fin de l’année scolaire ? À vrai dire, je me souviens clairement de ma dernière journée de travail
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Maranatha ! Attendre le retour du Christ avec le père Martin Pradère
Le père Martin Pradère est prêtre de la Communauté de l’Emmanuel et auteur de plusieurs livres, dont Aller tout droit au ciel avec la petite Thérèse (2016). Nous l’avons rencontré à Paray-le-Monial. Il a accepté de répondre à nos questions sur l’apocalypse, mais surtout sur la manière dont les chrétiens sont appelés à vivre ces temps qui sont (peut-être !) les derniers. Le Verbe : Apocalypse en grec signifie « révélation ». Qu’est-ce que ce livre nous révèle exactement ? Père Martin Pradère : C’est le dévoilement de la verticalité du sens profond de l’histoire, que Dieu seul peut donner. En l’occurrence, le triomphe d’une Église de martyrs qui
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Requiem pour l’effondrement du monde : récital avec dom André Laberge, père abbé du monastère de Saint-Benoît-du-Lac
La tension entre le présent et l’avenir est au cœur de la vie chrétienne : comment vivre l’aujourd’hui alors que nous sommes appelés à la vie éternelle ? Dom André Laberge, père abbé du monastère de Saint-Benoît-du-Lac, nous livre ses réflexions sur le temps et sur le sujet de l’heure — l’apocalypse —, et aussi sur la musique qu’il espère entendre résonner au ciel. Rencontre. Le Verbe : Le livre de l’Apocalypse se présente à nous comme un grandiose opéra sur la fin des temps. C’est toutefois un livre déroutant. Dom Laberge : L’apocalypse, c’est le vrai monde qui s’en vient ! C’est vers là qu’on
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Le péril qui nous attend : entrevue avec Jacques Blamont, astrophysicien
Un texte de Simon Paré-Poupart Jacques Blamont, père de la recherche spatiale française et membre de l’Académie des sciences, réfléchit aux suites possibles qui attendent l’humanité. Après une brillante carrière dans l’aérospatiale, il écrit Introduction au siècle des menaces, un ouvrage qui pourrait le situer dans la nouvelle famille des collapsologues français. Le Verbe a questionné l’astrophysicien sur l’état des lieux depuis la parution de son livre ainsi que sur les raisons qui l’amènent à croire que l’Église serait l’une des meilleures voix qu’a l’humanité pour sortir du péril environnemental qui nous attend. Le Verbe : Quelles sont, selon vous, les causes des problèmes environnementaux ? Croyez-vous
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Pleurer bibliquement la pandémie
La présente pandémie n’est pas sans rappeler quelques grands évènements de l’histoire humaine et, plus spécifiquement, de la Bible. Dans une entrevue accordée au Verbe, le bibliste Sébastien Doane nous montre que ces textes anciens ont quelque chose à nous enseigner au sujet des périodes tristes et difficiles. Sébastien Doane, bibliste, est membre de la Biblical literature and the hermaneutics of trauma, cellule d’étude elle-même rattachée à la Society of biblical literature. « Mes recherches tentent de comprendre comment des personnes et des groupes tentent de passer au travers d’évènements traumatiques et engendrer une littérature à partir de ces drames. » Il ne faut
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De l’insouciance à l’État de guerre. Récit de quatre étudiants exilés et confinés
Comme de nombreux étudiants partis en échange cet hiver, Michèle, Arnaud, Madeleine et Jacques ont dû revenir au pays à cause de la COVID-19. Les risques de contamination pour la population et le fait que l’un d’entre eux présente des symptômes du virus les obligent à demeurer en quarantaine quelques semaines dans un chalet. Exil et retour de quatre étudiants qui sont passés de la folie des aéroports au calme du fleuve et de l’amitié. En partant au mois de janvier pour Strasbourg, jamais les quatre étudiants n’auraient pensé revenir si tôt. La session se terminant à la fin avril,
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Ce qu’on a toujours voulu savoir sur les virus
Nous parlons tous les jours de la COVID-19, du virus qui a fait surface récemment. Mais savons-nous ce qu’est un virus ? Ariane Beauféray, biologiste, doctorante et journaliste scientifique, a répondu aux questions de Simon Lessard à On n’est pas du monde. Simon Lessard : Qu’est-ce qu’un virus ? Est-ce que ce sont des petits animaux microscopiques ? Est-ce que c’est la même chose qu’une bactérie ? Ariane Beauféray : Les virus ont une place à part en biologie : contrairement aux plantes, aux animaux et aux bactéries, ce ne sont pas des organismes cellulaires. Il existe d’ailleurs des débats actuellement sur leur appartenance ou
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Se confiner avec Charles de Foucauld
Alors que le gouvernement Legault vient de mettre sur « pause » tout le Québec, Le Verbe s’est entretenu avec le petit frère Gilles Laberge. Prieur du Monastère des Petits frères de la Croix, il nous fait voir comment leur vie « au désert », inspirée du bienheureux Charles de Foucauld, peut nous aider dans notre grande retraite à domicile. Au-dessus de la porte de votre monastère, il est écrit « En vue de Dieu seul. » Alors que votre hôtellerie est vide, comment vivez-vous cette plus grande solitude ? On vit quelque chose de plus fort avec Dieu, parce qu’on a moins de distractions. C’est comme une retraite
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L’espérance de Mgr Pelchat
De nombreux fidèles sont bouleversés par ce temps de carême très exceptionnel. Mais que faut-il retenir de cette épreuve et quoi faire pour ne pas céder au désespoir ? Le Verbe s’est entretenu avec Mgr Pelchat, évêque auxiliaire de Québec, qui voit ce moment comme une opportunité pour se recueillir dans la prière et être des signes d’espérance. En ce temps de pandémie où nous sommes conviés à demeurer chez nous, que pouvons-nous faire pour aider notre prochain ? Même si nous sommes tenus de garder une certaine distanciation sociale, il ne doit pas y avoir une distanciation du cœur par rapport
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La pandémie vue par des pros du confinement
Alors que la pandémie de coronavirus bouleverse nos habitudes de vie, une autre épidémie se propage et menace nos âmes : celle de la peur. Le Verbe a interviewé le prieur du monastère de Saint-Benoît-du-Lac dans les Cantons de l’Est, afin de savoir comment les moines vivent ce temps de crise et, surtout quelles paroles de sagesse ils peuvent nous livrer. Comment traversez-vous la crise sanitaire communautairement ? En communauté, nous appliquons les directives données à toute la population : consignes d’hygiène, distanciation, etc. Ces directives nous ont été bien expliquées par une personne de l’extérieur. À l’église comme au réfectoire, nous laissons une place
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Faire grimper la courbe de la charité
L’église Saint-Thomas-d’Aquin, espace sacré, semble encore immunisée contre le virus de la peur. Plusieurs fidèles vont prier pendant que d’autres se réunissent pour discuter sur la Parole*. Pour le curé Brice Petitjean, c’est l’occasion de souder des liens entre les paroissiens et de se laisser déranger par l’Esprit saint. L’étau se resserre. Le virus prolifère. On ferme les frontières. Sur nos écrans s’alourdit le sinistre bilan. Pendant ce temps, dans une paroisse près de chez nous, des fidèles se relaient toute la journée pour prier tant que les portes de l’église leur sont encore ouvertes. Je rencontre Brice Petitjean, curé
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COVID-19: entretien avec un prêtre italien
Cloitrée depuis quelques semaines chez moi — à cause de nausées et de vomissements importants (joies du premier trimestre) —, j’envoyais régulièrement en Italie, à mon père spirituel surtout, des messages de lamentations. Jusqu’au jour où mon petit problème gastrique s’est mis à sembler bien ridicule face à la situation d’un pays aussi sévèrement touché par le coronavirus… Sachant don Francesco présentement prisonnier de son presbytère, je lui ai demandé ses lumières de théologien pour m’éclairer sur la situation actuelle, surtout d’un point de vue spirituel. Après tout, le coronavirus ne se transmettra pas de Florence à Québec par appel
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Martin Bureau: peintre de l’apocalypse
L’ambiance quasi apocalyptique qui règne présentement aurait pu me décourager de sortir de chez moi. Ne reculant devant rien, j’ai mis le pied dehors et je suis allé interviewer l’artiste Martin Bureau à la Galerie 3, dans Saint-Roch. Rencontre avec un homme témoin de son temps. L’exposition est très actuelle. La première série qui la constitue est Anthropocène : elle illustre le conflit entre l’homme et son environnement à travers des compositions aussi étonnantes qu’une grande roue de parc d’attraction envahie par les flammes et qu’une forêt plantée sur des circuits informatiques. La deuxième rappelle les enjeux liés à la conservation du patrimoine.
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Meave O’Farrell: La lutte des filles
Meave O’Farrell se produit à Québec au centre communautaire Horizon, qui fait toujours salle comble. Tout juste à côté s’élève l’immense église Saint-Charles de Limoilou complètement vide, quasi désaffectée. Signe des temps? Le parallèle est difficile à manquer: dans les deux lieux se disent les mêmes mots d’église, mais pas avec le même sens du sacré. Comme à l’église et rarement ailleurs, toutes les générations et classes sociales s’y mélangent. Il y a les fidèles et les enfants qui oublient la réalité absorbée par la passion, il y a les curieux et les blasés incapables d’entrer dans le jeu, il
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La mère Teresa de Saint-Anselme
Quelques semaines avant notre visite, Louise Brissette revenait d’un séjour en Équateur avec ses 27 enfants handicapés. Vous n’avez pas la berlue, vous avez bien lu 27. Un tel voyage relève de l’exploit, mais la femme de 73 ans est plus audacieuse et énergique que jamais. Pas étonnant que, dans Bellechasse, on l’appelle «la mère Teresa de Saint-Anselme». Comment une mère de 27 enfants fait-elle pour ne pas être complètement épuisée par ses journées? Je m’aperçois, au fil des années, que j’ai vraiment confiance au bon Dieu; je m’abandonne à lui. Quand je fais un retour sur mon enfance, je réalise que l’important
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«Il faut ôter l’économie aux économistes»
Alain Deneault est surtout connu pour son militantisme contre les paradis fiscaux, la négligence criminelle des compagnies minières, la perversion des multinationales… Cette fois, simple retour aux concepts de la philosophie. Sa nouvelle mission : ôter « l’économie » aux économistes. Si la portion de son analyse consacrée à l’économie de la foi souffre d’importantes lacunes théologiques et exégétiques, la démarche intellectuelle du philosophe vaut certainement le détour. Notre collaborateur Patrick Ducharme s’est entretenu avec lui. Le Verbe : Pourquoi est-il pertinent de réfléchir au mot « économie »? Alain Deneault : J’ai cette intention depuis longtemps d’investir le mot économie : sa polysémie, sa profondeur, sa puissance,
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Lunette sur Galilée avec Jean-Baptiste Noé
Dans les encadrés des livres de science, on lit souvent que Galilée (1564-1642) est le père de la science moderne, que l’Église a condamné au nom de l’obscurantisme. Dans certaines représentations en art, on le voit dans un cachot ou encore à genoux devant le tribunal de l’Inquisition. Dans les débats enflammés sur la Toile, il n’est pas surprenant d’y lire qu’il a fini brulé au bucher par des catholiques zélés. Le chapeau de martyr de la science fait-il vraiment à ce savant du 17e siècle? Rencontre avec Jean-Baptiste Noé, historien, à Paris. Galilée est un grand incompris de l’Histoire. C’est
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Normand contre les robots
Philosophe de renommée mondiale, Normand Baillargeon a enseigné au Département des sciences de l’éducation de l’UQAM pendant des décennies. On lui doit des dizaines d’ouvrages, majoritairement sur l’éducation. Grand pourfendeur de la marchandisation de l’éducation et de l’intrusion massive des technologies dans les écoles, il plaide pour un retour de la raison scientifique dans nos prises de décisions. Discussion avec un libre penseur qui ne se dit pas technophobe, mais qui espère une sérieuse révolution contre l’élargissement des écrans dans nos écoles. Le Verbe : Comment peut-on décrire l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans nos écoles
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Sur le quai de Saint-Jo avec Philémon Cimon
L’auteur-compositeur-interprète Philémon Cimon a lancé son quatrième album en mai dernier. Dans Pays, le Charlevoisien creuse ses (nos) racines familiales et historiques dans une toute nouvelle démarche artistique. Ce changement de cap lui aura d’ailleurs valu le retrait de sa maison de disque. Le Verbe a accosté au quai du village de son enfance pour parler avec lui de guérison, de transmission et de… Jésus. «Il y a des choses qui étaient sans doute nécessaire de jeter pour qu’il y ait une évolution au Québec, mais beaucoup qui ne l’étaient pas, comme le rapport aux racines, puis même un rapport au

