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  • pandémie

    La pandémie vue par des pros du confinement

    Alors que la pandémie de coronavirus bouleverse nos habitudes de vie, une autre épidémie se propage et menace nos âmes : celle de la peur. Le Verbe a interviewé le prieur du monastère de Saint-Benoît-du-Lac dans les Cantons de l’Est, afin de savoir comment les moines vivent ce temps de crise et, surtout quelles paroles de sagesse ils peuvent nous livrer. Comment traversez-vous la crise sanitaire communautairement ? En communauté, nous appliquons les directives données à toute la population : consignes d’hygiène, distanciation, etc. Ces directives nous ont été bien expliquées par une personne de l’extérieur. À l’église comme au réfectoire, nous laissons une place

  • Brice

    Faire grimper la courbe de la charité

    L’église Saint-Thomas-d’Aquin, espace sacré, semble encore immunisée contre le virus de la peur. Plusieurs fidèles vont prier pendant que d’autres se réunissent pour discuter sur la Parole*. Pour le curé Brice Petitjean, c’est l’occasion de souder des liens entre les paroissiens et de se laisser déranger par l’Esprit saint. L’étau se resserre. Le virus prolifère. On ferme les frontières. Sur nos écrans s’alourdit le sinistre bilan. Pendant ce temps, dans une paroisse près de chez nous, des fidèles se relaient toute la journée pour prier tant que les portes de l’église leur sont encore ouvertes.  Je rencontre Brice Petitjean, curé

  • prêtre italien

    COVID-19: entretien avec un prêtre italien

    Cloitrée depuis quelques semaines chez moi — à cause de nausées et de vomissements importants (joies du premier trimestre) —, j’envoyais régulièrement en Italie, à mon père spirituel surtout, des messages de lamentations. Jusqu’au jour où mon petit problème gastrique s’est mis à sembler bien ridicule face à la situation d’un pays aussi sévèrement touché par le coronavirus… Sachant don Francesco présentement prisonnier de son presbytère, je lui ai demandé ses lumières de théologien pour m’éclairer sur la situation actuelle, surtout d’un point de vue spirituel. Après tout, le coronavirus ne se transmettra pas de Florence à Québec par appel

  • Martin Bureau

    Martin Bureau: peintre de l’apocalypse

    L’ambiance quasi apocalyptique qui règne présentement aurait pu me décourager de sortir de chez moi. Ne reculant devant rien, j’ai mis le pied dehors et je suis allé interviewer l’artiste Martin Bureau à la Galerie 3, dans Saint-Roch. Rencontre avec un homme témoin de son temps. L’exposition est très actuelle. La première série qui la constitue est Anthropocène : elle illustre le conflit entre l’homme et son environnement à travers des compositions aussi étonnantes qu’une grande roue de parc d’attraction envahie par les flammes et qu’une forêt plantée sur des circuits informatiques.  La deuxième rappelle les enjeux liés à la conservation du patrimoine.

  • lutte des filles

    Meave O’Farrell: La lutte des filles

    Meave O’Farrell se produit à Québec au centre communautaire Horizon, qui fait toujours salle comble. Tout juste à côté s’élève l’immense église Saint-Charles de Limoilou complètement vide, quasi désaffectée. Signe des temps? Le parallèle est difficile à manquer: dans les deux lieux se disent les mêmes mots d’église, mais pas avec le même sens du sacré. Comme à l’église et rarement ailleurs, toutes les générations et classes sociales s’y mélangent. Il y a les fidèles et les enfants qui oublient la réalité absorbée par la passion, il y a les curieux et les blasés incapables d’entrer dans le jeu, il

  • Louise Brissette

    La mère Teresa de Saint-Anselme

    Quelques semaines avant notre visite, Louise Brissette revenait d’un séjour en Équateur avec ses 27 enfants handicapés. Vous n’avez pas la berlue, vous avez bien lu 27. Un tel voyage relève de l’exploit, mais la femme de 73 ans est plus audacieuse et énergique que jamais. Pas étonnant que, dans Bellechasse, on l’appelle «la mère Teresa de Saint-Anselme». Comment une mère de 27 enfants fait-elle pour ne pas être complètement épuisée par ses journées? Je m’aperçois, au fil des années, que j’ai vraiment confiance au bon Dieu; je m’abandonne à lui. Quand je fais un retour sur mon enfance, je réalise que l’important

  • Alain Deneault

    «Il faut ôter l’économie aux économistes»

    Alain Deneault est surtout connu pour son militantisme contre les paradis fiscaux, la négligence criminelle des compagnies minières, la perversion des multinationales… Cette fois, simple retour aux concepts de la philosophie. Sa nouvelle mission : ôter « l’économie » aux économistes. Si la portion de son analyse consacrée à l’économie de la foi souffre d’importantes lacunes théologiques et exégétiques, la démarche intellectuelle du philosophe vaut certainement le détour. Notre collaborateur Patrick Ducharme s’est entretenu avec lui. Le Verbe : Pourquoi est-il pertinent de réfléchir au mot « économie »? Alain Deneault : J’ai cette intention depuis longtemps d’investir le mot économie : sa polysémie, sa profondeur, sa puissance,

  • Illustration: Caroline Dostie / Le Verbe.

    Lunette sur Galilée avec Jean-Baptiste Noé

    Dans les encadrés des livres de science, on lit souvent que Galilée (1564-1642) est le père de la science moderne, que l’Église a condamné au nom de l’obscurantisme. Dans certaines représentations en art, on le voit dans un cachot ou encore à genoux devant le tribunal de l’Inquisition. Dans les débats enflammés sur la Toile, il n’est pas surprenant d’y lire qu’il a fini brulé au bucher par des catholiques zélés. Le chapeau de martyr de la science fait-il vraiment à ce savant du 17e siècle? Rencontre avec Jean-Baptiste Noé, historien, à Paris. Galilée est un grand incompris de l’Histoire. C’est

  • Normand_Baillargeon_technologie-Le Verbe

    Normand contre les robots

    Philosophe de renommée mondiale, Normand Baillargeon a enseigné au Département des sciences de l’éducation de l’UQAM pendant des décennies. On lui doit des dizaines d’ouvrages, majoritairement sur l’éducation. Grand pourfendeur de la marchandisation de l’éducation et de l’intrusion massive des technologies dans les écoles, il plaide pour un retour de la raison scientifique dans nos prises de décisions. Discussion avec un libre penseur qui ne se dit pas technophobe, mais qui espère une sérieuse révolution contre l’élargissement des écrans dans nos écoles. Le Verbe : Comment peut-on décrire l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans nos écoles

  • philemon cimon

    Sur le quai de Saint-Jo avec Philémon Cimon

    L’auteur-compositeur-interprète Philémon Cimon a lancé son quatrième album en mai dernier. Dans Pays, le Charlevoisien creuse ses (nos) racines familiales et historiques dans une toute nouvelle démarche artistique. Ce changement de cap lui aura d’ailleurs valu le retrait de sa maison de disque. Le Verbe a accosté au quai du village de son enfance pour parler avec lui de guérison, de transmission et de… Jésus. «Il y a des choses qui étaient sans doute nécessaire de jeter pour qu’il y ait une évolution au Québec, mais beaucoup qui ne l’étaient pas, comme le rapport aux racines, puis même un rapport au

  • paul-piccarreta-limite

    La décroissance a bien meilleur gout

    Entouré d’un noyau de penseurs chrétiens, Paul Picarretta fonde en 2015 la revue Limite, une revue française écologiste de gauche. Limite n’a pas la langue dans sa poche. Elle s’attaque frontalement au progressisme des milieux écolos tout comme au libéralisme économique promu dans certains milieux cathos. Le Verbe a rencontré le directeur de la rédaction dans un café à Paris. Le Verbe : Votre revue a pour thème principal l’écologie dite intégrale. Comment cette écologie se distingue-t-elle de l’écologie dans son sens usuel ? Paul Picaretta : C’est en fait la même chose. Nous disons souvent que toute écologie authentique est intégrale. L’écologie, telle

  • mboisvert-exschordeschola1

    Cinq mythes tenaces sur l’école-maison

    Il y a l’école publique et l’école privée. Il y a aussi l’école à la maison. Cette dernière, comme tout ce qui est marginal, attire son flot de préjugés. Le Verbe a rencontré Annie Couture, présidente d’Ex Corde Schola, un réseau coopératif de parents ayant fait le choix de l’instruction en famille, pour confronter quelques idées préconçues. Le Verbe : Pourquoi avez-vous décidé de faire l’école à la maison ? Annie Couture : Ce n’était pas par peur du monde comme plusieurs l’imaginent. Ma première préoccupation, c’était la qualité de l’éducation pour mes enfants. L’école privée était vraiment trop chère. Alors j’ai opté

  • paris_colloque_caffarel

    «Le mariage, un chemin de sainteté» – Paul-Dominique Marcovits, o.p.

    Le père Paul-Dominique Marcovits, o.p., était de passage au Québec la semaine dernière pour prêcher la retraite annuelle des Équipes Notre-Dame. Il s’est aussi arrêté au Montmartre pour donner une conférence sur la spiritualité conjugale du père Henri Caffarel. Si la visite du réputé prédicateur français a été très discrète, Le Verbe a tout de même saisi l’opportunité de lui poser quelques questions. Le Verbe: Père Marcovits, merci de nous accorder cette entrevue. D’abord, pourriez-vous nous raconter votre appel à entrer chez les Dominicains? Paul-Dominique Marcovits : Ça été mon rêve dès ma vocation – je ne suis pas normal –

  • Photo: Tim Mossholder (unsplash.com).

    Vers un nouveau féminisme?

    Montréal, boulevard Saint-Laurent. Élizabeth Montfort nous attend pour une visite impromptue à l’Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes. Une rencontre comme seul le Très-Haut peut en tricoter une. Une rencontre beaucoup trop courte à mon gout. Causerie avec Élizabeth Montfort sur le nouveau féminisme. Élizabeth Montfort est tombée dans la théorie du genre en 1999 alors qu’elle était députée au Parlement européen pour la Commission Industrie, Recherche et Énergie. Alors qu’elle devait rédiger son premier rapport, un amendement, déposé par une collègue, stipulait que le « Programme Entreprise » devait intégrer le Gender Mainstreaming. « C’était une expression en anglais, précise la politicienne, dans le texte

  • Illustration: ©Gabriel Bisson / Le Verbe

    Une poutine avec Lili Boisvert

    Lorsque Lili Boisvert est passée à Québec pour mousser les ventes de son Principe du cumshot, j’ai pensé – fouillez-moi pourquoi ! – que ça serait marrant de rencontrer la fille de Sexplora pour jaser de sexe avec elle. Je n’avais pas (complètement) tort. Lili Boisvert est partout. Très active sur les médias sociaux, on la voit aussi dans Les brutes avec son amie Judith Lussier et à Explora. Mais ce n’est pas tout. Croyez-le ou non, cette jeune animatrice et chroniqueuse a aussi écrit un essai « frondeur, curieux » et « documenté » dans lequel « elle esquisse rien de moins que les contours de ce

  • pureté

    L’amour intégral selon Katerine Perrault

    L’amour et la sexualité nous lient les uns aux autres. Ces liens, qui souvent nous attachent, nous contraignent et nous retiennent, sont-ils autant d’entraves à la liberté? Ou, au contraire, peuvent-ils devenir le moyen, voire le lieu privilégié d’expression de cette liberté? Rencontre avec Katerine Perrault, diplômée en psychologie et formée à l’Institut Jean-Paul II. Elle est actuellement co-directrice du centre diocésain pour le mariage, la vie et la famille à Montréal. Le Verbe: Peut-on dire que notre société est aujourd’hui vraiment libre sexuellement? Katerine Perrault: Peu importe la manière dont on comprend la liberté, la majorité des gens ne sont pas libres

  • Andrew Bennett

    La liberté religieuse menacée

    Un texte de Andrew Ehrkamp* L’ancien ambassadeur pour la liberté religieuse, qui luttait autrefois contre les persécutions religieuses outre-mer, affirme que les changements apportés au programme d’Emplois d’été Canada violent les droits de tous les Canadiens. Le Révérend père (1) Andrew Bennett Ph.D, aujourd’hui diacre dans la communauté ukrainienne-catholique d’Ottawa, sonne l’alarme concernant les nouvelles restrictions controversées s’imposant aux candidats du programme d’Emplois d’été Canada. Il avertit que ces changements transgressent les droits fondamentaux de tous les Canadiens, et pas seulement les croyants. «Nous devons être inquiets en tant que Canadiens parce que, peu importe quelles sont nos positions dans

  • Louis Dionne

    Louis Dionne: du bistouri aux soins de fin de vie

    Je reçois, il y a quelques mois, le courriel d’un homme qui me propose de publier un texte sur la vie après la mort: «C’est une sœur augustine qui m’a suggéré de vous l’envoyer», affirmait-il. Sans aucune présentation de sa part, je nageais en plein mystère. Question de savoir à qui j’avais affaire, je décide donc d’interroger l’auteur sur son pedigree. Je n’étais pas peu honoré d’apprendre qu’il s’agissait du cofondateur de la Maison Michel-Sarrazin. Je l’ai été encore plus qu’il accepte mon invitation à le rencontrer, et ce, au lieu même qui justifie son renom. Une médecine en transition Natif

  • Le père Henri Boulad, jésuite (photo: Wikimedia -CC).

    « Le monde a besoin de nouveaux prophètes » (Henri Boulad)

    Le père Henri Boulad est né le 28 aout 1931 à Alexandrie. Il est ordonné prêtre le 31 juillet 1963 à Beyrouth. De confession melkite catholique et membre de la Compagnie de Jésus, Il a été directeur de Caritas Égypte, vice-président de Caritas-Internationalis pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et directeur du centre culturel jésuite d’Alexandrie. La France lui décerna en 1983 le titre d’Officier de l’Ordre national du mérite, avant de l’élever quelques années plus tard au rang de Commandeur de ce même ordre. Auteur prolifique, il a publié de nombreux essais sur la foi et intervient régulièrement dans

  • Monument en mémoire des juifs assassinés, Berlin. (Photo: Pixabay - CC)

    Noémie Halioua : « L’antisémitisme continue à progresser »

    Récemment, l’historienne montréalaise Yolande Cohen affirmait que l’antisémitisme est encore un sujet tabou. Pour creuser la question, Le Verbe a interrogé une journaliste à Actualité Juive (Paris) qui soutient que « Chaque nouveau meurtre antisémite réactive le traumatisme de la Shoah ». Entretien avec Noémie Halioua. * JBG : Noémie Halioua, vous êtes chroniqueuse et journaliste pour Actualité Juive, un journal de la communauté juive de France. Vous vous intéressez depuis quelques années à la montée de l’antisémitisme en Europe et plus particulièrement dans votre pays. Avez-vous l’impression d’aller à contrecourant en prenant la défense d’une communauté parfois ignorée des médias ? NH :

  • Grégory Turpin (crédit photo: Yves Casgrain)

    Grégory Turpin : de l’ombre à la lumière

    «Aime cette vie. Réalise tes rêves. Elle est si belle avec ses richesses. Aime cette vie. Protège ton mystère. Dépasse chacune de ses tristesses. Aime cette vie. Découvre sa douceur. Cherche pour l’autre ce qu’il y a de meilleur.» Cet extrait de la trépidante chanson Changer de vie, de l’album du même nom réalisé par le chanteur français Grégory Turpin, prend tout son sens lorsque l’on sait que l’artiste a attenté à sa vie à trois reprises. Grégory Turpin est une véritable vedette de la chanson en France. Son album Changer de vie s’est vendu à plusieurs milliers d’exemplaires. Il

  • Alain Deneault. Illustration: Léa Robitaille / Le Verbe

    La voix des sans-parts

    Difficile de présenter brièvement Alain Deneault. Philosophe et essayiste. Il se bat depuis plusieurs années contre ce qu’il appelle l’oligarchie, ceux qui dominent le monde: les empires miniers, les multinationales cupides ou encore les politiques médiocres. Les ouvrages de cet auteur prolifique passionnent ou dérangent. On ne peut plus l’ignorer. J’attendais dans un café de la rue Saint-Jean, dans le Vieux-Québec. Je vois l’homme arriver juste à l’heure, tout sourire, me demandant de mes nouvelles avec sa gentillesse habituelle. Vous devez tout d’abord savoir que cet homme est d’une générosité inspirante. Il arrivait tout juste d’une entrevue à la radio,

  • Rencontre intimiste avec Joe Zambon

    Même sans barbe, Joe est toujours aussi beau. Et si vous voulez tout savoir, il est toujours aussi bon, aussi inspirant et aussi inspiré. Je savais qu’il était branché sur l’Esprit Saint dans ses chansons, mais j’ai découvert qu’il l’était temps plein. Juste à l’écouter, on voit bien que l’homme est épris de la personne du Christ, et de son Église. Assise à ses côtés, on jase en surface ou on plonge en eaux profondes; il ne fait pas que chanter Dieu – il Le vit. Oui, Mesdames, j’ai eu ce privilège… Et je ne me suis pas contentée de

  • Entretien avec Christian Saint-Germain

    Deux fois docteur (en théologie et en droit), professeur de philosophie à l’UQAM, Christian Saint-Germain est aussi l’auteur de deux pamphlets (pas assez) remarqués : L’avenir du bluff québécois (2015) et Le mal du Québec (2016). Dès la parution du premier brûlot, les plus attentifs ont compris qu’un écrivain de chez nous venait de donner à l’essai polémique une nouvelle puissance de frappe, en inventant ce qu’il convient d’appeler le « carpet bombing littéraire ».  Par le fait même, M. Saint-Germain s’est imposé comme un des grands maîtres à tancer de notre temps. Mais la truculence et la férocité du style n’est pas

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